19 avril (ancien calendrier) / 2 mai (nouveau)

GRAND JEUDI

Liturgie de saint Basile le Grand

Dispense d’huile et de vinMémoire de la Cène mystique

Saint Paphnuce de Jérusalem, martyr (Vème s.) ; saint Théodore, avec sainte Philippie, sa mère, et saints Dioscore, Socrate et Denis, martyrs à Pergé en Pamphilie (IIème s.) ; saints martyrs Théonas, Christophore et Antonin (303) ; saint Vincent de Collioure (303) ; saint Gestin (480) ; saint Jean de l’ancienne Laure (le Paléolaurite), moine (IXème s.) ; saint Ursmer, évêque en Flandre et dans le Nord de la France (713) ; saint Georges, évêque d’Antioche de Pisidie, confesseur (813-820) ; saint Nicéphore, higoumène ; saint Tryphon, patriarche de Constantinople (933) ; saint Victor, confesseur, évêque de Glazov (1934) ; sainte bienheureuse Matrone de Moscou (1952).

HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME SUR LE GRAND JEUDI

19 avril (ancien calendrier) / 2 mai (nouveau)

… Mais il est temps enfin de s’approcher de cette table redoutable. Approchons-nous donc tous avec le calme et la vigilance convenables. Qu’on ne voie plus de Judas, plus d’esprits pervers, d’âme empoisonnée affichant des sentiments qu’elle n’a pas. Le Christ est là : c’est Lui qui a préparé cette table, c’est Lui qu’on y reçoit. Ce n’est pas un homme qui fait que ce qui nous est offert soit véritablement le Corps et le Sang de Jésus-Christ, mais c’est ce même Christ qui a été crucifié pour nous (…) Écoutez donc ce qu’Il dit : Lorsque vous offrez votre présent à l’autel, si vous vous souvenez en ce moment que votre frère a quelque chose contre vous, laissez votre offrande à l’autel et allez vous réconcilier avec votre frère, après quoi vous viendrez offrir votre présent. (Matth. V, 23, 24.) Qu’hésitez-vous à pardonner, puisque ce sacrifice a été institué pour la paix avec votre frère? Si donc le but de ce Sacrifice est de vous conserver en paix avec votre frère et que vous ne vouliez pas de cette paix, vous participez en vain au Sacrifice, votre action est rendue inutile. Commencez donc par accomplir ce pourquoi le Sacrifice a été offert et alors vous en recueillerez abondamment les fruits. Le Fils de Dieu est descendu pour réconcilier notre nature avec Son Seigneur, et de plus, pour nous faire participer à Son Nom si nous voulions imiter son action. Écoutez : Bienheureux les pacificateurs, parce qu’ils seront appelés enfants de Dieu. (Matth. V, 9.) Ce qu’a fait le Fils unique de Dieu, faites-le selon votre pouvoir, afin de vous concilier la paix à vous-mêmes en même temps qu’aux autres. C’est pour cela que vous êtes appelés pacifiques, enfants de Dieu, c’est pour cela qu’au temps du sacrifice on ne vous rappelle aucun autre précepte que celui de la réconciliation avec votre frère, pour vous faire comprendre que c’est le plus grand de tous. Je désirerais m’étendre davantage, mais en voilà bien assez pour ceux qui sont attentifs, s’ils veulent s’en souvenir. C’est pourquoi; mes bien-aimés, rappelons-nous toujours ces paroles, et ces saints baisers de paix et cette communion redoutable. Rien n’est plus propre à unir nos âmes et à faire de nous tous un seul corps que cette participation au Corps de notre Sauveur. Confondons-nous donc tous en un seul et même corps, non dans une union charnelle, mais par le lien mutuel de la charité qui réunira nos âmes. Ce sera le moyen de recueillir avec confiance le fruit de ce banquet. Quand même nous aurions pratiqué à l’infini des œuvres de justice, si nous conservons le souvenir des injures, tout cela s’évanouit et ne nous sert de rien; nous n’en pourrons retirer aucun profit pour le salut. Après ces enseignements, laissons toute colère, et la conscience purifiée, approchons-nous avec toute la douceur et l’humilité possibles de la Table du Christ, à qui soient la gloire, l’honneur, le règne, avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen !

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire du saint et grand Jeudi, ton 8

Lorsqu’à la Cène, au Lavement des pieds, les glorieux disciples étaient illuminés, Judas l’impie, malade d’avarice, se couvrait de ténèbres et aux juges iniques  il Te livrait, Toi le juste      Juge. Vois donc, toi qui t’attaches aux richesses, comment à cause d’elles il s’est pendu ! Fuis l’âme insatiable qui osa commettre un tel acte contre le Maître. Toi qui es bon envers tous, Seigneur, gloire à Toi.

Kondakion du saint et grand Jeudi, ton 2

Ayant reçu le pain dans Ses mains, le traître les tend en secret pour recevoir le prix de Celui qui a façonné l’homme de Ses propres mains. Il est demeuré incorrigible, lui le serviteur et félon.

LECTURES DE L’ANCIEN TESTAMENT

Exode

19, 10-19

Le Seigneur dit à Moïse : « Descends et avertis le peuple ; sanctifie-les aujourd’hui et demain, et qu’ils nettoient leurs vêtements ; qu’ils se tiennent prêts pour le troisième jour, car le troisième jour le Seigneur descendra sur la montagne du Sinaï devant tout le peuple. Tu placeras le peuple tout autour, en disant : “Veillez à ne pas monter vers la montagne ni à en effleurer la moindre partie ; quiconque aura touché la montagne périra de mort. Nul ne la touchera car il sera lapidé à coups de pierre ou abattu d’une flèche ; bête ou homme, il ne vivra pas. Quand les voix, les trompettes et la nuée auront quitté la montagne, alors, eux monteront sur la montagne” ». Moïse descendit de la montagne vers le peuple et les sanctifia, et ils nettoyèrent leurs vêtements. Et il dit au peuple : « Soyez prêts dans trois jours, n’approchez d’aucune femme ». Or il arriva le troisième jour, à l’aube, qu’il y eut des voix, des éclairs et une nuée ténébreuse sur la montagne du Sinaï, et un son retentissant de trompette ; tout le peuple dans le camp fut terrifié. Alors Moïse fit sortir le peuple à la rencontre de Dieu hors du camp, et ils s’arrêtèrent au pied de la montagne. Le mont Sinaï fumait tout entier parce que Dieu y était descendu dans le feu ; la fumée montait comme la fumée d’une fournaise ; et tout le peuple fut frappé d’un grand effroi. Les sons de trompette augmentaient de plus en plus. Moïse parlait et la voix de Dieu lui répondait.

Job

38, 1-23 et 42, 1-5

 Le Seigneur dit à Job du sein de la tempête et des nuées : « Qui est celui qui me cache ses desseins, qui garde ses paroles en son cœur ; croit-il pouvoir me les cacher ? Ceins tes reins comme un brave : Je vais t’interroger et tu me répondras : Où étais-tu quand Je fondai la terre ? Parle, si tu en as la connaissance. Qui en fixa les mesures, le saurais-tu, ou qui tendit sur elle le cordeau ? Sur quel appui s’enfoncent ses socles ? Qui posa sa pierre angulaire ? Lorsque les étoiles apparurent, tous mes anges me louèrent d’une voix forte. J’ai fermé les portes de la mer, quand elle sortit, comme un enfant, du sein de sa mère ; J’ai mis sur elle une nuée pour vêtement et des ténèbres j’ai fait ses langes ; Je lui ai établi des limites et Je lui ai placé des verrous et des portes. Je lui ai dit : “Tu iras jusqu’à ces limites, tu ne les dépasseras pas, en toi se briseront tes vagues !” Étais-tu présent lorsque J’ai créé la lueur de l’aube ? L’étoile du matin connaît-elle sa place, afin de saisir les extrémités de la terre et d’en faire tomber les impies ? Est-ce toi qui as pris l’argile pour créer le vivant doué de parole et l’établir sur la terre ? As-tu ôté aux impies leur lumière et brisé le bras des orgueilleux ? As-tu pénétré jusqu’aux sources marines, circulé au fond de l’abîme ? Les portes de la mort s’ouvrent-elles de peur devant toi ? Les gardiens des enfers sont-ils frappés d’épouvante en te voyant ? As-tu quelque idée des dimensions terrestres ? Dis-moi quelles sontelles ? En quel lieu habite la lumière, et les ténèbres, où résident-elles, pour que tu puisses me conduire dans leur domaine, si tu en connais les accès ? Alors Je saurai que tu étais déjà né, et que le nombre de tes jours est grand ! Es-tu parvenu jusqu’aux réserves des neiges, les réserves de grêle, les as-tu vues ? En disposes-tu à l’heure des ennemis, au jour de la bataille et du combat ? » Et Job dit au Seigneur : « Je sais que Tu peux tout, et que rien ne t’est impossible. Qui est celui qui peut te cacher ses desseins, qui réfrène ses paroles et pense pouvoir te les cacher ? Qui m’enseignera ce que j’ignore, les choses grandes et merveilleuses que je ne connais pas ? Écoute-moi, Seigneur, et je parlerai : je t’interrogerai et Tu m’instruiras. Je ne te connaissais auparavant que par ouï-dire, mais maintenant mes yeux t’ont vu ».

Isaïe

50, 4-11

Le Seigneur m’a donné une langue pour enseigner le savoir chaque fois qu’il me faut prendre la parole. Il m’a inspiré matin après matin ; Il m’a donné une oreille pour entendre. L’enseignement du Seigneur ouvre mes oreilles, et moi, je ne me rebelle pas, je ne contredis pas. J’ai livré mon dos aux coups et mes joues aux soufflets ; je n’ai pas détourné mon visage de l’opprobre des crachats. Le Seigneur Dieu m’est venu en aide, c’est pourquoi je n’ai pas connu la honte, mais j’ai rendu mon visage dur comme la pierre, j’ai su que jamais je ne connaîtrais la honte. Car Il est proche, celui qui me justifie. Qui veut me faire un procès ? Qu’il vienne m’affronter ! Qui veut me faire un procès ? Qu’il s’approche de moi ! Voici que le Seigneur Dieu me viendra en aide, qui me maltraitera ? Voici que tous, vous serez usés comme un vêtement, comme rongés par les mites. Celui qui parmi vous craint le Seigneur, qu’il écoute la voix de son serviteur ; vous qui marchez dans les ténèbres, privés de lumière, mettez votre confiance dans le nom du Seigneur et cherchez en Dieu votre appui. Mais, vous tous qui allumez un feu et qui attisez les flammes, allez dans la lumière de votre feu et au milieu des flammes que vous avez attisées. C’est à cause de moi que cela vous arrive, vous vous coucherez remplis de chagrin.

ÉPITRE DU JOUR

1 Co XI,23-32 

Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné ; c’est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. C’est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades, et qu’un grand nombre sont morts. Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde.

ÉVANGILE DU JOUR

(Matth. XXVI, 1-20 ; Jn XIII, 3-17 ; Matth. XXVI, 21-39 ; Lc XXII, 43-45 ; Matth. XXVI, 40 – XXVII, 2)

Lorsque Jésus eut achevé tous ces discours, il dit à ses disciples: Vous savez que la Pâque a lieu dans deux jours, et que le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié. Alors les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple se réunirent dans la cour du souverain sacrificateur, appelé Caïphe; et ils délibérèrent sur les moyens d’arrêter Jésus par ruse, et de le faire mourir. Mais ils dirent: Que ce ne soit pas pendant la fête, afin qu’il n’y ait pas de tumulte parmi le peuple. Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme s’approcha de lui, tenant un vase d’albâtre, qui renfermait un parfum de grand prix; et, pendant qu’il était à table, elle répandit le parfum sur sa tête. Les disciples, voyant cela, s’indignèrent, et dirent: A quoi bon cette perte? On aurait pu vendre ce parfum très cher, et en donner le prix aux pauvres. Jésus, s’en étant aperçu, leur dit: Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme? Elle a fait une bonne action à mon égard; car vous avez toujours des pauvres avec vous, mais vous ne m’avez pas toujours. En répandant ce parfum sur mon corps, elle l’a fait pour ma sépulture. Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu’elle a fait. Alors l’un des douze, appelé Judas Iscariote, alla vers les principaux sacrificateurs, et dit: Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai? Et ils lui payèrent trente pièces d’argent. Depuis ce moment, il cherchait une occasion favorable pour livrer Jésus. Le premier jour des pains sans levain, les disciples s’adressèrent à Jésus, pour lui dire: Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque? Il répondit: Allez à la ville chez un tel, et vous lui direz: Le maître dit: Mon temps est proche; je ferai chez toi la Pâque avec mes disciples. Les disciples firent ce que Jésus leur avait ordonné, et ils préparèrent la Pâque. Le soir étant venu, il se mit à table avec les douze. Jésus, qui savait que le Père avait remis toutes choses entre ses mains, qu’il était venu de Dieu, et qu’il s’en allait à Dieu, se leva de table, ôta ses vêtements, et prit un linge, dont il se ceignit. Ensuite il versa de l’eau dans un bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. Il vint donc à Simon Pierre; et Pierre lui dit: Toi, Seigneur, tu me laves les pieds! Jésus lui répondit: Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt. Pierre lui dit: Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui répondit: Si je ne te lave, tu n’auras point de part avec moi. Simon Pierre lui dit: Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête. Jésus lui dit: Celui qui est lavé n’a besoin que de se laver les pieds pour être entièrement pur; et vous êtes purs, mais non pas tous. Car il connaissait celui qui le livrait; c’est pourquoi il dit: Vous n’êtes pas tous purs. Après qu’il leur eut lavé les pieds, et qu’il eut pris ses vêtements, il se remit à table, et leur dit: Comprenez-vous ce que je vous ai fait? Vous m’appelez Maître et Seigneur; et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres; car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait. En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé. Le soir étant venu, il se mit à table avec les douze. Pendant qu’ils mangeaient, il dit: Je vous le dis en vérité, l’un de vous me livrera. Ils furent profondément attristés, et chacun se mit à lui dire: Est-ce moi, Seigneur? Il répondit: Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c’est celui qui me livrera. Le Fils de l’homme s’en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est livré! Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fût pas né. Judas, qui le livrait, prit la parole et dit: Est-ce moi, Rabbi? Jésus lui répondit: Tu l’as dit. Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant: Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant: Buvez-en tous; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. Après avoir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des oliviers. Alors Jésus leur dit: Je serai pour vous tous, cette nuit, une occasion de chute; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais, après que je serai ressuscité, je vous précèderai en Galilée. Pierre, prenant la parole, lui dit: Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi. Jésus lui dit: Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Pierre lui répondit: Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous les disciples dirent la même chose. Là-dessus, Jésus alla avec eux dans un lieu appelé Gethsémané, et il dit aux disciples: Asseyez-vous ici, pendant que je m’éloignerai pour prier. Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, et il commença à éprouver de la tristesse et des angoisses. Il leur dit alors: Mon âme est triste jusqu’à la mort; restez ici, et veillez avec moi. Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face, et pria ainsi: Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier. Étant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre. Après avoir prié, il se leva, et vint vers les disciples, qu’il trouva endormis de tristesse, Et il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis, et il dit à Pierre: Vous n’avez donc pu veiller une heure avec moi! Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible. Il s’éloigna une seconde fois, et pria ainsi: Mon Père, s’il n’est pas possible que cette coupe s’éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite!Il revint, et les trouva encore endormis; car leurs yeux étaient appesantis. Il les quitta, et, s’éloignant, il pria pour la troisième fois, répétant les mêmes paroles. Puis il alla vers ses disciples, et leur dit: Vous dormez maintenant, et vous vous reposez! Voici, l’heure est proche, et le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons; voici, celui qui me livre s’approche. Comme il parlait encore, voici, Judas, l’un des douze, arriva, et avec lui une foule nombreuse armée d’épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs et par les anciens du peuple. Celui qui le livrait leur avait donné ce signe: Celui à qui je donnerai un baiser, c’est lui; saisissez-le. Aussitôt, s’approchant de Jésus, il dit: Salut, Rabbi! Et il lui donna le baiser. Jésus lui dit: Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le. Alors ces gens s’avancèrent, mirent la main sur Jésus, et le saisirent. Et voici, un de ceux qui étaient avec Jésus étendit la main, et tira son épée; il frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l’oreille. Alors Jésus lui dit: Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges? Comment donc s’accompliraient les Écritures, d’après lesquelles il doit en être ainsi? En ce moment, Jésus dit à la foule: Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi. J’étais tous les jours assis parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m’avez pas saisi. Mais tout cela est arrivé afin que les écrits des prophètes fussent accomplis. Alors tous les disciples l’abandonnèrent, et prirent la fuite. Ceux qui avaient saisi Jésus l’emmenèrent chez le souverain sacrificateur Caïphe, où les scribes et les anciens étaient assemblés. Pierre le suivit de loin jusqu’à la cour du souverain sacrificateur, y entra, et s’assit avec les serviteurs, pour voir comment cela finirait. Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient quelque faux témoignage contre Jésus, suffisant pour le faire mourir. Mais ils n’en trouvèrent point, quoique plusieurs faux témoins se fussent présentés. Enfin, il en vint deux, qui dirent: Celui-ci a dit: Je puis détruire le temple de Dieu, et le rebâtir en trois jours. Le souverain sacrificateur se leva, et lui dit: Ne réponds-tu rien? Qu’est-ce que ces hommes déposent contre toi? Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur, prenant la parole, lui dit: Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui répondit: Tu l’as dit. De plus, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant: Il a blasphémé! Qu’avons-nous encore besoin de témoins? Voici, vous venez d’entendre son blasphème. Que vous en semble ? Ils répondirent : Il mérite la mort. Là-dessus, ils lui crachèrent au visage, et lui donnèrent des coups de poing et des soufflets en disant: Christ, prophétise; dis-nous qui t’a frappé. Cependant, Pierre était assis dehors dans la cour. Une servante s’approcha de lui, et dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen. Mais il le nia devant tous, disant: Je ne sais ce que tu veux dire. Comme il se dirigeait vers la porte, une autre servante le vit, et dit à ceux qui se trouvaient là; Celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth. Il le nia de nouveau, avec serment: Je ne connais pas cet homme. Peu après, ceux qui étaient là, s’étant approchés, dirent à Pierre : Certainement tu es aussi de ces gens-là, car ton langage te fait reconnaître. Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme. Aussitôt le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement. Dès que le matin fut venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus, pour le faire mourir. Après l’avoir lié, ils l’emmenèrent, et le livrèrent à Ponce Pilate, le gouverneur.

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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