Clôture de la sainte Rencontre du Seigneur.
Saint Nicéphore d’Antioche, martyr (vers 257) ; saints Marcel, évêque de Sicile, Philagre, évêque de Chypre et Pancrace, évêque de Taormine, martyrs (Ier s.); sainte Apolline, vierge, martyre à Alexandrie (249) ; saint Braque, ermite (576) ; saint Aubert, évêque de Senlis (vers 685) ; saint Ansbert, évêque et confesseur (695) ; saint Pierre Damascène, moine hésychaste (XIIème s.) ; saint Pancrace des Grottes de Kiev (XIIIème s.) ; saint Nicéphore (1557) et saint Gennade (vers 1516) de Vageozero ; saints néomartyrs de Russie : Basile (Izmaïlov), prêtre (1930) ; Jean (Friazinov), prêtre (1938).
SAINT NICÉPHORE D’ANTIOCHE
Dans la ville d’Antioche de Syrie vivaient, sous le règne de Valérien et de Galien (253-260), un prêtre, nommé Sapricius, et un simple chrétien, Nicéphore, qui étaient liés d’une si forte amitié qu’on eût dit qu’ils n’avaient qu’une seule âme, qu’un seul cœur, qu’une seule volonté. Il advint pourtant que, par la malice du démon, cette amitié se changeât en une haine implacable. Après quelque temps Nicéphore, revenant à lui-même et réalisant que rien n’est plus précieux aux yeux du Seigneur que la charité mutuelle et la réconciliation de ceux qui ont été séparés par la haine du diable, envoya à plusieurs reprises des amis vers Sapricius, afin de lui demander de lui pardonner pour l’amour du Christ. Mais à chaque fois, ces émissaires de la paix se heurtèrent au cœur endurci du prêtre qui, transgressant le commandement du Seigneur, continuait d’offrir le saint Sacrifice sans se réconcilier avec son frère (cf. Mt 5, 23). L’humble Nicéphore décida alors d’aller en personne se jeter aux pieds de l’impitoyable Sapricius, dans l’espoir de l’attendrir. Mais celui-ci passa son chemin, sans même jeter un regard sur son ami prosterné.
Sur ces entrefaites, la persécution contre les chrétiens s’étant ranimée, Sapricius fut arrêté et traduit devant le tribunal du proconsul. Il confessa avec fermeté qu’il était prêtre chrétien et qu’il préférait la mort plutôt que de sacrifier aux faux dieux. Comme il restait inébranlable sous la torture, il fut condamné à être décapité. Tandis qu’on le conduisait vers le supplice, Nicéphore, inquiet de voir son ami sacrifier ainsi vainement sa vie au nom du Christ alors qu’il était séparé de son frère, vint se jeter devant lui en criant : « Martyr du Christ, pardonne-moi les fautes pour lesquelles tu es fâché contre moi ! » Froid et insensible comme la pierre, Sapricius continua son chemin. Nicéphore, sans se décourager, alla l’attendre à un autre endroit et renouvela sa demande sous les quolibets des soldats de l’escorte, mais sans plus de succès. Il répéta encore une fois sa démarche quand le cortège arriva sur les lieux de l’exécution, en versant un flot abondant de larmes, mais il ne trouva pour réponse que la colère et les injures du martyr.
Au moment même, où le bourreau tenait le glaive levé et où la couronne inflétrissable du martyre s’apprêtait à descendre du ciel, Dieu retira sa grâce de l’indigne Sapricius qui se tourna soudain vers le bourreau et lui demanda : « Pourquoi donc veux-tu me couper la tête ? » — « Parce que tu refuses de te soumettre aux ordres de l’empereur et d’adorer les idoles. » Nicéphore s’écria en pleurs : « Non, mon frère bien-aimé, ne fais pas cela ! Ne perds pas une couronne que tu as préparée par tant de souffrances, en reniant ainsi le Seigneur ! » Mais celui qui était resté si opiniâtrement sourd aux propositions de paix de son ami ne l’écouta pas davantage et resta obstiné dans sa résolution. Nicéphore se tourna alors vers le bourreau, en s’écriant : « Je suis chrétien. Je crois en notre Seigneur Jésus-Christ que celui-ci vient de renier. Laissez-le aller et faites-moi mourir à sa place ! »
On rapporta la chose au gouverneur qui ordonna de relâcher Sapricius et d’exécuter Nicéphore à sa place. Celui-ci posa joyeusement sa tête sur le billot et offrit sa vie, à l’imitation du Christ, pour celui qui avait perdu, à cause de son orgueil et de sa dureté de cœur, la récompense de tous ses combats. En partant au ciel pour recevoir la couronne de gloire, saint Nicéphore laissa aux chrétiens l’illustration vivante de ces paroles prononcées par l’Esprit Saint : Quand je livrerais mon corps au flammes, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien (1 Cor 13, 3). Et Si vous ne pardonnez pas aux autres les offenses que vous en avez reçues, votre Père céleste ne vous pardonnera pas non plus les fautes que vous commettez… Car on se servira pour vous de la même mesure dont vous vous serez servie envers les autres (Mt 6, 14; 7, 2).
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de la sainte Rencontre, ton 1
Réjouis-toi, ô Pleine de grâce, Vierge Mère de Dieu, car de toi s’est levé le Soleil de Justice, le Christ notre Dieu, illuminant ceux qui sont dans les ténèbres. Sois aussi dans l’allégresse, juste vieillard, qui as reçu sur tes bras Celui qui libère nos âmes et nous donne la Résurrection.
Kondakion de la fête de la Ste Rencontre, ton 1
O Toi qui as sanctifié par Ta naissance le sein virginal et qui as béni, comme il le fallait, les bras de Siméon, Tu es venu, Christ Dieu, nous sauver en ce jour. Dans ses guerres, donne la paix à Ta cité et affermis les chrétiens orthodoxes que Tu as aimés, Toi seul Ami des hommes.
ÉPÎTRE DU JOUR
1 Jn I, 8 – II, 6
Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous. Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ le juste. Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. Si nous gardons ses commandements, par là nous savons que nous l’avons connu. Celui qui dit : Je l’ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est point en lui. Mais celui qui garde sa parole, l’amour de Dieu est véritablement parfait en lui : par là nous savons que nous sommes en lui. Celui qui dit qu’il demeure en lui doit marcher aussi comme il a marché lui-même.
ÉVANGILE DU JOUR
Mc XIII, 31-XIV, 2
Jésus déclara : le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul. Prenez garde, veillez et priez ; car vous ne savez quand ce temps viendra. Il en sera comme d’un homme qui, partant pour un voyage, laisse sa maison, remet l’autorité à ses serviteurs, indique à chacun sa tâche, et ordonne au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez quand viendra le maître de la maison, ou le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin ; craignez qu’il ne vous trouve endormis, à son arrivée soudaine. Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez. La fête de Pâque et des pains sans levain devait avoir lieu deux jours après. Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient les moyens d’arrêter Jésus par ruse, et de le faire mourir. Car ils disaient : Que ce ne soit pas pendant la fête, afin qu’il n’y ait pas de tumulte parmi le peuple.