Grand Carême – dispense d’huile et de vin
Mémoire des défunts
Liturgie de S. Jean Chrysostome
Saint Martin, pape de Rome, confesseur (655); Saint Artémon, prêtre de Laodicée, martyr à Césarée (303) ; saint Crescent, martyr en Lycie, sainte martyre Thomaïs (476) ; saint Romain, évêque de Metz (489) ; saint Mars, ermite près de Clermont (530) ; sainte vénérable martyre Marie (Testov) (1941).
SAINT MARTIN, PAPE DE ROME
Cette colonne de l’Orthodoxie vécut sous le règne de l’empereur Constans II Pogonat (641-668). Trois mois à peine après avoir été élevé sur le trône pontifical (649), il réunit dans la basilique Saint-Jean du Latran un concile d’une centaine d’évêques, qui condamna l’hérésie monothélite [cf. 21 janv.] et le Typos, édité par l’empereur, dans lequel on confondait la vérité et l’erreur par opportunité politique (octobre 649). Saint Martin, ayant été apocrisiaire du pape Théodore à Constantinople, était bien au fait des intentions de l’empereur et de ses théologiens qui, en proclamant une seule volonté dans le Christ, cherchaient à se rallier de manière détournée les monophysites d’Orient. Dès qu’il apprit la nouvelle, l’empereur envoya en Italie l’exarque Théodore Calliopas avec pour mission d’arrêter le pape. À son arrivée à Rome (juin 653), celui-ci se présenta devant le pontife et l’interrogea sur l’affaire du concile. Saint Martin lui répondit en prononçant l’anathème contre ceux qui oseraient l’accuser de la moindre variation dans la foi des saints Pères. Par crainte du peuple qui était présent, l’exarque répondit avec hypocrisie que la foi de Martin était semblable à la sienne et à celle de tous les chrétiens. Le saint se retira alors, pendant trois jours, dans la basilique du Latran avec tout son clergé. Le lundi matin, Calliopas demanda à perquisitionner dans le palais, sous prétexte d’y trouver des armes. Les soldats se précipitèrent dans la basilique, renversèrent dans un grand tumulte les objets de culte et s’emparèrent du prélat qui souffrait de la goutte. Le mercredi 19 juin 653, ils s’embarquèrent en direction de Constantinople. Pendant ce long et pénible voyage de trois mois, le saint fut privé de toute consolation dans sa maladie et ne pouvait même pas se laver. Aux escales, ses gardes l’empêchaient de descendre et, en le couvrant d’injures, ils s’emparaient des provisions que des prêtres et des fidèles lui avaient apportées. Lorsqu’ils arrivèrent à Constantinople, le 17 septembre, on laissa la populace l’insulter sur son grabat, puis on le mena dans la prison Prandiara, où il fut gardé au secret pendant quatre-vingt-treize jours. Le 20 décembre, à la suite d’une parodie de jugement à l’Hippodrome, au cours duquel on l’empêcha de s’exprimer sur la foi, il fut condamné à mort, puis on déchira publiquement ses vêtements sacerdotaux et on le traîna à travers la ville jusqu’au prétoire, chargé d’une lourde chaîne au cou. Le vieillard, malade et sous-alimenté, pouvait à peine marcher, mais son visage était radieux de souffrir ainsi par amour du Christ et de la vérité. Transféré dans la prison Diomède, on le hissa, en lui écorchant les jambes, jusqu’à un cachot surélevé, réservé aux condamnés à mort. Le lendemain, le patriarche de Constantinople Paul II, malade et redoutant le jugement de Dieu, obtint de l’empereur la commutation de la sentence de mort en exil. Après la mort de Paul et la nomination de Pyrrhus au patriarcat, le saint resta encore quatre-vingt-cinq jours captif, avant d’être expédié clandestinement à Cherson, en Crimée. Il y souffrit cruellement de la faim et des mauvais traitements que lui infligèrent les barbares, et remit à Dieu son âme apostolique le 16 septembre 655.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire, ton 2
Apôtres, martyrs et prophètes, évêques, saints moines et justes, vous qui avez achevé le bon combat et préservé la foi, nous vous prions, vous qui en avez l’audace d’intercéder auprès du Sauveur qui est bon, pour le salut de nos âmes.
Tropaire des défunts, ton 2
Souviens-toi, Seigneur, de tes serviteurs, toi qui es bon, et pardonne-leur tous les péchés commis durant leur vie ; car nul n’est sans péché si ce n’est Toi, qui peux donner le repos même aux trépassés.
Kondakion des défunts, ton 8
Fais reposer avec les Saints, ô Christ, les âmes de tes serviteurs là où il n’y a ni douleur ni tristesse, ni gémissements, mais la vie éternelle.
Théotokion, ton 8
Tu es notre rempart et notre havre de salut, * la plus sûre médiatrice auprès du Dieu que tu conçus, * Vierge Mère de Dieu, tu es le salut des chrétiens.
ÉPITRE DU JOUR
Hébr. VI, 9-12
Quoique nous parlions ainsi, bien-aimés, nous attendons, pour ce qui vous concerne, des choses meilleures et favorables au salut. Car Dieu n’est pas injuste, pour oublier votre travail et l’amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints. Nous désirons que chacun de vous montre le même zèle pour conserver jusqu’à la fin une pleine espérance, en sorte que vous ne vous relâchiez point, et que voue imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses.
I Cor. XV, 47-57 (défunts)
Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre; le second homme est du ciel. Tel est le terrestre, tels sont aussi les terrestres; et tel est le céleste, tels sont aussi les célestes. Et de même que nous avons porté l’image du terrestre, nous porterons aussi l’image du céleste. Ce que je dis, frères, c’est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n’hérite pas l’incorruptibilité. Voici, je vous dis un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité. Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite: La mort a été engloutie dans la victoire. O mort, où est ta victoire? O mort, où est ton aiguillon? L’aiguillon de la mort, c’est le péché; et la puissance du péché, c’est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ!
ÉVANGILE DU JOUR
Mc VII, 31-37
En ce temps-là, Jésus quitta le territoire de Tyr, et revint par Sidon vers la mer de Galilée, en traversant le pays de la Décapole. On lui amena un sourd, qui avait de la difficulté à parler, et on le pria de lui imposer les mains. Il le prit à part loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et lui toucha la langue avec sa propre salive ; puis, levant les yeux au ciel, il soupira, et dit : Éphphatha, c’est-à-dire, ouvre-toi. Aussitôt ses oreilles s’ouvrirent, sa langue se délia, et il parla très bien. Jésus leur recommanda de n’en parler à personne ; mais plus il le leur recommanda, plus ils le publièrent. Ils étaient dans le plus grand étonnement, et disaient : Il fait tout à merveille ; même il fait entendre les sourds, et parler les muets.
Jn V, 24-30 (défunts)
En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu; et ceux qui l’auront entendue vivront. Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même. Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu’il est Fils de l’homme. Ne vous étonnez pas de cela; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement. Je ne puis rien faire de moi-même: selon que j’entends, je juge; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.