Sainte Irène, grande-martyre en Perse (Ier-IIème s.) ; saint Jovinien, lecteur, martyr à Auxerre (260); saint Hilaire, évêque d’Arles (449) ; saint Nizier, évêque de Vienne (vers 450) ; saint Arey, évêque de Gap (604) ; sainte Waldrade, vierge, abbesse à Metz (VIIème s.) ; saint Mauront, abbé à Breuil-sur-Lys près de Douai (702) ; saint Barlaam de Serpoukhov (1377) ; saint Éphrem le nouvel apparu (1426).
SAINTE IRÈNE
Au temps de saint Constantin le Grand, le roi de la province de Magédon , Licinius, avait une fille d’une grande beauté, nommée Pénélope. Pour la protéger de toute corruption du monde extérieur, il l’avait enfermée depuis l’âge de six ans dans une haute et inaccessible tour, dans laquelle on trouvait tout le luxe et le confort imaginables. Servie par treize suivantes, elle était instruite par un vieillard plein de sagesse, nommé Apellien. Un jour, la jeune fille vit une colombe entrer dans la tour, tenant dans son bec un rameau d’olivier, qu’elle alla poser sur une table en or. Ensuite un aigle vint y déposer une couronne de fleurs qu’il tenait dans ses serres, et enfin un corbeau noir et répugnant y apporta un serpent. Comme Pénélope demandait à son maître la signification de ces signes, celui-ci lui expliqua qu’elle devait recevoir le baptême, symbolisé par le rameau d’olivier, et qu’après avoir affronté épreuves et afflictions, elle remporterait la couronne royale du martyre.
Peu après cette vision, un ange vint l’instruire dans la foi chrétienne et lui donna le nom d’Irène (“paix”). Après avoir été baptisée, Irène renversa les idoles de son père et affronta avec une mâle résolution les menaces de ce dernier. Furieux, Licinius fit jeter sa fille sous les pattes de chevaux sauvages, mais l’un d’eux se retourna contre le roi et le piétina. Revenu à la vie par la prière de sa fille, Licinius se convertit, avec un grand nombre de ses sujets, et, après avoir abdiqué, il se retira dans la tour où il passa le reste de son existence dans les larmes du repentir. Sédécias, son successeur sur le trône, essaya de faire revenir la princesse au culte des idoles et, devant son refus obstiné, il la fit jeter dans une fosse remplie de reptiles. Mais, par la puissance de Dieu, Irène échappa à cette épreuve, comme aux autres tortures qu’on lui infligea, et elle convertit de nombreux païens à la vraie foi.
Sédécias ayant été détrôné par ses ennemis, son fils Sapor partit en guerre pour le venger. Mais, frappés d’aveuglement, lui et son armée se trouvèrent immobilisés. Rencontrant Irène à l’extérieur de la ville, ils furent guéris par la sainte, mais persistèrent dans la cécité de leurs âmes et la livrèrent à de nouveaux tourments : obligeant la jeune vierge à marcher sur une distance de trois milles, chargée d’un sac de sable et les pieds percés de clous. Indignée par cette injure faite aux saints, la terre s’ouvrit alors et engloutit un grand nombre d’infidèles. Parmi les survivants, plus de trente mille se convertirent ; seul le roi resta inflexible, aussi fut-il châtié par un ange.
Désormais libre, Irène parcourut la ville de Magédon en proclamant la Bonne Nouvelle, et elle gagna au Christ le plus grand nombre des habitants. Elle se rendit ensuite dans la ville de Callinikon, où, ayant triomphé des tortures auxquelles on l’avait soumise, elle amena la population à la foi, y compris le préfet qui avait été chargé par le roi de la torturer. La réputation de la sainte parvint ainsi jusqu’au roi de Perse Sapor, qui la convoqua et la fit décapiter. Mais un ange la ramena à la vie, pour qu’elle puisse achever sa mission. Elle se dirigea alors vers la ville de Mésembrie, tenant en main un rameau d’olivier, comme signe de victoire de la foi contre toutes les puissances de la mort. Après avoir baptisé le roi de cette région et ses sujets, elle retourna dans sa patrie, puis passa à Éphèse, où elle accomplit des miracles dignes des apôtres pour appuyer sa prédication. Une fois achevée cette œuvre missionnaire, sainte Irène prit avec elle son maître Apellien et six disciples et, entrant dans un tombeau nouvellement creusé, elle leur donna l’ordre de refermer derrière elle la pierre tombale et de ne pas revenir avant quatre jours. Deux jours plus tard, Apellien vint sur les lieux, et trouva la pierre roulée et le tombeau vide, c’est pourquoi on suppose que la sainte fut emportée au ciel, tout comme saint Jean le Théologien.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du dimanche de Thomas, ton 7
Le sépulcre étant scellé, Toi qui es la Vie, ô Christ Dieu, Tu t’es levé du tombeau, et les portes étant fermées, Toi, la Résurrection de tous, Tu t’es présenté devant Tes disciples, par eux renouvelant en nous un esprit droit, dans Ta grande miséricorde.
Tropaire de la sainte grande-martyre Irène, ton 4
Ta brebis, ô Jésus, * s’écrie de toute la force de sa voix: * C’est toi que j’aime, divin Époux, * c’est toi que je cherche en luttant; * avec toi crucifiée, * en ton baptême je suis ensevelie; * pour toi je souffre, afin de régner avec toi; * pour toi je meurs, afin de vivre aussi en toi; * reçois comme victime sans défaut * celle qui s’immole par amour pour toi. * Par ses prières, Dieu de miséricorde, sauve nos âmes.
Kondakion de la sainte grande-martyre Irène, ton 3
Resplendissante sous les ors de ta splendeur virginale, * Irène, tu devins encore plus belle au combat; * car, empourprée par les flots de ton sang, * tu renversas l’erreur des sans-Dieu; * et c’est pourquoi de ton divin Créateur * tu as reçu la récompense des vainqueurs.
Kondakion de saint Éphrem le nouvel apparu, ton 3
Sur la Colline des Irréprochables, tu t’es exercé à l’ascèse, ô esprit rempli de sagesse divine, et c’est là que tu as rejoint le chemin du martyre ; c’est pourquoi le donateur de la vie t’a doublement couronné, ô hiéromartyr Éphrem, et tu es digne qu’en tout lieu on t’adresse des supplications ; aie pitié de ceux qui t’honorent.
Kondakion du dimanche de Thomas, ton 8
Voulant s’assurer de Ta Résurrection, Thomas scruta de sa droite curieuse Ton côté vivifiant, ô Christ Dieu ; aussi, lorsque Tu entras, les portes étant fermées, il Te clama avec les autres apôtres : Tu es mon Seigneur et mon Dieu.
ÉPITRE DU JOUR
Ac IV, 23-31
Après avoir été relâchés, ils allèrent vers les leurs, et racontèrent tout ce que les principaux sacrificateurs et les anciens leur avaient dit. Lorsqu’ils l’eurent entendu, ils élevèrent à Dieu la voix tous ensemble, et dirent : Seigneur, toi qui as fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s’y trouve, c’est toi qui as dit par le Saint Esprit, par la bouche de notre père, ton serviteur David : Pourquoi ce tumulte parmi les nations, Et ces vaines pensées parmi les peuples ? Les rois de la terre se sont soulevés, Et les princes se sont ligués Contre le Seigneur et contre son Oint. En effet, contre ton saint serviteur Jésus, que tu as oint, Hérode et Ponce Pilate se sont ligués dans cette ville avec les nations et avec les peuples d’Israël, pour faire tout ce que ta main et ton conseil avaient arrêté d’avance. Et maintenant, Seigneur, vois leurs menaces, et donne à tes serviteurs d’annoncer ta parole avec une pleine assurance, en étendant ta main, pour qu’il se fasse des guérisons, des miracles et des prodiges, par le nom de ton saint serviteur Jésus. Quand ils eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés trembla ; ils furent tous remplis du Saint Esprit, et ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance.
ÉVANGILE DU JOUR
Jn V, 24-30
En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu; et ceux qui l’auront entendue vivront. Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même. Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu’il est Fils de l’homme. Ne vous étonnez pas de cela; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement. Je ne puis rien faire de moi-même: selon que j’entends, je juge; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.