Saint Théraponte, évêque de Sardes, martyr (IIIème s.) ; sainte martyre Théodora, vierge et saint martyr Didyme le soldat, d’Alexandrie (304) ; saint Eutrope, évêque d’Orange (Vème s.) ; saint Hildevert, evêque de Meaux (680) ; saint Basile, petit-fils du roi Bagrat (Géorgie, XIème s.) ; saint Théraponte du Lac Blanc (1426) ; Saint Théraponte de Monza (1597) ; saint Jean le Russe, confesseur en Cappadoce (1730).
SAINT JEAN LE RUSSE
Notre saint Père Jean naquit dans un village de Petite Russie (Ukraine), en 1690, et grandit dans la piété et l’amour des saintes vertus. Parvenu à l’âge adulte au temps de la guerre russo-turque (1710), il fut enrôlé dans l’armée du tsar. Ayant participé à la désastreuse campagne de Put, il fut capturé par les Tatares et vendu comme esclave à un Turc, officier de cavalerie, qui l’emmena dans sa patrie, Prokopion, en Cappadoce. Contrairement à beaucoup de ses compagnons de captivité, qui abjuraient le christianisme, saint Jean résistait aux propositions et aux coups de son maître, en disant qu’aucun tourment ne pourrait le séparer de l’amour du Christ. Il ajoutait : « Tu es maître de mon corps, mais pas de mon âme. Si tu me laisses libre d’accomplir mes devoirs religieux, c’est avec promptitude que j’obéirai à tes ordres. C’est avec plaisir que je reposerai dans ce coin de ton écurie, en pensant au Christ qui a considéré la crèche de Bethléem comme un lit royal. Je supporterai sans murmure tes coups de bâton, comme le Seigneur endura les coups des soldats. Je suis prêt à endurer les plus grands et plus effroyables tourments, si tu veux m’y soumettre, mais je ne renierai jamais le Christ. » Ces paroles pleines de ferveur chrétienne, ainsi que sa conduite chaste et humble, changèrent le cœur et les sentiments de l’officier turc à son égard. Il cessa de le tyranniser et ne l’obligea pas à renier sa foi. Commis au soin des chevaux, Jean habitait un coin sombre de l’écurie, et lorsque son maître sortait dans la bourgade, à cheval, il devait le suivre à pied, comme un esclave. Le bienheureux acceptait cependant avec reconnaissance cette condition avilissante et glorifiait Dieu de l’avoir ainsi délivré de l’apostasie. Sans chaussures, été comme hiver, vêtu de guenilles, et prenant un peu de repos sur la paille ou le fumier, comme le Juste Job, Jean n’en continuait pas moins ses exercices de piété, et il passait des nuits entières, en prière, à genoux sur le parvis de l’église voisine dédiée à saint Georges. Il acceptait sans murmure les insultes et les moqueries des autres esclaves, et se mettait volontiers à leur service.
Ces sacrifices et combats vertueux ne restèrent pas sans effets bénéfiques pour son maître, qui devint le plus riche et le plus respecté des habitants de la ville. Ayant décidé d’entreprendre le pèlerinage à La Mecque, prescrit à tout pieux musulman, ce dernier parvint à la ville sacrée après un long et pénible voyage. Quelques semaines après son départ, sa femme invita parents et amis à un grand dîner, afin que les convives expriment leurs vœux pour l’heureux retour de son époux. Comme Jean entrait dans la salle pour y servir un plantureux riz pilaf, la maîtresse de maison s’exclama : « Comme son maître se serait réjoui, s’il avait été ici pour manger avec nous ce met dont il est si friand ! » Jean, s’étant recueilli quelques instants en une prière silencieuse, demanda à sa maîtresse de lui donner un plat garni de ce pilaf, pour l’envoyer à son maître à La Mecque. Comme tous les convives se gaussaient, la maîtresse de maison lui donna un plat de riz en souriant. Jean se retira alors dans l’écurie et éleva la prière suivante vers Dieu : « Que Celui qui, autrefois, envoya le prophète Habacuc à Babylone pour apporter de la nourriture au prophète Daniel, dans la fosse aux lions (Dn 14, 33sv.], exauce aussi ma prière et fasse parvenir ce plat à mon maître ! » Puis il retourna dans la salle du banquet et annonça que le plat était arrivé à destination. Tout le monde éclata alors de rire, en l’accusant de s’en être gavé en secret. Cependant, quand le maître rentra de voyage, rapportant avec lui ce plat vide orné de ses initiales, et raconta qu’il l’avait trouvé, garni d’un délicieux pilaf, un soir en rentrant dans sa tente, tous les habitants de la maison furent saisis de stupéfaction, et, invoquant Allah, ils commencèrent à témoigner honneur et grand respect à l’esclave chrétien. On lui proposa de lui rendre la liberté et de lui donner une chambre plus digne, mais saint Jean refusa, disant qu’il préférait rester dans le coin sombre de l’écurie, où il pourrait mieux glorifier Dieu. C’est ainsi qu’il vécut pieusement, pendant plusieurs années. Lorsqu’il tomba malade, il demanda qu’un prêtre lui apportât la sainte Communion. Mais le prêtre, craignant de transporter ouvertement la sainte Communion dans la maison d’un musulman, la cacha dans une pomme qu’il offrit au saint. C’est ainsi que saint Jean reçut le viatique de la vie éternelle, et il s’endormit en paix, pour obtenir la glorieuse liberté des enfants de Dieu, le 27 mai 1730.
Trois ans plus tard, un vieux prêtre et d’autres chrétiens virent plusieurs fois dans la nuit une colonne de feu qui descendait du ciel sur le tombeau du saint. Ils ouvrirent la tombe, et trouvèrent son corps intact, exhalant une odeur suave. Ils le transportèrent alors avec grande allégresse dans l’église de Saint-Georges, et le déposèrent dans une châsse, sous l’autel. Dès lors les précieuses reliques accomplirent d’innombrables miracles pour les chrétiens de Cappadoce, et même pour des musulmans. Lors du pillage du village par les troupes d’Osman Pacha, en 1832, les reliques furent jetées au feu par les soldats turcs. Mais elles restèrent inaltérables, et le saint apparut au milieu des flammes, menaçant les soldats impies. Les Turcs effrayés abandonnèrent tout leur butin et s’enfuirent du village. Une autre fois, le saint apparut pour retenir de ses deux mains le toit de l’école grecque qui s’écroulait, et il sauva ainsi les vingt enfants qui se trouvaient à l’intérieur.
Lors de l’expulsion des Grecs d’Asie Mineure (1922), les chrétiens de Prokopion transportèrent avec eux en Grèce, au village de Nouveau-Prokopion, dans l’île d’Eubée, ces saintes reliques, comme leur plus grand trésor. Saint Jean y est depuis vénéré comme une source inépuisable de guérisons et de bénédictions, pour tous ceux qui l’approche avec foi.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Notre saint Père Jean naquit dans un village de Petite Russie (Ukraine), en 1690, et grandit dans la piété et l’amour des saintes vertus. Parvenu à l’âge adulte au temps de la guerre russo-turque (1710), il fut enrôlé dans l’armée du tsar. Ayant participé à la désastreuse campagne de Put, il fut capturé par les Tatares et vendu comme esclave à un Turc, officier de cavalerie, qui l’emmena dans sa patrie, Prokopion, en Cappadoce. Contrairement à beaucoup de ses compagnons de captivité, qui abjuraient le christianisme, saint Jean résistait aux propositions et aux coups de son maître, en disant qu’aucun tourment ne pourrait le séparer de l’amour du Christ. Il ajoutait : « Tu es maître de mon corps, mais pas de mon âme. Si tu me laisses libre d’accomplir mes devoirs religieux, c’est avec promptitude que j’obéirai à tes ordres. C’est avec plaisir que je reposerai dans ce coin de ton écurie, en pensant au Christ qui a considéré la crèche de Bethléem comme un lit royal. Je supporterai sans murmure tes coups de bâton, comme le Seigneur endura les coups des soldats. Je suis prêt à endurer les plus grands et plus effroyables tourments, si tu veux m’y soumettre, mais je ne renierai jamais le Christ. » Ces paroles pleines de ferveur chrétienne, ainsi que sa conduite chaste et humble, changèrent le cœur et les sentiments de l’officier turc à son égard. Il cessa de le tyranniser et ne l’obligea pas à renier sa foi. Commis au soin des chevaux, Jean habitait un coin sombre de l’écurie, et lorsque son maître sortait dans la bourgade, à cheval, il devait le suivre à pied, comme un esclave. Le bienheureux acceptait cependant avec reconnaissance cette condition avilissante et glorifiait Dieu de l’avoir ainsi délivré de l’apostasie. Sans chaussures, été comme hiver, vêtu de guenilles, et prenant un peu de repos sur la paille ou le fumier, comme le Juste Job, Jean n’en continuait pas moins ses exercices de piété, et il passait des nuits entières, en prière, à genoux sur le parvis de l’église voisine dédiée à saint Georges. Il acceptait sans murmure les insultes et les moqueries des autres esclaves, et se mettait volontiers à leur service.
Ces sacrifices et combats vertueux ne restèrent pas sans effets bénéfiques pour son maître, qui devint le plus riche et le plus respecté des habitants de la ville. Ayant décidé d’entreprendre le pèlerinage à La Mecque, prescrit à tout pieux musulman, ce dernier parvint à la ville sacrée après un long et pénible voyage. Quelques semaines après son départ, sa femme invita parents et amis à un grand dîner, afin que les convives expriment leurs vœux pour l’heureux retour de son époux. Comme Jean entrait dans la salle pour y servir un plantureux riz pilaf, la maîtresse de maison s’exclama : « Comme son maître se serait réjoui, s’il avait été ici pour manger avec nous ce met dont il est si friand ! » Jean, s’étant recueilli quelques instants en une prière silencieuse, demanda à sa maîtresse de lui donner un plat garni de ce pilaf, pour l’envoyer à son maître à La Mecque. Comme tous les convives se gaussaient, la maîtresse de maison lui donna un plat de riz en souriant. Jean se retira alors dans l’écurie et éleva la prière suivante vers Dieu : « Que Celui qui, autrefois, envoya le prophète Habacuc à Babylone pour apporter de la nourriture au prophète Daniel, dans la fosse aux lions (Dn 14, 33sv.], exauce aussi ma prière et fasse parvenir ce plat à mon maître ! » Puis il retourna dans la salle du banquet et annonça que le plat était arrivé à destination. Tout le monde éclata alors de rire, en l’accusant de s’en être gavé en secret. Cependant, quand le maître rentra de voyage, rapportant avec lui ce plat vide orné de ses initiales, et raconta qu’il l’avait trouvé, garni d’un délicieux pilaf, un soir en rentrant dans sa tente, tous les habitants de la maison furent saisis de stupéfaction, et, invoquant Allah, ils commencèrent à témoigner honneur et grand respect à l’esclave chrétien. On lui proposa de lui rendre la liberté et de lui donner une chambre plus digne, mais saint Jean refusa, disant qu’il préférait rester dans le coin sombre de l’écurie, où il pourrait mieux glorifier Dieu. C’est ainsi qu’il vécut pieusement, pendant plusieurs années. Lorsqu’il tomba malade, il demanda qu’un prêtre lui apportât la sainte Communion. Mais le prêtre, craignant de transporter ouvertement la sainte Communion dans la maison d’un musulman, la cacha dans une pomme qu’il offrit au saint. C’est ainsi que saint Jean reçut le viatique de la vie éternelle, et il s’endormit en paix, pour obtenir la glorieuse liberté des enfants de Dieu, le 27 mai 1730.
Trois ans plus tard, un vieux prêtre et d’autres chrétiens virent plusieurs fois dans la nuit une colonne de feu qui descendait du ciel sur le tombeau du saint. Ils ouvrirent la tombe, et trouvèrent son corps intact, exhalant une odeur suave. Ils le transportèrent alors avec grande allégresse dans l’église de Saint-Georges, et le déposèrent dans une châsse, sous l’autel. Dès lors les précieuses reliques accomplirent d’innombrables miracles pour les chrétiens de Cappadoce, et même pour des musulmans. Lors du pillage du village par les troupes d’Osman Pacha, en 1832, les reliques furent jetées au feu par les soldats turcs. Mais elles restèrent inaltérables, et le saint apparut au milieu des flammes, menaçant les soldats impies. Les Turcs effrayés abandonnèrent tout leur butin et s’enfuirent du village. Une autre fois, le saint apparut pour retenir de ses deux mains le toit de l’école grecque qui s’écroulait, et il sauva ainsi les vingt enfants qui se trouvaient à l’intérieur.
Lors de l’expulsion des Grecs d’Asie Mineure (1922), les chrétiens de Prokopion transportèrent avec eux en Grèce, au village de Nouveau-Prokopion, dans l’île d’Eubée, ces saintes reliques, comme leur plus grand trésor. Saint Jean y est depuis vénéré comme une source inépuisable de guérisons et de bénédictions, pour tous ceux qui l’approche avec foi.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du dimanche, ton 3
Que les cieux soient dans l’allégresse, que la terre se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa mort, Il a vaincu la mort ! Devenu le Premier-né d’entre les morts, du sein de l’enfer, Il nous a rachetés, accordant au monde la grande Miséricorde.
Tropaire de saint Jean le Russe, ton 1
Celui qui t’appela de la terre aux parvis célestes * garda aussi après ta mort ton corps intact, ô bienheureux. * Toi qui fus emmené comme captif en terre étrangère * où tu t’es uni au Christ, ô Jean * supplie-Le pour qu’Il sauve nos âmes.
Kondakion de saint Jean le Russe, ton 4
Celui qui fut le servant de l’amour évangélique, * le zélateur de la justice divine, * qui a gardé la pureté de l’âme et du corps * et a confessé la foi du Christ dans les souffrances * le juste Jean proclamons-le bienheureux et vénérons-le aujourd’hui * et édifiés par sa vie, nous lui chantons : * réjouis-toi ô notre intercesseur glorifié par Dieu.
Kondakion du paralytique, ton 3
Par Ta divine sollicitude, Seigneur, relève mon âme cruellement paralysée par toutes sortes de péchés et d’actions insensées, de même que jadis Tu as relevé le paralytique, afin que sauvé, je Te clame : ô Christ miséricordieux, gloire à Ta Puissance.
ÉPITRE DU JOUR
Actes X, 1-16
Il y avait à Césarée un homme nommé Corneille, centenier dans la cohorte dite italienne. Cet homme était pieux et craignait Dieu, avec toute sa maison ; il faisait beaucoup d’aumônes au peuple, et priait Dieu continuellement. Vers la neuvième heure du jour, il vit clairement dans une vision un ange de Dieu qui entra chez lui, et qui lui dit : Corneille ! Les regards fixés sur lui, et saisi d’effroi, il répondit : Qu’est-ce, Seigneur ? Et l’ange lui dit : Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu, et il s’en est souvenu. Envoie maintenant des hommes à Joppé, et fais venir Simon, surnommé Pierre ; il est logé chez un certain Simon, corroyeur, dont la maison est près de la mer. Dès que l’ange qui lui avait parlé fut parti, Corneille appela deux de ses serviteurs, et un soldat pieux d’entre ceux qui étaient attachés à sa personne ; et, après leur avoir tout raconté, il les envoya à Joppé. Le lendemain, comme ils étaient en route, et qu’ils approchaient de la ville, Pierre monta sur le toit, vers la sixième heure, pour prier. Il eut faim, et il voulut manger. Pendant qu’on lui préparait à manger, il tomba en extase. Il vit le ciel ouvert, et un objet semblable à une grande nappe attachée par les quatre coins, qui descendait et s’abaissait vers la terre, et où se trouvaient tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et les oiseaux du ciel. Et une voix lui dit : Lève-toi, Pierre, tue et mange. Mais Pierre dit : Non, Seigneur, car je n’ai jamais rien mangé de souillé ni d’impur. Et pour la seconde fois la voix se fit encore entendre à lui : Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé. Cela arriva jusqu’à trois fois ; et aussitôt après, l’objet fut retiré dans le ciel.
ÉVANGILE DU JOUR
Jn VI, 56-69
Le Seigneur dit : celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui. Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. C’est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n’en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts: celui qui mange ce pain vivra éternellement. Jésus dit ces choses dans la synagogue, enseignant à Capernaüm. Plusieurs de ses disciples, après l’avoir entendu, dirent: Cette parole est dure; qui peut l’écouter? Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit: Cela vous scandalise-t-il? Et si vous voyez le Fils de l’homme monter où il était auparavant?… C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. Mais il en est parmi vous quelques-uns qui ne croient point. Car Jésus savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient point, et qui était celui qui le livrerait. Et il ajouta: C’est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père. Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n’allaient plus avec lui. Jésus donc dit aux douze: Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller? Simon Pierre lui répondit : Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous avons cru et nous avons connu que tu es le Christ, le Saint de Dieu.