Saint Cyriaque l’anachorète, abbé en Palestine (556) ; saints martyrs Dadas, Gobdahala et Kasdios de Perse (IV) ; sainte martyre Goudelia de Perse (IV) ; saint Théophane le miséricordieux, de Gaza ; saint Cyprien d’Oustioug (1276) ; saint hiéromartyr Jean, archevêque de Riga (1934).
VIE DE SAINT CYRIAQUE L’ANACHORETE
Saint Cyriaque (Kyriakos) naquit en 448, sous le règne de l’empereur Théodose le Jeune, à Corinthe. Il était le fils d’un prêtre de l’église de Corinthe, nommé Jean, et d’une pieuse femme, Eudoxie. À l’âge de dix-huit ans, il fut ordonné lecteur par Pierre, évêque de la ville, qui était aussi son oncle paternel. Le cœur brûlant d’un ardent désir de Dieu, le jeune homme s’enfuit secrètement pour Jérusalem. Arrivé dans la Ville sainte, il entendit parler des exploits de saint Euthyme et demanda à être reçu parmi ses disciples. Saint Euthyme le revêtit du saint Habit angélique, mais ne lui permit pas de rester dans sa laure, de peur de scandaliser les autres pères en raison de son jeune âge. Comme saint Théoctiste, auquel il confiait habituellement la formation de ses plus jeunes disciples, était parti vers la demeure des justes, il envoya Cyriaque au monastère de saint Gérasime, près du Jourdain. Le jeune moine s’y acquitta avec ardeur de la fonction de cuisinier et de toutes les autres tâches qu’on lui assignait. Observant scrupuleusement les règles de la vie communautaire, il menait pourtant l’ascèse d’un anachorète, ne se nourrissant que de pain et d’eau, une fois tous les deux jours après la neuvième heure (vers 15h), et s’adonnant avec un zèle croissant à la prière nocturne. Admirant ses rapides progrès, saint Gérasime le prit en affection et accepta de l’emmener avec lui dans le désert de Rouba, chaque année, depuis la clôture de la Théophanie jusqu’au dimanche des Palmes. C’est de là que Gérasime eut la révélation du départ pour le ciel de l’âme de saint Euthyme et qu’il partit avec Cyriaque pour ensevelir son corps (473).
La neuvième année du séjour de Cyriaque au monastère, saint Gérasime s’endormit en paix pour rejoindre le Seigneur (475). Désormais âgé de vingt-sept ans, Cyriaque put être reçu à la laure de saint Euthyme. Il y demeura dix ans dans la solitude, tout en favorisant la transformation de la laure en coenobium. C’est là qu’il fut aussi ordonné diacre. Mais la charité s’étant refroidie parmi les moines, des querelles continuelles surgirent entre son monastère et celui de saint Théoctiste, situé un peu plus bas. Fuyant le scandale et le trouble, Cyriaque partit s’installer dans la laure de saint Chariton à Souka. Il y resta trente-neuf ans, servant les frères, avec douceur et humilité, en de multiples tâches, telles celles de boulanger, d’infirmier, d’hôtelier et d’économe. Parvenu à l’âge de quarante ans, il fut ordonné prêtre et on lui confia la charge de skevophylax (sacristain) et celle de canonarque. Pendant toutes ces années, le bienheureux ne se mit pas une seule fois en colère et le soleil ne le vit jamais prendre sa nourriture.
Parvenu à l’âge de soixante-dix-sept ans, il se retira avec un seul disciple au désert de Natouphas, y souffrant toutes sortes de tourments pour l’amour du Christ et ne se nourrissant que d’oignons sauvages que Dieu, à sa prière, avait miraculeusement privés de leur amertume. La cinquième année de son séjour dans ce désert, l’homme de Dieu guérit le fils d’un paysan. Le bruit de ce miracle ne tarda pas à se répandre et, fuyant la bonne renommée, Cyriaque décida de quitter les lieux pour gagner le désert de Rouba, où il demeura cinq ans (530-535). Poursuivi derechef par sa réputation de thaumaturge, il se retira au désert profond de Soussakim, où personne n’avait jamais osé s’installer. Enfin seul avec Dieu seul, il demeura dans la contemplation des mystères divins pendant sept ans, jusqu’au moment où, une épidémie de peste s’étant déclarée, les moines de la laure de Souka vinrent trouver Cyriaque, et le supplièrent de revenir vivre auprès d’eux, afin de les protéger par ses prières.
Pendant son second séjour à la laure de Souka (542-547), le saint s’installa dans la grotte de saint Chariton, et lutta avec le glaive acéré de sa parole et de sa science spirituelle contre l’hérésie des origénistes, lesquels égaraient alors de nombreux moines de Palestine. La paix étant rétablie, saint Cyriaque, qui avait atteint l’âge de quatre-vingt-dix-neuf ans, las des troubles que lui occasionnait la proximité des hommes, retourna dans sa retraite de Soussakim. Il y vécut encore huit années, en compagnie d’un lion apprivoisé qui gardait son jardinet des maraudeurs et des chèvres sauvages. L’endroit étant totalement aride, il arrosait ses quelques légumes avec de l’eau qui se rassemblait l’hiver dans le creux des rochers. Deux ans avant son départ pour le séjour des saints, les moines de la laure de Souka réussirent à le convaincre de venir achever son séjour terrestre dans la grotte de saint Chariton. Malgré son âge très avancé, saint Cyriaque y poursuivit ses combats ascétiques, et continua à recevoir ses visiteurs pour leur prodiguer ses enseignements. Lorsqu’il tomba malade, il convoqua les pères de la laure pour leur donner son ultime baiser de paix, puis il s’endormit paisiblement, en compagnie des anges et des saints, le 29 septembre 557, âgé de cent neuf ans.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de saint Cyriaque, ton 1
Habitant du désert et ange dans le corps, tu fus thaumaturge, ô Cyriaque, notre père théophore ; par le jeûne, les veilles et la prière, tu as reçu des dons célestes ; tu guéris les malades et les âmes de ceux qui accourent vers toi avec foi. Gloire à Celui qui t’a donné la force, gloire à Celui qui t’a couronné, gloire à Celui qui par toi accomplit pour tous des guérisons.
Kondakion de saint Cyriaque, ton 8
En ton honneur, comme invincible et puissant protecteur, * la sainte Laure qui te vénère chaque jour * fête aujourd’hui ton souvenir annuel. * Par le crédit que tu possèdes auprès du Seigneur * garde-nous des ennemis qui fondent sur nous, * afin que nous puissions te chanter : Bienheureux Père, réjouis-toi.
ÉPITRE DU JOUR
1 Cor. X, 23-28
Tout m’est permis, mais tout n’est pas profitable ; tout m’est permis, mais tout n’édifie pas. Que personne ne cherche son propre intérêt, mais que chacun cherche celui d’autrui. Mangez de tout ce qui se vend au marché, sans vous enquérir de rien par motif de conscience ; car la terre est au Seigneur, et tout ce qu’elle renferme. Si un non-croyant vous invite et que vous vouliez aller, mangez de tout ce qu’on vous présentera, sans vous enquérir de rien par motif de conscience. Mais si quelqu’un vous dit : Ceci a été offert en sacrifice ! N’en mangez pas, à cause de celui qui a donné l’avertissement, et à cause de la conscience.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc V, 17-26
Un jour, Jésus enseignait. Des pharisiens et des docteurs de la loi étaient là assis, venus de tous les villages de la Galilée, de la Judée et de Jérusalem ; et la puissance du Seigneur se manifestait par des guérisons. Et voici, des gens, portant sur un lit un homme qui était paralytique, cherchaient à le faire entrer et à le placer sous ses regards. Comme ils ne savaient par où l’introduire, à cause de la foule, ils montèrent sur le toit, et ils le descendirent par une ouverture, avec son lit, au milieu de l’assemblée, devant Jésus. Voyant leur foi, Jésus dit : Homme, tes péchés te sont pardonnés. Les scribes et les pharisiens se mirent à raisonner et à dire : Qui est celui-ci, qui profère des blasphèmes ? Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul ? Jésus, connaissant leurs pensées, prit la parole et leur dit : Quelles pensées avez-vous dans vos cœurs ? Lequel est le plus aisé, de dire : Tes péchés te sont pardonnés, ou de dire : Lève-toi, et marche ? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés : Je te l’ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison. Et, à l’instant, il se leva en leur présence, prit le lit sur lequel il était couché, et s’en alla dans sa maison, glorifiant Dieu. Tous étaient dans l’étonnement, et glorifiaient Dieu ; remplis de crainte, ils disaient : Nous avons vu aujourd’hui des choses étranges.