Après-Fête de la Dormition de la Très-Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie ; saints André le stratilate et ses 2593 compagnons, martyrs au Mont-Taurus (284-305.) ; saints Timothée et Agapios et sainte Thècle, martyrs à Gaza (vers 304); sainte Crescence, vierge à Paris (IVème-Vème) ; saint Donat, ermite près de Sisteron (535) ; saint Élaphe, évêque de Châlons-en-Champagne (584) ; saints Mandrier et Flavien, martyrs à Toulon (VIème s.) ; saint Calmin, ermite en Auvergne (690) ; saint Guénin, évêque de Vannes (VIIème s.) ; saint Pitirim, évêque de Perm (1455) ; saint Nicolas Lebedev, confesseur, prêtre (1933).
SAINT MARTYR ANDRÉ LE STRATILATE[1]
Saint André était tribun dans l’armée impériale cantonnée sur les frontières orientales de l’Empire, au temps de l’empereur Maximien Galère (vers 305) ; et bien qu’il n’eût pas encore reçu le saint baptême, il brillait, telle une rose au milieu des épines, tant par sa piété que par sa vaillance. Le général en chef Antiochos, qui était réputé pour sa cruauté envers les chrétiens, devant faire face à une soudaine incursion des Perses, se souvint du valeureux André et l’envoya à la tête d’une cohorte. Au moment d’engager le combat, André exhorta ses hommes à se confier dans le Christ, qui a créé le ciel et la terre et a réduit à néant le pouvoir des faux dieux. Invoquant donc d’une seule voix le Nom du Christ, ils renversèrent les phalanges des ennemis et les repoussèrent hors des frontières. Après cette victoire inespérée tous ses hommes décidèrent de se convertir, mais ils furent dénoncés comme chrétiens auprès d’Antiochos qui, au lieu de leur décerner de justes récompenses, les convoqua à son tribunal. Étranger à tout sentiment de reconnaissance et brûlant de colère, il lut les édits impériaux et leur rappela le nom des notables chrétiens qu’il avait préalablement fait périr. André lui répondit que ces martyrs avaient en fait remporté la victoire sur lui et que les tourments qu’on leur avait infligés deviendraient pour eux des trophées dans le Royaume du Christ. Usant d’une cruelle ironie, Antiochos déclara qu’il convenait qu’on procure du repos à un homme tel que lui, qui avait fait preuve d’une si grande bravoure dans le combat, et il ordonna d’étendre le saint sur un lit de bronze incandescent. L’ardeur de la foi et de la charité, qui brûlaient dans le cœur du valeureux martyr, le laissèrent insensible aux brûlures, et il trouva sur cette couche un vrai repos. On se saisit ensuite de certains des soldats qui s’étaient illustrés avec lui dans la bataille pour leur clouer les mains sur des poutres. Ils subirent ce supplice avec le sourire, se réjouissant de participer à la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ, avant même d’avoir été baptisés. Comme ils restaient inébranlables dans leur résolution, Antiochos les fit jeter en prison et écrivit à l’empereur, lui demandant s’il convenait d’exécuter un officier de cette valeur, avec le risque de provoquer une mutinerie dans l’armée et la révolte du peuple qui le considérait comme un héros. Maximien lui répondit de se débarrasser de lui secrètement, au moyen d’une ruse, et de ne laisser en aucune façon la nouvelle religion pénétrer dans l’armée. Antiochos libéra donc André et ses compagnons et feignit de les laisser aller où bon leur semblerait . Le saint martyr, averti par Dieu de ce stratagème, se rendit à Tarse avec ses hommes et demanda à l’évêque Pierre de leur conférer le saint baptême. Quand il apprit leur départ, Antiochos écrivit au gouverneur militaire de Cilicie, Séleuchos, de les arrêter au plus vite et de les mettre à mort s’ils opposaient la moindre résistance. Séleuchos, qui était lui aussi un persécuteur fanatique, se précipita à Tarse avec un important détachement. André et ses compagnons, qui venaient juste d’être baptisés, traversèrent le mont Taurus pour échapper aux poursuites, et se dirigèrent vers Mélitène en Arménie. Séleuchos n’abandonna pas ses recherches, et grâce à la trahison d’un certain Martin, il les rattrapa dans un défilé du massif du Taurus. Comme les soldats se préparaient à se lancer sur eux, saint André exhorta ses compagnons à lever leurs mains pour la prière plutôt qu’à brandir le glaive et, tombant à genoux, il intercéda longuement pour ses ennemis et pour le salut du monde. Dès qu’il acheva sa prière, les soldats se précipitèrent sur eux et les massacrèrent comme des brebis innocentes qui n’opposèrent aucune résistance. Conformément au vœu exprimé par saint André, une source aux vertus thérapeutiques jaillit à l’endroit même où il versa son sang. Pierre de Tarse et Nonnes, évêque de Bérée, qui avaient assisté de loin à leur martyre avec d’autres clercs, vinrent ensuite prendre soin de leurs précieuses reliques.
[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de la Dormition, ton 1
Dans l’enfantement, Tu as gardé la virginité; dans Ta dormition, Tu n’as pas abandonné le monde, ô Mère de Dieu. Tu as été transférée à la Vie, étant Mère de la Vie, et par Tes prières, Tu délivres nos âmes de la mort.
Tropaire des saints martyrs, ton 5
Laissant la gloire des terrestres honneurs, tu héritas le royaume des cieux et sous les flots du sang que tu versas tu as orné ton immortelle couronne de joyaux très précieux; au Christ tu amenas une armée de martyrs, avec les Anges dans la lumière sans couchant tu as trouvé le soleil sans déclin, le Christ; sans cesse avec tes compagnons, saint André, supplie-le pour qu’à nos âmes il accorde le salut.
Kondakion des saints martyrs, ton 2
En prière constante devant le Seigneur, comme un astre précédant le Soleil, tu contemples, selon ton désir, le céleste trésor dans l’ineffable joie dont ton âme est comblée; et tu chantes dans les siècles sans fin pour le Roi immortel que louent sans cesse les Anges dans le ciel. André, vénérable chef d’armée, avec eux ne cesse pas de prier pour nous tous.
Kondakion de la Dormition, ton 2
Tombeau et mort n’ont pu retenir la Mère de Dieu, toujours vigilante dans ses intercessions, espérance inébranlable dans sa protection, car étant la Mère de la Vie, Il l’a transférée à la Vie, Celui qui demeura dans Son sein toujours virginal.
ÉPITRE DU JOUR
1 Cor. XI, 31-XII, 6
Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. Ainsi, mes frères, lorsque vous vous réunissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres. Si quelqu’un a faim, qu’il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour attirer un jugement sur vous. Je réglerai les autres choses quand je serai arrivé. Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance. Vous savez que, lorsque vous étiez païens, vous vous laissiez entraîner vers les idoles muettes, selon que vous étiez conduits. C’est pourquoi je vous déclare que nul, s’il parle par l’Esprit de Dieu, ne dit : Jésus est anathème ! Et que nul ne peut dire : Jésus est le Seigneur ! Si ce n’est par le Saint Esprit. Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ; diversité de ministères, mais le même Seigneur ; diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. XVIII, 1-11
En ce moment, les disciples s’approchèrent de Jésus, et dirent: Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux? Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et dit: Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même. Mais, si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu’on le jetât au fond de la mer. Malheur au monde à cause des scandales! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive! Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot, que d’avoir deux pieds ou deux mains et d’être jeté dans le feu éternel. Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie, n’ayant qu’un œil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans le feu de la géhenne. Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits; car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. Car le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu.