4ème dimanche de Pâques, du Paralytique
Saint Pacôme le Grand, fondateur du cénobitisme en Haute-Égypte (348) ; saint hiéromartyr Euphrase, évêque, patron d’Ajaccio (Ier s.) ; saints Cassius, Victorin, Maxime et leurs compagnons, martyrs en Auvergne (260) ; saint Achille, évêque de Larissa en Thessalie (vers 330) ; saints Barbare, guerrier, Callimaque et Denis, martyrs à Méthone (361) ; saint Rhétice, évêque d’Autun (IVème s.) ; saint Primaël, ermite au diocèse de Quimper (vers 450) ; saint Franchy, ermite dans le Nivernais (VIIème s.) ; saint Isaïe, évêque de Rostov, thaumaturge (1090) ; saint Isaïe des Grottes de Kiev (1115) ; saint Pacôme de Nerekhta (1384) ; saint Euphrosynius de Pskov et son disciple Sérapion (1481) ; saint Dimitri, tsarévitch d’Ouglitch et de Moscou, enfant assassiné (1591).
SAINT PACÔME LE GRAND
Notre bienheureux Père Pacôme naquit de parents païens en Haute Égypte, vers 292, mais dès son enfance il ressentit une vive répulsion à l’égard du culte idolâtre et montra un penchant naturel pour le bien. Enrôlé de force dans l’armée lors de la campagne de Maximin-Daïa contre Licinius (312), il fut ému par l’attitude charitable des chrétiens de Thèbes envers les conscrits, que l’on traînait sans ménagement vers leur garnison comme des prisonniers. Bientôt libéré, il fut baptisé au village de Schenesèt et, la nuit suivante, il vit une rosée descendre du ciel et se répandre sur sa tête, puis elle se condensa dans sa main droite et devint du miel qui s’écoula sur toute la terre. Il commença aussitôt à mener une vie ascétique, en se guidant selon sa conscience, et à servir les habitants du lieu, surtout lors d’une épidémie de peste. Au bout de trois ans, incommodé par la fréquentation des séculiers et mû désormais par un violent amour pour Dieu seul, il devint disciple d’un saint vieillard, rude et austère, qui vivait en reclus en dehors du village : saint Palamon [12 août].
Après l’avoir rudement éprouvé, celui-ci le revêtit de l’Habit monastique et lui enseigna à veiller comme il le faisait lui-même, la moitié de la nuit, et souvent la nuit entière, en récitant des passages de l’Écriture sainte, à jeûner tous les jours jusqu’au soir en été, et à ne manger en hiver qu’un jour sur deux ou trois, sans jamais consommer ni huile, ni vin, ni mets cuits. Leur office liturgique consistait en cinquante groupes de psaumes conclus par une prière pendant la nuit, et soixante pendant la journée, sans compter le perpétuel souvenir de Dieu qu’ils entretenaient dans leur esprit et dans leur cœur, selon la recommandation de l’Apôtre (2 Th 5, 17). Pour subvenir à leurs besoins, et surtout au soin des pauvres, ils tressaient des objets en fil, en poil ou en fibre de palmier, et travaillaient même pendant la nuit, en récitant la parole de Dieu, afin de lutter contre le sommeil. Si, malgré le travail manuel, le sommeil les accablait, ils se levaient et allaient transporter du sable dans des paniers, d’un endroit du désert à l’autre. Un jour de Pâques, Pacôme versa un peu d’huile sur le sel écrasé qui était leur nourriture habituelle. Palamon se frappant le visage, se mit alors à pleurer et dit : « Hier, mon Seigneur a été crucifié, et moi je mangerais aujourd’hui de l’huile ! »
Pacôme supportait non seulement de bon gré la rigoureuse discipline du vieillard, mais il s’appliquait surtout à garder son cœur pur par une stricte vigilance sur ses pensées, dépensant toutes les ressources de son esprit à apprendre par cœur les paroles de Dieu afin de les faire siennes. Il avait coutume de s’éloigner dans le désert pour prier ou de se tenir debout, la nuit entière, dans les tombeaux, en tendant les mains vers le ciel comme s’il était crucifié, et versant tant de sueur que le sol en devenait boueux à ses pieds. Pendant ces prières nocturnes, les démons s’acharnaient contre lui et l’attaquaient ouvertement, mais l’homme de Dieu les couvrait de confusion en louant Dieu et en se moquant de leurs vains artifices. Comme leurs attaques se faisaient plus pressantes, il affligea davantage son corps et demanda à Dieu de lui retirer le sommeil jusqu’à ce qu’il remporte définitivement la victoire. Il fut exaucé, et acquit dès lors une telle faveur auprès de Dieu, que son corps jouissait déjà en partie de l’incorruptibilité promise aux élus : il pouvait marcher sans danger sur les serpents et les scorpions, et traverser le Nil au milieu des crocodiles.
Au bout de quatre ans de luttes, la vision de la rosée céleste se renouvela, mais il attendit encore trois années avant de s’éloigner seul dans le désert. Lorsqu’il parvint à un lieu nommé Tabennêsis, sur la rive nord-est du Nil, il entendit une voix céleste qui lui ordonnait d’y rester pour y fonder un monastère. Ayant obtenu l’autorisation de Palamon, juste avant son décès, Pacôme s’y installa et s’adonna seul à de grandes ascèses, jusqu’à ce que son frère aîné, Jean, vînt le rejoindre. Mettant tout en commun, ils vivaient dans un grand renoncement et distribuaient aux pauvres le fruit de leur travail, en ne gardant que le strict nécessaire pour vivre : deux pains et un peu de sel par jour. À la fin de leur veille quotidienne, ils prenaient un peu de repos, assis, sans s’appuyer le dos au mur. Pendant le jour, ils s’exposaient aux ardeurs du soleil, gardant en esprit la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ et les épreuves des martyrs.
Un jour, un ange de Dieu apparut à Pacôme pendant sa vigile et lui dit à trois reprises : « Pacôme, la volonté de Dieu est que tu serves la race des hommes, pour les réconcilier avec Lui. » Dès lors, des hommes des villages environnants se rassemblèrent autour de lui pour mener ensemble la vie ascétique : chacun vivait séparément, comme il l’entendait, et fournissait sa part pour les besoins matériels de la communauté. Pacôme se mettait humblement à leur service, préparait la nourriture qu’ils désiraient, recevait les hôtes et servait les frères quand ils étaient souffrants, alors qu’il se contentait pour lui-même de pain et de sel en tout temps. Ces hommes rudes ne lui montraient cependant aucun respect, ils méprisaient son humilité et se moquaient même de lui. L’homme de Dieu prit patience pendant cinq ans, jusqu’au jour où, après en avoir reçu l’ordre de Dieu au cours d’une nuit de prière, il leur imposa une règle de vie commune et chassa avec autorité tous ceux qui ne voulaient pas s’y conformer . De nouveaux candidats à la vie monastique s’étant présentés, Pacôme, après les avoir suffisamment éprouvés, leur imposa de vivre « selon les Écritures », en mettant tout en commun, dans une parfaite égalité, à l’imitation de la communauté apostolique (cf. Act 2). Se mettant à leur service comme auparavant, il leur enseignait à porter leur croix pour suivre le Christ et à n’avoir d’autre souci que de repasser dans leur esprit les paroles du Seigneur. On rapporte qu’un ange, vêtu en moine, lui montra le modèle de leur habit et lui remit une tablette sur laquelle était inscrite la règle de la communauté. Elle prescrivait de donner à manger et à boire à chacun en fonction de sa constitution et de son travail, sans empêcher ceux qui voulaient pratiquer davantage l’ascèse. Ils devaient vivre dans des cellules séparées, regroupées en « maisons » , selon leurs affinités ou leurs occupations, et se réunir trois fois par jour pour adresser à Dieu douze groupes de psaumes et de prières. Comme Pacôme objectait que cela ne faisait pas beaucoup de prières, l’ange répondit : « Tout ce que je prescris c’est pour être sûr que même les petits pourront observer la règle sans découragement. Quant aux parfaits, ils n’ont pas besoin de loi, puisque dans leur cellule, ils consacrent leur vie entière à la contemplation de Dieu » .
Lorsque les frères atteignirent le nombre de cent, Pacôme leur bâtit une église dans le monastère ; et, le dimanche, il invitait un prêtre du village à venir célébrer la divine Liturgie, car il refusait qu’aucun des moines ne soit ordonné clerc, de crainte que la vaine gloire et la jalousie ne viennent rompre leur belle harmonie. Peu après sa consécration comme archevêque d’Alexandrie, saint Athanase rendit visite au monastère de Tabennêsis (329), mais Pacôme, ayant appris qu’on voulait l’ordonner prêtre, se cacha jusqu’au départ du prélat.
La communauté, appelée par lui Koinonia , devenant nombreuse, Pacôme désigna des frères affermis dans la vertu pour l’assister : l’un comme administrateur du service matériel, avec un second, d’autres comme responsables des « maisons » ; d’autres encore étaient chargés du soin des malades, de la réception des hôtes ou de la vente à l’extérieur des produits fabriqués au monastère. Trois fois par semaine, saint Pacôme instruisait lui-même l’ensemble de la communauté, en interprétant les Écritures et, aux deux jours de jeûnes, les chefs des maisons faisaient à leur tour une catéchèse destinée à leurs moines respectifs.
La sœur de Pacôme, Marie, étant elle aussi venue le rejoindre, le saint lui fit construire un monastère, dans le village, où de nombreuses sœurs se rassemblèrent pour y mener une vie toute semblable à celle des moines, guidées par un vieillard grave et avisé, nommé Pierre.
Le saint recevait avec circonspection les candidats qui se présentaient et n’acceptait qu’un petit nombre de ceux qui avaient mené auparavant une vie impure ou avaient un caractère revêche, de peur qu’ils n’entraînassent les autres frères dans la perdition. Mais pour ceux d’entre eux qu’il acceptait, il luttait avec eux jour et nuit, afin de les tirer de l’asservissement aux passions. Lorsqu’il trouvait des moines rétifs, il essayait de les corriger et priait instamment pour eux, en ajoutant à ses jeûnes, ses veilles et ses macérations, afin qu’ils se repentissent et apprennent le mystère de la vie monastique et la paix que l’on tire de l’obéissance. S’ils persistaient néanmoins à contredire, il les renvoyait de la communauté, pour ne pas empêcher les autres frères de croître dans la crainte de Dieu. Une année, il renvoya ainsi jusqu’à cent moines, sur les trois cents que comportait la communauté.
Grâce à son don de clairvoyance, saint Pacôme devinait les fautes et les pensées perverses des frères, et il savait les guérir avant qu’ils ne commettent le péché. Bien qu’il guérît des malades et délivrât des possédés, tant parmi les frères que parmi les séculiers qui se pressaient au monastère, il s’en remettait en tout à la volonté de Dieu et ne se fâchait jamais quand le Seigneur n’exauçait pas sa prière. Il enseignait que supérieures aux guérisons corporelles sont les guérisons spirituelles des âmes qui, de l’erreur ou de la négligence, parviennent à la connaissance du vrai Dieu et au repentir. Il ne demandait jamais à Dieu de recevoir des visions, car elles peuvent être une voie d’illusion, et disait : « Si tu vois un homme pur et humble, c’est une grande vision. Quoi de plus grand en effet que de voir Dieu invisible dans un homme visible, temple de Dieu. »
Même lorsqu’il était accablé par la maladie, le bienheureux refusait de se faire servir ou de s’accorder un quelconque soulagement. Il n’acceptait qu’un seul remède : le Nom du Seigneur, et enseignait aux malades par son exemple à supporter avec patience et actions de grâces leurs maux, afin de remporter une double couronne : celle de l’ascèse et de la patience dans les épreuves. Dans les maladies des frères, il savait discerner infailliblement celles qui étaient provoquées par les démons ou par un effet de leurs passions, et il leur enseignait à les vaincre par la bonne résolution de l’âme. Mais lorsqu’il s’agissait de véritables faiblesses du corps, il venait alors lui-même servir les malades et n’hésitait pas à donner à certains de la viande en nourriture, en dépit de l’usage monastique.
Le nombre des frères ne cessant de croître, Pacôme alla fonder, à la suite d’une vision, un autre monastère, à Pabau (en copte : Phbôou), un peu en aval du Nil (environ 3 km de Tabennêsis). Il le fit construire très vaste et l’organisa de la même manière que Tabennêsis. Lorsque Pabau fut peuplé, le supérieur d’un monastère appelé Chenoboskion (Senesêt) demanda au saint de placer sa communauté sous sa juridiction, avec les mêmes règles de vie. Pacôme s’y rendit avec quelques frères qu’il laissa là pour y instruire les moines sur la discipline de la Koinonia. Il fit de même pour le monastère de Monchôsis (Thmousons) ; puis, à la suite d’une nouvelle vision, il alla fonder un nouveau monastère à Tsè (Tasé). À la requête de l’évêque de Panopolis (Smin), il en fonda un autre dans cette région, peinant lui-même avec les frères pour la construction des bâtiments. Peu après, un notable, Pétronios, [23 oct.] offrit le monastère qu’il avait fondé à Thbéou (Tébeu), dans la région de Diospolis. Saint Pacôme mit un certain Apollonios à la tête du monastère, et fit de Pétronios le supérieur d’une autre fondation : Tsmine (Tsménai), proche de Panopolis. Enfin, après une nouvelle vision, il fonda un très grand monastère à Phnoum (Pichnoum), loin au sud, dans le désert de Snê. Cette vaste congrégation de neuf monastères et deux couvents féminins, comptait trois mille moines durant la vie de saint Pacôme et jusqu’à sept mille par la suite. Tous y vivaient dans l’harmonie et la fidélité aux lois instituées par l’homme de Dieu. Chez eux il n’y avait aucun souci pour les affaires du monde et ils étaient constamment transportés au ciel, à cause de leur hésychia et de leur genre de vie semblable à celle des anges. Le saint visitait fréquemment les uns et les autres, pour les instruire de la Parole de Dieu, corriger les égarements et encourager les frères à persévérer dans leurs combats. Il résidait habituellement au monastère de Pabau, où il vivait comme un simple moine, membre d’une « maison » et soumis à la discipline commune ; car, inébranlablement affermi sur le roc de l’humilité, il n’avait jamais eu la pensée qu’il était chef ou père des moines, mais seulement leur serviteur. En visite un jour à Tabennêsis, il s’assit pour le travail manuel et se laissa instruire par un enfant-moine qui lui reprochait de ne pas travailler correctement.
L’économe du grand monastère de Pabau était chargé de superviser l’administration matérielle de la Koinonia : il recueillait les objets fabriqués dans les monastères et les desservait dans tous leurs besoins. Deux fois l’an, les frères se réunissaient à Pabau, pour célébrer la fête de Pâques tous ensemble et, au mois d’août, après la récolte, les intendants remettaient leurs comptes, et l’on procédait à la nomination de nouveaux responsables. Lorsque Pacôme n’avait pas le loisir de se rendre dans un monastère, il envoyait son disciple le plus cher, Théodore [16 mai], ou adressait une lettre à l’économe, écrite dans un langage secret, que lui seul pouvait comprendre. Il avait toujours le visage grave et triste, car Dieu lui avait accordé de contempler en vision les tourments éternels réservés aux pécheurs et aux moines indignes de leur profession, et c’est pourquoi, chaque fois qu’il prenait la parole, il avertissait ses disciples sur le Jugement à venir. Un jour, un moine négligent vint à mourir. Le saint ordonna avec autorité de ne chanter ni office de funérailles ni d’offrir de sacrifice en sa mémoire, et il fit brûler ses vêtements, laissant tous les frères dans l’effroi pour leur correction. Pendant une famine, l’homme de Dieu resta à jeun et dit : « Moi non plus je ne mangerai pas aussi longtemps que mes frères auront faim et ne trouveront pas de pain à manger », appliquant ainsi la parole de l’Apôtre: Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui (1 Cor 12, 26).
La réputation de saint Pacôme s’étant répandue dans toute l’Égypte, il advint que certains mirent en doute son charisme de clairvoyance et ses révélations. Convoqué à Latopolis (en 345) devant une assemblée d’évêques qui le questionnèrent à ce sujet, Pacôme répondit que le Seigneur ne lui accordait pas constamment une telle grâce du discernement et de la clairvoyance des cœurs, mais seulement quand Il le voulait, pour l’édification de la Koinonia et le salut des âmes, dans la mesure de sa propre soumission à la volonté de Dieu. Il fut innocenté et, rendant grâce à Dieu, déclara, à propos de cette épreuve et du nouvel exil de saint Athanase : « Il nous faut soutenir toutes sortes d’épreuves, car cela ne nuit pas. »
Vers Pâques 346, une épidémie de peste se déclara dans la Koinonia et extermina plus de cent frères parmi les plus éminents. Le saint fut atteint à son tour, mais refusa tout traitement particulier. Bien que son corps fût affaibli à l’extrême, ses yeux étaient flamboyants. Il passa les premiers jours de la Grande Semaine à prier le Seigneur pour que l’unité de la Koinonia ne soit pas rompue après sa mort. Puis, réunissant les frères, il les prit à témoin que, durant toute sa vie, il ne leur avait rien caché et avait vécu comme l’un d’entre eux, se conduisant envers tous comme un serviteur et comme une nourrice qui réchauffe ses enfants. Il ajouta que les règles et traditions qu’il avait instituées pour eux sous l’inspiration du Seigneur, étaient la seule voie pour obtenir le repos de l’âme et le salut éternel. Vers la Pentecôte, il désigna Pétronios, qui avait été lui aussi atteint par la maladie, comme successeur, puis ordonna aux frères de cesser leurs larmes, car l’ordre lui était venu du Seigneur d’aller rejoindre le séjour des Pères. Il ordonna avec grande sévérité à Théodore d’aller ensevelir son corps dans un endroit secret, afin qu’on ne lui offrît pas de culte, et l’exhorta à prendre soin des frères négligents. Il remit son âme apostolique à Dieu le 9 mai 346, à l’âge de cinquante-quatre ans. À ce moment, l’endroit fut agité d’un tremblement de terre, un parfum céleste se dégagea, et plusieurs anciens virent des troupes d’anges escorter l’âme du saint jusqu’au lieu de son repos.
Lorsque saint Antoine le Grand apprit le décès de saint Pacôme, dans son désert lointain, il le loua comme un nouvel apôtre et fit les plus grands éloges de la vie cénobitique dont il avait été le fondateur. Répliquant à ceux qui lui disaient qu’il avait atteint une plus grande gloire dans la vie érémitique, il répondit que c’était par nécessité qu’il avait embrassé la vie solitaire, car il n’y avait pas alors de coenobium, et il ajouta : « Dans le Royaume des cieux, nous nous verrons l’un et l’autre, nous verrons tous les Pères et surtout notre Maître et notre Dieu Jésus-Christ. »
Après le décès de saint Pacôme, Pétronios gouverna la Koinonia seulement quelques jours, avant de remettre lui aussi son âme à Dieu. Abba Horsièse [15 juin] fut alors désigné pour veiller au respect des traditions et assurer, à l’exemple de Pacôme, le ministère de la parole. Mais, à la suite de la révolte d’Apollonios, supérieur du monastère de Monchôsis, Horsièse démissionna et désigna Théodore comme supérieur à sa place. Après la disparition des premiers disciples de saint Pacôme, les monastères de la Koinonia se développèrent grandement, tant en nombre qu’en biens matériels, mais cet éclat fut de courte durée et, après avoir été victimes de la décadence, ils furent ensuite emportés par les invasions des barbares. Les institutions, les règles écrites et surtout l’esprit du cénobitisme, dont Pacôme avait été le fondateur, furent néanmoins légués à l’Église comme la voie parfaite d’imitation de la communauté apostolique et comme une échelle dressée vers le Royaume des cieux.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de Pâques, ton 5
Le Christ est ressuscité des morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie.
Tropaire du dimanche du 3ème ton
Que les cieux soient dans l’allégresse, que la terre se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa mort, Il a vaincu la mort ! Devenu le Premier-né d’entre les morts, du sein de l’enfer, Il nous a rachetés, accordant au monde la grande miséricorde.
Tropaire du saint Apôtre, ton 3
Saint apôtre Simon, * intercède auprès du Dieu de miséricorde, * pour qu’il accorde à nos âmes le pardon de nos péchés.
Kоndakion du saint Apôtre, ton 2
Tous ensemble, par des hymnes louons * comme bienheureux l’apôtre Simon, * lui qui dans l’âme des fidèles déposa * sans faille la doctrine de la sagesse; * car devant le trône de gloire à présent * il exulte avec les Anges incorporels, * sans cesse intercédant en faveur de nous tous.
Kondakion du paralytique, ton 3
Par Ta divine sollicitude, Seigneur, relève mon âme cruellement paralysée par toutes sortes de péchés et d’actions insensées, de même que jadis Tu as relevé le paralytique, afin que sauvé, je Te clame : ô Christ miséricordieux, gloire à Ta Puissance.
Kondakion de Pâques, ton 8
Bien que tu sois descendu, ô Immortel, dans le Tombeau, Tu as cependant détruit la puissance de l’enfer et Tu es ressuscité en vainqueur, ô Christ Dieu. Aux femmes myrophores Tu as annoncé : Réjouissez-vous, et à Tes apôtres Tu as donné la paix, Toi qui accordes à ceux qui sont tombés la Résurrection.
ÉPITRE DU JOUR
Actes IX, 32-42
En ces jours-là, comme Pierre visitait tous les saints, il descendit aussi chez ceux qui demeuraient à Lydda. Il y trouva un homme nommé Énée, couché sur un grabat depuis huit ans, et paralytique. Pierre lui dit : « Énée, Jésus Christ te guérit. Lève-toi, et arrange ton grabat ». Et aussitôt il se leva. Tous les habitants de Lydda et de la plaine du Saron, ayant vu cela, se convertirent au Seigneur. Il y avait à Joppé, parmi les disciples, une femme nommée Tabitha, ce qui se traduit par Dorcas : elle faisait beaucoup de bonnes œuvres et d’aumônes. Or, en ce temps-là, elle tomba malade et mourut. Après l’avoir lavée, on la déposa dans une chambre haute. Comme Lydda est près de Joppé, les disciples, ayant appris que Pierre s’y trouvait, envoyèrent deux hommes vers lui, pour le prier de venir chez eux sans tarder. Pierre se leva, et partit avec ces hommes. Lorsqu’il fut arrivé, on le conduisit dans la chambre haute. Toutes les veuves l’entourèrent en pleurant, et lui montrèrent les tuniques et les vêtements que faisait Dorcas pendant qu’elle était avec elles. Pierre fit sortir tout le monde, se mit à genoux, et pria ; puis, se tournant vers le corps, il dit : « Tabitha, lève-toi ! » Elle ouvrit les yeux, et ayant vu Pierre, elle s’assit. Il lui donna la main, et la fit lever. Il appela ensuite les saints et les veuves, et la leur présenta vivante. Cela fut connu de tout Joppé, et beaucoup crurent au Seigneur.
ÉVANGILE DU JOUR
Jn VI, 1-15
En ce temps-là, à l’occasion d’une fête juive, Jésus monta à Jérusalem. Or, à Jérusalem, près de la porte des brebis, il y a une piscine qui s’appelle en hébreu Bethzatha, et qui a cinq portiques. Sous ces portiques étaient couchés en grand nombre des malades, des aveugles, des boiteux, des paralytiques, qui attendaient le mouvement de l’eau ; car un ange descendait de temps en temps dans la piscine, et agitait l’eau, et celui qui y descendait le premier après que l’eau avait été agitée était guéri, quelle que fût sa maladie. Il y avait là un homme malade depuis trente-huit ans. Jésus, l’ayant vu couché, et sachant qu’il était malade depuis longtemps, lui dit : « Veux-tu être guéri ? » Le malade lui répondit : « Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans la piscine quand l’eau est agitée, et, pendant que j’y vais, un autre descend avant moi ». « Lève-toi, lui dit Jésus, prends ton grabat, et marche ». Aussitôt cet homme fut guéri ; il prit son grabat, et marcha. C’était un jour de sabbat. Les Juifs dirent donc à celui qui avait été guéri : « C’est le sabbat ; il ne t’est pas permis de porter ton grabat. » Il leur répondit : « Celui qui m’a guéri m’a dit : Prends ton grabat, et marche ». Ils lui demandèrent : « Qui est l’homme qui t’a dit : Prends ton grabat, et marche ? » Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c’était, car Jésus avait disparu de la foule qui était en ce lieu. Plus tard, Jésus le trouva dans le temple, et lui dit : « Voici, tu as été guéri ; ne pèche plus, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire. » Cet homme s’en alla, et annonça aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri.