Après-fête de l’Ascension
Jour de jeûne
Saint Hilarion le jeune, higoumène à Constantinople (845) ; saintes Archelais, Thècle et Suzanne, vierges martyres (293) ; saint Bessarion, thaumaturge d’Égypte (IV-Vème s.) ; saint Cérase, évêque d’Eauze, martyr (Vème s.) ; saint Claude, évêque de Besançon (699) ; saint Gurval, évêque et confesseur (VIIème s.) ; saint Jonas, évêque de Perm (1470) ; saint Païssios d’Ouglitch (1504) ; saint Jonas de Klimets (1534) ; saint Raphaël (Cheïtchenko), confesseur (1957).
SAINT HILARION LE JEUNE
Notre saint Père Hilarion était originaire de Cappadoce, son père était fournisseur en pain du palais impérial et jouissait d’une position avantageuse. Entré à l’âge de vingt ans au monastère de Xèrokopion à Constantinople, il le quitta bientôt pour le fameux monastère de Dalmate, où il fut tonsuré moine. Humble et amoureux de l’hésychia, il remplit pendant dix ans l’obédience de jardinier, brillant par ses vertus. Comme il avait chassé par sa prière un démon d’un jeune garçon, l’higoumène le fit ordonner prêtre malgré lui ; et, quelque temps après la mort de ce dernier, comme on voulait le nommer higoumène, Hilarion alla se réfugier au monastère des Cathares, en Bithynie . Mais les moines de Dalmate firent appel au patriarche Nicéphore et à l’empereur pour le rappeler au monastère, et il fut nommé par le Synode Permanent higoumène et archimandrite des monastères de la capitale (807).
Il dirigeait paisiblement son troupeau spirituel lorsque, Léon l’Arménien ayant repris la persécution iconoclaste (813), il fut traduit devant le souverain qui essaya de lui faire renoncer à la vénération des saintes icônes. Le saint lui résista en face, le traitant d’athée et de nouvel Apostat. Furieux, Léon le fit soumettre à la torture et jeter en prison. Après une détention prolongée, Hilarion comparut à nouveau devant l’empereur et lui répéta sans crainte les mêmes paroles ; aussi Léon le livra-t-il au patriarche hérétique, Théodote Cassitéras, en espérant que ce dernier parviendrait à vaincre le vaillant confesseur et, avec lui, le puissant parti monastique. Théodote ayant échoué, on enferma Hilarion dans un sombre cachot., sans nourriture, pendant de longs jours. Ses disciples, ayant appris qu’il risquait de mourir de faim, allèrent supplier l’empereur de le relâcher en promettant que leur père spirituel se soumettrait à sa volonté. Léon le fit libérer et lui permit de regagner son monastère ; mais il se rendit bientôt compte qu’il avait été joué et le saint fut enfermé, durant six mois, au monastère de Phoneos, sur le Bosphore, soumis aux mauvais traitements de l’higoumène qui était acquis à la cause de l’empereur. Après une nouvelle comparution devant le tyran, Hilarion fut transféré au monastère de Kyklobion, sur la côte occidentale de la capitale, où il resta deux ans et demi, puis on l’interna à la prison des Numériens près du palais, d’où on le tira pour le reléguer dans la forteresse de Protilion, après l’avoir cruellement flagellé.
À la suite de l’assassinat de Léon l’Arménien dans l’église où il avait inauguré sa persécution en jetant à terre l’icône du Christ, Michel II, prenant le pouvoir, ordonna de libérer les confesseurs (820). Hilarion fut relâché, mais l’entrée de la capitale lui restant interdite, il fut hébergé pendant sept années dans la propriété de campagne d’une pieuse chrétienne, jusqu’au début du règne de Théophile qui, ayant fait rechercher les supérieurs de monastères confesseurs des saintes icônes, les fit comparaître un à un. Comme on lui demandait s’il se soumettait à la volonté impériale, le saint condamna le tyran, le traitant d’impie et de trompeur. On lui infligea cent dix-sept coups de verges, sans pitié pour son âge, puis on le déporta dans l’île d’Aphousia au sud de la Propontide. Le saint s’y creusa une étroite cellule dans un rocher et fit jaillir, par sa prière, une source d’eau fraîche. Il passa là huit ans dans l’hésychia, jusqu’à la mort de Théophile (842). Saint Hilarion fut aussitôt autorisé par l’impératrice Théodora à rentrer à Constantinople et à reprendre la direction de son monastère. Ayant assisté à la restauration triomphale de l’Orthodoxie, il passa trois ans à instruire ses moines des saintes traditions, brillant par la sainteté de sa vie et par ses miracles, puis il remit en paix son âme au Seigneur, à l’âge de soixante-dix ans (845) .
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de la fête, ton 4
Tu t’es élevé dans la gloire, ô Christ notre Dieu, réjouissant Tes disciples par la promesse de l’Esprit Saint, et les affermissant par Ta bénédiction, car Tu es le Fils de Dieu, le Rédempteur du monde.
Tropaire de saint Hilarion, ton 8
En toi, vénérable Père, la divine Image se reflète exactement : * afin de lui ressembler, tu as pris ta croix et tu as suivi le Christ; * et par ta vie tu nous apprends à mépriser la chair, qui passe et disparaît, * pour s’occuper plutôt de l’âme qui vit jusqu’en la mort et par-delà; * c’est ainsi que ton esprit se réjouit, * saint Hilarion, avec les Anges dans le ciel.
Kondakion de saint Hilarion, ton 1
Dans la fournaise tu ne fus nullement consumé, * Hilarion, magnanime lutteur, * car tu reçus de Dieu la rosée qui te rafraîchit; * c’est pourquoi tu menas dans l’allégresse * en compagnie des saints Moines tes combats surhumains: * avec eux souviens-toi de nous tous.
Kondakion de la fête, ton 6
Ayant accompli Ton dessein de Salut pour nous, et uni ce qui est sur terre à ce qui est aux cieux, Tu T’es élevé dans la gloire, ô Christ notre Dieu, sans nullement T’éloigner, mais en demeurant inséparable et clamant à ceux qui T’aiment : Je suis avec vous et personne ne prévaudra contre vous.
ÉPITRE DU JOUR
Actes XXIII, 1-11
Paul, les regards fixés sur le sanhédrin, dit : Hommes frères, c’est en toute bonne conscience que je me suis conduit jusqu’à ce jour devant Dieu… Le souverain sacrificateur Ananias ordonna à ceux qui étaient près de lui de le frapper sur la bouche. Alors Paul lui dit : Dieu te frappera, muraille blanchie ! Tu es assis pour me juger selon la loi, et tu violes la loi en ordonnant qu’on me frappe ! Ceux qui étaient près de lui dirent : Tu insultes le souverain sacrificateur de Dieu ! Et Paul dit : Je ne savais pas, frères, que ce fût le souverain sacrificateur ; car il est écrit : Tu ne parleras pas mal du chef de ton peuple. Paul, sachant qu’une partie de l’assemblée était composée de sadducéens et l’autre de pharisiens, s’écria dans le sanhédrin : Hommes frères, je suis pharisien, fils de pharisien ; c’est à cause de l’espérance et de la résurrection des morts que je suis mis en jugement. Quand il eut dit cela, il s’éleva une discussion entre les pharisiens et les sadducéens, et l’assemblée se divisa. Car les sadducéens disent qu’il n’y a point de résurrection, et qu’il n’existe ni ange ni esprit, tandis que les pharisiens affirment les deux choses. Il y eut une grande clameur, et quelques scribes du parti des pharisiens, s’étant levés, engagèrent un vif débat, et dirent : Nous ne trouvons aucun mal en cet homme ; peut-être un esprit ou un ange lui a-t-il parlé. Comme la discorde allait croissant, le tribun craignant que Paul ne fût mis en pièces par ces gens, fit descendre les soldats pour l’enlever du milieu d’eux et le conduire à la forteresse. La nuit suivante, le Seigneur apparut à Paul, et dit : Prends courage ; car, de même que tu as rendu témoignage de moi dans Jérusalem, il faut aussi que tu rendes témoignage dans Rome.
ÉVANGILE DU JOUR
Jn XVI, 15-23
Tout ce que le Père a est à moi; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prend de ce qui est à moi, et qu’il vous l’annoncera. Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez, parce que je vais au Père. Là-dessus, quelques-uns de ses disciples dirent entre eux: Que signifie ce qu’il nous dit: Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez? et: Parce que je vais au Père? Ils disaient donc: Que signifie ce qu’il dit: Encore un peu de temps? Nous ne savons de quoi il parle. Jésus, connut qu’ils voulaient l’interroger, leur dit: Vous vous questionnez les uns les autres sur ce que j’ai dit: Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez. En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se réjouira: vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera en joie. La femme, lorsqu’elle enfante, éprouve de la tristesse, parce que son heure est venue; mais, lorsqu’elle a donné le jour à l’enfant, elle ne se souvient plus de la souffrance, à cause de la joie qu’elle a de ce qu’un homme est né dans le monde. Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse; mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira, et nul ne vous ravira votre joie. En ce jour-là, vous ne m’interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom.