Saint Blaise, évêque de Sébaste, martyr (vers 316) ; sainte Théodora, impératrice de Constantinople (vers 867) ; saint Simplice, évêque de Vienne (Vème s.) ; saint Séverin, abbé à Agaune (508) ; saint Désiré, évêque de Clermont (vers 602) saint Gaudin, évêque de Soissons (700); saint Grégoire II, pape de Rome, confesseur (731) ; sainte Théodora, impératrice de Constantinople (vers 867) ; saint Vsevolod, prince de Pskov, baptisé Gabriel (1138) ; saint Dimitri de Vologda (1392) ; saint Georges le Serbe martyr à Sofia (1515).
SAINT BLAISE
Originaire de la province d’Arménie et médecin de profession, saint Blaise menait une vie semblable au juste Job : intègre et droit, craignant Dieu et se gardant de tout mal. Comme il avait gagné par ces vertus l’affection de tous ses concitoyens, il fut élu évêque de la ville de Sébaste. Au temps de la Grande Persécution, il confessa hardiment la Foi et encouragea les saints martyrs à mener jusqu’au bout le bon combat. Il rendit visite à saint Eustrate dans son cachot avant son glorieux martyre et célébra pour lui la Divine Liturgie, puis il se chargea de recueillir les précieuses reliques des Cinq Martyrs pour les transmettre à la vénération du peuple chrétien [13 déc.]. Au bout de quelque temps, il se retira sur une montagne des environs, nommée Argée, et s’enferma dans une grotte, afin d’y élever vers Dieu des prières pures, exemptes de toute distraction. Attirées par la bonne odeur de ses vertus, comme vers un nouvel Adam, les bêtes sauvages venaient vers lui et attendaient paisiblement à l’entrée de la grotte qu’il eût achevé sa prière pour recevoir sa bénédiction ou la guérison de leurs maux.
Sous le règne de l’empereur Licinius (vers 316), Agricolaos, gouverneur de Cappadoce, vint à Sébaste en vue d’y arrêter les chrétiens. Comme il avait projeté de livrer les condamnés aux bêtes féroces dans l’amphithéâtre, il envoya ses gens dans la montagne pour les capturer vivantes. Arrivés à proximité de la caverne du saint, les soldats eurent la surprise de trouver là un grand nombre de lions, de tigres, d’ours, de loups et d’autres fauves qui lui tenaient paisiblement compagnie. Ils en informèrent aussitôt le gouverneur qui leur donna l’ordre d’arrêter Blaise. Le saint ermite les reçut avec affabilité, en leur annonçant qu’il avait été prévenu de leur venue par une vision, et il les suivit sans opposer la moindre résistance. Sur le chemin, de nombreux païens se convertirent au Christ en voyant la paix et l’ineffable douceur qui se dégageaient de sa personne, et à son passage, les malades, hommes et bêtes, recouvraient la santé. Une femme en larmes lui présenta alors son enfant qui était sur le point de mourir d’étouffement après avoir avalé une arête de poisson. Le saint plongea sa main dans la gorge de l’enfant et pria le Seigneur de le délivrer, lui et tous ceux qui, souffrant d’un tel mal dans la suite des temps, invoqueront son intercession, et l’enfant fut aussitôt rendu à sa mère en pleine santé.
Parvenu à Sébaste et traduit devant le tribunal, Blaise répondit avec hardiesse aux questions d’Agricolaos, en condamnant la vanité du culte des idoles sans vie. Il endura avec joie les coups de verges, puis fut jeté en prison. Après avoir été soumis à de nouveaux supplices, en déclarant au gouverneur : « Je ne crains pas tes tortures, car je regarde vers les biens futurs », il fut de nouveau jeté tout sanglant dans son cachot. Sept femmes pieuses le suivirent, en ramassant les gouttes de sang qui coulaient à terre, pour s’en oindre le visage comme du plus précieux parfum. Elles furent immédiatement arrêtées et présentées au gouverneur qui les menaça des plus cruels tourments si elles refusaient de sacrifier aux idoles. Feignant d’acquiescer, elles demandèrent qu’on apportât les statues au bord du lac — ce même lac qui devint un peu plus tard le théâtre du glorieux combat des Quarante Martyrs [9 mars] —, afin qu’elles puissent les laver avant de leur offrir un digne sacrifice. Dès qu’on leur apporta les statues, elles les jetèrent au fond du lac. En apprenant cette nouvelle, Agricolaos entra dans une terrible fureur et fit préparer un grand brasier, avec du plomb fondu et des peignes de fer, et il leur demanda de choisir entre ces tortures et de riches parures qu’il avait fait exposer à proximité. Une des femmes, mère de deux jeunes enfants, se précipita et jeta les parures au feu, encouragée par ses enfants qui lui criaient : « Ne nous abandonnes pas ! Comme tu nous as nourris de ton lait maternel, laisse-nous te suivre pour hériter du Royaume des cieux ! » Le tyran fit alors attacher les saintes femmes à des poteaux et ordonna de leur déchirer le corps au moyen des peignes de fer. Puis, comme elles restaient miraculeusement indemnes, même après avoir été jetées dans les flammes, elles eurent la tête tranchée, en adressant de ferventes actions de grâces à Dieu et à son serviteur Blaise .
Les efforts d’Agricolaos pour ébranler la résolution de saint Blaise étant restés vains, il le condamna à être noyé dans le lac. Quand le bourreau l’amena sur la rive, le saint martyr fit le signe de la Croix et se mit à marcher sur les eaux, à l’imitation du Seigneur. Parvenu au milieu du lac, il invita les païens à venir le rejoindre, s’ils croyaient pouvoir se confier en leurs dieux. Soixante-huit d’entre eux s’avancèrent et périrent aussitôt noyés, tandis qu’un ange lumineux apparaissait et invitait le saint à regagner la berge pour recevoir la couronne de gloire.
Condamné à être décapité avec les deux audacieux enfants, saint Blaise, resplendissant de la lumière divine, éleva sa prière en faveur de tous ceux qui imploreront son secours dans les maladies et les épreuves. Le Seigneur lui apparut alors dans toute sa gloire, en disant : « J’ai entendu ta prière et je t’accorde ce que tu me demandes. » Les corps des saints martyrs, pieusement ensevelis après leur exécution, devinrent par la suite une source de bénédictions pour tous ceux qui se réunissaient chaque année sur ces lieux afin d’y célébrer leur mémoire. Saint Blaise est un des saints guérisseurs les plus vénérés, tant en Orient qu’en Occident.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de saint Blaise, ton 4
Des Apôtres ayant partagé le genre de vie * et sur leur trône devenu leur successeur, * tu as trouvé dans la pratique des vertus * la voie qui mène à la divine contemplation ; * c’est pourquoi, dispensant fidèlement la parole de vérité, * tu luttas jusqu’au sang pour la défense de la foi; * Blaise, pontife et martyr, * intercède auprès du Christ notre Dieu * pour qu’il sauve nos âmes.
Kondakion de saint Blaise, ton 2
Toi la fleur immarcescible, le divin rejeton, * le fertile sarment de cette vigne qu’est le Christ, * saint Blaise, veuille combler de ta joie * les fidèles célébrant ta mémoire, Porteur-de-Dieu, * et intercède sans cesse pour nous tous auprès de lui.
ÉPITRE DU JOUR
II Pierre 2, 9-22
Le Seigneur sait délivrer de l’épreuve les hommes pieux, et réserver les injustes pour êtres punis au jour du jugement, ceux surtout qui vont après la chair dans un désir d’impureté et qui méprisent l’autorité. Audacieux et arrogants, ils ne craignent pas d’injurier les gloires, tandis que les anges, supérieurs en force et en puissance, ne portent pas contre elles de jugement injurieux devant le Seigneur. Mais eux, semblables à des brutes qui s’abandonnent à leurs penchants naturels et qui sont nées pour êtres prises et détruites, ils parlent d’une manière injurieuse de ce qu’ils ignorent, et ils périront par leur propre corruption, recevant ainsi le salaire de leur iniquité. Ils trouvent leurs délices à se livrer au plaisir en plein jour; hommes tarés et souillés, ils se délectent dans leurs tromperies, en faisant bonne chère avec vous. Ils ont les yeux pleins d’adultère et insatiables de péché; ils amorcent les âmes mal affermies; ils ont le cœur exercé à la cupidité; ce sont des enfants de malédiction. Après avoir quitté le droit chemin, ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam, fils de Bosor, qui aima le salaire de l’iniquité, mais qui fut repris pour sa transgression: une ânesse muette, faisant entendre une voix d’homme, arrêta la démence du prophète. Ces gens-là sont des fontaines sans eau, des nuées que chasse un tourbillon: l’obscurité des ténèbres leur est réservée. Avec des discours enflés de vanité, ils amorcent par les convoitises de la chair, par les dissolutions, ceux qui viennent à peine d’échapper aux hommes qui vivent dans l’égarement; ils leur promettent la liberté, quand ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, car chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui. En effet, si, après s’être retirés des souillures du monde, par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, ils s’y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition est pire que la première. Car mieux valait pour eux n’avoir pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après l’avoir connue, du saint commandement qui leur avait été donné. Il leur est arrivé ce que dit un proverbe vrai: Le chien est retourné à ce qu’il avait vomi, et la truie lavée s’est vautrée dans le bourbier.
ÉVANGILE DU JOUR
Mc XIII, 14-23
Lorsque vous verrez l’abomination de la désolation établie là où elle ne doit pas être, -que celui qui lit fasse attention, -alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes ; que celui qui sera sur le toit ne descende pas et n’entre pas pour prendre quelque chose dans sa maison; et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau. Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là! Priez pour que ces choses n’arrivent pas en hiver. Car la détresse, en ces jours, sera telle qu’il n’y en a point eu de semblable depuis le commencement du monde que Dieu a créé jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura jamais. Et, si le Seigneur n’avait abrégé ces jours, personne ne serait sauvé; mais il les a abrégés, à cause des élus qu’il a choisis. Si quelqu’un vous dit alors: « Le Christ est ici », ou: « Il est là », ne le croyez pas. Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront des prodiges et des miracles pour séduire les élus, s’il était possible. Soyez sur vos gardes: je vous ai tout annoncé d’avance.