Jour de jeûne
Saint Paphnuce de Jérusalem, martyr (Vème s.) ; saint Théodore, avec sainte Philippie, sa mère, et saints Dioscore, Socrate et Denis, martyrs à Pergé en Pamphilie (IIème s.) ; saints martyrs Théonas, Christophore et Antonin (303) ; saint Vincent de Collioure (303) ; saint Gestin (480) ; saint Jean de l’ancienne Laure (le Paléolaurite), moine (IXème s.) ; saint Ursmer, évêque en Flandre et dans le Nord de la France (713) ; saint Georges, évêque d’Antioche de Pisidie, confesseur (813-820) ; saint Nicéphore, higoumène ; saint Tryphon, patriarche de Constantinople (933) ; saint Victor, confesseur, évêque de Glazov (1934) ; sainte bienheureuse Matrone de Moscou (1952).
SAINTE MATRONE DE MOSCOU
La bienheureuse Matrone (Nikonova) naquit en 1881 au sein d’une famille pauvre du village de Sebino-Epifaniskaia (auj. Kimovski) de la région de Toula, à quelques kilomètres de l’emplacement de la fameuse bataille de Koulikovo. Aveugle de naissance, et ayant les yeux dépourvus de pupilles, elle supporta avec humilité et patience cette infirmité, et en retour Dieu fit d’elle un vase d’élection de la grâce. Au moment de son baptême, le prêtre vit apparaître au-dessus de l’enfant une nuée légère dégageant un doux parfum, signe de la faveur divine. Dès l’âge de six ou sept ans, elle manifesta un extraordinaire don de clairvoyance : elle discernait les maladies de l’âme et du corps de ceux qui venaient en grand nombre lui rendre visite, leur révélait leurs péchés cachés et leurs problèmes, et elle les guérissait en priant sur eux ou leur donnait de sages conseils. Vers l’âge de quatorze ans, elle fit un pèlerinage dans les principaux sanctuaires de Russie, en compagnie d’une pieuse bienfaitrice. Lorsqu’elles arrivèrent à Cronstadt pour recevoir la bénédiction de saint Jean [20 déc.], alors qu’elles se trouvaient perdues dans la foule, le saint s’écria soudain : « Matrone, approche ! » Et il ajouta : « Elle prendra ma succession et deviendra le huitième pilier de la Russie. » À ce moment, personne ne comprit le sens de cette prophétie.
Lorsqu’elle parvint à l’âge de dix-sept ans, elle fut atteinte de paralysie et cessa dès lors de marcher. Sachant que telle était la volonté de Dieu, elle ne se plaignait jamais de son sort et remerciait le Seigneur. Tout le reste de ses jours, pendant plus de cinquante ans, elle se tenait dans une pièce remplie d’icônes, assise en tailleur sur son lit, le visage lumineux et la voix paisible, et recevait tous ceux qui venaient trouver auprès d’elle une consolation céleste. Elle annonça à l’avance les grands malheurs qui devaient s’abattre sur le pays à la suite de la révolution bolchevique, et mit son don de clairvoyance au service du peuple de Dieu. Comme certains de ses visiteurs la plaignaient de son infirmité, elle répondit un jour : « Un jour, Dieu m’a ouvert les yeux, et j’ai vu la lumière du soleil des astres et tout ce qui existe dans le monde : les fleuves, les forêts, la mer et toute la création… ».
En 1925, elle quitta son village pour s’installer à Moscou et, après la mort de sa mère en 1945, elle changea souvent de résidence, hébergée en secret chez des fidèles, car les communistes, craignant son influence dans le peuple, cherchaient à l’arrêter. Mais, chaque fois, elle en avait connaissance à l’avance, et lorsque les policiers arrivaient, ils apprenaient que Matrone avait déménagé une ou deux heures auparavant. Un jour, comme un policier s’était présenté pour l’arrêter, elle lui recommanda de se rendre au plus vite chez lui, en lui promettant de ne pas s’enfuir. Lorsque l’homme parvint à son domicile, il découvrit que sa femme était en train de brûler, et il eut tout juste le temps de la transporter à l’hôpital.
Saint Matrone menait sur son lit de douleur la vie d’une ascète, elle jeûnait constamment, dormait peu, la tête appuyée sur son poing, et son front était creusé à la suite des innombrables signes de croix qu’elle faisait. Non seulement les moscovites mais aussi des gens venus de loin, de toute condition et de tout âge, se pressaient auprès d’elle, pour recevoir ses conseils ou demander sa prière, de sorte qu’elle devint vraiment le soutien du peuple affligé, surtout pendant la Seconde Guerre mondiale. À ceux qui venaient lui demander des nouvelles de leurs parents combattants, elle rassurait les uns et recommandait aux autres de faire des offices des commémorations. À certains, elle parlait de manière directe, à d’autres sous forme de paraboles, visant à leur édification spirituelle et leur recommandant d’observer les lois de l’Église, de se marier religieusement, de se confesser et de communier. Quand on lui amenait des malades ou des possédés, elle posait ses mains sur leur tête, prononçait quelques prières ou chassait le démon avec autorité, insistant toujours sur le fait qu’elle ne faisait rien d’elle-même, mais que Dieu guérissait par son intermédiaire. Quand on lui demandait la raison des persécutions qui s’étaient abattues sur l’Église, elle répondait que c’était à cause des péchés et du manque de foi des chrétiens. « Tous les peuples qui se sont éloignés de Dieu ont disparu de la face de la terre, affirmait-elle. Des temps difficiles nous sont réservés ; mais, nous chrétiens, nous devons choisir la croix. Le Christ nous a placé sur son traîneau, et il nous conduira là où Il veut. »
Ayant annoncé à l’avance le jour de son repos, elle donna des instructions sur ses funérailles, et avant de s’endormir en paix, le 2 mai 1952 (19 avril selon le calendrier ecclésiastique), elle s’écria : « Venez tous près de moi, et rapportez-moi vos malheurs, comme si j’étais vivante ! Moi, je vous verrai, je vous écouterai et je viendrai à votre aide. » Effectivement, les miracles se multiplièrent, par la suite, auprès de son tombeau, et, depuis la translation de ses reliques au monastère féminin de la Protection de la Mère de Dieu (13 mars 1998), les fidèles qui, par milliers, font la queue pour vénérer la nouvelle protectrice de Moscou, s’adressent à son icône et lui rapportent leurs divers problèmes comme si la sainte était vivante devant eux.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du dimanche de Thomas, ton 7
Le sépulcre étant scellé, Toi qui es la Vie, ô Christ Dieu, Tu t’es levé du tombeau, et les portes étant fermées, Toi, la Résurrection de tous, Tu t’es présenté devant Tes disciples, par eux renouvelant en nous un esprit droit, dans Ta grande miséricorde.
Tropaire de sainte Matrone de Moscou, ton 2
Fidèles, louons en ce jour la bienheureuse staritsa Matrone éclairée par Dieu, épanouissement de la terre de Toula et glorieux ornement de la cité de Moscou ; Celle qui n’a pas connu la lumière du jour, a été illuminée par la lumière du Christ et a été enrichie du don de clairvoyance et de guérison. Étant une étrangère et une nomade sur cette terre, elle se tient maintenant dans les tabernacles célestes devant le Trône de Dieu et prie pour nos âmes.
Kondakion de sainte Matrone de Moscou, ton 7
Élue dès le sein maternel au service du Christ, ô juste Matrone, tu as parcouru le chemin des afflictions et des peines, manifestant foi solide et piété, tu as été agréable à Dieu. Aussi, vénérant ta mémoire, nous te prions : aide-nous à demeurer dans l’amour de Dieu, bienheureuse staritsa.
Kondakion du dimanche de Thomas, ton 8
Voulant s’assurer de Ta Résurrection, Thomas scruta de sa droite curieuse Ton côté vivifiant, ô Christ Dieu ; aussi, lorsque Tu entras, les portes étant fermées, il Te clama avec les autres apôtres : Tu es mon Seigneur et mon Dieu.
ÉPITRE DU JOUR
Actes V, 1-11
Mais un homme nommé Ananias, avec Saphira sa femme, vendit une propriété, et retint une partie du prix, sa femme le sachant ; puis il apporta le reste, et le déposa aux pieds des apôtres. Pierre lui dit : Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton coeur, au point que tu mentes au Saint Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ ? S’il n’eût pas été vendu, ne te restait-il pas ? Et, après qu’il a été vendu, le prix n’était-il pas à ta disposition ? Comment as-tu pu mettre en ton coeur un pareil dessein ? Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu. Ananias, entendant ces paroles, tomba, et expira. Une grande crainte saisit tous les auditeurs. Les jeunes gens, s’étant levés, l’enveloppèrent, l’emportèrent, et l’ensevelirent. Environ trois heures plus tard, sa femme entra, sans savoir ce qui était arrivé. Pierre lui adressa la parole : Dis-moi, est-ce à un tel prix que vous avez vendu le champ ? Oui, répondit-elle, c’est à ce prix-là. Alors Pierre lui dit : Comment vous êtes-vous accordés pour tenter l’Esprit du Seigneur ? Voici, ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils t’emporteront. Au même instant, elle tomba aux pieds de l’apôtre, et expira. Les jeunes gens, étant entrés, la trouvèrent morte ; ils l’emportèrent, et l’ensevelirent auprès de son mari. Une grande crainte s’empara de toute l’assemblée et de tous ceux qui apprirent ces choses.
ÉVANGILE DU JOUR
Jean V, 30 – VI, 2
Je ne puis rien faire de moi-même: selon que j’entends, je juge; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. Si c’est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas vrai. Il y en a un autre qui rend témoignage de moi, et je sais que le témoignage qu’il rend de moi est vrai. Vous avez envoyé vers Jean, et il a rendu témoignage à la vérité. Pour moi ce n’est pas d’un homme que je reçois le témoignage; mais je dis ceci, afin que vous soyez sauvés. Jean était la lampe qui brûle et qui luit, et vous avez voulu vous réjouir une heure à sa lumière. Moi, j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean; car les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir, ces œuvres mêmes que je fais, témoignent de moi que c’est le Père qui m’a envoyé. Et le Père qui m’a envoyé a rendu lui-même témoignage de moi. Vous n’avez jamais entendu sa voix, vous n’avez point vu sa face, et sa parole ne demeure point en vous, parce que vous ne croyez pas à celui qu’il a envoyé. Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie! Je ne tire pas ma gloire des hommes. Mais je sais que vous n’avez point en vous l’amour de Dieu. Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas; si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez. Comment pouvez-vous croire, vous qui tirez votre gloire les uns des autres, et qui ne cherchez point la gloire qui vient de Dieu seul? Ne pensez pas que moi je vous accuserai devant le Père; celui qui vous accuse, c’est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance. Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu’il a écrit de moi. Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles? Après cela, Jésus s’en alla de l’autre côté de la mer de Galilée, de Tibériade. Une grande foule le suivait, parce qu’elle voyait les miracles qu’il opérait sur les malades.