Tristesse d’apprendre le décès de Victor Loupan. Je me rappelle l’année de collaboration, en 2013 et 2014, pour l’émission « Lumière de l’orthodoxie » sur Radio Notre Dame (dernières émissions). A son initiative, l’émission – dans la succession de celle de Bogdan Florin Vlaicu, « L’Église orthodoxe aujourd’hui » (d’abord sur Radio-Enghien, puis sur Radio Notre-Dame) – « Lumière de l’orthodoxie » fut lancée sur Radio Notre-Dame, sous le haut patronage de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France. J’ai œuvré à celle-ci, avec Carol Saba, lors de cette période de lancement, notamment par des chroniques, lesquelles ont été publiées, avec d’autres textes, dans mon ouvrage Le christianisme orthodoxe face aux défis de la société occidentale (Cerf, 2018). Victor Loupan, assisté de son épouse, Cécile Brahy-Loupan, s’était pleinement investi dans cette émission qui lui tenait à cœur et l’animait. Homme cultivé, il avait la foi chevillée au corps. Il se montrait bienveillant, dispensant volontiers ses encouragements. Rapidement, le père Marc-Antoine Costa de Beauregard a intégré l’émission et y a rejoint le père Alexandre Siniakov et Carol Saba, Julija Naett-Vidovic y a aussi parfois participé ainsi que d’autres personnes.
Lors d’un entretien donné en 2017, Victor Loupan, éditeur, journaliste et auteur de plusieurs ouvrages, a livré quelques éléments de son riche parcours :
« Mon père a fondé et dirigé la première télévision de Moldavie. Ma mère était metteur en scène. J’ai été élevé dans un milieu artistique, cinéastes, acteurs, écrivains venaient à la maison. J’ai été modelé par la littérature et le cinéma. J’ai lu Balzac, Stendhal, Zola. A 15 ans, j’ai découvert Zweig, « Le joueur d’échecs » était mon livre de chevet. J’ai étudié le cinéma avec Tarkovski, puis aux États-Unis. […] Quant à la littérature, je suis un homme de Dostoïevski. « Les Frères Karamazov », c’est l’œuvre que j’ai relue le plus souvent. […] Né en Ukraine, j’ai été éduqué en Moldavie dans ces écoles d’excellence soviétiques, les « Écoles numéro 1 ». A 7 ans, j’ai appris l’écriture latine en même temps que le français. On était tous polyglottes, une gymnastique intellectuelle qui me faisait jongler entre moldave, russe, français et anglais. […] Mes parents étant opposants politiques, j’ai émigré à 19 ans en 1974. »
Toutes mes condoléances à sa famille,
Mémoire éternelle !
Christophe Levalois