PROTECTION DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU. Saint apôtre Ananie, des soixante-dix, saint Romain le Mélode (vers 556), saint Mirian, roi d’Ibérie et son épouse Nana (IVème s.), saint martyr Domnin de Thessalonique, saint Rémi de Reims (533), saint Bavon de Gand (654), saints moines et martyrs Michel, higoumène du monastère de Zobée et ses trente-six compagnons (780-790), saint Sabas de Vichéra (1461), saint Jean Coucouzèle du Mt Athos (XIIIème s.), saints néo-martyrs de Russie : Alexis (Stavrovsky), prêtre (1918), Michel (Vologodsky), prêtre (1920), Alexandre (Agafonik), Georges (Arkhangelsky), Nicolas (Kouliguine), prêtres, Jean (Artemov) (1937).
LA FÊTE DE LA PROTECTION DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU
Sous le règne de l’empereur byzantin Léon le Grand (886-912) vivait à Constantinople un fol en Christ, dont le nom était André. A ce sujet, il convient de mentionner que « la folie en Christ » constitue une catégorie particulière, très élevée, de l’ascèse chrétienne. Se donnant volontairement l’aspect d’hommes insensés, les « fols en Christ » étaient constamment exposés aux offenses et délaissés par tous. La nourriture, le vêtement, le toit, semble-t-il ne constituaient pas pour eux une nécessité absolue. Malgré cela, ils avaient constamment les yeux de l’esprit et du cœur élevés vers Dieu, qui leur donnait des dons tels que celui de clairvoyance. En souvenir de la vision suivante de St André le fol en Christ, fut établie la fête du Voile (ou de la Protection) de la Mère de Dieu : lors de la vigile célébrée en l’église des Blachernes à Constantinople, où était gardée la robe avec le mamphorion et une partie de la ceinture de la Mère de Dieu, vint le bienheureux André. Là se trouvait aussi Épiphane, disciple de St André, et l’un de ses serviteurs. Selon son habitude, André se tenait debout, parfois jusqu’a minuit, parfois jusqu’au matin, en fonction de ses forces. A la quatrième heure de la nuit, le bienheureux vit une Femme majestueuse s’avancer depuis les portes de l’église en compagnie de St Jean Baptiste, St Jean le Théologien et de nombreux autres saints en vêtements blancs. Lorsqu’Elle s’approcha de l’ambon, St André dit à St Epiphane : « Vois-tu la Dame et Reine du monde ? » « Je la vois, père spirituel », répondit-il. Et lorsqu’ils regardèrent, ils virent qu’Elle priait longuement pour le peuple présent. A la fin de la prière, elle ôta le voile qu’elle portait sur la tête, brillant comme un éclair, et l’étendit au-dessus de la foule. Le voile était si grand qu’il recouvrit toute la nombreuse assemblée, mais restait suspendu en l’air, soutenu par une force mystérieuse. La Mère de Dieu s’éleva alors dans le ciel et disparut, laissant au peuple chrétien son saint voile en garantie de sa protection bienveillante. Dans l’office de ce jour la sainte Eglise loue la Très Sainte Mère de Dieu comme « la magnifique Protection du monde entier », et elle La prie de nous protéger par son « omophore de miséricorde ». L’église des Blachernes a été détruite par un incendie en 1434, et il n’en est resté que la source miraculeuse de la Mère de Dieu. Sur cet endroit même a été construit une nouvelle église en 1867, qui existe jusqu’à nos jours. La source miraculeuse, dont l’eau opère de nombreuses guérisons, se trouve dans l’église même.
Saint Romain le Mélode était originaire de Syrie et était sacristain de l’église Sainte-Sophie de Constantinople. Peu lettré, il ne participait pas au chant liturgique lors de l’office. Une fois, lors de l’octave de la Nativité du Christ, alors que l’empereur était présent, les clercs l’obligèrent à monter sur l’ambon et à chanter. Cela peina profondément saint Romain, et il pleura longuement à l’issue de l’office, priant ardemment devant l’icône de la Mère de Dieu. La nuit même, Celle-ci lui apparut en vison et lui donna un parchemin, qu’elle lui ordonna de manger, ce qu’il fit. A son réveil, le saint ressentit en son cœur une joie spirituelle, et une illumination inhabituelle de son esprit. Venant à l’église, il monta sur l’ambon et chanta d’une voix douce le chant qu’il avait composé : « En ce jour la Vierge enfante Celui qui est transcendant », chant qui devint par la suite le kondakion de la Nativité du Christ. Tous furent en admiration devant la sagesse du sacristain illettré. St Romain devint diacre et s’endormit dans le Seigneur à la fin du Vème siècle, nous ayant laissé de nombreux offices. Des canons de St Romain ont été traduits en français et édités dans la Collection « Sources et autres parties de l’office liturgique composé par lui. Les hymnes Chrétiennes » (Éd. du Cerf). St Jean de Changhaï († 1966) avait promulgué un décret selon lequel le jour de St Romain le mélode était fixée la fête des chantres du diocèse d’Europe Occidentale. A la fin de la Liturgie, on devait leur chanter « ad multos annos ».
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de la fête de la Protection de la Mère de Dieu, ton 4
En ce jour, célébrons cette fête avec joie ô peuples fidèles, à l’ombre de Ta venue, Mère de Dieu, et élevant le regard vers Ta très pure icône, disons avec attendrissement : protège-nous par Ton vénérable voile, et délivre-nous de tout mal, priant Ton Fils le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.
Tropaire de saint Romain le Mélode, ton 3
Zélateur depuis ta jeunesse de la vie égale à celle des anges, tu obtins la foi, l’humilité et la patience, ô vénérable Romain le Mélode, et tu fus la demeure de l’Esprit Saint et aussi l’élu de la Mère de Dieu, de Laquelle tu reçus miséricordieusement le don de glorifier Dieu. Aussi, prie pour nous, tes indignes disciples, afin que nous chantions avec toi d’une voix douce le Dieu prééternel incarné pour nous.
Tropaire de saint Rémi de Reims, ton 6
Sur la houle immense des invasions tu menas, o saint hiérarque, la barque de la vraie foi ; et, ramant toi-même, Rémi, tu portas jusqu’au havre paisible de Dieu parmi les nations barbares la première engendrée pour le Christ, la fille aînée de l’Église en Occident ; toi l’habile pilote, le bon pasteur, nous te chantons comme illuminateur du peuple des Francs.
Kondakion de saint Rémi de Reims, ton 8
Contre Arius tu as proclamé consubstantiel au Père le Fils et Verbe de Dieu, ô Rémi, et tu baptisas dans la vraie foi Clovis, l’illustre roi des Francs ; et de leur race tu fis, parmi les nations, la fille aînée de l’antique Rome par le baptême en Christ ; aussi nous les fidèles, nous te chantons, ô saint hiérarque : Réjouis-toi, gloire de Reims et des cœurs francs.
Kondakion de la fête de la Protection de la Mère de Dieu, ton 3
La Vierge en ce jour est présente à l’église, et prie invisiblement Dieu pour nous avec le chœur des saints ; les anges se prosternent avec les pontifes, les apôtres avec les prophètes constituent des chœurs ; la Mère de Dieu prie pour nous le Dieu Prééternel.
ÉPITRE DU JOUR
Éph. I, 22 – II, 3
Il a tout mis sous ses pieds, et il l’a donné pour chef suprême à l’Église, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous. Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres…
Hébr. IX, 1-7 (Fête de la Mère de Dieu)
La première alliance avait aussi des ordonnances relatives au culte, et le sanctuaire terrestre. Un tabernacle fut, en effet, construit. Dans la partie antérieure, appelée le lieu saint, étaient le chandelier, la table, et les pains de proposition. Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le saint des saints, renfermant l’autel d’or pour les parfums, et l’arche de l’alliance, entièrement recouverte d’or. Il y avait dans l’arche un vase d’or contenant la manne, la verge d’Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l’alliance. Au-dessus de l’arche étaient les chérubins de la gloire, couvrant de leur ombre le propitiatoire. Ce n’est pas le moment de parler en détail là-dessus. Or, ces choses étant ainsi disposées, les sacrificateurs qui font le service entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle; et dans la seconde le souverain sacrificateur seul entre une fois par an, non sans y porter du sang qu’il offre pour lui-même et pour les péchés du peuple.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc VI, 24-30
Jésus déclara : Malheur à vous, riches, car vous avez votre consolation ! Malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim ! Malheur à vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et dans les larmes ! Malheur, lorsque tous les hommes diront du bien de vous, car c’est ainsi qu’agissaient leurs pères à l’égard des faux prophètes ! Mais je vous dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent. Si quelqu’un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l’autre. Si quelqu’un prend ton manteau, ne l’empêche pas de prendre encore ta tunique. Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas ton bien à celui qui s’en empare.
Lc. X, 38-42 ; XI, 27-28 (Fête de la Mère de Dieu)
Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir? Dis-lui donc de m’aider. Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit : Heureux le sein qui t’a porté! Heureuses les mamelles qui t’ont allaité ! Et il répondit : Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent !