Grand Carême, dispense d’huile et de vin
Liturgie des Dons présanctifiés
Saint Jean l’Isaurien, ermite, disciple de saint Grégoire le Décapolite (VIIIème s.) ; saints martyrs Victor, Zotique, Zénon, Akindynos et Sévérien (303) ; saint Côme, évêque de Chalcédoine, et son compagnon d’ascèse saint Auxence, confesseurs (vers 820) ; sainte Aye, moniale dans le Hainaut (vers 714) ; saint Jean de Ioannina, martyr à Constantinople (1526) ; saints néo-martyrs de Russie : hiéromartyr Bessarion (Selinine), prêtre (1918) ; sainte vénérable martyre Tamara (Satsi) (1942).
SAINT JEAN L’ISAURIEN
Notre vénérable Père Jean était originaire d’Isaurie. Épris depuis sa jeunesse d’un ardent amour pour le Christ, il renonça à toutes les vanités de ce monde pour devenir disciple de saint Grégoire le Décapolite [20 nov.]. Il servit son père spirituel, telle une vivante image du Seigneur, pendant de nombreuses années, de sorte que saint Grégoire se réjouissait et rendait gloire à Dieu d’avoir trouvé en lui un moine exemplaire. Jean prit part aux glorieux combats de son maître pour la défense des saintes icônes pendant la persécution de Léon l’Arménien. Il trouva le repos éternel en 820 et fut inhumé auprès de saint Joseph l’Hymnographe, son ami.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de saint Jean l’Isaurien, ton 8
En toi, père, la divine Image se reflète exactement; tu as pris ta croix et tu as suivi le Christ; et par ta vie tu nous apprends à mépriser la chair, qui passe et disparaît, pour s’occuper plutôt de l’âme immortelle; c’est ainsi que ton esprit se réjouit, bienheureux Jean avec les anges.
Kondakion de saint Jean l’Isaurien, ton 4
Tu as orné de tempérance ta vie et mortifié la chair, bienheureux Père Jean; tu as surmonté les pièges de l’ennemi et trouvé comme héritage te revenant pour les siècles auprès de Dieu la vie sans peine; prie-le d’accorder à nos âmes le salut.
LECTURES DE LA LITURGIE DES PRÉSANCTIFIÉS
Isaïe XLII, 5-16
Ainsi dit le Seigneur Dieu, qui a créé le ciel et l’a tendu, qui a affermi la terre et tout ce qu’elle contient, qui a donné le souffle au peuple qui l’habite, et l’esprit à ceux qui y marchent483. Moi, le Seigneur Dieu, je t’ai appelé avec justice, et je te prendrai par la main, et je te fortifierai, et je t’ai donné d’être l’alliance du genre humain et la lumière des nations ; D’ouvrir les yeux aux aveugles, de tirer de la prison les captifs enchaînés et assis dans les ténèbres. Jesuis le Seigneur Dieu, c’est mon nom; je ne donnerai pas ma gloire à un autre, ni mes vertus à des idoles d’argile. Voilà que les choses du commencement sont venues, comme viendront les choses nouvelles que je vous annonce, et qui, avant que je les annonce, vous ont été prédites. Chantez au Seigneur un cantique nouveau, vous qui êtes son royaume ; glorifiez son nom des extrémités de la terre, ô vous qui descendez sur la mer pour y naviguer ; et vous, îles, et vous qui les habitez ! Désert, réjouis-toi; que tes bourgs se réjouissent et tes hameaux, et le peuple de Cédar; et ceux qui habitent parmi les rochers pousseront des cris de joie. Ils rendront gloire à Dieu; ils feront connaître aux îles ses vertus. Le Seigneur Dieu des armées s’avancera ; il brisera tout à la guerre; il excitera son zèle ; il criera avec force contre ses ennemis. J’ai gardé le silence; mais est-ce que Je me tairai et me contiendrai toujours? J’ai souffert avec patience comme une femme qui enfante ; Je vais tout frapper de stupeur ; Je vais tout flétrir. Je rendrai désertes les montagnes et les collines; J’y sécherai l’herbe ; Je changerai les fleuves en îles; Je mettrai à sec les étangs. Je conduirai les aveugles par une voie qu’ils ne connaissaient point; Je leur ferai fouler des sentiers inconnus; Je ferai que devant eux les ténèbres soient lumière et que les voies tortueuses deviennent droites. Voilà ce que J’accomplirai en leur faveur, et Je ne les abandonnerai point.
Genèse XVIII, 20-33
Le Seigneur ajouta : Le cri de Sodome et de Gomorrhe s’est élevé jusqu’à moi, et leurs péchés sont énormes. Étant donc descendu, je verrai si leurs actions répondent à ce cri qui m’est parvenu ; et si non, je le saurai… S’étant alors éloignés, les hommes s’en allèrent à Sodome, et Abraham resta devant le Seigneur. Abraham s’approcha et dit : Perdras-Tu le juste avec les impies, et le juste sera-t-il comme l’impie ? S’il y a cinquante justes dans la ville, les perdras- Tu ? Ne feras-Tu point grâce à toute la contrée, à cause des cinquante justes, s’ils sont dans la ville ? Non, Tu ne feras point cette action de tuer le juste avec les impies, car le juste serait comme l’impie ; il n’en sera point ainsi ; Toi qui juges toute la terre, Tu ne rendrais point justice ! Le Seigneur repartit : S’il y a cinquante justes en la ville de Sodome, J’épargnerai, à cause d’eux, toute la ville et la contrée entière. Et Abraham répondant : Maintenant, dit-il, j’ai commencé à parler à mon Seigneur, moi, terre et poussière ! Si les cinquante justes se réduisent à quarante-cinq, détruiras-Tu toute la ville à cause des cinq ? Le Seigneur dit : S’il s’y trouve quarante-cinq justes, Je ne la détruirai pas. Et Abraham, continuant de parler au Seigneur, dit : S’il s’en trouve quarante ? Le Seigneur reprit : En faveur des quarante, Je ne la détruirai pas. Abraham dit ensuite : Qu’en sera-t-il, Seigneur, si je parle encore ? S’il s’en trouve trente ? Le Seigneur dit : En faveur des trente, Je ne la détruirai pas. Abraham ajouta : Puisqu’il m’est donné de parler au Seigneur, s’il s’en trouve vingt ? Et le Seigneur répondit : Si J’en trouve vingt, Je ne la détruirai pas. Et Abraham dit : Seigneur, parlerai-Je encore une seule fois ? S’il s’en trouve dix ? Et le Seigneur dit : En faveur des dix, Je ne la détruirai pas. Lorsqu’il eut cessé de parler à Abraham, le Seigneur partit, et celui-ci retourna au lieu qu’il habitait.
Proverbes XVI, 17 – XVII, 17
Les sentiers de la vie détournent du mal ; les voies de la justice mènent à une longue vie. Celui qui accepte les corrections prospèrera ; celui qui se rend aux réprimandes deviendra sage. Celui qui est ferme dans ses voies garde son ami, et celui qui aime la vie sera sobre de paroles. Le regret vient après l’orgueil ; la ruine, après la méchanceté. Mieux vaut avoir la douceur avec l’humilité, que partager les dépouilles avec les orgueilleux. Être intelligent en affaires, c’est trouver des biens; mettre sa confiance dans le Seigneur, c’est être bienheureux. On dit des intelligents et des sages. Ce sont gens de peu ; on parlera mieux des hommes aux paroles mielleuses. L’intelligence est pour ceux qui la possèdent une source de vie ; les insensés n’ont que la science du mal. Le cœur du sage méditera tout ce que dira sa bouche, et sur ses lèvres il portera sa science. Les bonnes paroles sont des rayons de miel ; leur douceur est la guérison de l’âme. Il est des voies qui semblent droites à l’homme ; mais leur issue est au fond de l’enfer. L’homme, en ses labeurs, travaille pour lui-même, et, de vive force, il éloigne sa ruine. Le fourbe porte sa perte sur sa langue. L’insensé creuse pour son malheur, et sur ses lèvres il amasse du feu. Le pervers répand le mal autour de lui, et le fourbe allume des tisons de malheur, et il sépare les amis. L’injuste éprouve ses amis, et les mène en des voies qui ne sont pas bonnes. Celui qui, les yeux fixes, trame de mauvais desseins, recèle tout mal entre ses lèvres. C’est une fournaise de méchanceté. La vieillesse est une couronne de gloire ; on la trouve dans les voies de la justice. Mieux vaut l’homme patient que le fort, et celui qui maîtrise sa colère que celui qui prend une ville. Tout mal vient du sein des injustes ; et toute justice, du Seigneur. Mieux vaut un morceau de pain avec la joie de la paix, qu’une maison pleine de biens et d’offrandes iniques avec des querelles. Le serviteur intelligent gouvernera des maîtres insensés, et il fera les parts entre les frères. Comme dans une fournaise on éprouve l’argent et l’or, ainsi les âmes sont élues par le Seigneur. Le méchant obéit à la langue des pervers ; le juste ne fait pas attention à des lèvres menteuses. Railler le mendiant, c’est irriter son Créateur ; celui qui se réjouit de la ruine de son prochain ne sera point impuni ; celui qui a des entrailles faciles à émouvoir obtiendra miséricorde. Les fils de ses fils sont la couronne du vieillard ; les pères sont la gloire des enfants. Le fidèle a le monde entier pour richesses ; l’infidèle n’a pas même une obole. Des livres fidèles ne vont pas à l’insensé, ni des livres trompeurs au juste. Les corrections sont, pour ceux qui les mettent à profit, une récompense de la grâce ; où elles s’adressent, elles remettent dans le bon chemin. Celui qui garde le secret sur les mauvaises actions, maintient les amitiés ; celui à qui il est odieux de les cacher, sépare les amis et ceux d’une même maison. Une menace fait naître le repentir dans le cœur du sage ; l’insensé ne sent pas même les coups de fouet. Tout méchant excite des querelles ; mais le Seigneur lui enverra un ange inexorable. L’homme prudent n’est pas exempt de honte ; l’injuste ne songe qu’à mal. Celui qui rend le mal pour le bien n’éloignera pas le mal de sa maison. L’autorité de la justice donne du pouvoir aux paroles ; les séditions et les querelles précèdent la misère. Celui qui déclare le juste injuste, et l’injuste juste, est impur et abominable aux yeux de Dieu. À quoi servent ses richesses à l’insensé, puisque l’homme sans cœur ne pourra pas en acheter la sagesse ? Celui qui exhausse sa maison cherche sa ruine ; celui qui prend une voie mauvaise pour s’instruire tombera dans le malheur. Aie en tout temps un ami ; que tes frères te soient secourables dans tes nécessités : c’est pour cela qu’ils sont nés.