3Ème Dimanche après la Pentecôte
SAINTS GLORIEUX ET ILLUSTRES APÔTRES PIERRE ET PAUL (vers 67) ; saint Marcel et saint Anastase, martyrs dans le Berry (274)
HOMÉLIE DE ST JUSTIN DE TCHÉLIÉ SUR LES SAINTS APÔTRES PIERRE ET PAUL
Lorsque les hommes ont entendu la prédication du Seigneur Christ, ils ont commencé à s’étonner de ce que, Lui, le Docteur de Nazareth, leur demande de renoncer aux leurs, de L’aimer plus que leurs parents, plus que leurs enfants, que leurs amis, leurs biens. « Cela nous est incompréhensible. Que nous donnes-tu en échange ? » Et le Seigneur a dit : « Si tu veux être parfait », si tu veux être un homme cheminant dans la vérité, renonce à toi-même, charge-toi chaque jour de ta croix, et suis-moi. Pierre, troublé par ces paroles, Lui demande : nous avons tout quitté, et nous T’avons suivi. Et le Seigneur lui répond : « Quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle ». Il héritera la vie éternelle ! C’est précisément la raison pour laquelle le Seigneur est venu en ce monde : afin de donner la vie éternelle aux hommes. Afin de transformer cette prison de la mort et cette île de la mort qu’est la terre en île de la Résurrection. C’est le but du Seigneur Christ apporté par Lui en ce monde ; c’est ce que Lui seul a apporté au monde et personne d’autre, et pour cette raison, Il est le véritable Dieu et la Vie éternelle… Rappelez-vous de l’apôtre Paul. Pierre était un homme simple, un pêcheur de Galilée. Mais Saül, Paul, le jeune homme le plus instruit de son époque, devant lequel se profilait une carrière brillante, aurait pu obtenir toutes les situations possibles et recevoir tout le pouvoir. Et ce Saül, ce persécuteur de Jésus de Nazareth, a vécu un miracle infini. Enragé, plein d’élan, tout entier dans les passions, il persécute les chrétiens ! Premièrement, parce qu’il sont quelques hérétiques, des simplets, des idiots, parce que toute la Loi de Moïse est contre eux, et qu’il faut les écraser. Et il a commencé à persécuter et à tuer tout ce qui est chrétien. Mais sur la route lui apparaît le Seigneur ressuscité, qui lui dit : « Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ? » Saül devint soudain aveugle… Et il se rendit chez Ananie, qui était à Damas et auquel le Seigneur avait donné l’ordre de le guérir… Et Ananie baptisa l’apôtre Paul, le bénit, il recouvra la vue. Depuis lors, l’apôtre Paul, comme il le dit lui-même, n’a rien connu d’autre que le Seigneur Christ, crucifié et ressuscité. Car il a ressenti que tout le chemin entre la mort et l’immortalité était parcouru, que le Seigneur Christ est Celui qui donne à l’homme des forces et la puissance de vaincre toute mort, tout péché, tout diable. Et depuis lors il prêche sans crainte et au monde entier le Seigneur Christ ressuscité. Il n’a pas peur de l’empereur, il n’a pas peur de son procureur, il ne craint aucun pouvoir terrestre. Une seule chose est pour lui la principale, comme il l’écrit aux chrétiens : atteindre la résurrection des morts, c’est son but. Tout le reste est pour lui « de la boue ». Toutes les autres choses qui ne conduisent pas à la Résurrection, tout ce qui ne donne pas la Vie éternelle à l’homme, n’est rien d’autre que la mort, le péché, le diable, qui enlève à l’homme ce qui est le principal et le plus heureux et le plus précieux ! Et réellement, les saints Apôtres sont des hommes comme nous, de la même nature que nous, mais par la force du Christ, ils ont conquis le monde. L’empire romain est tombé devant eux, bien que ses empereurs les aient persécutés, toute leur force terrestre. Ils sont les seuls vainqueurs du genre humain, qui pour vaincre n’ont pas fait usage de la violence, des armes, du glaive, mais ont cheminé dans ce monde comme des agneaux parmi les loups. Et il s’est produit le plus grand miracle historique dans le genre humain : les agneaux ont vaincu les loups ».
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du dimanche, 2ème ton
Lorsque Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « Ô Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »
Tropaire des saints Apôtres, ton 4
Princes des Apôtres divins et docteurs de l’univers, intercédez auprès du Maître Universel pour qu’au monde Il fasse don de la paix et qu’à nos âmes Il accorde la grande miséricorde.
Kondakion des saints Apôtres, ton 2
Seigneur, Tu as accueilli, pour le repos et la jouissance de tes biens, les solides prédicateurs divinement inspirés, les coryphées des apôtres. Tu as jugé leurs labeurs et leur mort supérieurs à tout holocauste. Toi seul connais les secrets de nos cœurs.
Kondakion du dimanche, ton 2
Sauveur Tout-Puissant, Tu es ressuscité du Tombeau : l’enfer, voyant ce prodige, est saisi de stupeur et les morts ressuscitent. A cette vue, la création se réjouit avec Toi; Adam partage l’allégresse, et le monde, ô mon Sauveur, ne cesse de Te louer !
ÉPÎTRE DU JOUR
Rom. V, 1-10
Frères, étant justifiés par la foi, nous sommes en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, à qui nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance. Or, l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a été donné. Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. À peine mourrait-on pour un juste ; quelqu’un peut-être mourrait-il pour un homme de bien. Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. À plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie.
2 Cor. XI, 21-XII,9 (Saints Apôtres)
J’ai honte de le dire, nous avons montré de la faiblesse. Cependant, tout ce que peut oser quelqu’un, -je parle en insensé, -moi aussi, je l’ose ! Sont-ils Hébreux ? Moi aussi. Sont-ils Israélites ? Moi aussi. Sont-ils de la postérité d’Abraham ? Moi aussi. Sont-ils ministres de Christ ? -Je parle en homme qui extravague. -Je le suis plus encore : par les travaux, bien plus ; par les coups, bien plus ; par les emprisonnements, bien plus. Souvent en danger de mort, cinq fois j’ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j’ai été battu de verges, une fois j’ai été lapidé, trois fois j’ai fait naufrage, j’ai passé un jour et une nuit dans l’abîme. Fréquemment en voyage, j’ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands, en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux frères. J’ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la nudité. Et, sans parler d’autres choses, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les Églises. Qui est faible, que je ne sois faible ? Qui vient à tomber, que je ne brûle ? S’il faut se glorifier, c’est de ma faiblesse que je me glorifierai ! Dieu, qui est le Père du Seigneur Jésus, et qui est béni éternellement, sait que je ne mens point !… À Damas, le gouverneur du roi Arétas faisait garder la ville des Damascéniens, pour se saisir de moi ; mais on me descendit par une fenêtre, dans une corbeille, le long de la muraille, et j’échappai de leurs mains. Il faut se glorifier… Cela n’est pas bon. J’en viendrai néanmoins à des visions et à des révélations du Seigneur. Je connais un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu’au troisième ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait). Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps je ne sais, Dieu le sait) fut enlevé dans le paradis, et qu’il entendit des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à un homme d’exprimer. Je me glorifierai d’un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai pas, sinon de mes infirmités. Si je voulais me glorifier, je ne serais pas un insensé, car je dirais la vérité ; mais je m’en abstiens, afin que personne n’ait à mon sujet une opinion supérieure à ce qu’il voit en moi ou à ce qu’il entend de moi. Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, à cause de l’excellence de ces révélations, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir. Trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi, et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. VI, 22-33
L’œil est la lampe du corps. Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera éclairé; mais si ton œil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres! Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. C’est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux? Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie? Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement? Considérez comment croissent les lis des champs: ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux. Si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs, qui existe aujourd’hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi? Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas: Que mangerons-nous? que boirons-nous? De quoi serons-nous vêtus? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus.
Matth. XVI, 13-19 (Saints Apôtres) Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples : « Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Les uns disent que tu es Jean Baptiste ; les autres, Élie ; les autres, Jérémie, ou l’un des prophètes. » « Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis ? » Simon Pierre répondit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Jésus, reprenant la parole, lui dit : « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. »