ANNONCIATION À LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU ET TOUJOURS VIERGE MARIE
Grand Carême – Dispense de poisson
Liturgie de S. Jean Chrysostome, précédée par les Vêpres
Saint Tykhon, patriarche de Moscou (1925) ; saint Sabbas,le Nouveau, de Kalymnos (1948) ; saint Justin de Tchélié (1979)
ANNONCIATION À LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU
En ce jour qui suit de peu l’équinoxe de printemps, alors que l’obscurité de la nuit, ayant atteint le terme de son extension, commence à céder la place à la lumière, l’Église célèbre la conception de notre Seigneur Jésus-Christ et la descente, en ce monde obscurci par les ténèbres, du Soleil de Justice, qui a retourné le mouvement du temps et de l’histoire et, d’une descente vers la mort, en a fait une remontée vers le printemps définitif de l’éternité.
Racine et principe de toutes les autres fêtes du Seigneur, par lesquelles nous commémorons chaque année notre Rédemption, cette fête de l’Annonciation doit toujours être célébrée à la même date, car, selon une ancienne tradition, c’est au mois de mars que le monde fut créé par Dieu et c’est le 25 mars précisément qu’Adam, trompé par la promesse du serpent et voulant se faire dieu, transgressa le commandement divin et fut exilé du Paradis . Il convenait donc que la guérison de notre nature s’accomplisse, telle une seconde création, par les mêmes moyens et en ces mêmes jours qui ont été ceux de notre chute. Et, de même que le genre humain avait été assujetti à la mort par la désobéissance d’Ève, au printemps du monde, il convenait qu’il en fût délivré au mois de mars par l’obéissance de la Vierge. Développant magnifiquement cette doctrine des correspondances dans l’Économie de la Rédemption, saint Irénée de Lyon écrit à ce propos :
« De même que celle-là (Ève) avait été séduite par le discours d’un ange, de manière à se soustraire à Dieu en transgressant sa parole, de même celle-ci (Marie) fut instruite de la Bonne Nouvelle par le discours d’un ange, de manière à porter Dieu en obéissant à sa parole. Et, de même que celle-là avait été séduite de manière à désobéir à Dieu, de même celle-ci se laissa persuader d’obéir à Dieu, afin que de la vierge Ève la Vierge Marie devienne l’avocate. De même que le genre humain avait été assujetti à la mort par une vierge, il en fut libéré par une vierge, la désobéissance d’une vierge ayant été contrebalancée par l’obéissance d’une vierge».
Après notre chute, Dieu, prenant patience dans sa miséricorde infinie, avait peu à peu préparé l’humanité, de génération en génération, par des événements heureux et malheureux, à la réalisation du Grand Mystère qu’Il tenait caché avant tous les siècles dans son Conseil trinitaire : l’Incarnation du Verbe. Alors qu’Il savait, bien à l’avance, qu’elle allait être la faute de l’homme et ses tragiques conséquences, c’est en ayant en vue le terme de ce mystère qu’Il avait pourtant créé la nature humaine, afin de s’y préparer une Mère qui, par la beauté de son âme immaculée, relevée de l’ornement de toutes les vertus, attira sur elle les regards du Tout-Puissant et devint la chambre nuptiale du Verbe, le réceptacle de Celui qui contient tout, le Palais du Roi du Ciel et le terme du dessein divin.
Six mois après la conception miraculeuse de celui qui devait être en toutes choses le Précurseur du Sauveur (Lc 1, 17), Gabriel, l’Ange de la miséricorde [8 nov.], fut envoyé par le Seigneur à Nazareth en Galilée, auprès de la Vierge Marie qui, au sortir du Temple, avait été fiancée au juste et chaste Joseph, pour qu’il fût le gardien de sa virginité . Surgissant soudain dans la maison sous une apparence humaine, un bâton à la main, l’Ange salua celle qui devait devenir la consolation des larmes d’Ève , en disant : « Réjouis-toi, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ! » (Lc 1, 28). Devant cette étrange apparition, la Vierge laissa tomber son fuseau et, toute troublée par ces paroles de l’incorporel, elle se demandait si cette annonce de joie n’était pas, comme pour Ève, une nouvelle tromperie de celui qui sait se transformer en ange de lumière (2 Cor 11, 14). Mais l’Ange la rassura et lui dit : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu, ne t’étonne pas de mon étrange aspect et de ces paroles de joie, alors que, trompée jadis par le serpent, ta nature a été condamnée à la douleur et aux gémissements, car moi, c’est la vraie joie que je suis venu t’annoncer et la délivrance de la malédiction de la première mère (cf. Gn 3, 16). Voici que tu concevras et enfanteras un fils, en accomplissement de la prédiction du prophète Isaïe qui disait : Voici que la vierge concevra et enfantera un fils (Is 7, 14) ! Et tu l’appelleras du nom de Jésus, — ce qui signifie Sauveur — Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut (Lc 1, 30).»
À ces paroles inouïes, la Vierge s’exclama : « Comment cela serait-il possible, puisque je ne connais point d’homme ? » Elle ne mettait pas là en doute la parole divine par manque de foi, comme Zacharie qui avait été pour cela puni de mutisme (Lc 1, 20), mais elle se demandait comment ce mystère pourrait bien se réaliser en elle, sans l’union nuptiale, devenue la loi de la reproduction du genre humain soumis à la corruption. Comprenant ses doutes, l’Ange ne la blâma pas, mais il lui expliqua le mode nouveau de cette naissance : « L’Esprit Saint viendra sur toi, qui a été comblée de grâce en préparation de sa venue, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. » Puis, rappelant qu’Élisabeth, celle qu’on appelait « la stérile », venait de concevoir un fils dans sa vieillesse, il lui montra ainsi que là où Dieu le veut l’ordre de la nature est vaincu , et il lui confirma que par sa venue en elle le Saint-Esprit allait accomplir un miracle plus grand encore que la création du monde. Abaissant les cieux, le Roi de l’univers, Celui qui contient tout, allait s’anéantir lui-même (Phil 2, 7) par une ineffable condescendance, afin de demeurer en son sein, de s’y mêler en une union sans confusion à la nature humaine, et de se revêtir de sa chair, teinte en son sang virginal, comme une pourpre royale. Inclinant alors humblement son regard à terre et adhérant de toute sa volonté au dessein divin, la Vierge répondit : Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole !
Par ces paroles, elle acceptait — et avec elle la nature humaine tout entière — la venue en elle de la puissance divine transmise par les paroles de l’Ange . C’est à cet instant même que s’accomplit la conception du Sauveur. Le Fils de Dieu devient Fils de l’Homme : une seule Personne en deux natures. Dieu se revêt de l’humanité et la Vierge devient en toute vérité Mère de Dieu (Théotokos), afin que, grâce à cet échange des propriétés naturelles, les hommes, délivrés de la corruption, puissent devenir fils de Dieu par la grâce.
L’accomplissement de ce mystère de l’Incarnation, caché même à la connaissance des anges, ne fut donc pas seulement l’œuvre du Père, dans sa complaisance, du Fils qui descendit des cieux, et de l’Esprit qui recouvrit la Vierge de son ombre ; mais le Seigneur attendait que celle qu’il avait choisie entre toutes les femmes y prenne aussi une part active par son acquiescement libre et volontaire, de sorte que la Rédemption du genre humain fût l’œuvre commune de la volonté de Dieu et de la foi de l’homme. Ce fut donc par une libre coopération (synergie) de l’humanité au dessein divin que s’est accompli ce Grand Mystère préparé depuis l’origine du monde, que « Dieu devient homme pour que l’homme soit déifié en Lui » , et que la Vierge, Épouse inépousée, est devenue pour notre nature renouvelée la source et la cause de tous les biens.
Autrefois entrevue en figures par les prophètes comme le Buisson non-consumé (Ex 3, 14), comme la Montagne non-entaillée (Dn 2), comme la Porte scellée par laquelle Dieu seul devait passer (Ez 44, 2), la Mère de Dieu est l’Échelle vivante (Gn 28, 10-17) par laquelle Dieu est descendu et qui permet aux hommes de monter au Ciel. Elle a ouvert au genre humain un nouveau mode d’existence : la virginité, grâce à laquelle le corps de tout homme, à sa suite, est appelé à devenir temple de Dieu (1 Cor 3, 16 ; 6, 19).
La création entière, soumise jadis à la corruption par la faute de l’homme, était elle aussi dans l’attente de ce « Oui ! » de la Vierge, qui annonçait le début de sa délivrance. C’est pourquoi le ciel et la terre réunis, forment aujourd’hui un chœur de fête avec les fils d’Adam, pour rendre gloire à Dieu en honorant la conception de sa Mère inépousée.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de l’Annonciation, ton 4
Aujourd’hui, c’est l’aurore de notre salut, / où se manifeste le mystère éternel: / le Fils de Dieu devient fils de la Vierge / et Gabriel annonce cette grâce. / Avec l’Ange disons donc à la Mère de Dieu: / Réjouis-toi, Pleine de grâce, le Seigneur est avec toi.
Kondakion de l’Annonciation, ton 8
Que retentissent nos accents de victoire en ton honneur, invincible Reine, / toi qui nous sauves des périls du combat, Mère de Dieu, Vierge souveraine! / Vers toi montent nos louanges, nos chants d’action de grâce. / De ton bras puissant dresse autour de nous le plus solide des remparts, / sauve-nous de tout danger, hâte-toi de secourir / les fidèles qui te chantent: / Réjouis-toi, Épouse inépousée.
Lectures de l’Ancien Testament
Isaïe XLVIII, 17- XLIX, 4
Voici ce que dit le Seigneur, qui t’a délivré, le S4aint d’Israël : Je suis ton Dieu, Je t’ai montré comment tu trouverais la voie où tu dois marcher. Et si tu avais été docile à mes commandements, ta paix aurait été comme un fleuve, et ta justice comme les vagues de la mer. Et ta race aurait été comme le sable, et les fruits de tes entrailles comme la poussière des champs; et maintenant tu ne seras pas entièrement détruit, et ton nom ne périra pas devant moi. Sortez de Babylone, fuyez loin des Chaldéens; poussez un cri d’allégresse; écoutez ces paroles, publiez-les jusqu’aux extrémités de la terre, et dites : Le Seigneur a délivré son serviteur Jacob. Et s’ils ont soif, Il les guidera à travers le désert; Il fera jaillir pour eux l’eau des rochers; la pierre s’ouvrira, des eaux en couleront, et mon peuple boira. Mais pour les impies, il n’y a point de joie, dit le Seigneur. Iles, écoutez-moi; nations, soyez attentives : Après un long temps, ceci arrivera, dit le Seigneur; dès les entrailles de ma mère, le Seigneur m’a donné mon nom. Il a rendu ma bouche aiguë comme un glaive541 ; Il m’a caché en m’abritant de sa main ; Il a fait de moi sa flèche d’élite, et Il m’a caché dans son carquois. Et Il m’a dit : Tu es mon serviteur, Israël, et par toi je serai glorifié. Et j’ai dit : En vain je me suis fatigué; j’ai vainement et sans fruit déployé ma force ; c’est pourquoi j’attends mon jugement du Seigneur, et mon labeur est devant moi.
Genèse XXVII, 1-41
Or, il arriva qu’Isaac ayant vieilli, ses yeux s’affaiblirent, et il appela son fils aîné Ésaü, disant: Mon fils ; et celui-ci répondit : Me voici. Voilà que j’ai vieilli, dit Isaac, et j’ignore le jour de ma fin. Maintenant donc, prends ton équipement, ton carquois et ton arc, sors dans la plaine, chasse pour moi du gibier. Prépare-moi le mets que j’aime, et apporte-le-moi, afin que je mange et que mon âme te bénisse avant de mourir. Or, Rébécca entendit Isaac, comme il parlait à son fils Ésaü ; et pendant que celui-ci allait dans la plaine chasser du gibier pour son père, Rébécca dit à son fils puîné Jacob : J’ai entendu ton père, comme il parlait à ton frère Ésaü, disant : Apporte-moi du gibier, et prépare-moi un mets, afin qu’après avoir mangé je te bénisse devant le Seigneur avant de mourir. Maintenant donc, mon fils, obéis-moi et fais ce que je vais te prescrire. Va aux menus troupeaux, apporte-m’en deux beaux chevreaux tendres, je préparerai pour ton père le mets qu’il aime. Et tu le lui porteras, afin qu’il mange et qu’il te bénisse avant de mourir. Jacob dit à sa mère : Ésaü, mon frère, est velu, et j’ai l’a peau unie. Je crains que mon père ne vienne à me toucher ; il lui semblera que je le méprise, et j’attirerai sur moi sa malédiction au lieu de sa bénédiction. Sa mère lui dit: Je prends sur moi cette malédiction-là, mon enfant ; obéis seulement à mes ordres, pars et apporte-moi ce que j’ai demandé. Il partit donc, et il apporta les deux chevreaux à sa mère, et celle-ci prépara le mets qu’aimait son père. Ensuite, Rébécca ayant pris la belle robe d’Ésaü son fils aîné, qu’elle- même gardait en la maison, elle en revêtit Jacob, son plus jeune fils. Elle entoura de la peau des chevreaux ses avant-bras et les parties nues de son cou ; Elle remit dans les mains de son fils Jacob les pains et le mets qu’elle avait préparé. Puis, il les porta à son père, et il dit : Père ; celui-ci répondit : Me voici ; qui es-tu, enfant ? Jacob reprit : Je suis Ésaü ton premier-né544 ; j’ai fait ce que tu m’as dit : lève-toi donc, mets-toi sur ton séant, mange de mon gibier, et que ton âme me bénisse. Isaac dit à son fils : Comment donc en as-tu trouvé si vite, ô enfant ? Et il répondit : C’est le Seigneur ton Dieu qui l’a procuré et amené devant moi. Isaac dit à Jacob : ‘Viens près de moi, que je te touche, enfant, pour connaître si tu es ou non mon fils Ésaü. Jacob s’approcha d’Isaac son père ; et celui-ci le toucha et il dit : D’une part la voix de Jacob, d’autre part les mains d’Ésaü ! Et il ne reconnut pas Jacob, car les mains de Jacob étaient velues comme les mains d’Ésaü, son frère ; et il le bénit. Et il dit : Tu es mon fils Ésaü ; et Jacob dit : je le suis. Sers-moi, dit Isaac, et je mangerai de ton gibier, afin que mon âme te bénisse. Son fils le servit aussitôt, et il mangea ; il lui apporta du vin, et il but. Et Isaac dit : Approche, enfant, et embrasse-moi. Et s’étant approché, il l’embrassa ; son père sentit le parfum de ses vêtements, et il le bénit en disant: Voilà que le parfum de mon fils est comme le parfum d’un champ couvert de fleurs que le Seigneur a béni. Que le Seigneur te fasse part de la rosée du ciel et de la graisse de la terre, qu’il te donne abondance de pain et de vin. Que les nations te soient soumises, et que les princes se prosternent devant toi ; sois le seigneur de ton frère, et que les fils de ton père se prosternent à tes pieds, maudit soit celui qui te maudira, béni celui qui te bénira. Or, ceci arriva : comme Isaac cessait de bénir Jacob son fils, au moment même où celui-ci s’éloignait de la face d’lsaac son père, Ésaü son frère revint de la chasse. Il prépara pareillement le mets, le porta à son père, et lui dit : Père, lève-toi, et mange du gibier de ton fils, afin que ton âme me bénisse. Isaac lui dit alors : Qui es-tu ? Je suis, répondit-il, ton fils premier-né, Ésaü. Isaac fut saisi d’une très grande stupeur et il dit : Qui donc est celui qui, ayant chassé, m’a apporté de son gibier, et m’a fait manger avant que tu sois revenu ? Je l’ai béni, et il sera béni. Or, Ésaü, ayant ouï ces paroles, jeta un grand cri plein d’amertume, et il dit : Bénis-moi donc aussi, père. Isaac répondit : Ton frère est venu, employant la ruse, et a pris ta bénédiction. Sur quoi Ésaü s’écria : C’est justement qu’il a reçu le nom de Jacob, car il m’a supplanté encore cette fois. Il m’avait d’abord pris mon droit d’aînesse, et maintenant il vient de prendre ma bénédiction. Et s’adressant à Isaac, il ajouta : Père, n’as-tu point réservé une bénédiction pour moi ? Isaac lui répondit : Je l’ai fait ton seigneur, j’ai fait ses serviteurs tous ses frères, je l’ai affermi par le pain et le vin, que puis-je encore pour toi, enfant ? Et Ésaü dit à son père : N’as-tu qu’une seule bénédiction, père ? Bénis-moi donc aussi, père. Et Isaac étant troublé, Ésaü jeta un grand cri et pleura. Isaac reprit: C’est la graisse de la terre qui sera ton partage avec la rosée du ciel. Tu vivras, de ton glaive, et tu seras soumis à ton frère, jusqu’à ce que tu ôtes et délies son joug de ton cou. Or, Ésaü était profondément irrité contre Jacob à cause de la bénédiction que lui avait donnée son père ; et Ésaü dit en sa pensée : Viennent les jours du deuil de mon père, et je tuerai mon frère Jacob. Ces paroles d’Ésaü furent rapportées à Rébécca ; elle envoya chercher Jacob, son plus jeune fils, et elle lui dit : Ton frère Ésaü menace de te tuer.
Proverbes XIX, 16-25
Garder les commandements, c’est sauver son âme ; se négliger en sa voie, c’est courir à sa perte. Celui qui est miséricordieux envers les pauvres prête à usure au Seigneur ; Dieu le rétribuera selon ce qu’il aura donné. Corrige ton fils ; c’est ainsi qu’il sera ton espérance. Ne sois pas exalté en ton âme jusqu’à l’orgueil. L’homme malveillant sera puni sévèrement s’il nuit à autrui, il nuit aussi à son âme. Écoute, ô mon fils, les instructions de ton père pour être sage jusqu’à ta dernière heure. De nombreuses pensées roulent dans le cœur de l’homme ; le conseil du Seigneur demeure dans tous les siècles. La miséricorde est un fruit pour l’homme ; mieux vaut un mendiant juste qu’un riche trompeur. La crainte du Seigneur est la vie de l’homme ; celui qui n’a pas cette crainte habitera des lieux où la doctrine est inconnue. Celui qui cache ses mains sous son manteau, avec de mauvais desseins, n’aura garde de les porter à sa bouche. Les coups qui le flagellent rendent l’insensé plus réfléchi, mais si l’on reprend le sage, il comprend aussitôt la réprimande.
ÉPITRE DU JOUR
Hébr. II, 11-18
Frères, le sanctificateur et les sanctifiés ont tous même origine. C’est pourquoi il ne rougit pas de les nommer « frères » quand il dit: « J’annoncerai ton nom à mes frères, au milieu de l’assemblée je te louerai » et encore : « Je mettrai ma confiance en lui » et encore : « Me voici, moi et les enfants que Dieu m’a donnés ». Donc, puisque les enfants avaient en commun le sang et la chair, lui-même y participa pareillement, afin de réduire à l’impuissance, par sa mort, celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable, et d’affranchir tous ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort. Car ce n’est pas à des anges, assurément, qu’il vient en aide, mais à la race d’Abraham. En conséquence, il se devait de ressembler en tout à ses frères, afin de devenir dans le service de Dieu un grand prêtre miséricordieux et fidèle, pour expier les péchés du peuple. Car, du fait qu’il a lui-même souffert par l’épreuve, il est capable de venir en aide à ceux qui sont éprouvés.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc I, 24-38
Quelque temps après, Élisabeth, sa femme, devint enceinte. Elle se cacha pendant cinq mois, disant: C’est la grâce que le Seigneur m’a faite, quand il a jeté les yeux sur moi pour ôter mon opprobre parmi les hommes. Au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d’une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie. L’ange entra chez elle, et dit: Je te salue, toi à qui une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi. Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que pouvait signifier une telle salutation. L’ange lui dit: Ne crains point, Marie; car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n’aura point de fin. Marie dit à l’ange: Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme? L’ange lui répondit: Le Saint Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. Voici, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois. Car rien n’est impossible à Dieu. Marie dit: Je suis la servante du Seigneur; qu’il me soit fait selon ta parole! Et l’ange la quitta.