Pour le millénaire du départ vers les demeures éternelles de Saint Syméon le Nouveau Théologien (le 12 mars 2022), parution aux Éditions Apostolia des «Lettres » de Saint Syméon le Nouveau Théologien.
Traduction par le P. Joseph Paramelle S.J., revue et annotée par le Père Macaire de Simonos Pétra. Introduction P. Ioan Ica Jr. Études annexes par l’Archevêque Basile Krivochéine.
Cette œuvre est la seule de Saint Syméon qui n’avait jusqu’à présent fait l’objet d’aucune parution en langue française.
Extraits de l’introduction du Diacre Ioan I. Ică jr :
Les quatre Épîtres traduites dans ce volume ont une importance capitale pour la compréhension de la pensée spirituelle de saint Syméon, nous offrant ni plus ni moins que la clé même de celle-ci dans le contexte de son époque.
La Première Épître, sur la confession, est le texte le plus controversé et en même temps révélateur de toute l’œuvre de saint Syméon. C’est une plaidoirie argumentée en faveur du droit qu’ont les moines de recevoir les confessions et de prononcer liements et déliements (absolutions) des péchés des chrétiens pénitents. […]
Le repentir vécu avec contrition et accompagné de larmes comme celui de David, de Manassé et de Pierre, « car le pardon des péchés ne provient point de notre labeur, mais de l’amour de Dieu et de la grâce », est le thème de l’Épître 2, à la fin de laquelle saint Syméon offre au moine à qui il s’adresse une méthode pratique de mise en œuvre du vrai repentir dans sa vie. […]
Dans l’Épître 3, saint Syméon revient sur le thème de la nécessité d’avoir un père spirituel, de sa recherche et de l’attitude à adopter à son égard. […]
Enfin, l’Épître 4 constitue une dénonciation implacable des pseudo-maîtres qui se sont auto-institués (auto-ordonnés) pères spirituels et apôtres sans la grâce d’en haut ; ils parlent avec arrogance et vanité de quelqu’un qu’ils ne connaissent pas, avant d’être engendrés de Dieu par l’Esprit Saint, sans avoir eux-mêmes de père spirituel, avant d’avoir eux-mêmes été disciples, sans avoir été eux-mêmes consciemment illuminés par la grâce avant d’éclairer les autres. […]
Auteur spirituel controversé, mais aimé des moines, saint Syméon n’a point été ce que l’on pourrait appeler un auteur populaire. Sa réhabilitation et sa popularisation ne sont qu’un phénomène récent qui fut en premier lieu favorisé par l’édition et la traduction de ses écrits « Plus faciles à lire que les œuvres de saint Grégoire Palamas, mais plus difficiles à assimiler, faisant l’admiration de certains, choquant les autres, mais en général le grand public se sentit un peu perdu dans ces volumes » (Archevêque Basile Krivochéine, Dans la lumière du Christ. Chevetogne, 1980). Cela ne signifie pas pour autant qu’un « fil syméonien » continu ne pourrait être observé dans la spiritualité orthodoxe jusqu’à notre époque. Il suffit de penser à saint Séraphin de Sarov († 1831) – hiéromoine – et à saint Silouane l’Athonite († 1938) – simple moine –, qui, chacun de son côté, peuvent être considérés comme de véritables Syméon Nouveaux Théologiens des XIXe et XXe siècles dans l’Orthodoxie. Ils peuvent très bien servir de guides dans la compréhension et l’assimilation vivante des écrits syméoniens, faisant de leur lecture non une simple délectation intellectuelle et sentimentale privée, mais ce qu’ils sont en réalité : un manuel de la vie chrétienne authentique, inconcevable autrement que dans le feu de l’Esprit Saint et dans la Lumière de la Gloire de la Sainte Trinité.