Mgr Job Getcha, « La divine liturgie. Les cieux sur la terre », éditions Salvator, collection « Voix de l’orthodoxie », 2024, 227 pages, 19 euros.
Mgr Job, métropolite de Pisidie (Patriarcat œcuménique de Constantinople), est déjà l’auteur de plusieurs ouvrages remarqués sur la liturgie et le cycle liturgique dont il est un spécialiste reconnu : « Le Typikon décrypté. Manuel de liturgie byzantine » (Cerf, 2009) ; « La réforme liturgique du métropolite Cyprien de Kiev » (Cerf, 2010, ouvrage issu de sa thèse de doctorat soutenue en 2003) ; « Participants de la nature divine. La spiritualité orthodoxe à l’âge de la sécularisation » (Apostolia, 2020) ; « La divine liturgie byzantine. Une manifestation du sublime » (Mimésis, 2021) ; « La théologie sacramentaire byzantine. Les sacrements chez Nicolas Cabasilas et Syméon de Thessalonique » (Beauchesne, 2021). Dans ce nouvel ouvrage, Mgr Job déploie ses qualités pédagogiques pour rendre clair et accessible à tous un sujet volumineux, dense et qui souvent ne manque pas de complexité.
Un aspect essentiel du livre est sa dimension historique. En effet, il offre non seulement une étude détaillée de la structure de la liturgique, de ses fondements, notamment bibliques, de la signification de ses différentes parties, mais aussi de son histoire des premiers siècles aux Temps modernes ainsi que de ses évolutions. Il s’appuie pour cela sur de nombreux ouvrages, entre autres les Constitutions apostoliques (IVe siècle), la Mystagogie de Maxime le Confesseur (VIIe siècle), l’Histoire ecclésiastique du patriarche Germain de Constantinople (VIIe-VIIIe s.), l’Explication de la divine liturgie de Nicolas Cabasilas (XIVe s.) et d’autres auteurs, mais également sur des documents anciens comme L’euchologe Barberini grec 336 de la bibliothèque Vaticane (vraisemblablement de la deuxième moitié du VIIIe siècle). C’est ainsi que Mgr Job explique que les trois antiphones qui précèdent le Trisagion sont des vestiges d’une grande procession (« liturgie stationnale ») qui au premier millénaire conduisait les fidèles au lieu de la célébration liturgique, à Constantinople de la basilique Sainte-Sophie à une autre église en fonction de la fête du jour avec parfois des offices intermédiaires notamment au Forum de Constantin. Les rites de la divine liturgie ont été définitivement fixés au XIVe siècle.
Un ouvrage très utile pour ceux qui veulent approfondir les différents aspects de la divine liturgie, « les cieux descendent ainsi sur la terre », en termes d’organisation, de sens et de symbolique, pour mieux la suivre pas à pas, mais aussi pour ceux qui la découvrent, désirent la comprendre dans sa globalité et la vivre avec encore plus de plénitude.
Christophe Levalois
