Synaxe de la Très-Sainte Mère de Dieu et toujours vierge Marie
Saint Euthyme, évêque de Sardes, martyr (vers 840) ; saint Constantin de Sinnade, confesseur (IXème s.) ; saint Evariste, moine à Constantinople (897) ; saint Nicodème de Tismana (1406) saint Constantin le Russe, néo-martyr grec (1742) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Isaac (Bobrakov), moine (1938) ; Alexandre (Volkov) et Démètre (Tchistoserdov), prêtres (1918) ; Nicolas (Tarbeev), Michel (Tcheltsov), Nicolas (Zalessky), prêtres et Michel (Smirnov), diacre (1930) ; Léonide, évêque de Mariisk, Alexandre (Krylov), prêtre, Basile (Mazourenko), moine, Anthousa (Sysoïev) et Macaire (Sapykine) (1937), Grégoire (Serbarinov), prêtre, Augusta (Zachtchouk) et Marie (Latkionov), Agrippina (Lesine) (1938.
Synaxe de la Mère de Dieu
Après avoir offert hier avec les anges, les Mages et les Bergers notre adoration au Dieu fait homme et né petit-enfant pour notre Salut, il convient de rendre hommage aujourd’hui à sa Mère, la toute sainte Vierge Marie. L’Église nous la présente auprès de son enfant dans la grotte, à la fois comme l’instrument choisi et préparé par Dieu dans toutes les générations pour l’accomplissement du grand mystère de son Incarnation, et aussi comme la nouvelle Ève, la première et la plus éminente représentante du genre humain renouvelé.
Comment l’entendement humain pourrait-il saisir la manière inouïe que Dieu a choisie pour paraître parmi les hommes ? Le Fils unique de Dieu, né du Père éternellement sans écoulement ni division, est conçu dans le sein de la Vierge, sans le concours d’un homme, par l’opération du Saint-Esprit, et se soumet volontairement aux lois de la naissance et de la croissance en les renouvelant. Sans sortir de sa nature, sans cesser de demeurer dans le sein du Père, Jésus prend sur lui la nature humaine et devient fils unique de la Vierge, tissant dans ses chastes entrailles la tunique de pourpre de son corps. Deux naissances : l’une divine et éternelle, l’autre humaine et soumise au temps ; mais un seul Fils, le Verbe de Dieu fait homme. Une seule Personne naît d’elle, le Dieu-homme (Théanthropos) : sans mère selon sa nature divine et sans père selon sa nature humaine. Il unit si étroitement ce qui était séparé par un gouffre infranchissable que, sans se confondre, les propriétés de la nature divine et celles de la nature humaine s’échangent en Lui de manière ineffable. Tout comme lorsqu’on plonge dans le feu une pièce de fer, le feu reçoit du fer la solidité et le fer acquiert la chaleur et la lumière du feu, de même ici, la Divinité souffre volontairement la faiblesse de la chair et l’humanité est revêtue de la gloire de Dieu ; de sorte qu’on peut célébrer en toute vérité la Toute-Sainte comme vraiment MÈRE de DIEU (Théotokos) . « Ce terme résume tout le mystère de l’Économie, écrit saint Jean Damascène, car si la Mère est Théotokos, c’est que son Fils est sûrement Dieu et sûrement homme ». Le petit enfant couché dans la crèche, n’est pas en effet un simple homme appelé à recevoir par la suite la grâce divine en récompense de ses vertus, comme les saints, ou comme les prophètes, un élu de Dieu, ou encore un homme divinisé (théophore); mais il est véritablement le Verbe de Dieu, la seconde Personne de la Sainte Trinité, qui a pris sur Lui l’humanité pour la renouveler, pour la recréer et restaurer en Lui-même l’image de Dieu, ternie et déformée par le péché.
Paradis spirituel du Second Adam, Temple de la Divinité, Pont qui relie la terre au Ciel, Échelle par laquelle Dieu descend sur la terre et l’homme remonte au Ciel, la Mère de Dieu est devenue plus vénérable que les chérubins, les séraphins et toutes les puissances célestes ; en abritant le Christ son sein est apparu « plus vaste que le ciel », car il est désormais le Trône de Dieu. Grâce à elle, l’homme est élevé plus haut que les anges, et la gloire de la Divinité resplendit désormais dans le corps.
Devant un tel mystère, l’esprit humain, pris de vertige, préfère se prosterner dans le silence et la foi, « car là où Dieu le veut l’ordre de la nature est vaincu » . Avec Joseph, le Silencieux, éclairé par l’étrange lumière qui brillait dans les ténèbres de la grotte, il contemple la Toute-Sainte assise, paisible et radieuse auprès de l’Enfant qu’elle avait elle-même emmailloté et déposé dans la crèche. Aucune trace en elle des douleurs de l’enfantement et de l’abattement qui le suit chez les autres femmes : il convenait en effet que celle qui, vierge dans son âme et dans son corps, n’a pas conçu dans le plaisir, n’enfantât pas non plus dans la douleur. Vierge avant la conception, vierge dans l’enfantement et vierge à jamais après la naissance du Sauveur, elle annonçait ainsi aux femmes la joie et la délivrance de la malédiction portée sur Ève, la première mère, le jour de la transgression (Gn 3, 16).
Un nouveau mode d’existence s’ouvre donc aujourd’hui pour la nature humaine : car de même que Dieu a choisi la virginité pour naître corporellement en ce monde, de même c’est par la virginité qu’Il veut apparaître et grandir de manière spirituelle dans l’âme de chaque chrétien qui suivra dans sa vie le modèle de la conduite de la Mère de Dieu.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de la Nativité, ton 4
Ta Nativité, Christ notre Dieu, a fait luire dans le monde la lumière de la connaissance ; en elle, en effet, les adorateurs des astres ont appris d’une étoile à T’adorer, Soleil de justice, et à reconnaître en Toi l’Orient descendu du ciel, Seigneur gloire à Toi !
Kondakion de la Synaxe de la Mère de Dieu, ton 6
Celui que le Père engendre avant l’aurore sans mère dans le ciel * sans père s’incarne de toi sur la terre en ce jour ; * un astre en donne aux Mages la bonne nouvelle, * tandis que les Anges en compagnie des Bergers * chantent ton pur enfantement, * Vierge comblée de grâce par Dieu.
ÉPITRE DU JOUR
Hébr. II, 11-18 (Synaxe de la Mère de Dieu)
Frères, le sanctificateur et les sanctifiés ont tous même origine. C’est pourquoi il ne rougit pas de les nommer « frères » quand il dit : « J’annoncerai ton nom à mes frères, au milieu de l’assemblée je te louerai » et encore : « Je mettrai ma confiance en lui » et encore : « Me voici, moi et les enfants que Dieu m’a donnés ». Donc, puisque les enfants avaient en commun le sang et la chair, lui-même y participa pareillement, afin de réduire à l’impuissance, par sa mort, celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable, et d’affranchir tous ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort. Car ce n’est pas à des anges, assurément, qu’il vient en aide, mais à la race d’Abraham. En conséquence, il se devait de ressembler en tout à ses frères, afin de devenir dans le service de Dieu un grand prêtre miséricordieux et fidèle, pour expier les péchés du peuple. Car, du fait qu’il a lui-même souffert par l’épreuve, il est capable de venir en aide à ceux qui sont éprouvés.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. II, 13-23 (Synaxe de la Mère de Dieu)
Lorsqu’ils furent partis, voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, et dit: Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, fuis en Égypte, et restes-y jusqu’à ce que je te parle; car Hérode cherchera le petit enfant pour le faire périr. Joseph se leva, prit de nuit le petit enfant et sa mère, et se retira en Égypte. Il y resta jusqu’à la mort d’Hérode, afin que s’accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète: J’ai appelé mon fils hors d’Égypte. Alors Hérode, voyant qu’il avait été joué par les mages, se mit dans une grande colère, et il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléhem et dans tout son territoire, selon la date dont il s’était soigneusement enquis auprès des mages. Alors s’accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète: On a entendu des cris à Rama, Des pleurs et de grandes lamentations: Rachel pleure ses enfants, Et n’a pas voulu être consolée, Parce qu’ils ne sont plus. Quand Hérode fut mort, voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, en Égypte, et dit: Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, et va dans le pays d’Israël, car ceux qui en voulaient à la vie du petit enfant sont morts. Joseph se leva, prit le petit enfant et sa mère, et alla dans le pays d’Israël. Mais, ayant appris qu’Archélaüs régnait sur la Judée à la place d’Hérode, son père, il craignit de s’y rendre; et, divinement averti en songe, il se retira dans le territoire de la Galilée, et vint demeurer dans une ville appelée Nazareth, afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par les prophètes: Il sera appelé Nazaréen.