Grand Carême
Saints Térence, Pompée, Africain, Maxime, Zenon, Alexandre, Théodore et leurs 33 compagnons, martyrs à Carthage (249-251) ; saints Jacques, prêtre, Azadan et Audice, diacres, martyrs en Perse (vers 380) ; saint Pallade, évêque d’Auxerre (vers 658) ; saints Raphaël et Nicolas et sainte Irène de Mytilène, néo-martyrs grecs (1463) ; saint Grégoire V, Patriarche de Constantinople, néo-martyr grec (1821) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Phlégonte (Ponguilsky), prêtre (1938) ; Démètre (Vdovine), martyr (1942).
Saints Térence, Pompée, Africain, Maxime, Zenon, Alexandre, Théodore et leurs 33 compagnons
Au temps de la persécution de Dèce (vers 250) Fortunatien (ou Fortunien), le gouverneur d’Afrique, après avoir publié le décret impérial, dit au peuple de Carthage : « Sacrifiez aux dieux ou préparez-vous au supplice. » Et il fit apporter les instruments de tortures. À cette vue, beaucoup de chrétiens, pris de peur, abjurèrent. Mais quarante valeureux disciples du Christ se décidèrent à souffrir pour la vraie foi et s’encouragèrent les uns les autres en disant : « N’allons pas renier le Seigneur, de peur qu’un jour Il ne nous renie devant son Père. Souvenons-nous de cette parole : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais ne peuvent rien sur l’âme (Mt 10, 28) ». Fortunatien, informé de leur détermination, les fit comparaître à son tribunal et leur dit : « Je m’étonne que vous vous obstiniez à reconnaître pour Dieu et pour roi un criminel que les Juifs ont crucifié. » « Ce crucifié est le Fils de Dieu, répliqua Térence. Il a uni sa divinité à notre nature humaine et c’est pour nous sauver qu’Il a voulu subir le supplice de la Croix ! » Comme le gouverneur les mettait en demeure de sacrifier ou d’être livrés aux flammes, Térence répondit au nom de tous : « Nous ne sommes pas assez lâches pour abandonner le Créateur et adorer des dieux étrangers. Fais donc vite ce que tu voudras : quant à nous, nous restons fermes et constants dans notre attachement à Jésus-Christ ! »
Le gouverneur furieux les fit alors dépouiller de leurs vêtements et traîner jusqu’au temple des idoles. Il leur dit : « Sacrifiez à ce grand dieu Hercule, dont vous voyez la puissance et la gloire. » « Tu te trompes, reprit Térence, ces dieux ne sont que du bois, des pierres, de l’airain et du fer. On a doré ces statues pour éblouir et tromper les yeux des hommes. » Fortunatien fit alors jeter en prison Térence, Africain, Maxime et Pompée, remettant leur affaire au lendemain, puis il convoqua Zénon, Alexandre, Théodore et leurs compagnons. Comme ni les verges ni les fouets n’avaient pu les convaincre de sacrifier aux faux dieux, il les fit placer sur un bûcher allumé où ils entonnèrent le cantique des trois Jeunes Gens dans la fournaise de Babylone. On les suspendit à des poteaux pour leur déchirer la chair jusqu’aux entrailles ; mais, restant étrangers à la souffrance par le débordement de l’amour de Dieu, les martyrs, d’un simple signe de croix, réduisirent en poussière les idoles inertes et firent s’écrouler le temple. L’impuissant Fortunatien leur fit alors trancher la tête et leur procura ainsi la couronne de la victoire.
Une nouvelle tentative en vue de faire apostasier Térence et ses compagnons ayant échoué, ils furent reconduits en prison, chargés de lourdes chaînes. La nuit suivante un ange du Seigneur apparut, les délivra de leurs liens et leur procura une céleste consolation. Étonnés de voir une vive lumière sortant du cachot, les geôliers y pénétrèrent et découvrirent les prisonniers libres d’entraves et comblés de joie, et c’est tout effrayés qu’ils allèrent faire leur rapport au gouverneur. Après plusieurs jours de supplices, dont le seul effet fut d’accroître la gloire des saints martyrs, Fortunatien les fit décapiter. Leurs corps, ensevelis avec dévotion par les chrétiens, furent transférés à Constantinople sous le règne de Théodose (fin du IVe s.).
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire des martyrs, ton 5
Les célestes Puissances ont admiré les exploits des saints Martyrs, car dans un corps mortel ils ont triomphé noblement de l’invisible ennemi par la puissance de la Croix et ils intercèdent auprès du Seigneur pour le salut de nos âmes.
Tropaire du saint hiéromartyr Grégoire V, patriarche de Constantinople, ton 8
Béni sois-tu, ô Christ notre Dieu qui donnas la force à notre saint patriarche Grégoire, lui envoyant ta grâce depuis le ciel, et de la servitude, par ses prières, nous as rachetés; ami des hommes, Seigneur, gloire à toi.
Kondakion des martyrs, ton 2
En ce jour, pour la joie de l’univers voici revenue la mémoire sacrée de Térence et des autres martyrs, ses compagnons ; accourons donc avec ferveur pour trouver le salut, car ils ont reçu de Dieu le pouvoir de guérir les passions de nos âmes et de nos corps.
Lectures de l’Ancien Testament
Isaïe LXV, 8-16
Ainsi dit le Seigneur : De même que s’il se trouve un grain mûr dans un verjus, on dit: Ne le gâtez point, parce que la bénédiction est en lui; ainsi ferai-Je pour l’amour d’un seul qui me sert; pour l’amour de celui-là Je ne les détruirai pas tous. Et Je délivrerai la postérité de Jacob et de Juda; elle aura pour héritage ma montagne sainte ; mes élus et mes serviteurs l’auront pour héritage, et ils y demeureront. Et il y aura dans la forêt des bergeries pour les menus troupeaux; et dans la vallée d’Achor se reposeront les bœufs de mon peuple, de ceux qui m’auront cherché. Et vous qui m’abandonnez et qui oubliez ma montagne sainte, qui dressez une table pour le démon et qui mêlez le vin pour faire des libations à la fortune, Je vous livrerai au glaive, vous tomberez sous le couteau; car Je vous ai appelés, et vous ne m’avez point obéi; J’ai parlé, et vous n’avez pas entendu, et devant moi vous avez fait le mal, et ce que Je rejetais, vous l’avez choisi. C’est pourquoi, voici ce que dit le Seigneur : Ceux qui me servent mangeront ; et vous, vous aurez faim; ceux qui me servent boiront, et vous, vous aurez soif. Ceux qui me servent vivront dans la joie, et vous, vous serez confondus; ceux qui me servent tressailliront d’allégresse et vous vous crierez dans la tristesse de votre cœur et vous hurlerez dans le déchirement de votre esprit. Et vous laisserez votre nom comme un objet de dégoût à mes élus, et le Seigneur vous détruira, et un nom nouveau sera donné à ceux qui me servent. Et ce nom sera béni sur la terre; car ils béniront le Dieu véritable; et ceux qui jureront sur la terre jureront par le Dieu véritable ; ils oublieront leur ancienne affliction, qui ne reviendra plus en leur cœur.
Genèse XLVI, 1-7
Israël étant parti avec tout ce qu’il possédait, arriva au puits du serment, et il offrit un sacrifice au Dieu de son père Isaac. Et Dieu, pendant la nuit, parla, en une vision, à Israël, disant : Jacob, Jacob; celui-ci répondit : Qu’y a-t-il ? Le Seigneur lui dit : Je suis le Dieu de tes pères, ne crains pas de descendre en Égypte. Je t’y ferai chef d’une grande nation. Je descendrai avec toi en Égypte, et je ne cesserai de te grandir jusqu’à ta mort, et Joseph te fermera les yeux. Jacob se leva du puits du serment, et les fils d’Israël firent monter leur père, avec ses femmes et ses richesses, sur les chars que Joseph avait envoyés pour les transporter. Et ayant pris tout ce qui leur appartenait, tout le bétail qu’ils avaient acquis dans la terre de Chanaan, ils entrèrent en Égypte : Jacob, et, avec lui, toute sa race, Ses fils et les fils de ses fils, ses filles et les filles de ses filles ; car il avait conduit en Égypte toute sa race.
Proverbes XXIII, 15 – XXIV, 5
Mon fils, si ton cœur est sage, tu réjouiras aussi mon cœur ; et si tes lèvres sont droites, elles converseront avec mes lèvres. Que ton cœur ne porte point envie aux pécheurs ; mais sois toujours dans la crainte de Dieu. Car si tu observes ces choses, tu auras des descendants, et ton espérance ne sera pas trompée. Écoute, mon fils, et sois sage ; et maintiens droites les pensées de ton cœur. Ne sois pas buveur de vin ; évite les longs banquets et la profusion des viandes. Car l’ivrogne et le débauché mendieront ; le paresseux sera revêtu de haillons en lambeaux. Écoute, mon fils, le père qui t’a engendré, et ne méprise pas ta mère parce qu’elle a vieilli. Un père juste élève bien ses enfants, et la sagesse d’un fils réjouit son âme. Que ton père et ta mère se réjouissent en toi, et que celle qui t’a enfanté soit heureuse. Mon fils, donne- moi ton cœur ; que tes yeux gardent mes voies. La maison étrangère est comme un tonneau percé ; il est étroit le puits de l’étranger. Celui qui les recherche périra bientôt, et tout pécheur sera détruit. Pour qui les gémissements ? Pour qui le trouble ? Pour qui les contestations ? Pour qui les ennuis et les entretiens frivoles ? Pour qui les repentirs inutiles ? Pour qui les yeux livides ? N’est-ce pas pour ceux qui passent leur temps dans l’ivresse et qui hantent les lieux où l’on boit ? Ne vous enivrez pas ; mais faites votre société des hommes justes, et fréquentez-les publiquement. Car si vos yeux s’arrêtent sur les fioles et les coupes, plus tard vous marcherez plus nu qu’un pilon à mortier. L’homme ivre finit par s’étendre comme si un serpent l’avait mordu ; le venin se répand sur lui comme de la dent d’un reptile. Si tes yeux regardent une femme étrangère, la langue aussitôt divaguera, et tu seras gisant comme au sein de la mer, et comme un pilote au milieu de l’orage. Et tu diras : On m’a frappé, et je n’en ai pas souffert ; on s’est joué de moi, et je ne m’en suis pas douté ; quand viendra l’aurore, pour m’en aller encore chercher des hommes avec qui je puisse me retrouver ? Mon fils, ne rivalise point avec les méchants, et ne désire pas être avec eux. Car leur cœur médite des fraudes, et leurs lèvres disent des paroles affligeantes. La sagesse bâtit sa maison ; l’intelligence la dirige ; avec la doctrine on remplit les celliers de tout ce qu’il y a de riche, de précieux et de bon. Mieux vaut le sage que le fort, et un homme de bon sens que de vastes domaines.