Après-fête de la Pentecôte
Saint Amos, prophète (VIIIème s. av. J.-C.) ; saints Guy et Modeste et sainte Crescence, nourrice, martyrs en Italie (vers 303) ; saint Doulas, martyr en Cilicie (305-313); saint Jérôme (419) ; saint Doulas, moine en Égypte (Vème s.) ; saint Agrice, évêque de Sens (Vème s.) ; saint Landelin, abbé dans le nord de la France (686) ; saint Abraham, abbé de Saint-Cyrgues en Auvergne (472) ; saints Domitien et Adelin, moines dans le nord de la France (VIIème s.) ; saint Constantin, évêque de Beauvais (vers 706) ; saint Michel, premier métropolite de Kiev (Xème s.) ; saint Lazare, prince de Serbie (1389) ; saints Grégoire et Cassien d’Avnège (1392) ; saint Éphrem II, patriarche de Serbie (1395) ; saint Jonas, métropolite de Moscou, thaumaturge (1461). Synaxe des saints néomartyrs de Serbie.
SAINT PROPHÈTE AMOS
Le saint prophète Amos était simple bouvier et cultivateur de sycomores au village de Téqoa, situé à quelques kilomètres de Bethléem, dans le royaume de Juda. Il vécut sous les règnes d’Osias (781-740), roi de Juda, et de Jéroboam II (784-744), roi d’Israël. Alors qu’il menait son troupeau, le Seigneur l’appela et lui dit : « Va, prophétise à mon peuple Israël ». Il se rendit donc dans le royaume du Nord, qui se trouvait alors à son apogée, mais où les riches opprimaient honteusement les humbles, se comportaient de manière dissolue et avaient abandonné le culte du vrai Dieu pour adorer le veau d’or. C’est pourquoi Dieu ordonna à son prophète de leur annoncer que leur châtiment était imminent. Amos prédit d’abord la ruine des nations païennes voisines : Damas, la Philistie, la Phénicie, Édom, Ammon et Moab ; et il ajouta que la colère du Seigneur allait aussi s’abattre sur le royaume de Juda et, avant lui, sur le royaume de Samarie qui avait profané son saint Nom par le culte idolâtre. Le prophète eut d’abord la vision de multitudes de sauterelles qui dévoraient toutes les cultures d’Israël, mais il intercéda pour le peuple et le fléau fut écarté. Ensuite, Dieu lui fit voir qu’Il se préparait à châtier par le feu, et une fois de plus la prière du prophète réussit à apaiser la colère divine. Les habitants du royaume du Nord ne se repentaient pas pour autant et persistaient dans leurs péchés, aussi le Seigneur manifesta à son prophète, en trois visions, qu’Il ne pardonnerait plus, et qu’Il allait frapper les rebelles et abattre leurs cités orgueilleuses. Contre ceux qui, se vantant d’être le peuple élu, se fiaient en la faveur de Dieu, il dit que le « Jour du Seigneur », qu’ils attendaient, serait ténèbres et non lumière. Leur culte hypocrite, mêlé à l’iniquité, a attiré l’irritation du Seigneur, qui les repousse en disant : « Je hais, je méprise vos fêtes et je ne puis supporter vos solennités. Écartez de moi le bruit des cantiques, que je n’entende pas la musique de tes harpes » (5, 21, 23). Le châtiment de leur orgueil sera terrible, les cadavres seront jetés pêle-mêle en tous lieux, et tous ceux qui ne périront pas se lamenteront et seront dans le deuil. Ces catastrophes marqueront la fin définitive du royaume schismatique d’Israël : Elle est tombée, elle ne se relèvera plus la vierge d’Israël (5, 2), et annonceront aussi de loin les bouleversements cosmiques de la fin des temps. Malgré ces prédictions de malheurs, tout espoir de salut ne sera pas perdu pour ceux qui se convertiront : Cherchez le Seigneur et vous vivre… Haïssez le mal, aimez le bien, et faites régner le droit, peut-être le Seigneur prendra-t-Il en pitié le reste de Joseph (5, 14, 15). Car alors, dit le Seigneur : J’enverrai la faim dans le pays, non pas une faim de pain, non pas une soif d’eau, mais d’entendre la parole du Seigneur (8, 11).
Comme le prophète prononçait ces oracles à Béthel, le prêtre Amasias l’accusa auprès du roi de fomenter une conspiration, en annonçant que le souverain allait périr par l’épée et que le peuple serait déporté loin de sa terre. Et il dit à Amos : 3Voyant, va-t-en ; fuis au pays de Juda, mange ton pain là-bas et là-bas prophétise. Mais à Béthel cesse de prophétiser, car c’est un sanctuaire royal, un temple du royaume3 (7, 12-13). Amos persista cependant dans sa mission, et prédit au prêtre qu’il périrait en exil. Il continua de glorifier Dieu qui allait révéler Sa gloire par le jugement et l’extermination des pécheurs ; mais précisa, en terminant sa prophétie, que ces désastres verraient cependant le relèvement de la lignée de David et l’établissement du royaume messianique, vers lequel toutes les nations païennes accourront : « Après cela je reviendrai et je relèverai la tente de David qui était tombée ; je relèverai ses ruines et je la redresserai, afin que le reste des hommes cherchent le Seigneur, ainsi que toutes les nations qui ont été consacrées à mon Nom, dit le Seigneur qui fait connaître ces choses depuis les siècles » . En ces jours-là, ajoute le prophète, les montagnes suinteront la suavité et toute la terre sera transformée en un jardin aux fruits éternels. Une tradition postérieure rapporte que le fils d’Amasias, Ozias, aurait frappé Amos d’un coup de massue, le laissant à demi mort. Le prophète aurait alors été transporté dans sa patrie, Téqoa, où il aurait expiré quelques jours plus tard.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du prophète, ton 2
Célébrant la mémoire d’Amos ton prophète, Seigneur, * par ses prières, * nous t’en supplions, sauve nos âmes.
Kondakion du prophète, ton 4
Ayant purifié par l’Esprit * ton cœur resplendissant de clarté, * illustre prophète Amos, et du ciel * reçu le don de prophétie, * à haute voix tu crias aux nations : * Notre Dieu, le voici * et nul autre ne lui peut être associé.
ÉPÎTRE DU JOUR
Rom. V, 10-16
Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. Et non seulement cela, mais encore nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation. C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché, car jusqu’à la loi le péché était dans le monde. Or, le péché n’est pas imputé, quand il n’y a point de loi. Cependant la mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam, lequel est la figure de celui qui devait venir. Mais il n’en est pas du don gratuit comme de l’offense ; car, si par l’offense d’un seul il en est beaucoup qui sont morts, à plus forte raison la grâce de Dieu et le don de la grâce venant d’un seul homme, Jésus Christ, ont-ils été abondamment répandus sur beaucoup. Et il n’en est pas du don comme de ce qui est arrivé par un seul qui a péché ; car c’est après une seule offense que le jugement est devenu condamnation, tandis que le don gratuit devient justification après plusieurs offenses.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. VIII, 23-27
Jésus monta dans la barque, et ses disciples le suivirent. Et voici, il s’éleva sur la mer une si grande tempête que la barque était couverte par les flots. Et lui, il dormait. Les disciples s’étant approchés le réveillèrent, et dirent : Seigneur, sauve-nous, nous périssons ! Il leur dit : Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi? Alors il se leva, menaça les vents et la mer, et il y eut un grand calme. Ces hommes furent saisis d’étonnement : Quel est celui-ci, disaient-ils, à qui obéissent même les vents et la mer ?