17 juillet (ancien calendrier) / 30 juillet (nouveau)

8e dimanche après la Pentecôte
Mémoire des Pères des six premiers conciles œcuméniques

Sainte Marine (ou Marguerite), mégalomartyre à Antioche de Pisidie (IVème s.) ; saint martyr Livier (Vème s.) ; saint Irénarque de Solovki (1628) ; saint Léonide de Vologda (1654) : saint Théodose, évêque d’Auxerre (vers 515) ; mémoire des Pères des six premiers Conciles œcuméniques.

SAINTE MARTYRE MARINE

17 juillet (ancien calendrier) / 30 juillet (nouveau)

La sainte martyre Marine vécut sous le règne de l’empereur Claude (vers 270). Elle était originaire d’Antioche de Pisidie et était fille d’un prêtre des idoles, Édésimos. Sa mère étant morte lorsqu’elle avait douze ans, elle fut confiée à une nourrice qui habitait à la campagne. La fréquentation des chrétiens qui vivaient en cet endroit, associée aux bonnes dispositions naturelles de la jeune fille, firent bien vite germer la semence de la vraie foi en son cœur. Lorsqu’elle atteignit l’âge de quinze ans, elle était tellement consumée d’amour pour le Christ, qu’elle ne désirait et ne pensait qu’à une chose : communier elle aussi par l’effusion de son sang au sacrifice que les saints martyrs offraient pour l’amour de Dieu. Loin de garder secrète cette disposition, elle ne craignait pas de proclamer à haute voix qu’elle était chrétienne, et raillait le culte des idoles, ce qui provoqua la haine de son père qui la déshérita.

Le préfet d’Asie, Olybrios, étant en route pour Antioche, rencontra la sainte qui menait les troupeaux avec d’autres femmes du village. Charmé par sa beauté, il ordonna à ses hommes de la lui amener, afin de la prendre pour épouse. Parvenue au palais et présentée devant le magistrat, qui lui demanda de décliner son identité, la jeune fille déclara d’un ton assuré : « Je m’appelle Marine, fille de parents libres de Pisidie, mais je suis servante de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui a créé le ciel et la terre. » Elle fut mise en prison, jusqu’au lendemain, où devait avoir lieu une grande fête païenne. De nouveau amenée au tribunal et invitée à sacrifier aux dieux avec le reste de la population, Marine répondit : « Je sacrifierai un sacrifice de louange à mon Dieu, mais jamais à vos idoles muettes et sans vie ! » Olybrios la pressa d’épargner sa jeunesse et sa beauté. Mais elle lui rétorqua que toute beauté charnelle se flétrit, alors que les tourments endurés au Nom du Christ embellissent l’âme et la préparent à des noces éternelles. Le magistrat, irrité par son audace, ordonna de l’étendre à terre, de la frapper de verges garnies d’épines et de lui lacérer les chairs au moyen d’ongles de fer. Le sang de la sainte giclait à grand flot et rougissait la terre, mais elle ne poussait pas même un cri de douleur, restant imperturbable, comme si quelqu’un d’autre souffrait à sa place. Après l’avoir ainsi suppliciée pendant des heures, on la ramena en prison. Elle y priait Dieu de ne pas l’abandonner dans l’épreuve et la confession de foi, quand un tremblement de terre ébranla la prison, faisant sortir de son antre un dragon monstrueux : de ses yeux jaillissaient du feu et de la fumée, de ses narines sortaient une flamme ardente et beaucoup de fumée, sa langue était rouge sang et il émettait un sifflement terrible en avançant vers la sainte. Saisie d’une grande peur, Marine adressa sa prière au Dieu Sauveur, qui a réduit Satan à l’impuissance en libérant les morts de l’enfer par sa Croix. Le dragon se changea alors en un gros chien noir et répugnant. La sainte, désormais fortifiée par la grâce de Dieu, l’attrapa par le poil et, saisissant un marteau qui traînait là, elle arrêta la bête en lui posant le pied sur la nuque, et la tua  en la frappant sur la tête et à l’échine. Une vive lumière resplendit alors dans le cachot, jaillissant d’une croix immense, sur laquelle était posée une blanche colombe. La colombe vint se placer à côté de Marine et lui dit : « Réjouis-toi, Marine, Colombe spirituelle de Dieu, car tu as vaincu le Malin et l’as couvert de honte. Réjouis-toi, fidèle servante du Seigneur, que tu aimes de tout ton cœur et pour qui tu as abandonné tous les plaisirs passagers de la terre. Réjouis-toi et exulte, car le jour est arrivé pour toi de recevoir la couronne de la victoire et d’entrer dignement vêtue, avec les vierges sages, dans la chambre nuptiale de ton Époux et de ton Roi ! » Au matin, Marine fut traduite pour la seconde fois au tribunal du gouverneur. Comme elle montrait une résolution plus ferme que jamais, Olybrios ordonna de la mettre à nu et de la brûler avec des torches. Après ce supplice, on la jeta dans une cuve pleine d’eau, la tête la première. La colombe réapparut alors, portant dans son bec un rameau, et la croix lumineuse se dressa au-dessus de la cuve, d’où la sainte ressortit libérée de ses liens. Et l’on put entendre la colombe dire : « Viens, Marine, pour jouir du repos réservé aux justes ! » Devant ce miracle, un grand nombre de païens présents confessèrent le Christ et demandèrent à la sainte à être instruits de la doctrine du Salut. Au comble de la fureur, le gouverneur ordonna alors de tous les décapiter avec sainte Marine. Parvenue au lieu de l’exécution, Marine sollicita de ses bourreaux un délai pour prier, et se tournant vers l’Orient, elle supplia le Seigneur d’accorder la santé de l’âme et du corps à tous ceux qui auraient recours à son intercession. Ayant conclu sa prière, elle invita le bourreau à remplir son office. Mais celui-ci, saisi d’une pieuse crainte, confessa le Christ et refusa de porter la main sur la sainte. Marine lui dit alors : « Tu n’auras pas part avec moi, si tu tardes à accomplir ce qui t’a été ordonné. » Et c’est la main tremblante qu’il lui trancha la tête. Un chrétien, nommé Théotime, qui avait apporté en secret de la nourriture à la sainte lorsqu’elle était en prison, vint prendre son corps et alla l’ensevelir dignement. Jusqu’à l’époque des Croisades (1204), les reliques de sainte Marine étaient vénérées à Constantinople, dans l’église du Christ-Pantépopte.

(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

ROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire du dimanche, 7ème ton

Tu as détruit la mort par Ta Croix, Tu as ouvert le paradis au larron,  Tu as transformé le pleur des myrophores, et ordonné à Tes Apôtres de prêcher que Tu es ressuscité,  Christ Dieu, accordant au monde la grande miséricorde.

Tropaire des Saints Pères, ton 8

Infiniment glorifié es-Tu, Christ notre Dieu, car Tu as établi nos Père comme des luminaires sur terre. Par eux, Tu nous as amenés vers la vraie foi. Très miséricordieux, gloire à Toi !

Kondakion des Saints Pères, ton 8

La prédication des Apôtres et les dogmes des Pères ont donné à l’Église la foi une ; portant la tunique de la vérité, tissée par la théologie qui vient d’en haut, elle confirme et glorifie le grand mystère de la piété.

Kondakion du dimanche, 7ème ton

Désormais l’empire de la mort ne peut retenir les mortels, car le Christ y est descendu pour briser et défaire sa puissance. L’enfer est enchaîné, les prophètes jubilent, disant d’une seule voix : « Il est venu, le Sauveur, pour ceux qui ont la foi ; fidèles, allez à la rencontre de la Résurrection ! »

ÉPITRE DU JOUR

1 Cor I, 10-18

 Frères, je vous exhorte, par le nom de notre Seigneur Jésus Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment. Car, mes frères, j’ai appris à votre sujet, par les gens de Chloé, qu’il y a des disputes au milieu de vous. Je veux dire que chacun de vous parle ainsi : « Moi, je suis de Paul ! et moi, d’Apollos ! et moi, de Céphas ! et moi, de Christ ! » Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous, ou est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? Je rends grâces à Dieu de ce que je n’ai baptisé aucun de vous, excepté Crispus et Gaïus, afin que personne ne dise que vous avez été baptisés en mon nom. J’ai encore baptisé la famille de Stéphanas ; du reste, je ne sache pas que j’aie baptisé quelque autre personne. Ce n’est pas pour baptiser que Christ m’a envoyé, c’est pour annoncer l’Évangile, et cela sans la sagesse du langage, afin que la croix de Christ ne soit pas rendue vaine. Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu.

Hébr. XIII, 7-16 (Saints Pères)

Frères, souvenez-vous de vos chefs qui vous ont annoncé la parole de Dieu ; considérez quelle a été la fin de leur vie, et imitez leur foi. Jésus Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement. Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères ; car il est bon que le cœur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n’ont servi de rien à ceux qui s’y sont attachés. Nous avons un sacrifice dont ceux qui font le service au tabernacle n’ont pas le pouvoir de manger. Les corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le grand prêtre pour l’expiation des péchés, sont brûlés hors du camp. C’est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre. Car nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir. Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-a-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. Et n’oubliez pas de faire du bien et de partager, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir.

ÉVANGILE DU JOUR

Matth. XIV, 14-22

Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades. Le soir étant venu, les disciples s’approchèrent de lui, et dirent: Ce lieu est désert, et l’heure est déjà avancée; renvoie la foule, afin qu’elle aille dans les villages, pour s’acheter des vivres. Jésus leur répondit: Ils n’ont pas besoin de s’en aller; donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils lui dirent: Nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons. Et il dit: Apportez-les-moi. Il fit asseoir la foule sur l’herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces. Puis, il rompit les pains et les donna aux disciples, qui les distribuèrent à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient. Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans les femmes et les enfants. Aussitôt après, il obligea les disciples à monter dans la barque et à passer avant lui de l’autre côté, pendant qu’il renverrait la foule.

Jn XVII, 1-13 (Saints Pères)

Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel, et dit: Père, l’heure est venue! Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin qu’il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire. Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût. J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés; et ils ont gardé ta parole. Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m’as donné vient de toi. Car je leur ai donné les paroles que tu m’as données; et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. C’est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi; et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi; -et je suis glorifié en eux. Je ne suis plus dans le monde, et ils sont dans le monde, et je vais à toi. Père saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donnés, afin qu’ils soient un comme nous. Lorsque j’étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l’Écriture fût accomplie. Et maintenant je vais à toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu’ils aient en eux ma joie parfaite.

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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