Les Chroniques du Sycomore souhaitent contribuer à rendre la foi chrétienne orthodoxe vivante et accessible aujourd’hui au plus grand nombre. Elles ont pour objet de proposer une réflexion susceptible de nourrir notre conversion permanente au Christ, d’être un lieu de guet d’où il soit possible d’apercevoir le Dieu vivant.
Pour ce faire, le présent site entend mettre à la portée de tous les enseignements de saints, de Pères, de pasteurs, de penseurs, de chercheurs, à travers un contenu qui se veut refléter la richesse de la foi orthodoxe dans la diversité de ses expressions géographiques et temporelles. Les Chroniques du Sycomore souhaitent ainsi s’enraciner dans une Tradition vivante appelée à s’incarner dans le monde contemporain. Nos contributeurs sont des personnes engagées dans une démarche de foi, actives dans l’Église, désireuses de proclamer la joie de la Résurrection.
Les Chroniques du Sycomore souhaitent contribuer à l’essor local de la foi chrétienne orthodoxe, en constituant un espace d’expression ouvert à des auteurs issus de différents horizons, en dialogue avec les questions actuelles. Notre site accueille tout article ou média qui souscrit à cette vision.
Les Chroniques du Sycomore se placent sous la bénédiction de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France
Nous vous proposons ci-dessous un large extrait de l’article intitulé « Pourquoi les Chroniques du Sycomore ? » :
Il y a deux mille ans, un homme de Palestine était tenaillé du même désir. C’était un collecteur d’impôts, prénommé Zachée, qui détournait une partie de l’argent qu’il gagnait. Ces larcins ne parvenaient pas à combler son avidité, affamé qu’il était d’une autre nourriture. Zachée entendit parler d’un homme qui enseignait les foules et guérissait les malades. Au fond de lui germa une idée folle : et si ce Jésus n’était que le Tout-Autre ? Et voilà que la rumeur le dit très proche ! Il est aux portes de Jéricho, précédé de sa réputation et d’une nuée de miséreux avides de pain et de miracles. Zachée n’a qu’un souhait : apercevoir Jésus ! Distinguer, ne fût-ce qu’un instant, sa tunique de lumière au milieu de la foule compacte.
Sa petite taille ne rend pas la tâche facile au collecteur d’impôts. En amont de l’attroupement qui s’est formé autour de Jésus, il avise un sycomore, cet arbre aux ramures généreuses, cousin du figuier. Au mépris des quolibets et du risque qu’il fait courir à sa belle tunique, il se hisse sur les premières branches, écorche au tronc ses mains plus habituées à compter l’argent de l’impôt romain.
Voir Jésus demande un effort. Il s’agit de sortir de ses activités quotidiennes pour prendre de la hauteur. Le choix du figuier n’est pas anodin. Il symbolise la loi donnée par Dieu à l’homme pour lui permettre de couvrir sa nudité déchue. Tu ne voleras pas, tu ne porteras pas de faux témoignage… Zachée a-t-il jamais prêté attention à ces choses ?
Les racines de l’arbre sont nombreuses et profondes, elles creusent loin. Ses feuilles foisonnantes déclinent, chacune à sa manière, la Tradition héritée des anciens, nourrie d’une sève vivifiante. S’élever dans la compréhension de cette Tradition n’est pas rien, les mains blessées de Zachée vous le diront.
À voir le zèle avec lequel le petit publicain est parti à l’assaut de son arbre, on croirait qu’il s’attend à trouver Jésus perché là-haut, en surplomb du tumulte. Aussi pénible soit-il à escalader, le sycomore n’est pourtant qu’un poste de guet. De sa cime, il sera peut-être possible d’entrevoir Jésus qui s’avance sur le chemin. Car Dieu ne se tient pas à l’écart du monde, reclus dans les sphères célestes. Il est au milieu de son peuple, assailli par une masse aveugle qui le presse sans savoir vraiment qui Il est.
Alors a lieu le miracle. Depuis le ventre de cette humanité clouée au sol, Jésus lève le regard et croise celui du publicain. « Zachée ! Descend ! Car il me faut aujourd’hui demeurer chez toi. » Celui qui est la nourriture d’immortalité s’invite à la table du collecteur d’impôts pour y partager des mets périssables.
Nous aussi, grimpons à la suite de Zachée sur le Sycomore. N’ayons pas peur d’y déchirer la belle tunique de nos occupations dictées par les lois de ce monde. Progressons dans la connaissance des réalités divines telles qu’elles nous ont été transmises par des personnes qui ont fait l’expérience de la rencontre avec le Vivant.
Les pages de ce site sont autant de feuilles du Sycomore. Elles espèrent croître assez solidement pour soutenir la quête des chercheurs de Dieu qui s’arrêteront dans leurs ramures. Et peut-être, au détour d’une page internet, devenir pour l’un ou l’autre visiteur cette Parole de vie qui a cueilli Zachée au sommet de son arbre, Dieu qui s’invite à notre table pécheresse : « Il me faut aujourd’hui demeurer chez toi ! ».