Discours du patriarche Cyrille au Forum de Saint-Pétersbourg : « Culture du XXIème siècle : souveraineté ou globalisme ? »

Le 11 septembre 2024 dans la Grande Salle du Palais Mariinsky (Assemblée législative de Saint-Pétersbourg) a eu lieu la rencontre du patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie avec les participants du Xe Forum international des cultures unies de Saint-Pétersbourg intitulé « Culture du XXIe siècle : souveraineté ou globalisme ?». Nous publions ci-dessous la traduction intégrale de l’intervention du patriarche :

« Chers participants au forum ! Chers Frères et Sœurs, Mesdames et Messieurs !

Je participe toujours à des événements sociaux dans ma ville natale avec un sentiment particulier. Je pense que peu importe où vivent les habitants de Saint-Pétersbourg, la grande ville de la Neva reste toujours leur petite patrie. Je fais donc partie de ces habitants de Saint-Pétersbourg qui n’ont jamais perdu leur lien spirituel, culturel et même intellectuel interne avec cette ville, c’est pourquoi j’accepte toujours avec gratitude l’invitation à participer aux événements importants qui se déroulent ici. De même, j’estime l’occasion de cette rencontre d’aujourd’hui très appropriée afin de vous faire part de mes réflexions.

Une conversation sérieuse sur la culture a toujours une dimension axiologique, c’est-à-dire de valeur. Parce que la culture est quelque chose qui a de la valeur. Tout ce qui n’a aucune valeur n’est pas préservé par la culture et se transforme en poussière. Parfois, les œuvres de culture et d’art se transforment en poussière, et nous connaissons des cataclysmes qui ont détruit des civilisations entières, mais la culture elle-même est un mécanisme de transmission de valeurs. C’est une affirmation dont je pense qu’il faut tenir compte.

Le mot « culture » a la même racine que le mot « culte », c’est bien connu, et vient du célèbre verbe latin colere, « cultiver, veiller sur, honorer ». En conséquence, le sujet le plus important, qui commence dans la religion et s’étend comme un fil rouge à travers toute culture depuis ses origines jusqu’à nos jours, est un sujet axiologique : ce qui est précisément précieux, significatif, cher, saint pour cette société dans le contexte de son développement historique. Ainsi, le thème de la culture est organiquement lié au thème des valeurs, et là où il n’y a pas de valeurs, il ne peut y avoir de culture.

Les tentatives de la philosophie de l’Europe occidentale des XVIIIe et XIXe siècles présentant la religion comme l’«enfance de l’esprit humain» à la suite des philosophes tels qu’Auguste Comte, Ludwig Feuerbach ou celui connu de tous, en particulier dans notre pays – Karl Marx -, ont été reconnues dans les temps récents comme sans aucune consistance, surtout après l’achèvement du drame de l’humanisme athée du XXe siècle.

En tout état de cause, la religion ne s’adresse pas seulement à la résolution des questions dites ultimes de l’existence : qu’est-ce que la mort, la douleur, la souffrance, le mal ? Elle fournit également des réponses pratiques éprouvées depuis des siècles à ces questions : comment vivre ? à quoi aspirer ? croire en quoi ? En général, quel est le but de la vie ? La philosophie marxiste que, je pense,  la génération plus âgée connaît bien, affirmait que l’homme vit pour les générations futures. Mais c’est un point de vue absurde ! Que signifie « vous vivez uniquement pour les générations futures » ? Quelle valeur a votre propre vie ? Ou êtes-vous simplement un mécanisme de transmission pour quelque chose qui sera utilisé, apprécié et vécu par les générations futures ? Et votre propre vie, quelle valeur a-t-elle ? C’est ainsi que l’attitude méprisante envers la personne humaine, une personne douée de raison, que le Seigneur a destinée à des fins d’existence bien déterminées, est caractéristique de la philosophie marxiste.

Ce n’est pas un hasard si Mircea Eliade, l’un des plus grands chercheurs en religion du XXe siècle, a écrit : « La crise de l’être a un caractère « religieux », puisqu’au niveau ancien de la culture, l’être est identifié au sacré ». C’est une définition très précise — tout a commencé avec le sacré. La culture a surgiautour du culte. Certaines personnes à l’esprit matérialiste, réfléchissant à ces sujets, soutiennent que la culture est primaire et que le culte est secondaire. Non, c’est le culte qui est primordial, tout a commencé avec le culte de la divinité. Les divinités étaient différentes, mais tout culte d’une puissance supérieure s’accompagnait de la manifestation des pouvoirs intellectuels et esthétiques de l’homme. Non seulement les animaux ont été sacrifiés à Dieu, mais aussi tout ce qu’il y a de meilleur, dont la création de temples et de merveilleuses œuvres d’art, qu’il s’agisse d’art antique, médiéval ou contemporain.

Le concept clé de la culture sous sa forme classique était le concept grec de paideia (παιδεία), ce qui signifie un processus holistique d’éducation et de formation humaines. En fait, le mot latin « culture » est apparu plus tard, et la paidiea comprend non seulement la transmission de connaissances, mais avant tout la formation du caractère, des valeurs morales et du goût esthétique. Elle ne sépare pasl’enseignement comme une charge de connaissances et l’éducation comme une saturation de valeurs et de significations. Pour la culture grecque antique, l’un sans l’autre était non seulement impossible, mais même dangereux et destructeur. La paidiea était considérée comme un processus continu visant à atteindre un idéal qui unissait les concepts de beauté et de vertu. Il est très important de prêter attention à cette combinaison : beauté, c’est-à-dire la sphère de l’esthétique, et vertu, catégorie morale.

Si nous regardons l’éducation contemporaine, nous verrons une situation plutôt complexe. L’inclinaison des systèmes éducatifs modernes vers l’intellectualisme formel a conduit à l’inattention portée à deux autres éléments importants constitutifs de la paideia : culture physique et développement du sens esthétique.

Troisième point important : il est indispensable de déployer des efforts constants pour maintenir et préserver les fondements mêmes de la culture qui, malgré leur nature et leur signification fondamentales, restent des plantes belles, mais faibles. Si un agriculteur jette des graines dans le sol et les oublie, elles peuvent mourir, étouffées par la puissance et la force de la nature sauvage.

Aujourd’hui, nous observons une « déculturation » active ; un concept spécial est même apparu pour décrire les pratiques introduites dans la vie quotidienne, à savoir « la nouvelle normalité ». Nous voyons également le changement de nom de diverses « sauvageries » en « nouvelle culture ». Les Jeux olympiques passés en sont un exemple frappant. Les reportages des Jeux olympiques dressent un tableau très pessimiste, reflétant la trajectoire descendante de la composante spirituelle et culturelle de la civilisation occidentale. Lorsque j’ai regardé ces images, j’ai pensé : vous ne pouvez pas offenser Dieu! Les images des Jeux olympiques indiquent une incroyable régression de la civilisation occidentale, qui tente de soumettre toutes les autres cultures.

Les gens peuvent continuer à prononcer des mots familiers et à suivre les coutumes sans s’interroger sur leur origine et leur sens, mais en réalité les détruire ! Ils peuvent avoir certaines convictions, mais sans être en mesure d’expliquer comment elles sont apparues ; ni sur quoi elles sont basées ; ni où elles mènent. Par exemple, en russe, nous disons « spasibo » [merci] et, en règle générale, les gens ne pensent pas au fait que ce mot n’est en réalité rien d’autre qu’un souhait de salut éternel : « Que Dieu sauve !» Mais les orthodoxes disent encore ceci : « Que le Seigneur te sauve ! », « Que Dieu te sauve !» en réponse au bien qui leur est fait. Le mot a été raccourci, mais, Dieu merci, même en abréviation, son sens originel a été conservé. Nous appelons le dimanche « dernier jour de la semaine », ou « le premier », comme c’était le cas dans la Russie prérévolutionnaire, et nous n’y pensons pas. Le dimanche dans tous les calendriers prérévolutionnaires était le premier jour de la semaine, mais le pouvoir impie est venu et a décidé que le dimanche en serait le dernier jour. Pourquoi ? Seulement parce que nous parlons de la Résurrection [le mot russe pour « dimanche » signifie « Résurrection », ndt]. Mais comment peut-on commencer la semaine par le dimanche ? Malheureusement, dans notre culture contemporaine, dans les habitudes, il a déjà été établi que le dimanche — est, pour ainsi dire, le dernier jour de la semaine. En fait, c’est bien sûr le premier jour, qui commence toujours par la prière à l’église, avec des pensées sur ce qui est éternel, saint, important. Et alors seulement après avoir acquis une force spirituelle, s’être rendu à l’église de Dieu, reçu la communion aux Saints Mystères du Christ, les chrétiens sont appelés à commencer la semaine. Dieu accorde que peu à peu revienne cette remarquable tradition spirituelle de notre peuple.

La « « déculturation » est identique à la déshumanisation. En perdant ses lignes directrices de soutien et religieusement significatives, la culture perd son âme. Une personne qui vit principalement comme chair, c’est-à-dire comme un animal, renonce à la haute dignité humaine que cultivent la culture et la religion. Shakespeare dit aussi par la bouche d’Hamlet : « Que signifie une personne lorsque ses désirs chéris sont la nourriture et le sommeil ? Animal et c’est tout ». La nourriture et le sommeil — semblent être des idéaux inacceptables pour l’homme contemporain, mais nous remplaçons ces concepts par d’autres, mais du même ordre. Par exemple, le repos, quelle importance énorme revêt ce concept dans la vie de l’homme !

Comme si l’on travaillait sur des galères, comme si l’on était épuisé depuis une semaine ! Le dimanche arrive, et chacun va quelque part, et seulement une petite partie de la population se souvient que le premier jour de la semaine doit être consacré à Dieu et à la fréquentation de l’église. Malheureusement, nous perdons ces pratiques de nos remarquables ancêtres.

« Honorer » et « cultiver » sont l’une des significations du verbe latin colere et ils montrent l’importance de l’éducation d’un honneur élevé dans l’homme et de la culture du champ du cœur humain. Je suis convaincu que le refus de lutter pour la hauteur de l’image morale de l’homme au nom des passions et des perversions est une véritable trahison de l’homme et de l’humanité.

Notre remarquable philologue Youri MikhailovichLotman – que j’ai eu l’occasion de connaître personnellement et avec lequel j’ai beaucoup communiqué, dont je me souviens toujours avec gratitude en tant que personne qui a su à la fois discuter et présenter son point de vue, et écouter attentivement – a eu ce jugement merveilleux : « la culture commence par les interdictions ». Si le pasteur, en particulier le patriarche, avait dit cela, l’intelligentsia libérale l’aurait pulvérisé, mais ils n’auraient pas touché Lotman. Et c’est particulièrement étonnant d’entendre cela de la part d’une personne qui s’est positionnée loin de la foi religieuse. Mais Youri Mikhaïlovitch a insisté sur le fait que ce sont précisément les valeurs éthiques qui donnent du contenu à la culture, et abandonner les interdictions signifie abandonner les valeurs éthiques. Les commandements religieux, y compris les interdictions, existent dans toute tradition ; ils sont la base de la « culturalisation ». Et cela devrait être rappelé encore et toujours aujourd’hui ! Les interdictions ne sont pas des entraves. Les interdictions dérivées de l’expérience de l’humanité ou de la foi profonde sont des facteurs qui façonnent la personnalité humaine.

Et voici une autre chose que je voudrais dire.

Le christianisme n’a jamais été l’appartenance à une quelconque culture ou à un groupe de cultures. En tout état de cause, il appartient au monde entier, son appel s’adresse à chaque personne. Les peuples les plus divers ont répondu à la Bonne Nouvelle, c’est-à-dire à l’Évangile. Les cultures les plus diverses se sont transfigurées sous son influence, tout en conservant leur identité. Le christianisme est mondial et, en ce sens, global. Mais c’est différent, de façon frappante, de ce que nous avons l’habitude d’associer au mondialisme. Le christianisme est globalement complètement différent : dans son universalité, il n’y a pas de dépersonnalisation, effaçant les traits uniques de chaque culture et imposant au monde entier les attitudes politiques et idéologiques formées dans un environnement culturel spécifique, ce qui se passe actuellement et ce à quoi nous sommes confrontés au niveau de la philosophie, au niveau de la pensée politique et même au niveau de la culture.

La culture est ce qui donne à chaque peuple la possibilité de s’adresser au monde avec son message, de contribuer au trésor du patrimoine mondial. Ainsi, les cultures nationales, avec leur diversité, forment une culture globale qui ne constitue pas un danger pour leur existence. « Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu » (1 Pierre 4,10), enseigne l’apôtre Pierre dans son épitre. Et cela s’applique non seulement aux individus, mais aussi aux peuples, dont chacun se tient devant Dieu dans son propre caractère unique. Le Japonais orthodoxe reste japonais, le Yakoute reste yakoute. Notre foi n’engloutit pas les différentes cultures, mais elle les transfigure spirituellement de l’intérieur. En outre, l’influence du christianisme s’étend bien au-delà de ce que l’on peut appeler le monde chrétien, ces pays où prévaut la foi chrétienne. Toute culture nationale est la propriété du monde entier. Dont laculture russe : elle a traversé le chemin le plus difficile des épreuves, qu’elle a endurées dignement, et jusqu’à ce jour, elle enrichit le monde.

À son tour, le globalisme efface et dépersonnalise différentes cultures. Il s’efforce de rendre les gens semblables : vêtus de la même façon, consommant les mêmes produits et services, absorbés dans les mêmes divertissements, avec des conceptions du monde inspirées de centres uniques d’influence mondiale. Quel héritage transmettront-ils à leurs descendants par les porteurs de la « culture moderne de l’abolition » ? De la culture du clic » ? De la culture qui permet tout? Je pense que la réponse est assez évidente.

Le thème du forum est formulé comme une question de réflexion : quelle doit être la culture du XXIe siècle — souveraine ou globale ? Mais je suis convaincu que la racine du problème se situe sur un plan quelque peu différent : nous vivons aujourd’hui un affrontement entre culture et anti-culture. C’est une lutte pour le concept même de l’homme, de ce qu’il est. Cette lutte se déroule à la fois au sein des cultures individuelles et à l’échelle mondiale.

La vraie culture est toujours un podvig [exploit, ascèse, ndt] par nature. C’est ce que l’on dit : une personne réalisant un exploit dans le domaine de la culture, une personne qui, au nom de la promotion de la culture, du soutien à la culture, de la création d’œuvres culturelles, réalise l’exploit de se limiter elle-même. En effet, sans aspiration à la perfection par, entre autres, la retenue de soi et la subordination de nos instincts à des buts et des valeurs plus élevés, il ne peut y avoir d’œuvre culturelle. La création culturelle — est toujours un exploit [une ascèse]. Et le mot russe podvig est un mot russe très intéressant. L’ascète est une personne qui bouge et ne reste pas immobile. Et quand nous disons « Ce starets est un grand ascète », alors qu’il est assis dans sa cellule, complètement séparé du monde, — de quel exploit ascétique parlons-nous ? De l’exploit colossal de travailler sur soi-même. Un exploit qui assure un mouvement vers l’avant et vers le haut, comme je le dis souvent.

Une telle culture procède du fait que toute réalisation, qu’il s’agisse de créer une famille, d’élever des enfants, de réussir professionnellement ou de contribuer à la vie publique, présuppose une volonté de sacrifice et d’abnégation. Derrière cela se cache une compréhension de la liberté comme l’absence de passions ou, en utilisant la terminologie religieuse, l’absence de péché et des impulsions de notre nature endommagée, lesquelles semblent entraîner de force une personne avec elles, qui ne laissent pas vivre une vie authentique, qui engloutissent la dimension verticale de la personne humaine.

Parallèlement à la culture qui conduit une personne vers l’avant et vers le haut, il existe également une anti-culture qui, avec insistance, pousse constamment une personne vers le bas de la pente et l’incite à avancer sur le chemin de la moindre résistance, autrement dit, sur le chemin de la capitulation devant ses instincts biologiques ou une vision du monde créée sur la base de ces instincts. On dit « mentalité consumériste », et elle vient de là, des instincts.

Tout cela, bien sûr, existe depuis la chute ; ce n’est pas une sorte d’innovation de notre époque. Mais de nos jours, se livrer à des passions est devenu l’objet d’une exploitation à la fois commerciale et politique. L’utilisation des faiblesses et des vices humains a toujours été une activité rémunératrice. L’appel au sexe dans la version la plus grossière et la plus primitive — est un thème récurrent dans l’industrie du divertissement. Aujourd’hui, le thème même du genre et de l’auto-identification est devenu un autre jouet entre les mains des gens « marqués au fer rouge dans leur conscience », comme l’apôtre Paul en a parlé (1 Tim. 4,1).

Mais cette anti-culture n’est pas seulement poussée par l’intérêt commercial. Elle a de grandes capacités politiques. Les gens, particulièrement les personnes jeunes et ceux qui n’ont pas l’expérience de la vie, sont faciles à convaincre, en glorifiant et en soutenant le « chemin de la moindre résistance», déclarant une recherche illimitée de plaisir comme d’un «droit humain sacré», et toute tentative visant à rappeler que cette voie conduit les individus et peut nous conduire tous à l’effondrement social est perçue comme une oppression à laquelle tous ceux qui se considèrent des « combattants pour la liberté » doivent s’opposer.

Et voici une autre chose que je voudrais dire. L’anti-culture est toujours anti-religieuse — elle cherche à priver une personne de tout soutien spirituel et d’un système fiable de coordonnées morales. La conscience des racines religieuses de la culture, au contraire, lui rend le sens originel, d’où tout est venu : culte — culture. La religion et la culture ne sont donc pas seulement des alliées. La véritable culture, comme la foi religieuse, dirige une personne vers le monde de l’idéal, élève l’esprit et l’âme, forme la conscience de soi et forme un système d’éthique au sein duquel notre vie commune doit être réalisée.

À la fin de mon intervention, je voudrais citer un témoignage important d’un des confesseurs de l’Église russe du XXe siècle. Dans son testament spirituel, le prêtre et philosophe Paul Florensky, souvent appelé le « Léonard [de Vinci] russe », a écrit depuis le camp de Solovki à ses enfants : «Apprenez-vous à faire tout ce que vous faites avec clarté. Ne badigeonnez pas vos activités, ne faites rien de mauvais goût, à la va-vite. Rappelez-vous : dans « à la va-vite », vous pouvez perdre toute votre vie… Celui qui fait quelque chose à la va-vite, apprend à parler à la va-vite, et un mot négligent…vous implique dans le manque de clarté et dans cette pensée. Ne vous permettez pas de penser avec désinvolture… C’est là le viatique de la liberté spirituelle et de la joie de la pensée ».

Devant nous se dresse une tâche difficile mais très importante. Pleinement conscients de la ligne dangereuse de laquelle le monde s’est approché et comprenant clairement toutes les responsabilités qui nous sont confiées, nous n’avons pas le droit de penser avec désinvolture et d’agir avec négligence, mais nous sommes appelés à arrêter ensemble le processus de déshumanisation de la culture, rendant à l’homme et à l’humanité sa haute dignité définie par Dieu. Si la possibilité nous est donnée de faire ensemble quelque chose de bien et de juste dans cette direction, alors ce que nous avons fait aura une signification historique.

Merci de votre attention et je vous souhaite à tous du succès dans vos travaux à venir ».

Service de presse du patriarche de Moscou et de toute la Russie

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