Après-fête de la Pentecôte
Saint Barthélémy et Saint Barnabé, apôtres (I) ; Saint Barnabé de Vetlouga (1445) ; Saint hiéromartyr Mitrophane et les 222 martyrs de Chine (1900) ; transfert des reliques de Saint Éphrem de Novotorjsk (1572) ; sainte icône de la Mère de Dieu « Il est digne ».
LES SAINTS APÔTRES BARTHÉLÉMY ET BARNABÉ
Le saint Apôtre Barthélemy (Bartholomée), était originaire de Cana en Galilée. Il fut compté parmi les Douze Apôtres qui suivirent le Christ jusqu’à sa Passion et furent témoins de sa résurrection. Après la Pentecôte, lorsque les Apôtres tirèrent au sort les parties du monde qui leur reviendraient à évangéliser, il fut désigné pour aller proclamer la Bonne Nouvelle en Arabie Heureuse (Nord du Yémen actuel). Il partit d’abord, en compagnie de l’Apôtre Philippe et de sa sœur Mariamne, évangéliser les régions de Lydie et de Mysie, en Asie Mineure. Ils furent arrêtés à Hiérapolis de Phrygie et crucifiés la tête en bas ; mais lorsque Philippe rendit l’âme, la terre s’ouvrit et engloutit un grand nombre de païens. Effrayés, les survivants décrochèrent Barthélemy et Mariamne. Celui-ci établit Stachys comme évêque de la ville et continua son périple missionnaire. Endurant avec constance la faim, le froid, les dangers des routes, les persécutions et les emprisonnements, il transmit à de nombreux païens la lumière de la Vérité : en Arabie, en Perse et dans les Inde (dans le monde ancien, ce nom désignait soit l’Arabie du Sud, soit l’Éthiopie), et leur laissa l’Évangile selon saint Matthieu, écrit en araméen, Puis il se rendit en Arménie, où il acheva sa course, crucifié à l’exemple de son maître à Albanopolis, sur l’ordre du roi Astrage (ou Astyagès), dont il avait converti le fils et délivré la fille d’un démon. Le corps de l’Apôtre fut ensuite déposé dans un cercueil de plomb et jeté à la mer. Mais, par l’intervention de Dieu, au lieu de s’enfoncer dans l’abîme, le sarcophage parvint dans l’île de Lipari, en Sicile, où ses reliques accomplirent de nombreux miracles. Le saint apôtre Barnabé était lévite, originaire de Chypre, Il habitait Jérusalem au temps de la formation de la première communauté chrétienne ; et voyant comment les croyants qui se rassemblaient autour des Apôtres, n’avaient qu’un cœur et qu’une âme et mettaient tout en commun, il vendit le champ qu’il possédait, et vint déposer l’argent aux pieds des Apôtres (Act IV, 36-37). Dès lors, il vécut du travail de ses mains, comme saint Paul (I Cor IX, 6). Homme de bien, rempli de l’Esprit Saint et de foi, il avait reçu le don de la parole d’exhortation et d’encouragement, c’est pourquoi les Apôtres changèrent son nom de Joseph en celui de Barnabé, qui signifie « Fils de la consolation ». Sur l’ordre des apôtres, St Barnabé fut envoyé à Antioche pour y confirmer les fidèles dans la foi. Il partit ensuite à Chypre, où sa prédication fut fructueuse. Le saint apôtre trépassa vers l’an 62, lapidé par les païens. Sous le règne de l’empereur Zénon (488), le saint apôtre Barnabé apparut en vision à l’évêque de Salamine, Anthémis, et lui révéla le lieu où son corps se trouvait caché. L’évêque s’y rendit aussitôt et trouva, dans la grotte indiquée par le saint, le cercueil où se trouvait son corps intact, et sur la poitrine duquel reposait un exemplaire en grec de l’Évangile de saint Matthieu, que l’apôtre avait copié de sa main.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
LES 222 MARTYRS DE CHINE
En 1900, la société initiatique d’arts martiaux des « Boxers », soutenue par l’impératrice douairière, connue pour sa xénophobie, engagea une persécution contre les Chrétiens, auxquels ils attribuaient la responsabilité de tous les malheurs qui frappaient la Chine. Le 10 juin, des proclamations furent affichées dans les rues de Pékin, appelant les païens à massacrer les Chrétiens et menaçant tous ceux qui oseraient les cacher.
La nuit suivante, les Boxers, passant avec des torches enflammées dans chaque quartier de la ville, arrêtèrent dans leurs maisons tous les Chrétiens Orthodoxes qu’ils trouvaient, les torturant pour leur faire renier le Christ. Beaucoup, terrorisés par les supplices, brûlèrent de l’encens devant les idoles pour sauver leur vie, tandis que d’autres confessèrent courageusement leur foi et subirent d’horribles tourments. Après avoir incendié leur maison, on les conduisait hors de la ville, dans les temples païens des Boxers, où ils étaient éventrés, décapités ou immolés au feu.
Paul Wan, un catéchiste orthodoxe, mourut la prière sur les lèvres. Ia Wen, institutrice à la Mission russe, fut torturée à deux reprises et confessa joyeusement le Christ. Jean, un garçon de huit ans, eut les bras coupés et la poitrine tailladée. Comme ses bourreaux lui demandaient s’il souffrait, il répondit en souriant : « Ce n’est pas difficile de souffrir pour le Christ ». Les Boxers le décapitèrent, et brûlèrent ses restes dans un feu de joie.
Le Père Métrophane Tsi-Chung, le premier Prêtre chinois, qui avait été ordonné par Saint Nicolas du Japon et avait servi infatigablement la Mission pendant quinze ans, fut massacré avec la plupart des soixante-dix Chrétiens, femmes et enfants, qui s’étaient réfugiés chez lui après l’incendie des bâtiments de la Mission russe. Lorsque les Boxers entrèrent, ils le trouvèrent assis dans la cour et le criblèrent de coups de poignards à la poitrine. Sa femme, Tatienne, fut décapitée, ainsi que son fils Isaïe, âgé de vingt-trois ans. Son autre fils de sept ans, Jean, eut les orteils, le nez et les oreilles coupés lors du Martyre de son père. Il ne ressentait cependant aucune douleur, et alors que ses tortionnaires l’appelaient « fils des démons », il répondait : « Je suis un croyant en Dieu, et non un disciple des démons ! » Marie, la fiancée d’Isaïe, âgée de dix-neuf ans, s’était rendue à la maison du Père Métrophane, souhaitant mourir avec la famille de son fiancé. Lorsque les Boxers entourèrent la maison, elle aida les autres à se sauver en franchissant le mur, puis elle fit face aux assaillants, les accusant d’assassiner des innocents sans procès. N’osant pas la tuer, ils la blessèrent aux bras et lui transpercèrent les pieds. Comme on la pressait de s’enfuir, elle répondit : « Je suis née près de l’église de la Très-Sainte Mère de Dieu, et c’est ici que je mourrai ! » Quand les Boxers revinrent, il la firent périr.
Parmi ces bienheureux Martyrs, se trouvaient aussi des descendants des habitants d’Albazin, en Russie, qui avaient apporté la lumière du Christ à Pékin en 1685. Clément Kui Kin, Matthieu Hai Tsuan, son frère Vit, Anne Chui, et nombre d’autres, ne craignant pas ceux qui tuent le corps mais ne peuvent tuer l’âme, allèrent courageusement à la rencontre des tortures et de la mort, en priant le Seigneur d’éclairer leurs persécuteurs et de pardonner leurs péchés. Des mille âmes qui composaient la Mission russe de Pékin, elle en perdit trois cents lors de ces sanglants événements, dont deux cent vingt-deux qui remportèrent la couronne inflétrissable du Martyre.
Leur vénération a été approuvée par l’Église Russe, qui décréta qu’une Liturgie des défunts devrait être célébrée le 10 juin, et le 11 une Liturgie solennelle en l’honneur des Martyrs.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire, ton 8
Béni es-Tu Christ notre Dieu, qui a rendu très-sages les pêcheurs, leur envoyant le Saint-Esprit, et qui par eux, a pris au filet l’univers, Ami des hommes, gloire à Toi !
Tropaire des saints Apôtres, ton 3
Saints Apôtres, intercédez auprès du Dieu miséricordieux afin qu’Il accorde à nos âmes la rémission des péchés.
Tropaire du saint hiéromartyr Métrophane de Chine, ton 1
Ministre du Christ, prêtre véritable de la gloire, Sacrifice raisonnable et victime sans tache,
tu t’es offert dans l’arène avec ton troupeau à Pékin. Ô Père Métrophane, prie pour nous qui gardons avec foi ta sainte mémoire.
Kondakion du saint Apôtre Barthélémy, ton 4
Tu fus un grand soleil pour l’univers, illuminant ceux qui t’honorent par l’éclat de tes enseignements et tes miracles redoutables, Barthélémy, apôtre du Seigneur.
Kondakion du saint Apôtre Barnabé, ton 3
Tu fus le véritable serviteur du Seigneur, le premier parmi les septante apôtres, tu fis resplendir avec Paul ta prédication, annonçant à tous le Christ Sauveur ; c’est pour cela que nous célébrons par nos hymnes ta divine mémoire, ô Barnabé.
Kondakion, ton 8
Lorsque Tu descendis en confondant les langues, ô Très-Haut, Tu divisas les peuples, lorsque Tu distribuas les langues de feu, Tu appelas tous les hommes à l’unité, et tous d’une seule voix, nous glorifions le Très-Saint Esprit !
ÉPÎTRE DU JOUR
Rom. I, 18-27
La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, puisque ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous ; et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles. C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté, selon les convoitises de leurs cœurs ; en sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps ; eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen ! C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes : car leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature ; et de même les hommes, abandonnant l’usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. V, 20-26
Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens: Tu ne tueras point; celui qui tuera mérite d’être puni par les juges. Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d’être puni par les juges; que celui qui dira à son frère: Raca! mérite d’être puni par le sanhédrin; et que celui qui lui dira: Insensé! mérite d’être puni par le feu de la géhenne. Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande. Accorde-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui, de peur qu’il ne te livre au juge, que le juge ne te livre à l’officier de justice, et que tu ne sois mis en prison. Je te le dis en vérité, tu ne sortiras pas de là que tu n’aies payé le dernier quadrant.