16 septembre (ancien calendrier) / 29 septembre (nouveau)

14Ème dimanche après la Pentecôte

Dimanche après l’Exaltation de la Croix 

Sainte Euphémie, grande-martyre à Chalcédoine (304) ; sainte Sébastienne, martyre (86-96) ; sainte martyre Mélitène (138-161) ; saints Victor et Sosthène, martyrs à Chalcédoine (vers 304) ; saint Dorothée d’Égypte (IVème s.) ; saint Principe, évêque du Mans (vers 511) ; saint Frou (VIIème s.) ; sainte Eugénie d’Alsace, abbesse de Hohenbourg (735) ; saints Joseph et Isaac de Géorgie (808) ; sainte Ludmila, princesse tchèque, martyre (927) ; saint Procope de Sazava en Bohème (1053) ; saint Cyprien, métropolite de Kiev (1406) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Grégoire (Raevsky), prêtre (1937) ; Serge (Lossev), prêtre (1942) ; Koukcha d’Odessa, confesseur (1964).

VIE DE LA SAINTE MÉGALOMARTYRE EUPHÉMIE

Sainte Euphémie
Sainte Euphémie, mégalomartyre à Chalcédoine (304)

Sainte Euphémie vécut sous le règne de Dioclétien (entre 284 et 305). Elle naquit à Chalcédoine de parents riches et pieux, qui l’éduquèrent dans l’amour du Christ. À cette époque, un certain Priscos, virulent sectateur de Mars, devint proconsul pour l’Asie. À l’occasion de la fête de son dieu, il ordonna, sous peine de mort, que tous les habitants de la région se rendent à Chalcédoine pour le célébrer. Tous les chrétiens s’enfuirent alors par petits groupes dans des maisons isolées ou dans les déserts, afin d’échapper au tyran et de sauvegarder leur foi. Sainte Euphémie s’était cachée elle aussi, avec quarante-neuf autres chrétiens, parmi lesquels elle brillait par sa vertu et sa sagesse comme un astre étincelant. Ils furent pourtant rapidement découverts et amenés devant le proconsul, qui essaya d’abord de les convaincre en flattant leur jeunesse et leur sagesse. Mais les saints lui rétorquèrent : « Ne perds pas ton temps avec nous, ô gouverneur, ne t’épuise pas en vaines paroles car nous considérons comme la plus grande honte, étant des êtres raisonnables, d’abandonner le seul vrai Dieu qui a fait le ciel et la terre, pour adorer tes dieux insensibles et sans raison. Sache que tes menaces de tortures ne nous effrayent pas, au contraire, elles seront pour nous légères et te montreront la puissance de notre Dieu. » À ces mots, la colère du proconsul s’enflamma, et il fit torturer Euphémie et ses compagnons sans arrêt pendant vingt jours. À l’issue de cette épreuve, comme il constatait que la fermeté de leur foi n’avait été en rien ébranlée, il fit comparaître Euphémie, en qui il avait remarqué la tête du groupe. Comme elle lui avait manifesté sa détermination, il lui fit broyer les membres au moyen de roues de fer ; mais, ayant invoqué le secours de Dieu, la sainte se retrouva bientôt guérie. Priscos ordonna alors d’allumer une fournaise ardente, dont les flammes montaient à plus de quarante-cinq pieds, dans laquelle il fit jeter Euphémie. Là encore, Dieu vint au secours de sa servante et envoya un ange qui écarta d’elle les flammes. Devant ce miracle, ses bourreaux, Sosthène et Victor, se convertirent au Christ, et ils moururent martyrs quelques jours plus tard sous les dents des fauves. Euphémie fut encore livrée à bien d’autres tourments, mais Dieu l’en délivra chaque fois, afin de montrer combien sa grâce est plus forte que toutes les tortures inventées par la malice des hommes. Ayant été finalement jetée aux fauves, la sainte rendit son âme à Dieu sous la simple morsure d’un ours. Ses parents recueillirent sa sainte dépouille et l’ensevelirent à proximité de la ville. Lorsque la persécution de Dioclétien prit fin, les chrétiens placèrent les reliques de sainte Euphémie dans un sarcophage d’or, qu’ils déposèrent à l’intérieur d’une église qui lui était dédiée. Le jour de sa fête coulait régulièrement de son tombeau un flot de sang frais, qui dégageait un parfum céleste. C’est également auprès de ce tombeau que s’accomplit le miracle du rejet du tome des hérétiques lors du concile de Chalcédoine (451), commémoré le 11 juillet.

Ces précieuses reliques, qui attirèrent pendant des siècles des foules de pèlerins, furent transférées à Constantinople, en 616, lors des invasions perses. Elles sont aujourd’hui conservées intactes dans l’église du Patriarcat, au Phanar.

(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire du dimanche du 5ème ton

Fidèles, chantons et adorons le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, né d’une Vierge pour notre salut : car il Lui a plu, en Sa chair, de monter sur la Croix, de subir la mort et de relever les défunts par Sa glorieuse Résurrection !

Tropaire de l’Exaltation de la Croix, ton 1

Seigneur, sauve Ton peuple et bénis Ton héritage ; accorde aux chrétiens orthodoxes la victoire sur les ennemis et garde Ton peuple par Ta Croix.

Tropaire de la grande-martyre Euphémie, ton 4

Ta brebis Euphémie, ô Jésus, crie d’une voix forte : « Mon époux, c’est Toi que j’aime, c’est pour Te chercher que je combats, c’est avec Toi que je suis crucifiée et ensevelie par Ton baptême. Pour Toi je souffre, afin de régner avec Toi. Pour Toi je meurs, afin de vivre en Toi. Accueille, comme victime sans tache, celle qui par amour est immolée pour Toi ». Par son intercession, ô Miséricordieux, sauve nos âmes.

Kondakion du dimanche du 5ème ton

Ô mon Sauveur, Tu es descendu aux enfers, brisant ses portes comme Tout-Puissant; et avec Toi, Créateur, Tu ressuscitas les morts, brisant l’aiguillon de la mort et libérant Adam de la malédiction, ô Ami des hommes ! Aussi, tous nous Te clamons : Seigneur, sauve-nous!

Kondakion de la grande-martyre Euphémie, ton 4

En ton martyre tu as bien combattu, après ta mort tu nous sanctifiés par les flots de tes miracles, Euphémie; c’est pourquoi nous vénérons ta sainte dormition, nous tenant avec foi près de tes reliques sacrées afin de préserver nos âmes de toute maladie et de puiser la grâce des miracles auprès de toi.

Kondakion de l’Exaltation de la Croix, ton 4

Toi qui T’es volontairement élevé sur la Croix, ô Christ Dieu, accorde Tes miséricordes au nouveau peuple qui porte Ton Nom. Réjouis les chrétiens orthodoxes par Ta Puissance et donne-leur la victoire sur les ennemis, ayant pour secours Ton arme de paix et trophée invincible.

ÉPITRE DU JOUR

II Cor. I, 21 – II, 4

Et celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c’est Dieu, lequel nous a aussi marqués d’un sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit. Or, je prends Dieu à témoin sur mon âme, que c’est pour vous épargner que je ne suis plus allé à Corinthe; non pas que nous dominions sur votre foi, mais nous contribuons à votre joie, car vous êtes fermes dans la foi. Je résolus donc en moi-même de ne pas retourner chez vous dans la tristesse. Car si je vous attriste, qui peut me réjouir, sinon celui qui est attristé par moi? J’ai écrit comme je l’ai fait pour ne pas éprouver, à mon arrivée, de la tristesse de la part de ceux qui devaient me donner de la joie, ayant en vous tous cette confiance que ma joie est la vôtre à tous. C’est dans une grande affliction, le cœur angoissé, et avec beaucoup de larmes, que je vous ai écrit, non pas afin que vous fussiez attristés, mais afin que vous connussiez l’amour extrême que j’ai pour vous.

Ga II, 16-20 (Dimanche après l’Exaltation de la Croix)

Frères, sachant que ce n’est pas par les œuvres de la loi que l’homme est justifié, mais par la foi en Jésus Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus Christ, afin d’être justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi. Mais, tandis que nous cherchons à être justifié par Christ, si nous étions aussi nous-mêmes trouvés pécheurs, Christ serait-il un ministre du péché ? Loin de là ! Car, si je rebâtis les choses que j’ai détruites, je me constitue moi-même un transgresseur, car c’est par la loi que je suis mort à la loi, afin de vivre pour Dieu. J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi.

ÉVANGILE DU JOUR

Matth. XXII, 1-14

Jésus, prenant la parole, leur parla de nouveau en parabole, et il dit: Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils. Il envoya ses serviteurs appeler ceux qui étaient invités aux noces; mais ils ne voulurent pas venir. Il envoya encore d’autres serviteurs, en disant: Dites aux conviés: Voici, j’ai préparé mon festin; mes bœufs et mes bêtes grasses sont tués, tout est prêt, venez aux noces. Mais, sans s’inquiéter de l’invitation, ils s’en allèrent, celui-ci à son champ, celui-là à son trafic; et les autres se saisirent des serviteurs, les outragèrent et les tuèrent. Le roi fut irrité; il envoya ses troupes, fit périr ces meurtriers, et brûla leur ville. Alors il dit à ses serviteurs: Les noces sont prêtes; mais les conviés n’en étaient pas dignes. Allez donc dans les carrefours, et appelez aux noces tous ceux que vous trouverez. Ces serviteurs allèrent dans les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, méchants et bons, et la salle des noces fut pleine de convives. Le roi entra pour voir ceux qui étaient à table, et il aperçut là un homme qui n’avait pas revêtu un habit de noces. Il lui dit: Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces? Cet homme eut la bouche fermée. Alors le roi dit aux serviteurs: Liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.

Mc VIII,34-IX,1 (Dimanche après l’Exaltation de la Croix)

En ce temps-là, Jésus, ayant appelé la foule avec ses disciples, leur dit : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perd son âme ? Que donnerait un homme en échange de son âme ? Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aura aussi honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père, avec les saints anges. » Il leur dit encore : « Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point, qu’ils n’aient vu le royaume de Dieu venir avec puissance.»

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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