Carême de la Nativité
Saint Alype, stylite à Andrinople (VIIème s.) ; Saint Amateur, évêque d’Autun, (IIIème s.) saint Jacques, ermite en Syrie (457); saint Stylien de Paphiagonie (Vème-VIème s.) ; saint Acace, moine du Sinaï (VI) ; Saint Basle, ermite à Verzy (620) saint Nicon le métanoïté, (vers 1000) ; saint Innocent, évêque d’Irkoutsk (1731) ; commémoration de la dédicace de l’église Saint-Georges à Kiev (1051) ; saint Georges de Chios, néo-martyr (1807) ; saints néo-martyrs de Russie : Nicolas (Zamareev), Jean (Vinogradov), Georges (Kolokolov), Nazaire (Gribkov), Basile (Agafonikov), Basile (Kolosov), Élie (Zatchateïsky), Basile (Stoudnitsyne), Daniel (Mechtchaninov), Michel (Zelentsovsky), prêtres, Tikhon (Bouzov), moine (1937), Pierre (Tsarakine) (après 1937).
SAINT INNOCENT D’IRKOUTSK
Le XVIIIème siècle fut l’époque de la naissance spirituelle de la Sibérie, due aux grands hiérarques glorifiés par l’Église : Jean de Tobolsk (†1715), Innocent d’Irkoutsk († 1731), Sophrone d’Irkoutsk († 1771) et Paul de Tobolsk († 1770). Grâce au zèle spirituel et les labeurs continuels de ces hiérarques, mais aussi des justes et ascètes de Sibérie restés inconnus, la lumière de la foi du Christ a resplendi sur les immensités de la terre sibérienne. St Innocent d’Irkoutsk naquit dans la province de Tchernigov en 1680 et reçut sa formation à l’académie ecclésiastique de Kiev, qu’il acheva en 1706. Peu après, le futur hiérarque prononça ses vœux monastiques et fut ordonné prêtre, puis enseigna à l’Académie de Moscou. A cette époque, le Saint-Synode ayant décidé d’envoyer un évêque à Pékin, ce fut le père Innocent qui fut choisi pour accomplir cette mission. Il fut donc sacré évêque « pour prêcher la parole de Dieu et répandre la piété orthodoxe d’Orient dans l’Etat chinois, où il n’y a eu aucun évêque jusqu’à présent ». Cependant, les autorités chinoises s’opposèrent à l’entrée de Mgr Innocent en Chine. En effet, la lettre du Sénat russe aux dites autorités mentionnait que l’évêque concerné « était une personnalité religieuse », lui donnant le titre de « grand seigneur ». Or, les Chinois objectèrent à cela que, dans le monde entier, seul l’empereur de Chine avait droit au titre de « grand seigneur » et que, par voie de conséquence, il ne pouvait y en avoir un autre… C’est ainsi que le hiérarque resta à Selenginsk, petite localité située près de la frontière chinoise, et ce durant trois ans, dans l’attente d’un revirement éventuel des autorités. Ne recevant plus de rétribution des autorités russes, le hiérarque et sa suite vivaient des dons et de la pêche, ou encore de travaux chez des paysans de la région. Durant toute cette période difficile, le saint trouvait consolation dans l’office Divin, mais il mit aussi à profit ce temps pour apprendre la langue mongole et commença à prêcher le christianisme dans les peuples païens. En 1727, le saint-synode de l’Eglise russe le nomma évêque d’Irkoutsk, où il œuvra beaucoup à la conversion des Bouriates, Iakoutes et Toungouses. Envers eux, le hiérarque faisait preuve de beaucoup de douceur et de délicatesse. Peu avant son trépas, il fit connaissance du sage mongol Lasan, très connu à cette époque, qui, suite à ses discussions avec le saint, reçut le baptême et devint prédicateur du christianisme. Mais ce n’étaient pas seulement les païens qui avaient besoin de la prédication du saint, mais aussi les Russes orthodoxes qui s’étaient éloignés de la foi en raison du manque d’églises dans cette vaste contrée. Aussi, St Innocent déploya tous ses efforts pour faire construire des églises. Malheureusement, le rude climat sibérien entama sérieusement la santé du saint. En automne 1731, il tomba malade et cessa de célébrer. Le 27 novembre de la même année, il reposa paisiblement dans le Seigneur, à l’âge de 51 ans. Ainsi, St Innocent ne dirigea son diocèse que quatre ans et trois mois, mais cette courte période fit bien plus que de nombreuses années de stagnation spirituelle. L’invention des reliques du saint eut lieu en 1804. Le corps, mais aussi les ornements du hiérarque étaient intacts. Le Seigneur glorifia les saintes reliques par de nombreux miracles, qui se produisent jusqu’à nos jours. En 1921, les reliques furent profanées par les bolcheviques, qui ouvrirent la tombe pour procéder à une expertise médicale détaillée. Ensuite, sous une forte escorte, les reliques furent acheminées à un lieu inconnu. On pensait alors que celles-ci étaient perdues à jamais. Néanmoins, la Providence en décida autrement. En 1990, dans des locaux attenants à l’église S. Nicolas de Iaroslavl, des reliques inconnues furent trouvées. A l’aide de l’identification réalisée par l’institut médico-légal de la ville, on parvint à la conclusion que lesdites reliques correspondaient pleinement à la description effectuée par la commission bolchevique de 1921 à Irkoutsk. Les reliques de S. Innocent, livrées à l’humidité d’un local non chauffé, sont restées intactes, par la Grâce Divine, pour la plus grande joie du peuple orthodoxe.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de saint Alypios, ton 1
Colonne de patience, tu imitas les Pères de jadis : dans ses souffrances Job, dans ses épreuves Joseph; tu menas la vie des Anges incorporels en ton corps, vénérable Père Alypios, intercède auprès du Christ notre Dieu, pour qu’il accorde à nos âmes le salut.
Tropaire de saint Nicon, ton 3
Lacédémone se réjouit de posséder la divine châsse de tes reliques sacrées, car elle est une source de guérisons et sauve du malheur les fidèles accourant près de toi; vénérable Père Nicon, supplie le Christ notre Dieu de nous accorder la grande miséricorde.
Tropaire de saint Innocent d’Irkoutsk, ton 3
Luminaire de l’Église très resplendissant, éclairant ce pays par les rayons de tes vertus, et glorifiant Dieu par les nombreuses guérisons de ceux qui accourent à ton tombeau, nous te prions, saint hiérarque Innocent, garde par tes prières cette cité de tous les maux et afflictions.
Kondakion de saint Nicon, ton 6
Imitant la vie des Anges, tu méprisas les charmes de ce monde comme cendre et scories et nous montras le chemin du repentir, théophore et vénérable Nicon ; aussi nous te glorifions en célébrant ta mémoire à présent, car tu es une vraie source de guérisons.
Kondakion de saint Alype, ton 8
En ce jour l’Église te chante et glorifie, Alype, joyau des ascètes et fondement des vertus ; par tes prières accorde aux fidèles vénérant avec amour tes exploits et tes luttes sacrées la rémission de leurs funestes péchés et la délivrance de tout chagrin, comme l’indique ton nom.
Kondakion de saint Innocent d’Irkoutsk, ton 4
Ce pasteur dont le nom est synonyme de pureté, prédicateur de la foi parmi les peuples mongols, gloire et ornement des ouailles d’Irkoutsk, nous l’acclamons avec amour nous tous les fidèles : il est le gardien de ce pays et celui qui prie pour nos âmes.
ÉPITRE DU JOUR
I Thess. I, 6-10
Vous-mêmes, vous avez été mes imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie du Saint Esprit, en sorte que vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants de la Macédoine et de l’Achaïe. Non seulement, en effet, la parole du Seigneur a retenti de chez vous dans la Macédoine et dans l’Achaïe, mais votre foi en Dieu s’est fait connaître en tout lieu, de telle manière que nous n’avons pas besoin d’en parler. Car on raconte, à notre sujet, quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils, qu’il a ressuscité des morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc XI, 1-10
Jésus priait un jour en un certain lieu. Lorsqu’il eut achevé, un de ses disciples lui dit : Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean l’a enseigné à ses disciples. Il leur dit : Quand vous priez, dites : Père ! Que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne. Donne-nous chaque jour notre pain quotidien ; pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous offense; et ne nous induis pas en tentation. Il leur dit encore : Si l’un de vous a un ami, et qu’il aille le trouver au milieu de la nuit pour lui dire : Ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir, et si, de l’intérieur de sa maison, cet ami lui répond : Ne m’importune pas, la porte est déjà fermée, mes enfants et moi sommes au lit, je ne puis me lever pour te donner des pains, je vous le dis, même s’il ne se levait pas pour les lui donner parce que c’est son ami, il se lèverait à cause de son importunité et lui donnerait tout ce dont il a besoin. Et moi, je vous dis : Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe.