9 juin (ancien calendrier) / 22 juin (nouveau)

Commémoration des défunts

Saint Cyrille, archevêque d’Alexandrie (444) ; saints Prime et Félicien, martyrs à Rome (vers 297) ; saint Vincent, diacre, martyr à Agen (IIIème s.) ; sainte Thècle, Marthe, Marie, Mariamne et Ennathe, martyres en Perse (346) ; saint Cyrille, abbé du Lac Blanc (1427) ; saint Alexandre, abbé de Kouchta (1439) ; saint juste Alexis (Metchev) de Moscou (1923).

VIE DE ST CYRILLE D’ALEXANDRIE

9 juin (ancien calendrier) / 22 juin (nouveau)

Après saint Athanase, qui fut le défenseur irréductible de l’homoousios (« consubstantiel »), l’Église d’Alexandrie fut pour l’univers le phare de l’orthodoxie grâce à saint Cyrille, le champion du Théotokos (« Mère de Dieu »), la pierre de touche du dogme de l’Incarnation. Né entre 375 et 380, il fut placé très tôt sous la protection de son oncle Théophile, l’archevêque d’Alexandrie, qui lui assura une formation complète dans la rhétorique et la philosophie, mais surtout dans l’Écriture sainte, qu’il connaissait presque par cœur et dont il savait admirablement user. Vers l’âge de dix-huit ans, il fut envoyé par son oncle au désert de Nitrie, afin d’y compléter sa formation théologique par la science ascétique. De retour à Alexandrie au bout de cinq années (vers 399), il mit sa vaste culture au service de l’Église. Théophile lui confia la charge d’enseignement de l’Écriture sainte et l’intégra dans les rangs du clergé, en le préparant pour la succession. Ayant accompagné le bouillant prélat à Constantinople, il assista au conciliabule du Chêne (403), au cours duquel saint Jean Chrysostome fut injustement condamné. Par la suite, il refusa longtemps d’inscrire le nom de ce dernier dans les diptyques — probablement d’avantage par attachement à la mémoire de son oncle que par une opposition doctrinale au saint hiérarque —, et ce ne fut que sur les instances de saint Isidore de Péluse [4 fév.] et, dit-on, après une vision de la Mère de Dieu ayant à ses côtés saint Jean Chrysostome, qu’il consentit à le réintroduire, et devint même un fervent propagateur de son culte (417). À la mort de Théophile (412), il fut aussitôt consacré archevêque d’Alexandrie, malgré l’opposition violente des partisans de l’archidiacre Timothée. De caractère énergique et doté d’un zèle ardent pour la défense de la vérité, saint Cyrille entreprit de consolider l’unité de son Église, qui se trouvait alors en plein épanouissement, mais qui restait menacée par divers éléments de divisions. Prêchant à son peuple l’amour de la vraie foi, préservée par les saints Pères au prix de tant de luttes contre les hérétiques, il prit des mesures d’autorité contre les schismatiques novatiens, qui attiraient beaucoup d’orthodoxes à leur parti, du fait de leur austérité et de leur rigueur morale. Il fit fermer leurs églises et interdit à leur évêque de remplir ses fonctions. Pour lutter contre les résidus de paganisme et contre les superstitions qui restaient tenaces au sein du peuple, il fit transférer les reliques des saints Cyr et Jean [28 juin], d’Alexandrie au sanctuaire païen à Ménouthis, près de Canope, célèbre par ses oracles inspirés du démon, et prit lui-même la tête de la procession qui dura une semaine entière (414). Pour chrétienne qu’elle fût, la ville d’Alexandrie comportait encore une importante colonie juive, qui en troublait souvent la paix par des émeutes et des agressions contre les chrétiens. Suite à l’un de ces incidents, l’évêque convoqua les chefs juifs et les réprimanda avec menaces. Pour se venger, ceux-ci, faisant croire à un incendie dans l’église de Saint-Alexandre, ameutèrent de nuit les chrétiens et en massacrèrent un grand nombre. Devant l’inertie du préfet Oreste qui, craignant la puissance grandissante de l’évêque dans les affaires civiles, était plutôt favorable aux Juifs, saint Cyrille les fit tous expulser de la ville et transforma les synagogues en églises. C’est ainsi que la colonie juive d’Alexandrie, fameuse depuis le temps d’Alexandre le Grand, prit fin. Mais ces événements envenimèrent les relations de l’archevêque avec le préfet. Un groupe de cinq cents moines de Nitrie, dévoués à Cyrille, se postèrent un jour sur le passage du magistrat et le traitèrent de païen, et l’un d’eux, Ammonios, saisissant une pierre, la lui jeta à la tête. Il fut aussitôt arrêté et torturé avec une telle violence qu’il en mourut. De nouveaux désordres entraînèrent également le meurtre ignoble d’Hypatie, femme vertueuse, de haute autorité en matière de philosophie et que le monde entier vénérait, par un groupe incontrôlé de chrétiens fanatiques qui, la soupçonnant de s’entremettre entre l’évêque et le préfet Oreste, voulaient empêcher leur réconciliation. Au milieu de ces troubles sanglants, saint Cyrille lutta pour faire respecter la justice et il parvint finalement à assurer l’autorité de l’Église dans tous les domaines de la vie de la cité. Héritier de la fameuse École d’Alexandrie, et ayant probablement eu des contacts avec Didyme l’Aveugle dans sa jeunesse, le saint évêque consacrait une grande part de son temps à la rédaction d’ouvrages exégétiques, commentant de manière systématique, sur le mode allégorique et moral, tous les détails de l’Ancien Testament, dans lesquels il discernait le « Mystère du Christ manifesté en énigmes ». C’est cette vision du Christ Un, terme de la Loi et des Prophètes, qui commandera toute sa vie, et que la Providence allait bientôt requérir de lui qu’il l’appliquât tant sur le plan théologique que sur celui de l’activité ecclésiastique. En 428, on appela d’Antioche à Constantinople, pour l’élever au siège patriarcal, le prêtre Nestorius, réputé pour son éloquence et pour la vie austère dont il faisait profession. Cette élection fut saluée avec grande joie non seulement par le peuple de la capitale, qui espérait recevoir en lui un nouveau Chrysostome, mais aussi par l’épiscopat universel, Cyrille y compris. Cependant, dès son ordination, Nestorius leva son masque de piété et montra un zèle intempestif pour lutter contre les hérétiques, se déclarant prêt à bouleverser toutes les villes pour les en chasser. Il se rendit bientôt odieux par ses violences et son orgueil, et commença à faire d’imprudentes déclarations au sujet de l’Incarnation. Poussant dans ses dernières conséquences la tradition théologique de l’École d’Antioche — qui se plaisait à distinguer dans les actes du Seigneur ceux qui relevaient de sa nature divine de ceux qui appartenaient à sa nature humaine —, Nestorius entreprenait de donner une explication abstraite et rationaliste de l’Incarnation, sans toutefois disposer des concepts adéquats pour expliquer le mode de l’union des natures. Introduisant une dualité de sujets entre le Verbe de Dieu et le Christ, « homme assumé », il prétendait que l’on devait attribuer soit à l’un soit à l’autre les caractères de la nature divine et de la nature humaine. Il en était amené par conséquent à considérer que le Verbe n’avait pris l’humanité que comme une tente, comme un instrument, et que la Vierge Marie n’était pas la « Mère de Dieu » (Théotokos) — terme que la tradition de l’Église avait depuis longtemps consacré —, mais seulement la « Mère du Christ » (Christotokos). Proclamant que l’on ne peut dire que « Dieu soit né de la Vierge, mais seulement qu’Il s’est uni à celui qui est né et qui est mort », il ne voyait au fond dans le Christ qu’un homme exemplaire, théophore, « divinisé » de manière éminente par ses vertus, dans lequel Dieu habitait de manière semblable à celle dont il inspirait les prophètes et les saints, mais en aucune manière le Dieu-Homme qui est pour les hommes la source du Salut, de la vie et de la grâce de la sanctification. Sans jamais parler lui-même de deux « personnes » dans le Christ, il ne cessait de s’attaquer au Théotokos, et l’un de ses disciples, l’évêque Dorothée, proclama même un jour dans un sermon, en présence de Nestorius : « Si quelqu’un dit que Marie est Théotokos, qu’il soit anathème ! » Cela revenait à anathématiser tous les Pères théophores qui avaient usé de ce terme et les évêques du monde entier qui confessaient la maternité divine. Informé de cette hérésie naissante, saint Cyrille exposa solennellement, dans son homélie pascale de l’année suivante (429), que la Vierge a bel et bien enfanté le Fils de Dieu fait homme et qu’elle doit donc être appelée avec raison Théotokos. Il écrivit à Nestorius une lettre de remontrance fraternelle, pour lui demander d’accepter ce terme, sur lequel repose tout le dogme de notre Salut en Christ. Puis, devant le refus hautain et dédaigneux de Nestorius qui, retournant les accusations contre l’archevêque d’Alexandrie, répandait des calomnies à son égard et prétendait le faire traduire en justice, Cyrille se résolut à prendre les armes pour la défense de la vérité et se déclara « prêt à tout souffrir, jusqu’à la mort, plutôt que d’abandonner la foi » . Il adressa à l’empereur Théodose II, à sa femme et à ses sœurs un traité Sur la vraie foi, et fit parvenir au pape de Rome, Célestin [8 avr.], un dossier sur les erreurs de Nestorius. Le pape réunit un concile à Rome, qui les condamna, et il chargea l’archevêque d’Alexandrie de faire exécuter la sentence prononcée contre l’hérétique s’il refusait de se rétracter dans les dix jours (430). Entre-temps saint Cyrille avait réuni un synode des évêques d’Égypte, qui rédigea un exposé de la doctrine christologique, suivi des douze Anathématismes des propositions de Nestorius, que Cyrille avait adressés à l’hérétique dans sa troisième lettre. Dans ces écrits polémiques contre Nestorius, fidèle à l’enseignement de l’Écriture sainte sur le Verbe fait chair (Jn 1,14) et aux Pères du Concile de Nicée, qui avaient confessé que le même Fils de Dieu, demeurant dans le sein du Père, s’est fait homme, est mort et est ressuscité, saint Cyrille soulignait l’unité du mystère du Christ. Il s’attache à montrer que dès le premier moment de sa conception, le Seigneur a uni définitivement la nature humaine et la nature divine ; et il contemple dans cette mystérieuse « union » (hénôsis) — et non point « conjonction » (synapheia) comme le prétendait Nestorius — l’échange des propriétés naturelles et l’unité d’agir du Sauve,ur qui a ouvert à l’homme la possibilité d’une véritable participation à Dieu, de sa divinisation, dont la Mère de Dieu est le prototype et le modèle . Le Seigneur ayant ainsi inauguré un nouveau mode d’existence, divino-humain, en son Corps : l’Église, c’est de Sa chair, devenue vraiment « chair du Verbe », que nous recevons la vie. Le « Christ Un » de saint Cyrille est donc celui de l’Eucharistie et de l’expérience spirituelle, qu’au prix de longues et pénibles controverses l’Église allait définir dans les générations suivantes. Pendant ce temps Nestorius, appuyé sur l’autorité impériale et par ses amis à la cour, tentait d’imposer ses idées dans la capitale par des menaces, par la corruption, des excommunications et des persécutions envers quiconque osait lui résister. La situation devint telle que le clergé orthodoxe supplia Théodose de réunir un concile œcuménique pour mettre fin au « scandale universel » de l’évêque de Constantinople. Mais par un tour habile ce fut l’hérétique qui obtint du souverain la convocation du Concile, à Éphèse pour la Pentecôte de l’année suivante (431), afin de juger saint Cyrille sur ses Anathématismes, taxés d’hérésie. Cyrille et Nestorius étant parvenus à Éphèse à la tête de suites imposantes, on attendit la venue de l’archevêque Jean d’Antioche et des évêques orientaux, que Nestorius avait acquis à sa cause, non pas sur le rejet du Théotokos, mais en leur envoyant les Anathématismes de Cyrille, qu’ils ne pouvaient lire, tirés de leur contexte, que comme une restauration de l’hérésie apollinariste . Comme Jean et sa suite tardaient, on décida finalement d’ouvrir sans eux la première session, le 22 juin 431. Saint Cyrille la présidait, au titre de remplaçant du pape de Rome, dont les légats avaient eux aussi tardé. Après avoir fait lire le Symbole de Nicée, la lettre de Cyrille à Nestorius et la réponse de ce dernier, les quelques deux cents Pères présents proclamèrent la légitimité du Théotokos et déposèrent Nestorius, qui avait refusé à trois reprises de se présenter. Au sortir de l’église, ils furent accueillis par les ovations d’une foule de fidèles attachés à la vénération de la Mère de Dieu, les femmes brûlant de l’encens sur leur passage. Dès leur arrivée à Éphèse, cinq jours plus tard, Jean d’Antioche et les siens, offensés de ce qu’on ne les avait pas attendus, se réunirent en concile, au nombre de quarante-trois évêques, et accusant Cyrille d’avoir renouvelé l’hérésie d’Apollinaire, ils prononcèrent sa déposition, sans autre forme de procès, ainsi que celle de Mémnon d’Éphèse. Le Concile Œcuménique se trouva ainsi transformé en une lutte violente et passionnée entre deux partis qui essayaient de s’attirer la protection de l’empereur. Éloigné et mal informé, Théodose, après de vaines tentatives de réconciliation, fit arrêter Cyrille et Mémnon, tout en déclarant Nestorius hérétique, et il ordonna de dissoudre l’assemblée. Le seul résultat du Concile était d’avoir proclamé le bien-fondé du terme Théotokos et d’avoir procédé à la déposition de Nestorius, qui fut renvoyé dans son monastère d’Antioche, puis exilé en Lybie (435), où il mourut lamentablement. On se trouvait néanmoins devant une nouvelle et cruelle division. Au moment où l’Empire, menacé par les barbares, avait besoin de la plus grande cohésion, on ne voyait alors, sous prétexte d’attachement à la vérité, que querelles, anathèmes mutuels et désordres, qui exposaient la sainteté de l’Église à la raillerie de ses ennemis. Pendant les laborieuses tractations qui suivirent, saint Cyrille, qui avait regagné Alexandrie où le peuple l’avait accueilli triomphalement, manifesta non seulement son orthodoxie, mais aussi son humilité et l’abondance de sa vertu. Renonçant à demander justice des mauvais traitements qu’il avait endurés à Éphèse pendant son emprisonnement, il donna aux Orientaux des explications sur les Anathématismes, qui les avaient si fort touchés, précisant qu’ils ne visaient que les dogmes hérétiques de Nestorius, et il se déclara prêt à les corriger, à condition que Jean et son parti consentent à la condamnation de Nestorius. On parvint finalement à un accord, et les Orientaux envoyèrent à Cyrille une confession de foi, que celui-ci accueillit par une lettre aux accents de jubilation. Dans un esprit de paix, mais sans abandonner sa thèse fondamentale, il faisait de justes concessions à la terminologie traditionnelle d’Antioche, et souscrivait à la distinction qui y était faite des deux natures unies, sans confusion ni mélange, dans l’unique Personne de Jésus-Christ . Cet Acte d’Union (avril 433), quoiqu’il ne fût pas une décision du Concile, est pourtant considéré comme la profession de foi du Troisième Concile Œcuménique et la règle de l’Orthodoxie. Il réfutait à l’avance les propositions hérétiques d’Euthychès et des monophysites, qui se réclameront des écrits de saint Cyrille pour soutenir que la nature humaine du Christ a été comme « absorbée » par la divinité ; et le Concile de Chalcédoine (451) ne fera qu’en reprendre et en préciser les termes essentiels . Une paix fragile étant rétablie, saint Cyrille passa les dernières années de son épiscopat à confirmer l’unité de l’Église et à modérer les excès de ses partisans trop zélés, qui l’accusaient d’avoir trahi leur cause par l’union avec les Orientaux. Aguerri par l’expérience des affaires ecclésiastiques et des passions humaines, il se montra en ces circonstances un modèle de modération et de condescendance pastorale. C’est ainsi qu’il réfuta les écrits de Théodore de Mopsueste, le grand théologien de l’École d’Antioche, qui était mort dans la paix de l’Église (+ 428), mais refusa d’exiger sa condamnation, pour ne pas provoquer à nouveau la sensibilité des Orientaux et mettre en danger l’unité de l’Église. Ayant accompli l’œuvre que Dieu lui avait confiée pour l’édification de Son Église, saint Cyrille s’endormit en paix, le 27 juin 444 , pour rejoindre le chœur des saints Pères et siéger, avec saint Jean Chrysostome, aux côtés de la Mère de Dieu. Il fut aussitôt vénéré comme saint et loué comme le « luminaire de l’univers », « le défenseur invincible de l’Orthodoxie » et le « Sceau des Pères ».

(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire du samedi des défunts, ton 8

Ô Toi qui, dans Ta profonde sagesse disposes toutes choses avec amour des hommes et distribues à chacun ce qui lui convient, ô seul Auteur de la création, donne le repos, Seigneur, aux âmes de Tes serviteurs. Car en Toi ils ont placé leur espérance, Toi le Créateur, l’Artisan de la création et notre Dieu.

Kondakion des défunts, ton 8

Avec les saints, ô Christ, accorde le repos aux âmes de Tes serviteurs, là où il n’y a ni douleur, ni tristesse, ni soupirs, mais la vie sans fin.

Théotokion, ton 8

 Tu es notre rempart et notre Havre de salut, la plus sûre Médiatrice auprès de Dieu que tu conçus, Vierge Mère de Dieu, tu es le Salut des Chrétiens.

ÉPITRE DU JOUR

Actes XXVIII, 1-31

En ces jours-là, après nous être sauvés, nous reconnûmes que l’île s’appelait Malte. Les indigènes nous témoignèrent une bienveillance peu commune ; ils nous recueillirent tous auprès d’un grand feu, qu’ils avaient allumé parce que la pluie tombait et qu’il faisait grand froid. Paul ayant ramassé un tas de broussailles et l’ayant mis au feu, une vipère en sortit par l’effet de la chaleur et s’attacha à sa main. Quand les indigènes virent l’animal suspendu à sa main, ils se dirent les uns aux autres : Assurément cet homme est un meurtrier, puisque la Justice n’a pas voulu le laisser vivre, après qu’il a été sauvé de la mer. Paul secoua l’animal dans le feu, et ne ressentit aucun mal.

Ces gens s’attendaient à le voir enfler ou tomber mort subitement ; mais, après avoir longtemps attendu, voyant qu’il ne lui arrivait aucun mal, ils changèrent d’avis et dirent que c’était un dieu. Il y avait, dans les environs, des terres appartenant au principal personnage de l’île, nommé Publius, qui nous reçut et nous logea pendant trois jours de la manière la plus amicale. Le père de Publius était alors au lit, malade de la fièvre et de la dysenterie ; Paul, s’étant rendu vers lui, pria, lui imposa les mains, et le guérit. Là-dessus, vinrent les autres malades de l’île, et ils furent guéris. On nous rendit de grands honneurs, et, à notre départ, on nous fournit les choses dont nous avions besoin. Après un séjour de trois mois, nous nous embarquâmes sur un navire d’Alexandrie, qui avait passé l’hiver dans l’île, et qui portait pour enseigne les Dioscures. Ayant abordé à Syracuse, nous y restâmes trois jours. De là, en suivant la côte, nous atteignîmes Reggio ; et, le vent du midi s’étant levé le lendemain, nous fîmes en deux jours le trajet jusqu’à Pouzzoles, où nous trouvâmes des frères qui nous prièrent de passer sept jours avec eux. Et c’est ainsi que nous allâmes à Rome. De Rome vinrent à notre rencontre, jusqu’au Forum d’Appius et aux Trois Tavernes, les frères qui avaient entendu parler de nous. Paul, en les voyant, rendit grâces à Dieu, et prit courage. Lorsque nous fûmes arrivés à Rome, on permit à Paul de demeurer en son particulier, avec un soldat qui le gardait. Au bout de trois jours, Paul convoqua les principaux des Juifs ; et, quand ils furent réunis, il leur adressa ces paroles : Hommes frères, sans avoir rien fait contre le peuple ni contre les coutumes de nos pères, j’ai été mis en prison à Jérusalem et livré de là entre les mains des Romains. Après m’avoir interrogé, ils voulaient me relâcher, parce qu’il n’y avait en moi rien qui méritât la mort. Mais les Juifs s’y opposèrent, et j’ai été forcé d’en appeler à César, n’ayant du reste aucun dessein d’accuser ma nation. Voilà pourquoi j’ai demandé à vous voir et à vous parler ; car c’est à cause de l’espérance d’Israël que je porte cette chaîne. Ils lui répondirent : Nous n’avons reçu de Judée aucune lettre à ton sujet, et il n’est venu aucun frère qui ait rapporté ou dit du mal de toi. Mais nous voudrions apprendre de toi ce que tu penses, car nous savons que cette secte rencontre partout de l’opposition. Ils lui fixèrent un jour, et plusieurs vinrent le trouver dans son logis. Paul leur annonça le royaume de Dieu, en rendant témoignage, et en cherchant, par la loi de Moïse et par les prophètes, à les persuader de ce qui concerne Jésus. L’entretien dura depuis le matin jusqu’au soir. Les uns furent persuadés par ce qu’il disait, et les autres ne crurent point. Comme ils se retiraient en désaccord, Paul n’ajouta que ces mots : C’est avec raison que le Saint Esprit, parlant à vos pères par le prophète Ésaïe, a dit : Va vers ce peuple, et dis : Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point ; Vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point. Car le cœur de ce peuple est devenu insensible ; Ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, De peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils n’entendent de leurs oreilles, Qu’ils ne comprennent de leur cœur, Qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. Sachez donc que ce salut de Dieu a été envoyé aux païens, et qu’ils l’écouteront. Lorsqu’il eut dit cela, les Juifs s’en allèrent, discutant vivement entre eux. Paul demeura deux ans entiers dans une maison qu’il avait louée. Il recevait tous ceux qui venaient le voir, prêchant le royaume de Dieu et enseignant ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ, en toute liberté et sans obstacle.

1 Thess. IV, 13-17 (défunts)

Nous ne voulons pas, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n’ont point d’espérance. Car, si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts. Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d’après la parole du Seigneur : nous les vivants, restés pour l’avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts. Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur.

ÉVANGILE DU JOUR

Jn XXI, 15-25

Après qu’ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes agneaux. Il lui dit une seconde fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis. Il lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois : M’aimes-tu ? Et il lui répondit : Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis. En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas. Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Et ayant ainsi parlé, il lui dit : Suis-moi. Pierre, s’étant retourné, vit venir après eux le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant le souper, s’était penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit : Seigneur, qui est celui qui te livre. En le voyant, Pierre dit à Jésus : Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? Jésus lui dit : Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi. Là-dessus, le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Cependant Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait point ; mais : Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? C’est ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui les a écrites. Et nous savons que son témoignage est vrai. Jésus a fait encore beaucoup d’autres choses ; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu’on écrirait.

Jn V, 24-30 (défunts)

En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu; et ceux qui l’auront entendue vivront. Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même. Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu’il est Fils de l’homme. Ne vous étonnez pas de cela; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement. Je ne puis rien faire de moi-même: selon que j’entends, je juge; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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