Saint Lucien, prêtre à Antioche, martyr à Nicomédie (312) ; saint Barsès, évêque d’Édesse, confesseur (378) ; saint Sabin, évêque à Chypre (Vème s.) ; saint Antioche, évêque de Lyon (vers 500) ; saint Cannat, évêque de Marseille (VIème s.) ; saint Léonard, abbé près du Mans (575) ; saint Savin, évêque de Catane (760) ; saint Euthyme de Thessalonique (898) ; saint Jean, évêque de Souzdal (1373) ; saint Lucien, hiéromartyr des Grottes de Kiev (1243) ; saints néomartyrs de Russie : Athanase, évêque de Kovrov, confesseur (1962) ; Syméon (Konioukhov), prêtre (1918) ; Démètre (Kassatkine) (1942).
SAINT MARTYR LUCIEN
Saint Lucien vécut au temps de la Grande Persécution (304-312). Originaire d’Antioche, il quitta sa patrie à la mort de ses parents en abandonnant tous ses biens aux pauvres. Il se rendit alors à Édesse pour recevoir l’enseignement spirituel d’un maître réputé, nommé Macaire. Après avoir reçu le saint baptême, il demeura plusieurs années à Édesse, en observant une ascèse très rigoureuse. Il n’avait pour compagnons que le jeûne, les veilles et les larmes. Son maître lui inspira un grand amour pour la méditation des saintes Écritures, de sorte qu’il passait toutes ses nuits sans presque dormir, tant la lecture et la prière le mettaient en présence des réalités célestes et éternelles. Son admirable vertu lui valut d’être rappelé à Antioche, pour y devenir prêtre. Il y fonda la fameuse « École des Exégètes », où, sous sa conduite, ses disciples apprenaient à interpréter l’Écriture sainte selon son sens littéral, et où, grâce à sa connaissance de l’hébreu, il corrigea les livres qui avaient été altérés par les hérétiques. Apprenant l’étendue de la science que possédait Lucien et combien grande était son influence, l’empereur Maximin Daïa le fit arrêter et transférer à Nicomédie, où il séjournait. En arrivant dans la ville, Lucien employa tout son zèle à encourager les chrétiens qui, par peur des supplices, apostasiaient en grand nombre. Il leur montra par des citations de l’Écriture que les châtiments éternels qui attendent les apostats sont bien plus terribles que les brèves tortures inventées par les païens. Sa parole était si convaincante, que tous se repentirent de leur lâcheté et se tinrent prêts avec impatience pour le combat du martyre. Le saint prêtre avait un tel rayonnement qu’il suffisait souvent à ses interlocuteurs de regarder son visage où brillait la grâce du Saint-Esprit, pour être convaincus de la vérité de sa parole. Craignant d’être, lui aussi, victime de ce charme, l’empereur le fit comparaître à son tribunal après avoir pris soin de placer un voile entre lui-même et le saint. Comme aucun argument ne parvenait à ébranler la résolution de Lucien, l’empereur le fit soumettre à la torture, et ordonna qu’on le laissât mourir de faim et de soif dans son cachot.
Comme la fête de la Théophanie approchait, un grand nombre des disciples de Lucien vinrent d’Antioche et d’autres villes pour le voir une dernière fois et recevoir sa bénédiction. Arrivés le jour de la fête, les disciples qui avaient réussi à parvenir jusqu’à son cachot avec le pain et le vin nécessaires à la célébration des saints Mystères le conjurèrent d’offrir encore une fois pour eux le saint Sacrifice. En l’absence d’autel consacré selon les lois de l’Église, Lucien célébra la Divine Liturgie sur sa propre poitrine : l’autel le plus digne de Dieu, puisque c’est à son image que l’homme a été créé. Les jours passaient, et le saint semblait rester insensible à la faim et à la soif. Pour rendre son supplice encore plus insupportable, les païens installèrent devant lui une table pleine de viandes et de mets qui avaient été offerts aux idoles. Mais Lucien les rejeta avec mépris, et chaque fois qu’on lui proposait de céder, il répondait : « Je suis chrétien ! » La troisième fois, il rendit doucement son âme à Dieu après cette réponse (7 janvier 312). L’empereur donna alors l’ordre de jeter son corps à la mer, mais un dauphin le recueillit sur son dos et le ramena sur le rivage, près de Drépanon (Bithynie), le lieu de naissance de sainte Hélène [21 mai], permettant ainsi aux fidèles de l’ensevelir dignement et de communier à la grâce qui se dégageait de ses saintes reliques. Par la suite, saint Constantin le Grand fonda auprès du martyrium de saint Lucien, une nouvelle cité, nommée Hélénopolis, où une grande église lui fut dédiée.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du saint martyr Lucien, ton 4
Ton Martyr, Seigneur, pour le combat qu’il a mené * a reçu de toi, notre Dieu, la couronne d’immortalité; * animé de ta force, il a terrassé les tyrans * et réduit à l’impuissance l’audace des démons; * par ses prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.
Tropaire de saint Athanase de Kovrov, ton 2
O saint Père Athanase, rien ne t’a séparé de l’amour de Dieu, mais comme un rayon du Soleil de justice dans les ténèbres des persécutions athées, tu as brillé au-dessus de la Terre de Russie, supportant pour le Christ les outrages et les blessures, les bannissements, les lointains exils et les travaux forcés pendant trente ans, chantant les saints de Russie et les appelant à l’aide, eux qui t’apparurent avec le Seigneur avant ton trépas, et avec lesquels tu demeures maintenant et t’exclames : Sainte Russie, garde la foi orthodoxe, dans laquelle est ton affermissement.
Kondakion du saint martyr Lucien, ton 2
Dans l’ascèse tu brillas tout d’abord * et par le martyre ensuite resplendis: * aussi, tel un astre resplendissant, * nous te glorifions par nos cantiques, Lucien. * Intercède sans cesse auprès de Dieu pour nous tous.
Kondakion de saint Athanase de Kovrov, ton 3
En ce jour, Athanase le hiérarque, le confesseur du Christ et le juste, se réjouit dans la lumière sans couchant du Royaume de gloire et dans l’assemblée des saints russes il chante d’une voix toute harmonieuse le chant de victoire, priant instamment pour nous le Dieu Trinitaire éternel.
ÉPÎTRE DU JOUR
Phil. I, 1-7
Paul et Timothée, serviteurs de Jésus Christ, à tous les saints en Jésus Christ qui sont à Philippes, aux évêques et aux diacres: que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ! Je rends grâces à mon Dieu de tout le souvenir que je garde de vous, ne cessant, dans toutes mes prières pour vous tous, de manifester ma joie au sujet de la part que vous prenez à l’Évangile, depuis le premier jour jusqu’à maintenant. Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus Christ. Il est juste que je pense ainsi de vous tous, parce que je vous porte dans mon cœur, soit dans mes liens, soit dans la défense et la confirmation de l’Évangile, vous qui tous participez à la même grâce que moi.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc IX, 18-22
Un jour que Jésus priait à l’écart, ayant avec lui ses disciples, il leur posa cette question: Qui dit-on que je suis? Ils répondirent: Jean Baptiste; les autres, Élie; les autres, qu’un des anciens prophètes est ressuscité. Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis? Pierre répondit: Le Christ de Dieu. Jésus leur recommanda sévèrement de ne le dire à personne. Il ajouta qu’il fallait que le Fils de l’homme souffrît beaucoup, qu’il fût rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât le troisième jour.