Grand Carême
Liturgie des Dons présanctifiés
Saint Sabas, chef des milices et 70 guerriers, martyrs à Rome (272) ; saint Alexandre et ses 34 compagnons, martyrs à Lyon (177) ; saints Pasicrate et Valentin, martyrs en Mésie (228) ; saints Eusèbe, Néon, Léonce, Longin et leurs compagnons, martyrs à Nicomédie (303) ; saint Cérase, évêque d’Eauze (Vème s.) ; saint Dié, abbé près de Blois (531) ; saint Thomas, fol en Christ (546-560) ; sainte Elizabeth d’Héraclée de Thrace, thaumaturge (VIème s.) ; sainte Beuve (673) ; saint Sabas des Grottes de Kiev (XIIIème s.) ; saint Alexis, reclus des Grottes de Kiev (XIIIème s.); saints Élie et Sabas, métropolites et confesseurs de Transylvanie (XVIIème s.) ; saint Joseph, évêque de Maramuréche en Transylvanie (XVIIIème s) ; saint martyr Serge (Arkhanguelsky) (1938) ; saint hiéromartyr Branko (1941, Serbie).
SAINT MARTYR SABAS
Originaire du pays des Goths, saint Sabas servait à Rome dans l’armée impériale, au temps de la persécution de l’empereur Aurélien (270-275), et avait été jugé digne de la dignité de stratilate. Il était cependant chrétien et secourait autant qu’il le pouvait les martyrs qui étaient entassés dans les prisons. Dénoncé comme chrétien, il fut convoqué devant l’empereur et jeta à ses pieds son ceinturon, en confessant le Christ vrai Dieu. Il fut alors suspendu au chevalet et on le brûla avec des torches, avant de le jeter dans un chaudron empli de poix bouillante. Il fut cependant préservé de toute brûlure et ce miracle provoqua la conversion de soixante-dix soldats qui, ayant confessé la vraie Foi, furent aussitôt décapités.
Lors d’un second interrogatoire, saint Sabas confessa le Christ avec d’autant plus d’assurance que le Seigneur lui était apparu auparavant dans son cachot pour l’encourager. Il reçut finalement la couronne du martyre en étant jeté dans le Tibre.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Ayant laissé les honneurs et l’habit de la terrestre dignité, saint Martyr, en présence du perfide tyran tu confessas la divinité du Christ notre Roi et pour lui tu souffris grandement, illustre Sabbas; c’est pourquoi tu as reçu du Maître de tous les régnants ta splendide couronne de vainqueur et tu brilles au milieu des célestes armées; toi qui jouis de la présence du Seigneur, pour le salut de nos âmes intercède auprès de lui.
Kondakion de S. Sabas, ton 4
En invincible chef d’armée, illustre Sabas, tu triomphas des barbares machinations et par ta ferme lutte l’emportas sur la multitude des invisibles ennemis; c’est pourquoi tu as ceint la couronne des vainqueurs; intercède auprès du Christ notre Dieu, bienheureux Martyr, pour nous qui te vénérons avec foi.
LECTURES DE LA LITURGIE DES PRÉSANCTIFIÉS
Isaïe LVIII, 1-11
Crie de toute ta force, et ne cesse point; élève ta voix comme le son d’une trompette, et fais connaître ses péchés à mon peuple, et à la maison de Jacob ses iniquités. Ils me cherchent de jour en jour; ils désirent connaître mes voies comme un peuple qui a pratiqué la justice, et n’a point abandonné le jugement de son Dieu. Ils me demandent maintenant un jugement équitable, et ils désirent s’approcher de Dieu. Pourquoi; disent-ils, avons nous jeûné sans que Tu l’aies vu? Pourquoi avons-nous humilié nos âmes sans que Tu en aies rien su? C’est qu’en vos jours de jeûne vous avez trouvé votre plaisir, et vous affligez tous tous ceux qui vous sont soumis. Si vous jeûnez pour vous livrer à vos procès et à vos querelles, si vous frappez du poing le pauvre, à quel propos jeûnez-vous pour moi, comme aujourd’hui, criant et élevant la voix afin d’être entendus? Je n’ai point choisi ce jeûne ni ce jour pour qu’un homme humilie son âme; cesse donc de courber ton cou comme un cerceau, de t’étendre sur la cendre et les cilices; et après cela d’appeler ce jeûne agréable à Dieu. Ce n’est pas un tel jeûne que J’ai choisi, dit le Seigneur; mais romps tous tes liens avec l’iniquité; dénoue les nœuds des contrats violents; renvoie quittes ceux que tu as lésés; déchire toute obligation inique. Romps ton pain avec l’affamé; recueille dans ta maison le pauvre sans abri. Si tu vois un homme nu, donne-lui des vêtements, et garde-toi de mépriser ceux de ta propre chair. Alors ta lumière éclatera comme le matin ; ta guérison sera prompte, ta justice te devancera, et la gloire de Dieu t’environnera. Tu crieras alors, et Dieu t’exaucera; tu n’auras pas fini de parler qu’il te dira : Me voici. Si tu éloignes de toi les pièges et les voies injustes, et les paroles de murmure; Si tu donnes de bon cœur du pain à l’affamé; si tu rassasies l’âme du pauvre, alors ta lumière brillera dans les ténèbres, et tes ténèbres seront comme le midi. Et Dieu sera toujours avec toi; et tu seras rassasié selon les désirs de ton âme; et tes os seront pleins de moelle; ils seront comme un verger arrosé, comme une fontaine où l’eau ne tarit jamais.
Genèse XLIII, 26-31 ; XLV, 1-16
Joseph entra dans la maison, et ils lui présentèrent les dons qu’ils tenaient en leurs mains, se prosternant devant lui la face contre terre. Il leur dit : Comment vous portez-vous ? Puis il ajouta : Est-il en bonne santé votre père, le vieillard dont vous m’avez parlé ? Vit-il encore ? Ils répondirent : Ton serviteur notre père est en bonne santé ; il vit encore. Il reprit : Dieu bénisse cet homme ; et, s’étant courbés, ils se prosternèrent devant lui. Alors, Joseph, ayant levé les yeux, aperçut Benjamin, son frère, né de la même mère que lui, et il dit : C’est là votre frère le plus jeune, que vous aviez promis de m’amener ? Et il ajouta : Dieu aie pitié de toi, enfant. Aussitôt Joseph fut troublé ; ses entrailles étaient émues à cause de son frère, il avait besoin de pleurer ; et étant entré dans sa chambre à coucher, il y pleura. Puis s’étant lavé le visage, il revint, et, se maîtrisant, il dit : Servez le repas. Cependant, Joseph ne pouvait plus se retenir devant tous ceux qui l’entouraient ; il dit donc : Que l’on éloigne de moi tout le monde ; et nul ne resta près de Joseph, lorsqu’il se fit reconnaître par ses frères. Et il éleva la voix avec des sanglots : tous les Égyptiens l’entendirent ; on put l’ouïr dans tout le palais du Pharaon. Joseph dit à ses frères : Je suis Joseph ; mon père vit-il encore ? Ses frères ne pouvaient lui répondre, tant ils étaient troublés. Et Joseph dit à ses frères : Approchez-vous de moi, et ils s’approchèrent, il ajouta : Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu en Égypte. Ne vous affligez pas ; qu’il ne vous paraisse point douloureux de m’avoir vendu ici ; car c’est pour notre salut que Dieu m’y a envoyé avant vous. Cette année-ci est la deuxième année de famine; il y aura cinq ans encore sans labourage ni moisson. Dieu, en effet, m’a envoyé avant vous pour conserver votre race sur la terre, et pour nourrir vos nombreux descendants. Ce n’est donc point vous qui m’avez envoyé ici, mais Dieu, qui m’a fait comme le père du Pharaon maître de toute sa maison, et chef de toute l’Égypte. Hâtez-vous de retourner chez mon père, et dites-lui : Voici ce que dit ton fils Joseph : Dieu m’a fait maître de toute l’Égypte; descends donc auprès de moi, n’y mets point de retard. Tu habiteras en la terre de Gessen d’Arabie, et tu seras auprès de moi, toi, tes fils, et les fils de tes fils, et tes brebis, et tes bœufs, et tout ce qui t’appartient. Là, je te nourrirai, car il y aura encore cinq années de famine, et tu ne périras pas, ni tes fils, ni tes serviteur. Vos yeux voient, et aussi ceux de Benjamin, mon frère, que c’est ma bouche qui vous parle. Annoncez donc à mon père toute ma gloire en Égypte, et tout ce que vous avez vu ; faites hâte, et amenez ici mon père. Et se jetant au cou de Benjamin, son frère, il pleura sur lui. Benjamin pleurant aussi sur le sein de Joseph. Et, ayant embrassé ses frères, il pleura sur eux ; après cela ses frères lui parlèrent. Le bruit s’en répandit dans le palais du Pharaon ; chacun disait : Les frères de Joseph sont venus. Le Pharaon s’en réjouit, et toute sa maison.
Proverbes XXI, 23 – XXII,4
Celui qui est maître de sa bouche et de sa langue garde son âme de la tribulation. L’homme audacieux, arrogant et présomptueux peut être appelé un fléau ; le vindicatif n’est pas dans la loi. Les désirs tuent le paresseux ; car ses mains ne se lèvent pas pour faire quoi que ce soit. L’impie, durant tout le jour, a des désirs mauvais ; le juste n’est avare ni de compassion ni de miséricorde. Les sacrifices des impies sont en abomination au Seigneur ; car ils les offrent le cœur plein d’iniquité. Le faux témoin périra ; un homme docile parlera avec réserve. L’impie compose effrontément son visage ; mais l’homme droit saura bien discerner ses voies. Il n’est point de sagesse, point de courage, point de raison chez l’impie. Le cheval est tout prêt pour le jour du combat ; mais le secours vient de Dieu. Une bonne renommée vaut mieux que de grandes richesses ; la bonne grâce vaut mieux que l’or et l’argent. Le riche et le pauvre se sont rencontrés ; c’est le Seigneur qui les a créé tous les deux. L’homme habile, en voyant le pervers sévèrement châtié, se corrige lui-même ; les imprudents passent outre, et sont punis à leur tour. La crainte du Seigneur fait naître la sagesse, et les biens, et la gloire, et la vie.