Jour de jeûne
Saint Basile, évêque d’Amasée, et sainte Glaphyre, vierge, martyrs (322) ; sainte Exupérance, vierge à Troyes (vers 380) ; saint Phébade, évêque d’Agen (393) ; saint Riquier, abbé fondateur de Celles en Picardie (645) ;saint Étienne, apôtre des Zyrianes (Oural), évêque de Perm (1396) ; saint Joannice de Devitch (XIIIème s. Serbie) ; saints néo-martyrs de Russie : Jean (Pankov), prêtre et ses fils martyrs Nicolas et Pierre (1918).
SAINT BASILE, ÉVÊQUE D’AMASÉE

Notre saint Père Basile accéda au siège épiscopal d’Amasée dans le Pont, au temps de la Grande Persécution de Dioclétien, Maximien et Maximin Daïa. Tant par sa prédication que par son exemple, il montra alors qu’un chrétien doit toujours se tenir prêt à verser son sang pour le Christ ; puis à la fin des répressions sanglantes, il confirma dans la foi les Églises du Pont, participa aux conciles d’Ancyre et de Néocésarée (314), et enseigna à ses fidèles comment se garder des hérétiques.
La conversion de saint Constantin et sa prise du pouvoir en Occident (312) avait semblé annoncer le terme de la persécution quand le diable trouva en Licinius (308-325) l’instrument de son dessein. De médiocre origine, celui-ci s’était acquis par ses talents militaires la maîtrise sur les provinces danubiennes et, après avoir reconnu la souveraineté de Constantin et avoir épousé sa sœur Constantia, il avait été envoyé à Nicomédie pour mettre fin aux cruautés de Maximin Daïa. Mais, après avoir renversé Maximin, il s’empara du pouvoir sur l’Empire d’Orient et, montrant son vrai visage, s’acharna de plus belle contre les disciples du Christ.
Son épouse avait une belle et chaste servante chrétienne, nommée Glaphyre, dont Licinius s’était épris, cherchant à tout prix à assouvir sa passion. Informée par un courtisan, Glaphyre rapporta la chose à Constantia. Pour tromper l’empereur, celle-ci fit répandre la nouvelle que sa servante avait succombé à une soudaine crise d’épilepsie, et elle l’envoya, habillée de vêtements masculins, vers Amasée. Glaphyre y fut recueillie paternellement par saint Basile, et elle lui fit don d’une importante somme d’argent pour édifier une église. Comme elle avait écrit à sa maîtresse, afin de lui donner des nouvelles et de lui demander son aide pour l’achèvement des constructions, la lettre fut interceptée et parvint à la connaissance de Licinius, qui envoya aussitôt des hommes d’armes à Amasée, avec ordre d’arrêter la jeune femme et l’évêque Basile. Mais lorsque les soldats parvinrent à Amasée, ils apprirent que Glaphyre avait remis son âme à Dieu quelques jours auparavant. Ils s’emparèrent de Basile et l’emmenèrent, lié comme une brebis d’abattoir, suivi de deux de ses diacres : Théotime et Parthénios.
Une fois à Nicomédie, saint Basile eut dans sa prison une révélation lui annonçant le mode de son prochain martyre et le nom de son successeur. Le lendemain matin, il comparut devant Licinius qui, impressionné par sa sérénité et la majesté de son allure, quitta l’audience, en confiant au préfet de Nicomédie le soin d’achever l’interrogatoire. Celui-ci proposa à Basile de passer sur l’affaire de Glaphyre et non seulement de lui laisser la vie sauve, mais encore de l’honorer du suprême pontificat, à condition qu’il accepte d’honorer les dieux de l’Empire, comme tout bon citoyen romain. Le saint évêque prit alors la parole et, rappelant aux païens toutes les horreurs et les actes ignobles commis par les dieux de la mythologie, il leur montra combien il était insensé d’adorer de tels monstres. Son apologie resta toutefois sans effet sur l’intelligence endurcie par les passions de ses auditeurs et, une nouvelle tentative du préfet ayant échoué, il fut condamné à mort par ordre de l’empereur (322). Laissant éclater sa joie d’être ainsi délivré des liens de cette vie corruptible, Basile adressa au Seigneur des hymnes d’actions de grâces et intercéda en faveur de son troupeau spirituel. Puis, ayant embrassé ses compagnons, il tendit la nuque, en disant au bourreau : « Fais, mon ami, ce qui t’a été ordonné ! »
Loin d’être apaisé par cette exécution, Licinius ordonna de jeter le corps du saint à la mer ; mais, la nuit suivante, un ange annonça aux compagnons de Basile que le saint les attendait à Sinope. Lorsqu’ils parvinrent dans cette cité, l’ange leur réapparut et les amena jusqu’à un endroit du rivage où avait échoué la sainte relique . Malgré son séjour dans l’eau, le corps fut trouvé incorrompu et dégageant un merveilleux parfum, la tête attachée au reste du corps avec la trace du glaive légèrement marquée d’une ligne rouge. La précieuse relique fut alors transférée à Amasée, où on la déposa avec honneur dans l’église bâtie par le saint.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de la fête, ton 2
Le noble Joseph, ayant descendu de la Croix Ton Corps immaculé, L’enveloppa d’un linceul blanc avec des aromates et Le coucha avec soin dans un tombeau neuf ; mais Tu es ressuscité le troisième jour, Seigneur, faisant au monde Grande Miséricorde.
Tropaire de la Résurrection du 2ème ton
Lorsque Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « ô Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »
Tropaire des Myrrhophores, ton 2
Près du tombeau l’ange apparut aux saintes femmes myrrhophores et clama : La myrrhe convient aux mortels, mais le Christ est étranger à la corruption. Aussi annoncez : Le Seigneur est ressuscité et Il accorde au monde la grande miséricorde.
Kondakion de St Basile d’Amasée, ton 4
En transgressant l’édit de l’empereur, tu as trouvé le royaume des deux où tu exultes maintenant, Basileus, pontife et martyr ; de nous tous, qui vénérons ta mémoire, souviens-toi.
Kondakion de St Étienne, évêque de Perm, ton 8
De toi-même, sans qu’ils soient venus te chercher, tu as délivré les peuples de l’égarement des faux-dieux et vers le Christ les as conduits par la foi, confondant le chef des mages Pamy-sotnik et devenant le premier évêque de Perm ; c’est pourquoi, sauvés par toi des idoles, tes fils spirituels t’adressent leurs hymnes d’action de grâces en te chantant: Réjouis-toi, Stéphane, très-sage docteur.
Kondakion des femmes myrophores, ton 2
Tu as dit aux myrophores : « Réjouissez-vous ! » et par Ta Résurrection, ô Christ Dieu, Tu as mis fin aux lamentations d’Ève, notre première mère. A Tes Apôtres, Tu as ordonné de proclamer : le Sauveur est ressuscité du Tombeau.
ÉPITRE DU JOUR
Actes VIII, 40 – IX, 19
Philippe se trouva dans Azot, d’où il alla jusqu’à Césarée, en évangélisant toutes les villes par lesquelles il passait. Cependant Saul, respirant encore la menace et le meurtre contre les disciples du Seigneur, se rendit chez le souverain sacrificateur, et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il trouvait des partisans de la nouvelle doctrine, hommes ou femmes, il les amenât liés à Jérusalem. Comme il était en chemin, et qu’il approchait de Damas, tout à coup une lumière venant du ciel resplendit autour de lui. Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il répondit : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons. Tremblant et saisi d’effroi, il dit : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire. Les hommes qui l’accompagnaient demeurèrent stupéfaits ; ils entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne. Saul se releva de terre, et, quoique ses yeux fussent ouverts, il ne voyait rien ; on le prit par la main, et on le conduisit à Damas. Il resta trois jours sans voir, et il ne mangea ni ne but. Or, il y avait à Damas un disciple nommé Ananias. Le Seigneur lui dit dans une vision : Ananias ! Il répondit : Me voici, Seigneur ! Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, va dans la rue qu’on appelle la droite, et cherche, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse. Car il prie, et il a vu en vision un homme du nom d’Ananias, qui entrait, et qui lui imposait les mains, afin qu’il recouvrât la vue. Ananias répondit : Seigneur, j’ai appris de plusieurs personnes tous les maux que cet homme a faits à tes saints dans Jérusalem ; et il a ici des pouvoirs, de la part des principaux sacrificateurs, pour lier tous ceux qui invoquent ton nom. Mais le Seigneur lui dit : Va, car cet homme est un instrument que j’ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d’Israël ; et je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom. Ananias sortit ; et, lorsqu’il fut arrivé dans la maison, il imposa les mains à Saul, en disant : Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t’est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint Esprit. Au même instant, il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. Il se leva, et fut baptisé ; et, après qu’il eut pris de la nourriture, les forces lui revinrent. Saul resta quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas.
ÉVANGILE DU JOUR
Jn VI, 48-54
Je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. C’est ici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point. Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde. Là-dessus, les Juifs disputaient entre eux, disant: Comment peut-il nous donner sa chair à manger? Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.