6 octobre (ancien calendrier)/19 octobre (nouveau)

Saint Thomas, apôtre ; saint Prudent, archidiacre de Narbonne et martyr (vers 257) ; sainte martyre Foy la Grande à Agen (303) ; sainte Erotide, martyre en Grèce (IV) ; Saint Kendéas de Chypre, saint Pardoux, abbé à Guéret (737) ; saint néo-martyr Macaire de Kios (1590), saint hiéromartyr Jean (Rybine), prêtre (1937).

LE SAINT APÔTRE THOMAS

Saint  apôtre Thomas
Saint apôtre Thomas

Le saint Apôtre Thomas, appelé aussi Didyme, naquit en Judée de parents pauvres, mais qui lui transmirent une grande dévotion pour la Loi mosaïque. Dès sa jeunesse, il s’éloignait des jeux turbulents de ses compagnons pour se livrer à la lecture et à la méditation des Écritures. Cette connaissance de la Parole de Dieu, ainsi que les bonnes dispositions de sa conscience, lui permirent de reconnaître sans hésitation que le Christ était le Messie annoncé par les prophètes, dès qu’il apparut et l’invita à le suivre. Il laissa alors sa barque et ses filets, et fut désormais compté au nombre des Douze. Persécuté, repoussé par les Juifs qui lui lancèrent des pierres, il suivit partout le Seigneur avec un zèle si ardent que, lorsque le Christ prit la route de Jérusalem pour s’offrir à ceux qui allaient le tuer, Thomas dit aux autres disciples : « Allons nous aussi pour mourir avec lui ! » (Jn 11, 16).

Lorsque le Sauveur du monde eut vaincu la mort en ressuscitant du tombeau, il apparut à ses disciples rassemblés toutes portes closes par crainte des Juifs, et il les remplit de joie en leur montrant sur son corps les marques de sa Passion. Par un décret de la Providence, Thomas ne se trouvait pas avec eux et, lorsque les disciples lui racontèrent qu’ils avaient vu le Seigneur ressuscité, il ne voulut pas les croire. Dans sa grande patience et sa longanimité, le Seigneur se manifesta une nouvelle fois, une semaine plus tard, devant ses disciples, et il invita Thomas à constater qu’il était bel et bien corporellement ressuscité, en lui demandant de mettre ses doigts dans les trous que les clous avaient laissés dans ses mains et de plonger sa main dans son côté percé par la lance. Il corrigea ainsi Thomas de son manque de foi et nous enseigna que nous sommes, nous aussi, appelés à plonger — non corporellement mais spirituellement — les mains dans son côté, pour y puiser les effluves de la grâce (Jn 20, 19-29).

Thomas se trouvait avec les Apôtres le jour de la Pentecôte, lorsque le Saint-Esprit descendit sur leurs têtes sous forme de langues de feu. Il fut alors rempli de puissance divine pour annoncer au monde le salut, et se vit attribuer l’évangélisation des lointaines régions des Mèdes, des Parthes (l’Iran actuel) et de l’Inde. Un certain Ambanès se trouvait alors à Jérusalem à la recherche d’un architecte capable de bâtir un palais au roi de l’Inde. Ce palais devait dépasser en beauté et en richesse tous ceux de ses prédécesseurs. Informé par le Seigneur que telle était la voie qui lui avait été réservée pour commencer sa mission, Thomas se présenta à Ambanès comme un esclave expert dans l’art de bâtir. Ils s’embarquèrent donc pour l’Inde et, parvenu devant le roi Goundnaphar (ou Gundophar), Thomas lui promit de lui construire un magnifique palais à l’endroit de son choix. Le roi fut enthousiasmé par le plan que lui dessina l’Apôtre et mit à sa disposition une importante somme d’argent pour cette construction, avant de partir dans ses provinces éloignées pour une période de trois ans. Dès qu’il prit possession de ces richesses, Thomas s’empressa de les distribuer aux innombrables pauvres et affamés, délaissés par le roi et ses seigneurs. Il joignait à l’aumône les miracles et la proclamation de l’Évangile, si bien qu’un grand nombre de païens furent amenés à la foi.

Lorsque le roi lui fit demander où en étaient les travaux, Thomas lui réclama encore de l’or pour achever, dit-il, la toiture. Le roi, tout heureux, s’empressa de le lui envoyer, sans se douter que l’Apôtre le distribuerait sur-le-champ. Aussi terrible fut sa colère lorsqu’il apprit qu’il avait été trompé et que saint Thomas avait consacré son argent à l’aumône. Il le fit enfermer dans une fosse profonde, en lui réservant les plus horribles supplices. Mais la nuit même, le frère du roi, qui était gravement malade, fut emporté en vision par un ange qui lui montra un magnifique palais dans le royaume éternel des justes. L’ange lui dit : « Vois-tu, ce palais est celui qui est préparé pour ton frère ; c’est l’Apôtre Thomas qui le lui a construit. » Lorsqu’il revint à lui, il décrivit à Goundnaphar ce qu’il avait contemplé et combien supérieur à tous les édifices terrestres était le palais que lui avait préparé Thomas dans le ciel. Tout surpris, le roi se repentit, fit remonter l’Apôtre de la fosse et demanda, de même que son frère, le baptême.

Saint Thomas partit ensuite pour un autre royaume où régnaient, avec plus de violence encore, la barbarie et l’impiété. Toutefois, grâce à la puissance qu’il tenait du Saint-Esprit, il parvint à convertir la femme du roi, Tertia, son fils, Azanès, et ses deux filles, Migdonia et Marca. Après les avoir baptisés, il leur enseigna comment suivre la voie de la perfection dans l’ascèse et la chasteté. Mais ce mode de vie étrange et incompréhensible pour l’impudique souverain, le mit en fureur. Il fit saisir saint Thomas et ordonna à cinq soldats de l’emmener en dehors de la ville de Mailapur (banlieue de Madras), sur une montagne, où ils le transpercèrent de leurs lances. C’est ainsi que le saint Apôtre partit rejoindre le Seigneur pour jouir éternellement de sa présence. Il est vénéré comme le fondateur de l’Église des Indes.

(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire du saint apôtre Thomas, ton 3

Saint apôtre Thomas, * intercède auprès du Dieu de miséricorde, * pour qu’à nos âmes il accorde le pardon de nos péchés.

Kondakion du saint apôtre Thomas, ton 4

Celui que la grâce divine a comblé, l’Apôtre du Christ * et son fidèle serviteur, plein de repentir, s’est écrié: * Tu es en vérité mon Seigneur et mon Dieu.

ÉPITRE DU JOUR

I Cor. XIV, 20-25

Frères, ne soyez pas des enfants sous le rapport du jugement ; mais pour la malice, soyez enfants, et, à l’égard du jugement, soyez des hommes faits. Il est écrit dans la loi : C’est par des hommes d’une autre langue Et par des lèvres d’étrangers Que je parlerai à ce peuple, Et ils ne m’écouteront pas même ainsi, dit le Seigneur. Par conséquent, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants ; la prophétie, au contraire, est un signe, non pour les non-croyants, mais pour les croyants. Si donc, dans une assemblée de l’Église entière, tous parlent en langues, et qu’il survienne des hommes du peuple ou des non-croyants, ne diront-ils pas que vous êtes fous ? Mais si tous prophétisent, et qu’il survienne quelque non-croyant ou un homme du peuple, il est convaincu par tous, il est jugé par tous, les secrets de son cœur sont dévoilés, de telle sorte que, tombant sur sa face, il adorera Dieu, et publiera que Dieu est réellement au milieu de vous.

I Cor. IV, 9-16 (Apôtre Thomas)

Frères, il me semble que Dieu a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. Nous sommes fous à cause de Christ ; mais vous, vous êtes sages en Christ ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts. Vous êtes honorés, et nous sommes méprisés ! Jusqu’à cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudité ; nous sommes maltraités, errants çà et là ; nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains ; injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous supportons ; calomniés, nous parlons avec bonté ; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu’à maintenant. Ce n’est pas pour vous faire honte que j’écris ces choses ; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés. Car, quand vous auriez dix mille maîtres en Christ, vous n’avez cependant pas plusieurs pères, puisque c’est moi qui vous ai engendrés en Jésus Christ par l’Évangile. Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs.

ÉVANGILE DU JOUR

Lc V, 27-32

Après cela, Jésus sortit, et il vit un publicain, nommé Lévi, assis au lieu des péages. Il lui dit: Suis-moi. Et, laissant tout, il se leva, et le suivit. Lévi lui donna un grand festin dans sa maison, et beaucoup de publicains et d’autres personnes étaient à table avec eux. Les pharisiens et les scribes murmurèrent, et dirent à ses disciples : Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les gens de mauvaise vie? Jésus, prenant la parole, leur dit: Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler à la repentance des justes, mais des pécheurs.

Jn XX, 19-31 (S. Apôtre Thomas)

Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu’ils avaient des Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d’eux, et leur dit: La paix soit avec vous! Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent dans la joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau: La paix soit avec vous! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. Thomas, appelé Didyme, l’un des douze, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc: Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit: Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison, et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées, se présenta au milieu d’eux, et dit: La paix soit avec vous! Puis il dit à Thomas: Avance ici ton doigt, et regarde mes mains; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté; et ne sois pas incrédule, mais crois. Thomas lui répondit: Mon Seigneur et mon Dieu! Jésus lui dit : Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru! Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom.

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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