Jour de jeûne
Après-Fête de la Dormition de la Très-Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge ; Marie. Translation d’Edesse à Constantinople du saint Mandylion (icône de la sainte Face) (en 944) ; saint Diomède, médecin, martyr à Nicomédie (298) ; saint Chérémon, ascète au désert de Scété (IVème s.) saint Théodore, évêque de Sion dans le Valais (IVème s.) ; saint Éleuthère, évêque d’Auxerre (vers 561) ; saint Arey, évêque de Nevers (VIème s.) ; saint Armel, moine, fondateur de deux abbayes en Bretagne (570) ; saint Frambaud, ermite dans le Maine (VIème s.) ; saint Christophe Gourieli, martyrisé à Damas (XVème s.) ; néomartyr Nicodème, moine des Météores (1551) ; saint Gérasime, thaumaturge de Céphalonie (1579) ; néomartyr Stamatios de Volos (1680) ; néomartyr Apostolos (1686) ; saint Constantin, prince de Valachie, ses enfants : saints Constantin, Étienne, Radu, Matthieu, et son serviteur saint Janache, martyrs (1714) ; nouveaux martyrs de Russie : Alexandre Sokolov, prêtre, Anna Ejov, moniale, martyr Jacques Gortinsky (1937).
TRANSLATION D’ÉDESSE À CONSTANTINOPLE DU SAINT MANDYLION [1]
Au temps de la vie terrestre de notre Seigneur Jésus-Christ, le roi d’Édesse, Abgar , qui souffrait gravement de lèpre et d’inflammation des articulations, entendit parler des guérisons innombrables que Jésus accomplissait. Comme il ne pouvait se déplacer, ni même se montrer à ses sujets, il envoya à Jérusalem son archiviste, Ananie, muni d’une lettre adressée à Jésus, dans laquelle le souverain demandait au Sauveur de venir jusqu’à lui pour le guérir, et il lui proposait de s’installer à Édesse pour échapper aux machinations des Juifs. Il chargea en outre Ananie, qui était un peintre habile, de faire le portrait de celui dont on disait qu’il était Fils de Dieu. Arrivé à destination, Ananie remit la lettre au Seigneur qui se trouvait entouré d’une grande foule et, montant sur une pierre d’où il pouvait mieux le voir, il s’efforça de faire une esquisse. Mais il lui fut impossible de fixer les traits du Sauveur, car son visage semblait changer sans cesse d’aspect, sous l’effet de la grâce indicible qui s’en dégageait. Le Christ, qui sonde les cœurs et les pensées des hommes, devina le dessein d’Ananie et, voulant montrer qu’on ne peut séparer son humanité de sa divinité, Il donna satisfaction à son pieux désir en accomplissant un grand miracle. Il se fit apporter une petite bassine, s’y lava le visage et l’essuya avec un linge plié en quatre. Aussitôt ses traits se trouvèrent imprimés de manière indélébile sur ce Mandylion, sans le secours d’une main humaine. Il le remit alors à Ananie avec une lettre destinée à Abgar, dans laquelle Il expliquait qu’il lui fallait accomplir à Jérusalem le dessein éternel de Dieu pour le salut des hommes. Mais Il lui promettait qu’une fois sa mission terminée, quand Il serait remonté au ciel, Il lui enverrait un de ses disciples, pour lui procurer le salut de l’âme et du corps. Le roi Abgar reçut Ananie avec grande joie et se prosterna devant l’image de la sainte Face avec foi et amour, de sorte qu’il se trouva presque complètement guéri de sa lèpre, à l’exception d’une plaie qui lui restait au front. Après l’Ascension de notre Seigneur et la Pentecôte, le saint Apôtre Thaddée [21 août] fut envoyé à Édesse où, proclamant la Bonne Nouvelle, il baptisa le roi et une grande partie de la population . En sortant de la fontaine baptismale, Abgar se trouva complètement guéri et rendit grâces à Dieu. Par la suite, il montra une si grande dévotion à l’Icône « Non Faite de main d’homme » (acheiropoiitos) qu’il la fit placer dans une niche, où se trouvait préalablement une idole, au-dessus de la porte principale de la ville, avec l’inscription : « Christ Dieu, quiconque espère en toi ne connaîtra jamais le malheur. » Et tous ceux qui entraient dans la ville devaient la vénérer. Il en fut ainsi pendant tout le règne d’Abgar et de son fils. Mais lorsque son petit-fils s’assit sur le trône, il entreprit de faire retourner son peuple au paganisme et forma le projet de détruire l’Icône. Averti de ce dessein par une vision, l’évêque d’Édesse fit boucher la niche où se trouvait l’Image, après avoir placé devant elle une lampe allumée. De nombreuses années passèrent et, bien que le royaume fût redevenu chrétien, on oublia néanmoins l’existence de l’Icône. Lorsque le roi des Perses Chosroès assiégea la ville (en 544) , jetant tous ses habitants dans une grande angoisse, l’évêque d’alors, Eulalios, eut une vision lui révélant l’endroit où se trouvait l’Icône du Sauveur, par la protection de laquelle ils pourraient vaincre. L’évêque fit dégager la cavité, et quelle ne fut pas sa surprise en découvrant non seulement l’icône intacte, mais en constatant aussi qu’après tant d’années, la veilleuse se trouvait encore allumée. De plus, sur la brique qui bouchait la cavité, il trouva imprimée la réplique exacte de l’image de la Sainte Face . Les habitants rassemblés en hâte formèrent une longue procession, portant les deux saints trophées dans un grand tumulte, qui jeta l’effroi dans les rangs des assiégeants. Et quand l’évêque les aspergea avec l’huile de la veilleuse, elle se transforma en un feu ardent qui leur fit prendre la fuite. Tombée quelques années après aux mains des Perses, puis reprise par l’empereur Héraclius (628), la ville d’Édesse fut bientôt conquise par les Arabes. L’armée chrétienne l’ayant reprise, l’empereur Romain Lécapène s’empressa de faire transférer à Constantinople le saint Mandylion et les lettres d’Abgar (15 août 944). Accueillie par une foule immense, la sainte Image, prototype de toutes les icônes chrétiennes , fut d’abord déposée dans l’église des Blachernes, puis, le lendemain, à Sainte-Sophie, et de là dans l’église de la Mère de Dieu du Phare, dans l’enceinte du palais, pour la protection de la Reine des villes et de tout le peuple.
[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de la sainte Face, ton 2
Devant ta sainte Icône nous nous prosternons, Dieu de bonté, implorant le pardon de nos fautes, ô Christ notre Dieu, car tu as bien voulu souffrir en montant sur la croix pour sauver ta créature de la servitude de l’ennemi; aussi dans l’action de grâces nous te crions: tu as rempli de joie l’univers, ô notre Sauveur, en venant porter au monde le salut.
Tropaire de la Dormition, ton 1
Dans l’enfantement, Tu as gardé la virginité; dans Ta dormition, Tu n’as pas abandonné le monde, ô Mère de Dieu. Tu as été transférée à la Vie, étant Mère de la Vie, et par Tes prières, Tu délivres nos âmes de la mort.
Tropaire de saint Gérasime de Céphalonie, ton 1
Comme ange dans la chair ej protecteur des croyants louons, fidèles, ce thaumaturge
porteur-de-Dieu, Gérasime, le nouveau saint qui a reçu de Dieu la grâce méritée d’opérer sans cesse les guérisons, car il rend la santé aux infirmes et chasse les démons; à ceux qui le vénèrent il procure le salut.
Kondakion de la Sainte Face, ton 2
En l’image non peinte de ton ineffable et divine venue parmi les hommes, ô Verbe du Père que nul espace ne peut cerner, reconnaissant le trophée divinement dessiné de ta véritable incarnation, nous vénérons ton icône et la couvrons de nos baisers.
Kondakion de saint Gérasime de Céphalonie, ton 3
En ce jour, l’île de Céphalonie invite la multitude des croyants aux chants d’action de grâces pour
glorifier l’illustre saint qui a brillé récemment, la gloire de l’orthodoxie, Gérasime, son patron et son fidèle protecteur.
Kondakion de la Dormition, ton 2
Tombeau et mort n’ont pu retenir la Mère de Dieu, toujours vigilante dans ses intercessions, espérance inébranlable dans sa protection, car étant la Mère de la Vie, Il l’a transférée à la Vie, Celui qui demeura dans Son sein toujours virginal.
ÉPÎTRE DU JOUR
I Cor. XI, 8-22
L’homme n’a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l’homme ; et l’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l’homme. C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend. Toutefois, dans le Seigneur, la femme n’est point sans l’homme, ni l’homme sans la femme. Car, de même que la femme a été tirée de l’homme, de même l’homme existe par la femme, et tout vient de Dieu. Jugez-en vous-mêmes : est-il convenable qu’une femme prie Dieu sans être voilée ? La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c’est une honte pour l’homme de porter de longs cheveux, mais que c’est une gloire pour la femme d’en porter, parce que la chevelure lui a été donnée comme voile ? Si quelqu’un se plaît à contester, nous n’avons pas cette habitude, non plus que les Églises de Dieu. En donnant cet avertissement, ce que je ne loue point, c’est que vous vous assemblez, non pour devenir meilleurs, mais pour devenir pires. Et d’abord, j’apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a parmi vous des divisions, -et je le crois en partie, car il faut qu’il y ait aussi des sectes parmi vous, afin que ceux qui sont approuvés soient reconnus comme tels au milieu de vous. Lors donc que vous vous réunissez, ce n’est pas pour manger le repas du Seigneur ; car, quand on se met à table, chacun commence par prendre son propre repas, et l’un a faim, tandis que l’autre est ivre. N’avez-vous pas des maisons pour y manger et boire ? Ou méprisez-vous l’Église de Dieu, et faites-vous honte à ceux qui n’ont rien ? Que vous dirai-je ? Vous louerai-je ? En cela je ne vous loue point.
Col. I, 12-18 (Sainte Face)
Frères, rendez grâces au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés. Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. Il est la tête du corps de l’Église ; il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. XVII, 10-18
Les disciples lui firent cette question: Pourquoi donc les scribes disent-ils qu’Élie doit venir premièrement? Il répondit: Il est vrai qu’Élie doit venir, et rétablir toutes choses. Mais je vous dis qu’Élie est déjà venu, qu’ils ne l’ont pas reconnu, et qu’ils l’ont traité comme ils ont voulu. De même le Fils de l’homme souffrira de leur part. Les disciples comprirent alors qu’il leur parlait de Jean Baptiste. Lorsqu’ils furent arrivés près de la foule, un homme vint se jeter à genoux devant Jésus, et dit: Seigneur, aie pitié de mon fils, qui est lunatique, et qui souffre cruellement; il tombe souvent dans le feu, et souvent dans l’eau. Je l’ai amené à tes disciples, et ils n’ont pas pu le guérir. Race incrédule et perverse, répondit Jésus, jusques à quand serai-je avec vous? Jusques à quand vous supporterai-je? Amenez-le-moi ici. Jésus parla sévèrement au démon, qui sortit de lui, et l’enfant fut guéri à l’heure même
Lc. IX, 51-56, X, 22-24 (Sainte Face)
Lorsque le temps où il devait être enlevé du monde approcha, Jésus prit la résolution de se rendre à Jérusalem. Il envoya devant lui des messagers, qui se mirent en route et entrèrent dans un bourg des Samaritains, pour lui préparer un logement. Mais on ne le reçut pas, parce qu’il se dirigeait sur Jérusalem. Les disciples Jacques et Jean, voyant cela, dirent : Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume ? Jésus se tourna vers eux, et les réprimanda, disant : Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. Car le Fils de l’homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver. Et ils allèrent dans un autre bourg. Toutes choses m’ont été données par mon Père, et personne ne connaît qui est le Fils, si ce n’est le Père, ni qui est le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. Et, se tournant vers les disciples, il leur dit en particulier : Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu.