Enfants bien-aimés dans le Seigneur,
Le Christ est Ressuscité !
Au nom de mes frères les évêques membres de l’Assemblée des Évêques Orthodoxes de France, je vous adresse un message de joie à l’occasion de la Résurrection de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ.
« Ce jour, le Seigneur l’a fait, soyons dans la joie et l’allégresse ! ». Le Christ, au matin d’un jour nouveau, se dresse hors du tombeau. Les ténèbres s’effacent face à la lumière qu’aucune nuit ne peut éteindre. Il n’a pas seulement triomphé de la mort ; il l’a brisée, renversée, dépossédée de son empire. Et voici que l’humanité, en ce jour de gloire, découvre un destin nouveau, l’union avec Dieu son créateur.
Le mystère de cette aurore ne se limite pas à un seul tombeau ouvert. Il est l’irruption d’un Dieu qui a pris sur Lui le poids du monde et qui, par sa Résurrection, l’a transfiguré. Il a connu notre chair, notre faim, nos angoisses ; il s’est avancé vers la mort avec la noblesse de celui qui sait qu’elle n’aura pas le dernier mot. Il s’est mêlé à nos blessures, il a porté nos croix. Mais le voici ressuscité, et avec Lui, l’humanité tout entière est récapitulée. « Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité, nous en sommes tous témoins » (Act 2, 32).
Être témoin du Christ ressuscité, c’est porter au monde ce que les hommes et les femmes attendent sans le savoir : un signe d’espérance que la vie ne s’abîme pas dans l’absurde, que l’amour n’est pas vain, que la fraternité n’est pas un rêve artificiel soumis aux contingences de l’Histoire. C’est comprendre que nous ne pouvons pas séparer la lumière de Pâques du sort de ceux qui souffrent. Si le Christ s’est fait l’un de nous, alors nul ne peut être abandonné. Ce témoignage devient d’autant plus puissant que tous les chrétiens célèbrent cette année la fête des fêtes l’année même où nous commémorons le 1700e anniversaire du concile œcuménique de Nicée.
Mais que signifie célébrer la Résurrection si le monde demeure livré à la violence et à la haine ? La paix ne sera pas l’œuvre du silence ni de l’oubli, mais celle des personnes qui auront su relever l’humanité et panser ses blessures. La foi chrétienne proclame que l’histoire a un sens, que l’humanité n’est pas faite pour la destruction, mais pour la lumière. La paix ne peut pas n’être qu’une trêve entre deux conflits, elle est l’expression de cette justice plus haute que nous ne cessons de chercher. Car toute paix qui n’est pas soutenue par l’Esprit finit par s’épuiser.
C’est à cela que nous sommes appelés : non pas à contempler la lumière d’un matin lointain, mais à porter cette lumière au cœur du tumulte du monde. Être chrétien, ce n’est pas seulement croire en la Résurrection, c’est vivre comme un ressuscité. C’est refuser que la peur ou le cynisme fassent de nous des captifs d’un monde sans espérance. C’est opposer à la loi du plus fort la certitude que l’humanité n’est jamais aussi grande que lorsqu’elle se tient du côté de la paix.
Alors, ne cherchons pas la vie parmi les morts mais en Celui qui en est la source. Ressuscitons avec le Christ en ce matin béni ! Car l’avenir n’appartient ni aux puissants ni aux résignés, mais à ceux qui savent que la lumière l’emporte toujours sur les ténèbres. « La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. » (Jn 1, 5)
Je vous renouvelle, à toutes et à tous, mes meilleurs vœux dans la joie de la lumineuse fête de la Résurrection du Christ.
Le Christ est Ressuscité ! En vérité, Il est Ressuscité !
Χριστός Ανέστη ! Αληθώς Ανέστη !
Христос Воскресе ! Воистину Воскресе !
Hristos a-înviat ! Adevărat a înviat!
Al’Masiah qam ! Haqqan qam !