Jour de jeûne
Clôture de l’Exaltation de la Croix ; saint Codrat, apôtre, martyr à Magnésie (vers 130) ; saint prophète Jonas ; saint Jonas le sabbaïte, prêtre, père de saints Théodore et Théophane « les marqués », compositeurs d’hymnes (IX) ; saint Isaac et saint Mélèce, évêques de Chypre ; saints Eusèbe et Prisque, martyrs ; saint Castor, évêque d’Apt (vers 426) ; saint Daniel de Choujgorsk (XVI) ; saint Joseph de Zaonikiev (1612) ; invention des reliques de saint Dimitri de Rostov (en 1752) ; saints néo-martyrs de Russie : Alexandre (Fedoseev), Alexis (Stabnikov), Constantin (Chirokinsky), Jean (Flerov) (1918) ; Maurice (Poletaïev), moine, Basile (Kondratiev) (1937) ; Valentin (Nikolsky), Alexandre (Beliakov), Jean (Lazarev), André (Benediktov), Pierre (Sakharovsky), Jean (Nikolsky), prêtres (1937) ; Jean (Bystrov), prêtre (1938) ; Basile (Krymkine), prêtre (1942).
VIE DE SAINT CODRAT DE MAGNÉSIE
Saint Codrat (Quadratus) vivait au temps des Apôtres. Il était sage et savant et, devenu disciple du Christ, il reçut en abondance la grâce du Saint-Esprit. Il fut consacré évêque d’Athènes où il amena de nombreux païens à la foi par ses paroles divines, qui laissaient sans réponse les orgueilleux sophistes. Mais un tel succès excita la jalousie des ennemis du Christ, qui le chassèrent de son diocèse après l’avoir frappé à coups de pierres et lui avoir fait subir bien d’autres tourments. Il se rendit alors dans la ville de Magnésie en Lydie (aujourd’hui Manisa), où son enseignement lumineux fit merveille pour repousser les ténèbres de l’idolâtrie. Il reçut la couronne du martyre sous le règne d’Hadrien (vers 117). Son corps, qui était vénéré à Magnésie, procurait guérison et réconfort à tous ceux qui s’en approchaient avec foi.
Vie du saint PROPHÈTE JONAS
Jonas est un des douze « petits prophètes » de l’Ancien Testament. Il était fils d’Amittay, qui était de Gat-hahépher, situé près de la ville d’Azot, au bord de la mer, dans le territoire des Philistins. Il vécut au cours du VIIIe siècle av. J.-C., et avait prédit au roi d’Israël Jéroboam II (788-748) que son royaume serait rétabli dans ses anciennes frontières. Un jour, le Seigneur lui ordonna d’aller annoncer à Ninive sa destruction prochaine, si ses habitants ne se repentaient pas. Pris de peur, et pressentant que la miséricorde divine allait démentir sa prédication, car il savait qu’Il est un Dieu de miséricorde et de compassion, lent à la colère, riche en grâce et se repentant du mal (Jon 4, 2), Jonas chercha à s’enfuir loin du Seigneur, aussi s’embarqua-t-il à Joppé en direction de Tarsis (Espagne). Mais Dieu, qui est partout présent et remplit tout, déclencha une violente tempête, si bien que le vaisseau menaçait de se briser. Les marins, ayant appris que Jonas était la cause de cette tempête, le jetèrent à la mer qui se calma aussitôt. Au moment où il tombait à l’eau, Jonas fut englouti par un monstre marin. Pendant les trois jours et trois nuits qu’il passa dans le ventre de l’animal, en prophétie du séjour du Christ dans les entrailles de la terre, il élevait vers Dieu cette prière :
Dans ma tribulation, j’ai crié vers le Seigneur mon Dieu,
et Il m’a exaucé ; Il a écouté ma voix, ma clameur du sein des enfers (…)
Je suis descendu vers la terre
dont les serrures se ferment pour l’éternité ;
et Tu as fait remonter ma vie de la corruption,
vers Toi, Seigneur mon Dieu (Jon 2, 3, 7)
Au bout de trois jours, sur un ordre divin, la bête rejeta Jonas sain et sauf sur le rivage. Il partit donc pour Ninive et parcourut la ville pendant trois jours en proclamant : Encore quarante jours et Ninive sera détruite ! À sa grande surprise, les habitants crurent à sa parole, se repentirent et publièrent un jeûne universel, auquel ils soumirent même leurs animaux, si bien que Dieu apaisa sa colère et ne les châtia point. Dépité, Jonas reprocha à Dieu sa miséricorde et il se retira à l’orient de la ville dans une petite hutte. Le Seigneur fit pousser un ricin pour l’abriter de son ombre et lui procurer ainsi quelque consolation. Mais, le lendemain, à la pointe de l’aube, un ver piqua le ricin qui se dessécha. Accablé par le soleil et par un vent d’Est brûlant, le prophète demanda la mort. Dieu lui répondit que si son serviteur s’affligeait pour ce ricin qui en un jour disparaît, à combien plus forte raison ne devrait-Il pas, Lui, avoir pitié de cette cité de plus de cent vingt mille habitants. Dieu enseignait ainsi à Jonas, et à toutes les générations, qu’Il préfère la miséricorde à la justice, et qu’en tout temps, Il attend la conversion des pécheurs pour les faire vivre et non mourir.
TROPAIRE ET KONDAKION DU JOUR
Tropaire de l’Exaltation de la Croix, ton 1
Seigneur, sauve Ton peuple et bénis Ton héritage ; accorde aux chrétiens orthodoxes la victoire sur les ennemis et garde Ton peuple par Ta Croix.
Kondakion de l’Exaltation de la Croix, ton 4
Toi qui T’es volontairement élevé sur la Croix, ô Christ Dieu, accorde Tes miséricordes au nouveau peuple qui porte Ton Nom. Réjouis les chrétiens orthodoxes par Ta Puissance et donne-leur la victoire sur les ennemis, ayant pour secours Ton arme de paix et trophée invincible.
ÉPITRE DU JOUR
Gal. IV, 8-21
Autrefois, ne connaissant pas Dieu, vous serviez des dieux qui ne le sont pas de leur nature; mais à présent que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus de Dieu, comment retournez-vous à ces faibles et pauvres rudiments, auxquels de nouveau vous voulez vous asservir encore? Vous observez les jours, les mois, les temps et les années! Je crains d’avoir inutilement travaillé pour vous. Soyez comme moi, car moi aussi je suis comme vous. Frères, je vous en supplie. Vous ne m’avez fait aucun tort. Vous savez que ce fut à cause d’une infirmité de la chair que je vous ai pour la première fois annoncé l’Évangile. Et mis à l’épreuve par ma chair, vous n’avez témoigné ni mépris ni dégoût; vous m’avez, au contraire, reçu comme un ange de Dieu, comme Jésus Christ. Où donc est l’expression de votre bonheur? Car je vous atteste que, si cela eût été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner. Suis-je devenu votre ennemi en vous disant la vérité? Le zèle qu’ils ont pour vous n’est pas pur, mais ils veulent vous détacher de nous, afin que vous soyez zélés pour eux. Il est beau d’avoir du zèle pour ce qui est bien et en tout temps, et non pas seulement quand je suis présent parmi vous. Mes enfants, pour qui j’éprouve de nouveau les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que Christ soit formé en vous, je voudrais être maintenant auprès de vous, et changer de langage, car je suis dans l’inquiétude à votre sujet. Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n’entendez-vous point la loi?
ÉVANGILE DU JOUR
Lc IV, 22-30
Et tous lui rendaient témoignage ; ils étaient étonnés des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche, et ils disaient : N’est-ce pas le fils de Joseph? Jésus leur dit: Sans doute vous m’appliquerez ce proverbe: Médecin, guéris-toi toi-même; et vous me direz: Fais ici, dans ta patrie, tout ce que nous avons appris que tu as fait à Capernaüm. Mais, ajouta-t-il, je vous le dis en vérité, aucun prophète n’est bien reçu dans sa patrie. Je vous le dis en vérité : il y avait plusieurs veuves en Israël du temps d’Élie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois et qu’il y eut une grande famine sur toute la terre ; et cependant Élie ne fut envoyé vers aucune d’elles, si ce n’est vers une femme veuve, à Sarepta, dans le pays de Sidon. Il y avait aussi plusieurs lépreux en Israël du temps d’Élisée, le prophète ; et cependant aucun d’eux ne fut purifié, si ce n’est Naaman le Syrien. Ils furent tous remplis de colère dans la synagogue, lorsqu’ils entendirent ces choses. Et s’étant levés, ils le chassèrent de la ville, et le menèrent jusqu’au sommet de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, afin de le précipiter en bas. Mais Jésus, passant au milieu d’eux, s’en alla.