VENDREDI LUMINEUX. Fête de la Source Vivifiante de la Mère de Dieu
Saintes Agapie, Irène et Chionie, martyres à Thessalonique (304) ; saint Léonide, saintes Charisse, Niké, Galine, Callista, Basilisse, Théodora, Irène et leurs compagnes, tous martyrs à Corinthe (258) ; saint Vaise, martyr à Saintes (vers 490).
SAINTES AGAPIE, IRÈNE ET CHIONIE
Agapée, Chionée et Irène étaient trois sœurs, originaires d’une famille riche et influente de Thessalonique. Lors de la proclamation de l’édit de Dioclétien (304), qui défendait à toute personne de garder chez elle les livres des saintes Écritures, elles s’enfuirent de la ville pour sauvegarder leur foi et se rendirent sur une haute montagne, près d’un lac, où elles menèrent une vie de prière en compagnie d’un saint ascète nommé Zoïle. De corps, elles se tenaient au sommet de la montagne, mais leurs âmes demeuraient en permanence au ciel. Quand le père spirituel de sainte Anastasie Pharmacolytria, saint Chrysogone, périt sous le glaive des persécuteurs, Dieu révéla à Zoïle l’endroit où se trouvait le corps du martyr, afin qu’il l’ensevelisse avec honneur. Quelques jours après, Chrysogone lui apparut en rêve et lui annonça que, neuf jours plus tard, les trois sœurs allaient être arrêtées et offrir glorieusement, avec sainte Anastasie, leur vie pour le Christ. Sainte Anastasie ne tarda pas à se présenter dans leur demeure. Elle les embrassa chaleureusement et les encouragea à persévérer jusqu’au terme de leur combat pour la foi, en leur garantissant son soutien au péril de sa vie. Le jour prévu, les soldats de l’empereur découvrirent la cachette des saintes, et elles furent conduites sans ménagement auprès du gouverneur de Macédoine, Dulcétios, en compagnie de trois autres jeunes chrétiennes : Cassia, Philippa et Eutychia, et d’un jeune homme : Agathon. Le gouverneur leur dit d’un ton sévère : « Insensés, quelle folie est la vôtre de ne pas vouloir obéir aux ordres des divins empereurs et césars? » S’adressant à Agathon, il lui dit : « Et toi, pourquoi as-tu refusé de manger les viandes offertes aux dieux, comme font les hommes pieux ? » « C’est que je suis chrétien » répondit Agathon. Se tournant vers Agapée, Dulcétios lui demanda quels étaient ses sentiments. La jeune vierge répondit : « Je crois au Dieu vivant, et je ne veux pas perdre ma bonne conscience. » Il demanda à Irène pourquoi elle n’avait pas obéi aux ordres des empereurs. Celle-ci répondit : « C’est par crainte de Dieu ! » Chionée fit la même réponse, Cassia répondit simplement qu’elle voulait sauver son âme, et Philippa déclara qu’elle préférait mourir plutôt que de toucher à des viandes offertes aux idoles. Eutychia montra la même fermeté, mais comme elle était enceinte de sept mois, le magistrat la fit garder en prison. Puis il revint à l’interrogatoire et essaya de persuader Agapée de se montrer conciliante. Elle répliqua : « Il ne convient pas de se soumettre à Satan. Tu ne parviendras pas à changer ma détermination, elle est inébranlable. » « Qui donc vous a entraînées dans cette folie ? » demanda Dulcétios. « C’est le Dieu tout-puissant et son Fils unique, notre Seigneur Jésus-Christ ! » dit Chionée. Constatant qu’il ne parviendrait à rien de plus, le gouverneur proclama alors la sentence suivante : « Je condamne Agapée et Chionée à être brûlées vives, pour avoir agi, par une obstination impie, contre les édits divins de nos augustes seigneurs, et pour professer encore la perverse religion des chrétiens, qui est en abomination à tous les hommes pieux. Quant à Agathon, Irène, Cassia et Philippa ils seront retenus en prison à cause de leur jeune âge ». Le lendemain de l’exécution des deux saintes, comme on avait découvert des livres chez Irène, qui avait pourtant nié en détenir, on la fit de nouveau comparaître au tribunal. Dulcétios la menaça de mort, mais lui proposa d’avoir la vie sauve si elle consentait à sacrifier et à manger la chair des victimes. « En aucun cas, répliqua la sainte, car un châtiment éternel attend ceux qui auront renié la parole de Dieu, qui nous a recommandé de l’aimer jusqu’à la mort. C’est pourquoi nous préférons être brûlés vifs plutôt que de livrer ces écrits ! » Après un interrogatoire serré, pendant lequel la servante du Christ montra la bravoure d’un guerrier, le gouverneur ordonna de l’exposer nue dans une maison de débauche. Mais la grâce du Saint-Esprit protégea la vierge du Christ, et personne n’osa l’approcher ni même lui adresser des paroles insultantes. Elle fut ramenée devant Dulcétios qui lui demanda : « Persistes-tu dans ta folie ? » — « Non pas dans ma folie, mais dans le culte du vrai Dieu ! » — « Eh bien ! tu vas recevoir le juste châtiment de ton insolence. » Et il écrivit la sentence suivante : « Puisqu’Irène n’a pas voulu obéir aux ordres des empereurs et sacrifier, et qu’elle persiste à suivre la croyance des chrétiens, j’ordonne qu’elle soit brûlée vive comme ses sœurs. » Le jour suivant, les soldats la conduisirent jusqu’à l’endroit élevé où ses sœurs avaient été suppliciées. Ils allumèrent un bûcher et lui ordonnèrent de s’y jeter elle-même. C’est en chantant des psaumes et en glorifiant Dieu qu’Irène entra dans les flammes et s’offrit au Seigneur comme un sacrifice de bonne odeur.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de Pâques, ton 5
Le Christ est ressuscité des morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie.
Tropaire de la Source vivifiante de la Mère de Dieu, ton 1
Ton temple, ô Mère de Dieu, / est devenu le paradis : / comme flots d’eaux vives éternellement, / il fit jaillir les guérisons / nous les fidèles, auprès de lui nous puisons / comme à la Source vivifiante la santé / et la vie éternelle, car tu intercèdes auprès de ton fils, le Christ notre Dieu, // pour qu’il sauve nos âmes.
Kondakion de la Source vivifiante de la Mère de Dieu, ton 8
De ta source inépuisable accorde-moi, / Vierge comblée par la grâce de Dieu, / les flots sans cesse jaillissants / de ta grâce qui dépasse l’entendement ; / comme à celle qui enfanta le Verbe ineffablement / je te demande de me rafraîchir afin que je te crie : // réjouis-toi, fontaine du salut.
Kondakion de Pâques, ton 8
Bien que tu sois descendu, ô Immortel, dans le Tombeau, Tu as cependant détruit la puissance de l’enfer et Tu es ressuscité en vainqueur, ô Christ Dieu. Aux femmes myrophores Tu as annoncé : Réjouissez-vous, et à Tes apôtres Tu as donné la paix, Toi qui accordes à ceux qui sont tombés la Résurrection.
ÉPITRE DU JOUR
Actes III, 1-8
Pierre et Jean montaient ensemble au temple, à l’heure de la prière : c’était la neuvième heure. Il y avait un homme boiteux de naissance, qu’on portait et qu’on plaçait tous les jours à la porte du temple appelée la Belle, pour qu’il demandât l’aumône à ceux qui entraient dans le temple. Cet homme, voyant Pierre et Jean qui allaient y entrer, leur demanda l’aumône. Pierre, de même que Jean, fixa les yeux sur lui, et dit : Regarde-nous. Et il les regardait attentivement, s’attendant à recevoir d’eux quelque chose. Alors Pierre lui dit : Je n’ai ni argent, ni or ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ de Nazareth, lève-toi et marche. Et le prenant par la main droite, il le fit lever. Au même instant, ses pieds et ses chevilles devinrent fermes ; d’un saut il fut debout, et il se mit à marcher. Il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant, et louant Dieu.
Ph. II, 5-11 (Source vivifiante)
Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.
ÉVANGILE DU JOUR
Jn II, 12-22
Après cela, il descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n’y demeurèrent que peu de jours. La Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem. Il trouva dans le temple les vendeurs de bœufs, de brebis et de pigeons, et les changeurs assis. Ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les bœufs; il dispersa la monnaie des changeurs, et renversa les tables; et il dit aux vendeurs de pigeons: Ôtez cela d’ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. Ses disciples se souvinrent qu’il est écrit: Le zèle de ta maison me dévore. Les Juifs, prenant la parole, lui dirent: Quel miracle nous montres-tu, pour agir de la sorte? Jésus leur répondit: Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. Les Juifs dirent: Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce temple, et toi, en trois jours tu le relèveras! Mais il parlait du temple de son corps. C’est pourquoi, lorsqu’il fut ressuscité des morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.
Lc. X, 38-42 ; XI, 27-28 (Source Vivifiante)
Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir? Dis-lui donc de m’aider. Le Seigneur lui répondit: Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit: Heureux le sein qui t’a porté! Heureuses les mamelles qui t’ont allaité! Et il répondit: Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent!