Carême de la Dormition
Après-fête de la Transfiguration de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ ;
Saint Dométien, moine persan, martyrisé avec deux disciples (363) ; saint hiéromartyr Narcisse, archevêque de Jérusalem (IIIème s.) ; saint Or, moine en Égypte (vers 390) ; saint Donatien, évêque de Châlons-sur-Marne (IVème s.) ; saint Victrice, évoque de Rouen (vers 409) ; saint Donat, évêque de Besançon (660) ; saint Théodose le Nouveau (IX-Xème s.) ; saint Pimène le très souffrant, des Grottes de Kiev (1110) ; sainte vierge et thaumaturge Potamia ; saint Pimène le jeûneur des Grottes de Kiev (XIIIème s.) ; saint Mercure des Grottes de Kiev, évêque de Smolensk (1239); sainte Théodora de Sihla, moniale (XVIIème s.) ; saint Antoine d’Optino (1865) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Alexandre Khomovitsky, Pierre Tokarev, Michel Plychevsky, Jean Voronets, Démètre Milovidov et Alexis Vorobiev, prêtres, Élisée Chmolder, diacre et moine Athanase Egorov (1937) ; Basile Amenitsky, prêtre (1938).
SAINT DOMÉTIEN [1]
Au temps de saint Constantin le Grand, un saint homme, nommé Abbaros, parcourait les contrées de Mésopotamie en y prêchant la Bonne Nouvelle à ses compatriotes. Comme il se trouvait un jour au marché, il remarqua un jeune garçon, du nom de Dométien, qui s’adonnait avec zèle à l’étude de la religion et il l’exhorta à se détourner du culte idolâtre pour connaître la vérité. Aussitôt gagné à la foi qu’il avait confusément cherchée jusque-là, Dométien essaya de s’instruire auprès des chrétiens, mais ces derniers refusèrent de dévoiler leurs mystères à un païen. Il essaya néanmoins de convaincre ses parents de renoncer au culte du feu et des idoles, mais en vain. Aussi, dès qu’il en eut l’âge, il quitta sa patrie pour se rendre dans la ville de Nisibe, aux confins de l’Empire romain et de l’empire perse, où il reçut le saint baptême. Il entra aussitôt dans un monastère de la ville et s’appliqua avec avidité à l’étude de l’Écriture sainte. La Parole de Dieu devint pour lui nourriture et boisson, de sorte qu’il négligeait de se rendre au réfectoire avec les autres moines, qui prirent ombrage de sa conduite et se mirent à nourrir à son égard des sentiments de jalousie et de mépris. Dométien, craignant de devenir occasion de scandale et de division, quitta de nuit le monastère. En chemin, il fut attaqué par une bande de loups, dont il fut délivré par Dieu qui le ramena sur la voie romaine traversant le désert de Syrie. Il se joignit à un groupe de chrétiens qui se rendaient à Théodosiopolis pour y déposer des offrandes au monastère de Saint-Serge. Ayant fait le vœu de ne pas prendre de nourriture jusqu’à ce qu’il eût rejoint une communauté monastique, il refusait de se mêler à ses compagnons pour leur réfection, de sorte que ces derniers le soupçonnèrent d’être un hérétique ou un Samaritain ; mais dès qu’il leur expliqua la raison de sa conduite, ils lui proposèrent de le conduire au monastère de Saint-Serge. Quand ils arrivèrent à proximité de la ville, le jour tombé, un personnage à l’apparence dévote se présenta à eux et leur offrit de les héberger chez lui. Comme il les conduisait dans un lieu sauvage et bordé de précipices, Dométien discerna qu’il s’agissait d’un serviteur de Satan et il le chassa par sa prière. Une fois arrivés sains et saufs en ville, il supplia ses compagnons, qui se préparaient à publier ce miracle, de garder le silence. Ils se rendirent sans plus tarder au monastère de Saint-Serge, où ils déposèrent leurs offrandes et furent reçus par l’archimandrite Noubel (ou Nurbel), homme vénérable qui, depuis soixante-cinq ans, n’avait pas goûté de nourriture cuite et ne s’était pas couché ni assis, mais dormait debout, appuyé sur son bâton. Pendant l’entrevue, Dométien se tenait en silence et regardait avec admiration cet homme de Dieu. Noubel discerna qu’il avait été envoyé par Dieu et ordonna de l’agréger aussitôt à sa communauté. Suivant l’enseignement de son père spirituel, et se modelant surtout sur sa conduite angélique et sa prière continuelle, saint Dométien progressa rapidement, allant de vertu en vertu, tout tendu en avant en vue du prix que Dieu réserve au ciel à ceux qui l’aiment (cf. Phil 3, 13). Au bout de dix-huit ans, il fut, contre son gré, ordonné diacre par l’évêque Jacques de Théodosiopolis, en visite au monastère. Trois dimanches de suite, alors qu’il servait à l’autel, il vit une blanche colombe voleter au-dessus du calice, et il s’efforçait de la chasser de peur qu’elle ne renversât les saints Dons, au grand étonnement de son maître qui n’avait pas été jugé digne de cette vision du Saint-Esprit. Comprenant que son disciple avait été élu par Dieu, l’archimandrite convoqua alors le chorévêque Gabriel et, grâce à une ruse, il fit élever Dométien à la prêtrise. Mais dès que le saint apprit qu’on voulait l’emmener en ville pour l’honorer, il s’enfuit du monastère et se mit au service d’un groupe de chameliers en route pour la ville de Cyr en Syrie. Parvenus en vue du fameux sanctuaire des saints Cosme et Damien, situé près de la ville de Cyr, le saint prit congé de ses compagnons et passa plusieurs jours et plusieurs nuits en prière. Sa conduite attira l’attention d’un malade qui se trouvait là depuis plus d’un mois, et grâce à ses paroles et ses prières Dométien obtint pour lui la guérison. L’homme s’étant précipité pour proclamer la vertu de son bienfaiteur, le saint dut une fois de plus prendre la fuite, et il se retira à huit milles au nord de la basilique des saints Anargyres, sur une colline aride et rocailleuse, où il resta deux ans, inconnu des hommes et se nourrissant d’herbes sauvages. Un jour de grande chaleur, il se rendit à la source qui lui procurait l’eau nécessaire et y trouva un groupe de lavandières, dont l’une d’elles manqua à son égard de toute retenue. Il s’enfuit aussitôt et fit tarir la source par sa prière. Les chrétiens du lieu vinrent ensuite demander pardon au saint, clergé en tête, et il obtint de Dieu que les eaux reprennent leur cours.
Dès lors, les habitants de la contrée prirent l’habitude de venir demander la bénédiction du saint ermite. Un jour d’hiver, un bédouin qui avait été accueilli par saint Dométien lui proposa de construire un abri, afin qu’il soit protégé des intempéries. Le saint refusa, mais la nuit suivante, une tempête de neige l’ensevelit jusqu’aux aisselles dans la crevasse où il dormait, et ce ne fut qu’après de fébriles recherches que le bédouin réussit à le dégager et à l’emporter dans sa tente pour le ranimer. Le saint étant resté trois années sur la montagne, exposé en plein air à l’ardeur du soleil et à toutes les intempéries, les fidèles des environs, voyant ses forces décliner, réussirent à le convaincre de se retirer dans une grotte qu’ils avaient creusée à son intention dans le roc. Il persévéra là dans la prière pendant de longues années, accueillant tous ceux qui venaient à lui, les guérissant au Nom du Christ de leurs maux corporels et spirituels, et convertissant de nombreux païens par son enseignement lumineux. L’empereur Julien l’Apostat étant venu à passer par cette région lors de la campagne contre les Perses, au cours de laquelle il devait trouver la mort (363), des hommes dépravés et jaloux de la réputation de saint Dométien le dénoncèrent au tyran comme un imposteur qui prétendait parler au nom de Dieu . Ils reçurent du souverain l’ordre d’appréhender le saint ermite et, se précipitant aussitôt vers sa retraite, ils l’y trouvèrent, en compagnie de deux enfants dont la naissance avait été obtenue par ses prières et que leurs parents avaient consacrés à Dieu. Ils leur commandèrent de se rendre sur la voie romaine pour honorer l’empereur à son passage, mais le saint ne leur prêta aucune attention, tout absorbé qu’il était dans la prière. Ils se ruèrent alors, tels des bêtes féroces, et le firent périr, lui et ses disciples, sous une nuée de pierres qui obstruèrent l’entrée de la grotte. L’endroit fut bientôt oublié, même par ceux qui avaient été les admirateurs du saint, et la grotte se couvrit de ronces. Deux ans plus tard, un des chameaux qu’un marchand avait laissé paître à l’écart de la route s’égara et se cassa la patte. Comme l’animal essayait de se traîner, il enfonça sa patte brisée dans l’ouverture de la grotte et fut aussitôt guéri. À l’occasion de ce miracle on débroussailla l’endroit et l’on découvrit les reliques de saint Dométien et de ses compagnons, qu’on transféra avec honneur dans une église voisine.
[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de la Transfiguration, ton 7
Tu t’es transfiguré sur la montagne, ô Christ notre Dieu, laissant tes Disciples contempler ta gloire-autant qu’ils le pouvaient: fais briller aussi sur les pécheurs que nous sommes ton éternelle clarté, par les prières de la Mère de Dieu; Source de lumière, gloire à toi.
Tropaire de saint Dométien, ton 4
T’exerçant dans la montagne aux ascétiques combats, tu brisas l’assaut des ennemis sprirituels avec l’armure de la Croix; de même sur le stade tu luttas vaillamment pour abattre l’empereur apostat grâce au glaive de la foi; pour l’un et l’autre de ces exploits tu fus par Dieu couronné doublement, bienheureux Dométien, moine et martyr.
Kondakion de saint Dométien, ton 6
Méprisant les biens corruptibles et les terrestres pensées, tu devins pour les moines un sublime instructeur; et, sans craindre les menaces de l’empereur qui ne voulait reconnaître en Christ le vrai Dieu, tu acceptas la mort en chantant: Dieu est avec nous et nul ne peut rien contre moi.
Kondakion de la Transfiguration, ton 4
Sur la montagne tu t’es transfiguré et tes Disciples contemplèrent ta gloire, ô Christ notre Dieu, pour autant qu’ils le pouvaient, afin qu’en te voyant sur la croix ils comprennent que ta Passion était voulue et proclament à la face du monde que tu es en vérité le reflet de la splendeur et de la gloire du Père.
ÉPÎTRE DU JOUR
1 Cor. XII, 12-26
Comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il de Christ. Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. Ainsi le corps n’est pas un seul membre, mais il est formé de plusieurs membres. Si le pied disait : Parce que je ne suis pas une main, je ne suis pas du corps-ne serait-il pas du corps pour cela ? Et si l’oreille disait : Parce que je ne suis pas un œil, je ne suis pas du corps, -ne serait-elle pas du corps pour cela ? Si tout le corps était œil, où serait l’ouïe ? S’il était tout ouïe, où serait l’odorat ? Maintenant Dieu a placé chacun des membres dans le corps comme il a voulu. Si tous étaient un seul membre, où serait le corps ? Maintenant donc il y a plusieurs membres, et un seul corps. L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi ; ni la tête dire aux pieds : Je n’ai pas besoin de vous. Mais bien plutôt, les membres du corps qui paraissent être les plus faibles sont nécessaires ; et ceux que nous estimons être les moins honorables du corps, nous les entourons d’un plus grand honneur. Ainsi nos membres les moins honnêtes reçoivent le plus d’honneur, tandis que ceux qui sont honnêtes n’en ont pas besoin. Dieu a disposé le corps de manière à donner plus d’honneur à ce qui en manquait, afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres. Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. XVIII, 18-22, XIX, 1-2,13-15
Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. Je vous dis encore que, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. Alors Pierre s’approcha de lui, et dit : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il péchera contre moi ? Sera-ce jusqu’à sept fois ? Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à septante fois sept fois. Lorsque Jésus eut achevé ces discours, il quitta la Galilée, et alla dans le territoire de la Judée, au-delà du Jourdain. Une grande foule le suivit, et là il guérit les malades. Alors on lui amena des petits enfants, afin qu’il leur imposât les mains et priât pour eux. Mais les disciples les repoussèrent. Et Jésus dit : Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi ; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. Il leur imposa les mains, et il partit de là.ère de tout son cœur.