Jour de jeûne
Saint Cyriaque l’anachorète, abbé en Palestine (556) ; saints martyrs Dadas, Gobdahala et Kasdios de Perse (IVème s.) ; sainte martyre Goudelia de Perse (IVème s.) ; saint Fraterne, évêque d’Auxerre (451) ; saint Bouin, ermite en Champagne (570) ; saint Théophane le miséricordieux, de Gaza ; saint Cyprien d’Oustioug (1276) ; saints Pères du monastère des îles Strophades, massacrés par les Turcs (vers 1530) ; saint Onuphre Garégéli (1733) ; saint hiéromartyr Jean, archevêque de Riga (1934) ; invention des reliques de saint Jean de Changhaï (1966).
VIE DE SAINT CYRIAQUE L’ANACHORÈTE[1]
Saint Cyriaque (Kyriakos) naquit en 448, sous le règne de l’empereur Théodose le Jeune, à Corinthe. Il était le fils d’un prêtre de l’église de Corinthe, nommé Jean, et d’une pieuse femme, Eudoxie. À l’âge de dix-huit ans, il fut ordonné lecteur par Pierre, évêque de la ville, qui était aussi son oncle paternel. Le cœur brûlant d’un ardent désir de Dieu, le jeune homme s’enfuit secrètement pour Jérusalem. Arrivé dans la Ville sainte, il entendit parler des exploits de saint Euthyme et demanda à être reçu parmi ses disciples. Saint Euthyme le revêtit du saint Habit angélique, mais ne lui permit pas de rester dans sa laure, de peur de scandaliser les autres pères en raison de son jeune âge. Comme saint Théoctiste, auquel il confiait habituellement la formation de ses plus jeunes disciples, était parti vers la demeure des justes, il envoya Cyriaque au monastère de saint Gérasime, près du Jourdain. Le jeune moine s’y acquitta avec ardeur de la fonction de cuisinier et de toutes les autres tâches qu’on lui assignait. Observant scrupuleusement les règles de la vie communautaire, il menait pourtant l’ascèse d’un anachorète, ne se nourrissant que de pain et d’eau, une fois tous les deux jours après la neuvième heure (vers 15h), et s’adonnant avec un zèle croissant à la prière nocturne. Admirant ses rapides progrès, saint Gérasime le prit en affection et accepta de l’emmener avec lui dans le désert de Rouba, chaque année, depuis la clôture de la Théophanie jusqu’au dimanche des Palmes. C’est de là que Gérasime eut la révélation du départ pour le ciel de l’âme de saint Euthyme et qu’il partit avec Cyriaque pour ensevelir son corps (473). La neuvième année du séjour de Cyriaque au monastère, saint Gérasime s’endormit en paix pour rejoindre le Seigneur (475). Désormais âgé de vingt-sept ans, Cyriaque put être reçu à la laure de saint Euthyme. Il y demeura dix ans dans la solitude, tout en favorisant la transformation de la laure en coenobium. C’est là qu’il fut aussi ordonné diacre. Mais la charité s’étant refroidie parmi les moines, des querelles continuelles surgirent entre son monastère et celui de saint Théoctiste, situé un peu plus bas. Fuyant le scandale et le trouble, Cyriaque partit s’installer dans la laure de saint Chariton à Souka. Il y resta trente-neuf ans, servant les frères, avec douceur et humilité, en de multiples tâches, telles celles de boulanger, d’infirmier, d’hôtelier et d’économe. Parvenu à l’âge de quarante ans, il fut ordonné prêtre et on lui confia la charge de skevophylax (sacristain) et celle de canonarque. Pendant toutes ces années, le bienheureux ne se mit pas une seule fois en colère et le soleil ne le vit jamais prendre sa nourriture. Parvenu à l’âge de soixante-dix-sept ans, il se retira avec un seul disciple au désert de Natouphas, y souffrant toutes sortes de tourments pour l’amour du Christ et ne se nourrissant que d’oignons sauvages que Dieu, à sa prière, avait miraculeusement privés de leur amertume. La cinquième année de son séjour dans ce désert, l’homme de Dieu guérit le fils d’un paysan. Le bruit de ce miracle ne tarda pas à se répandre et, fuyant la bonne renommée, Cyriaque décida de quitter les lieux pour gagner le désert de Rouba, où il demeura cinq ans (530-535). Poursuivi derechef par sa réputation de thaumaturge, il se retira au désert profond de Soussakim, où personne n’avait jamais osé s’installer. Enfin seul avec Dieu seul, il demeura dans la contemplation des mystères divins pendant sept ans, jusqu’au moment où, une épidémie de peste s’étant déclarée, les moines de la laure de Souka vinrent trouver Cyriaque, et le supplièrent de revenir vivre auprès d’eux, afin de les protéger par ses prières. Pendant son second séjour à la laure de Souka (542-547), le saint s’installa dans la grotte de saint Chariton, et lutta avec le glaive acéré de sa parole et de sa science spirituelle contre l’hérésie des origénistes, lesquels égaraient alors de nombreux moines de Palestine. La paix étant rétablie, saint Cyriaque, qui avait atteint l’âge de quatre-vingt-dix-neuf ans, las des troubles que lui occasionnait la proximité des hommes, retourna dans sa retraite de Soussakim. Il y vécut encore huit années, en compagnie d’un lion apprivoisé qui gardait son jardinet des maraudeurs et des chèvres sauvages. L’endroit étant totalement aride, il arrosait ses quelques légumes avec de l’eau qui se rassemblait l’hiver dans le creux des rochers. Deux ans avant son départ pour le séjour des saints, les moines de la laure de Souka réussirent à le convaincre de venir achever son séjour terrestre dans la grotte de saint Chariton. Malgré son âge très avancé, saint Cyriaque y poursuivit ses combats ascétiques, et continua à recevoir ses visiteurs pour leur prodiguer ses enseignements. Lorsqu’il tomba malade, il convoqua les pères de la laure pour leur donner son ultime baiser de paix, puis il s’endormit paisiblement, en compagnie des anges et des saints, le 29 septembre 557, âgé de cent neuf ans.
[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de saint Cyriaque, ton 1
Habitant du désert et ange dans le corps, tu fus thaumaturge, ô Cyriaque, notre père théophore ; par le jeûne, les veilles et la prière, tu as reçu des dons célestes ; tu guéris les malades et les âmes de ceux qui accourent vers toi avec foi. Gloire à Celui qui t’a donné la force, gloire à Celui qui t’a couronné, gloire à Celui qui par toi accomplit pour tous des guérisons.
Kondakion de saint Cyriaque, ton 8
En ton honneur, comme invincible et puissant protecteur, * la sainte Laure qui te vénère chaque jour * fête aujourd’hui ton souvenir annuel. * Par le crédit que tu possèdes auprès du Seigneur * garde-nous des ennemis qui fondent sur nous, * afin que nous puissions te chanter: Bienheureux Père, réjouis-toi.
ÉPITRE DU JOUR
Gal. III, 15-22
Frères (je parle à la manière des hommes), une disposition en bonne forme, bien que faite par un homme, n’est annulée par personne, et personne n’y ajoute. Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n’est pas dit: et aux postérités, comme s’il s’agissait de plusieurs, mais en tant qu’il s’agit d’une seule: et à ta postérité, c’est-à-dire, à Christ. Voici ce que j’entends: une disposition, que Dieu a confirmée antérieurement, ne peut pas être annulée, et ainsi la promesse rendue vaine, par la loi survenue quatre cents trente ans plus tard. Car si l’héritage venait de la loi, il ne viendrait plus de la promesse; or, c’est par la promesse que Dieu a fait à Abraham ce don de sa grâce. Pourquoi donc la loi? Elle a été donnée ensuite à cause des transgressions, jusqu’à ce que vînt la postérité à qui la promesse avait été faite; elle a été promulguée par des anges, au moyen d’un médiateur. Or, le médiateur n’est pas médiateur d’un seul, tandis que Dieu est un seul. La loi est-elle donc contre les promesses de Dieu? Loin de là! S’il eût été donné une loi qui pût procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi. Mais l’Écriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis fût donné par la foi en Jésus Christ à ceux qui croient.
ÉVANGILE DU JOUR
Mc VI, 7-13
Alors il appela les douze, et il commença à les envoyer deux à deux, en leur donnant pouvoir sur les esprits impurs. Il leur prescrivit de ne rien prendre pour le voyage, si ce n’est un bâton; de n’avoir ni pain, ni sac, ni monnaie dans la ceinture; de chausser des sandales, et de ne pas revêtir deux tuniques. Puis il leur dit: Dans quelque maison que vous entriez, restez-y jusqu’à ce que vous partiez de ce lieu. Et, s’il y a quelque part des gens qui ne vous reçoivent ni ne vous écoutent, retirez-vous de là, et secouez la poussière de vos pieds, afin que cela leur serve de témoignage. Ils partirent, et ils prêchèrent la repentance. Ils chassaient beaucoup de démons, et ils oignaient d’huile beaucoup de malades et les guérissaient.