10 février (ancien calendrier) / 23 février (nouveau)

Saint Charalampe le thaumaturge, hiéromartyr, et ses compagnons : saints Porphyre, Baptos et trois autres martyrs à Magnésie en Asie Mineure (202) ; sainte Galina (IIIème s.) ; saintes Ennathe et Valentine et saint Paul, martyrs (308) ; saint Trojan, évêque de Saintes (533) ; sainte Scholastique, sœur de saint Benoît de Nursie (543) ; saint Prothade, évêque de Besançon (624) ; sainte Austreberte, abbesse en Normandie (704) ; sainte Anne, princesse de Novgorod (1056) ; saint Prochore des Grottes de Kiev (1107) ; saint Longin de Koriajemka (Vologda) (1540) ;  saints néomartyrs de Russie : Pierre (Groudinsky) et Valérien (Novitzky), prêtres (1930).

SAINT CHARALAMPE

10 février

Le saint et glorieux martyr Charalampe vivait sous le règne de l’empereur Septime Sévère (194-211) et sous le gouvernement de Lucien, dans la ville de Magnésie du Méandre, près d’Éphèse. Il était âgé de cent sept ans et exerçait depuis longtemps le ministère sacerdotal pour les chrétiens de la ville, leur enseignant avec zèle comment suivre la voie de la vérité et prêchant à tous la foi au Christ, sans craindre la menace des païens. Dénoncé comme dangereux agitateur et présenté au tribunal de Lucien, il répondit aux menaces du gouverneur en disant : « Tu connais bien mal ce qui est pour moi avantageux et salutaire. Rien ne m’est plus agréable que les tortures pour le Christ. Applique donc au plus vite à mon vieux corps les tortures que tu jugeras les plus intolérables, afin que tu apprennes quelle est la puissance invincible de mon Christ. » Les bourreaux le dépouillèrent alors de sa robe sacerdotale, puis lui lacérèrent la chair au moyen d’ongles de fer, sans pouvoir lui faire échapper un seul cri de douleur. Il leur disait au contraire : « Je vous remercie, mes frères, car en écorchant ce corps vieilli, vous renouvelez mon âme et la préparez à la béatitude éternelle ! »

En voyant combien vaillamment ce vieillard supportait la torture, le gouverneur Lucien, au lieu de se repentir et de rendre gloire à Dieu, fut pris d’une fureur sauvage ; il se précipita sur le saint et entreprit de lui arracher la peau de ses propres mains. Mais, soudain, par une intervention divine, celles-ci furent tranchées et restèrent accrochées, inertes, au corps du martyr. Pris de pitié en entendant les cris et les supplications du tyran, saint Charalampos se mit en prière et obtint sa guérison . Devant un tel miracle et cette démonstration de l’amour des chrétiens pour leurs ennemis, les bourreaux Porphyre et Baptos (ou Dauctos) renoncèrent au culte des idoles et crurent au Christ Dieu. Trois femmes de l’assistance se précipitèrent à leur suite et, sans crainte, proclamèrent aussi leur foi .

Aussitôt guéri, le gouverneur reconnaissant fut baptisé par le saint et un grand nombre des habitants de la province d’Asie furent gagnés au Christ. Quand l’empereur Sévère apprit que les habitants de Magnésie et de sa région abandonnaient les idoles et recevaient le saint baptême de ce vieux prêtre qu’il avait condamné à mort, que par sa prière les aveugles recouvraient la vue et les infirmes marchaient, il fut pris d’un grand trouble et envoya aussitôt trois cents soldats avec ordre de transpercer le corps du saint de clous, puis de l’amener ainsi enchaîné de Magnésie à Antioche de Pisidie, où il résidait. Sur le chemin, comme les soldats maltraitaient sans pitié le vieillard, le cheval sur lequel ils l’avaient monté prit soudain une voix humaine et condamna l’empereur comme ennemi de Dieu et ses soldats comme serviteurs du diable. Saisis d’une grande terreur, les hommes d’armes continuèrent leur route sans faire de mal au saint.

Aussitôt qu’on lui présenta le vénérable vieillard, l’empereur ordonna de lui enfoncer une longue broche dans la poitrine et de le jeter dans un brasier allumé à cette intention. Mais Charalampe resta insensible à la souffrance et le feu s’éteignit à son contact. Surpris, le souverain lui demanda qu’est ce qui le rendait ainsi invulnérable. Il répondit : « La puissance du Christ ! » Sévère voulut alors le mettre à l’épreuve et lui présenta un homme qui était possédé du démon depuis trente-cinq ans. D’une seule parole, le saint chassa l’esprit impur. Il lui soumit ensuite un jeune homme mort qu’on se préparait à ensevelir. Après avoir adressé une fervente prière à Dieu, saint Charalampe le releva de sa couche en lui tendant la main, comme s’il s’agissait d’un dormeur, à la grande admiration de l’empereur. Le préfet Crispus s’écria alors : « Mets cet homme à mort sans plus tarder, ô Roi, car c’est par sorcellerie qu’il accomplit ces prodiges. »

L’empereur, revenant à sa haine furieuse, somma le saint de sacrifier aux idoles ; et, devant son refus, il donna l’ordre de lui broyer la mâchoire avec des pierres et de lui brûler la barbe. Mais, par une nouvelle intervention de Dieu, la flamme des torches se retourna soudain contre les bourreaux et un tremblement de terre ébranla le lieu où ils se trouvaient. L’empereur, soulevé de son trône, se trouva suspendu en l’air et fut fouetté pendant un long moment par des anges invisibles. Lorsque la fille de Sévère, nommée Galinée, apprit ce qui arrivait, elle alla supplier le saint martyr avec larmes de délivrer son père, en confessant le Christ Tout-Puissant. Après avoir été délivré de ces tourments, l’empereur resta quelque temps dans l’admiration de la puissance de Dieu, mais il revint ensuite à sa folie idolâtre et fit appliquer de cruelles tortures au saint qu’il avait gardé prisonnier, malgré les remontrances de sa fille qui lui rappelait vainement les bienfaits de Dieu dont il avait bénéficié. La colère du tyran se tourna alors contre sa propre fille et il la menaça de mort si elle ne sacrifiait pas aux idoles. Galinée, feignant de se soumettre, entra dans le temple, où elle jeta les statues à terre et les réduisit en morceaux. Sévère fit fondre de nouvelles statues, mais sa fille les brisa de nouveau, en rendant le tyran ridicule devant le peuple.

Sévère essaya alors une dernière fois de soumettre par la torture le responsable d’une conversion si éclatante, Charalampe. Mais, inébranlable comme le diamant, le saint résistait à toutes les entreprises des bourreaux et brillait aux yeux de tous de l’éclat radieux de la grâce. Il accueillit avec joie la sentence de mort et, une fois rendu au lieu de l’exécution, il leva les yeux et les mains vers le ciel, remercia Dieu de l’avoir amené jusqu’au terme de son combat et Lui demanda pour tous ceux qui Le prieront en son nom, célébreront sa mémoire ou vénéreront ses reliques, le salut de l’âme, la santé du corps et l’abondance de tous les biens en cette vie et dans l’autre. Une voix se fit alors entendre du ciel : « Viens, Charalampe, vaillant lutteur, pour prendre part à la joie et à la splendeur des martyrs et des saints prêtres ! » Sa tête tomba sous le glaive le 10 février . La bienheureuse Galinée ensevelit son précieux corps.

Le crâne de saint Charalampe est conservé au monastère de Saint-Étienne des Météores. Les fragments de ses saintes reliques, dispersés en de nombreux endroits de Grèce et d’ailleurs, accomplissent chaque jour quantité de miracles, et ont rendu saint Charalampe, le plus âgé de tous les saints martyrs, particulièrement cher au peuple grec.

(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire de saint Charalampe, ton 4

Tu fus l’inébranlable pilier; * pour l’Église du Christ * en toi, Charalampe, l’univers * trouve une lampe sans cesse allumée; * sur le monde, par le témoignage du martyre, tu as brillé, * dissipant les ténèbres des faux-dieux; * grâce au crédit que tu possèdes auprès de lui, * Bienheureux, prie le Christ * d’accorder à nos âmes le salut.

Kondakion de saint Charalampe, ton 4

Comme un trésor de grand prix * l’Église possède ton chef, * victorieux Athlète du Christ, * hiéromartyr Charalampe; * c’est pourquoi elle exulte, en glorifiant le Créateur.

ÉPITRE DU JOUR

II Pierre I, 1-10

Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi du même prix que la nôtre, par la justice de notre Dieu et du Sauveur Jésus Christ : que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur ! Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu, lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise, à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité. Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ. Mais celui en qui ces choses ne sont point est aveugle, il ne voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. C’est pourquoi, frères, appliquez-vous d’autant plus à affermir votre vocation et votre élection ; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais.

ÉVANGILE DU JOUR

Mc XIII, 1-8

Lorsque Jésus sortit du temple, un de ses disciples lui dit : Maître, regarde quelles pierres, et quelles constructions ! Jésus lui répondit : Vois-tu ces grandes constructions ? Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée. Il s’assit sur la montagne des oliviers, en face du temple. Et Pierre, Jacques, Jean et André lui firent en particulier cette question : Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et à quel signe connaîtra-t-on que toutes ces choses vont s’accomplir ? Jésus se mit alors à leur dire : Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant ; C’est moi. Et ils séduiront beaucoup de gens. Quand vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres, ne soyez pas troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin. Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume ; il y aura des tremblements de terre en divers lieux, il y aura des famines. Ce ne sera que le commencement des douleurs.

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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