Mes frères et enfants bien-aimés dans le Seigneur,
C’est un fait qu’au cours des dernières décennies, la célébration de Noël a perdu sa coloration pour la plupart des gens. Des maisons et des magasins sont décorés de plus en plus tôt. L’image de la fête est constituée de sapins, de rennes, de guirlandes lumineuses. Et un soi-disant saint Basile, exubérant dans son uniforme rouge. La télévision ne cesse de faire la publicité d’un vague « esprit de Noël ». Un miracle qui résoudra comme par magie tous nos problèmes. Et cela nous apportera le bonheur aux réveillons, qui ont remplacé la divine Liturgie.
Mais la splendeur de de la Nativité n’a rien à voir avec tout cela. Et le « miracle » n’a rien à voir avec la construction occidentale du bonheur individuel. Un bonheur que l’on doit forcément ressentir. Et pour le ressentir, il faut consommer de plus en plus de biens matériels. Mais cela apporte un plus grand vide et une plus grande dépression.
Le miracle, c’est la Nativité du Christ. Que Dieu se soit fait homme. Et avec Son incarnation a commencé, tout au long de l’histoire, la rénovation du monde. Le Christ n’a jamais parlé du bonheur dans les termes ci-dessus. Il est né dans la pauvreté et l’obscurité, parce qu’il voulait montrer que le vrai sens réside dans la relation de l’homme avec Dieu. Dans la mesure où cette relation existe, l’homme n’a besoin d’aucune de ces fantasmagories. L’exploitation commerciale de la fête contredit son sens. La recherche du bonheur dans les biens matériels est vaine. Les temps sont critiques.
Et nous, chrétiens, devons préserver, dans notre mode de vie, le vrai sens de Noël. C’est-à-dire que Dieu et l’homme ne sont pas en conflit.
Je souhaite à tous un véritable et béni Noël !
L’archevêque d’Athènes et de toute la Grèce »