Le 31 janvier 2023, le Service d’État ukrainien pour l’ethnopolitique et la liberté de conscience a publié la conclusion d’une expertise religieuse des statuts de l’Église orthodoxe ukrainienne, selon laquelle on aurait « prouvé » l’existence d’une relation canonique avec le Patriarcat de Moscou. Le chef du département juridique de l’Église orthodoxe ukrainienne, l’archiprêtre Alexandre Bakhov, dans un commentaire adressé au département de l’information et de l’éducation, a qualifié cette expertise d’« illégale, menée en violation de la législation et dépassant le cadre de son objet ».
Le chef du département juridique a rappelé qu’une demande avait été soumise à la direction Service d’État ukrainien pour l’ethnopolitique et la liberté de conscience afin d’écarter les experts partiaux de la commission d’examen du statut de l’Église orthodoxe ukrainienne, et d’associer à ses travaux des spécialistes internationaux des questions religieuses.
« Le département juridique a déposé une déclaration demandant d’expliquer l’élection de ces membres particuliers du groupe d’experts et a exprimé sa méfiance à leur égard, car ils avaient à plusieurs reprises exprimé ouvertement leur attitude partiale et fait des déclarations ouvertement hostiles à l’encontre des croyants de l’Église orthodoxe ukrainienne, faisant preuve d’intolérance et d’hostilité religieuses. Le Service d’État ukrainien pour l’ethnopolitique et la liberté de conscience était tenu d’assurer un examen religieux objectif et impartial du statut sur la gouvernance de l’Église orthodoxe ukrainienne », a-t-il souligné.
Il est tout à fait évident, selon l’archiprêtre Alexandre, que dans la conclusion publiée sur le site web du Service d’État ukrainien pour l’ethnopolitique et la liberté de conscience, ces personnes ont « ont pris leurs désirs pour des réalité ».
« Le sujet de l’étude des experts, conformément à la décision du Conseil national de sécurité et de défense, est le lien ecclésiastique-canonique avec le Patriarcat de Moscou dans les statuts sur la gestion de l’Église orthodoxe ukrainienne, et non dans les statuts et le site Web de l’Église orthodoxe russe », a noté le père Alexandre. « Selon les documents statutaires, l’Église orthodoxe ukrainienne est indépendante et autonome dans sa gestion et sa structure, ses organes directeurs – le Concile et le Synode – sont situés à Kiev. Par conséquent, cet examen n’est absolument pas pertinent par rapport au sujet de l’étude. »
Le prêtre a qualifié ce qui se passe d’« ingérence dans les affaires internes de la plus grande dénomination d’Ukraine, de manipulation grossière et de tentative de violation flagrante des droits à la liberté de religion de 12 000 organisations religieuses et de millions de croyants en Ukraine. En cas de décision fondée sur cet avis, nous nous défendrons par tous les moyens légaux, tant au niveau national qu’international. »