Jour de jeûne
Saint Émilien de Durostorum en Scythie, martyr (363) ; saint Hyacinthe de Paphlagonie, martyr (IVème s.) ; saint Pambo, ermite au désert de Nitrie (IVème s.) saint Arnoul, évêque de Metz (641); saint Gonéry, ermite en Bretagne (VIème s.) ; saint Arnoul, martyr dans les Yvelines (VIème s.) ; saint Jean le grand souffrant des grottes de Kiev (1160) ; saint Pambo des Grottes de Kiev (XIIIème s.).
SAINT ÉMILIEN DE DUROSTORUM
Quand Julien l’Apostat s’empara du pouvoir impérial (361), ne comptant pour rien les bienfaits reçus de saint Constantin le Grand ainsi que son éducation chrétienne, il bouleversa l’ordre public par sa tyrannie et injuria Dieu en s’employant à restaurer par tous les moyens le paganisme. Il envoya des fonctionnaires acquis à sa cause dans diverses provinces, pour contraindre la population à se soumettre. Capitolin, vicaire de Thrace, se rendit dans ce but à Durostorum capitale de la Scythie. Aussitôt assis au tribunal, il proféra des menaces de mort, non seulement envers les chrétiens mais encore à l’égard de ceux qui auraient évité de les dénoncer. Les assistants effrayés s’écrièrent qu’il n’y avait aucun chrétien dans leur cité et que tous les habitants sacrifiaient aux dieux de l’empereur. Satisfait et plein de joie, Capitolin prit alors part à un grand banquet organisé en son honneur. Alors que tous se réjouissaient bruyamment, un jeune et noble chrétien, Émilien, ne supportant pas davantage l’offense faite au vrai Dieu et avide de remporter les trophées du martyre, s’introduisit dans le temple, armé d’un marteau. Il brisa toutes les idoles, renversa les candélabres et les autels sur lesquels étaient déposées les offrandes, et répandit à terre le vin des libations, puis il se retira, sans avoir été remarqué. Quand des serviteurs vinrent avertir Capitolin, celui-ci entra dans une grande fureur et ordonna de perquisitionner pour retrouver à tout prix le coupable. Les soldats n’ayant trouvé personne, et craignant de se présenter bredouilles devant le tyran, s’emparèrent d’un paysan qui rentrait des champs et le traînèrent au prétoire en le frappant de verges. Témoin de ce spectacle et ne pouvant souffrir qu’un innocent fût châtié à sa place, Émilien alla se livrer, clamant à haute voix qu’il était le coupable. D’abord surpris et hésitants, les soldats l’emmenèrent à Capitolin. Le visage renfrogné et les yeux injectés de sang, le magistrat lui demanda de décliner son identité et de révéler qui l’avait poussé à commettre un tel acte. Après avoir déclaré qu’il était à la fois libre et esclave : esclave de Dieu et libre à l’égard des idoles, Émilien ajouta : « C’est l’amour de Dieu et le zèle que j’éprouve pour le Christ, ainsi que la répugnance que me procure la vision de ces statues inertes, qui m’ont convaincu et m’ont donné la force de détruire ce qui est une honte pour le genre humain. Car rien n’est plus dégradant pour nous qui avons été créés doués de raison, que d’adorer des êtres sans raison et de nous prosterner devant l’œuvre de nos mains en rejetant l’honneur dû à notre seul Dieu et Créateur. » « Trêve de rhétorique ! C’est donc toi qui as commis ce sacrilège?» demanda le magistrat. Émilien répondit qu’il était fier de cette action, comme la plus noble et la plus pieuse de sa vie. Capitolin ordonna de le dépouiller de ses vêtements et de le fustiger violemment, après l’avoir étendu à terre ; et comme le saint continuait à se moquer du culte païen, il le fit retourner et frapper sur la poitrine. Apprenant par la suite de l’interrogatoire qu’Émilien était fils du préfet de la ville, Sabbatios, Capitolin déclara que sa noblesse ne lui donnait aucune excuse et ne lui épargnerait pas le châtiment. Le saint refusa d’ailleurs d’être innocenté ou qu’on avançât quelque circonstance atténuante pour le défendre, mais il réclama au contraire d’être châtié avec toute la sévérité possible, afin de ne pas être privé de la couronne de gloire. Au comble de la fureur, Capitolin le condamna alors à périr par le feu et imposa à son père, coupable de négligence, une lourde amende en or. Les soldats s’emparèrent aussitôt du saint et le conduisirent en dehors de la ville, sur les rives du Danube, où un bûcher avait été préalablement allumé. Dès qu’il y fut jeté, les flammes s’écartèrent de son corps et se retournèrent contre les bourreaux, qui périrent calcinés, tandis que saint Émilien chantait les louanges de Dieu comme les Jeunes Gens dans la fournaise de Babylone. Il fit son signe de croix et, après avoir recommandé son âme à Dieu, s’endormit paisiblement pour être reçu dans l’assemblée des vaillants athlètes de la piété (18 juillet 362). La femme de Capitolin, qui était chrétienne en secret, réussit à obtenir de son mari le corps du saint martyr et elle le céda à de pieux chrétiens qui allèrent l’ensevelir à Gizidina, à trois stades de Durostorum.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du saint martyr Émilien, ton 4
Toi qui t’es offert au Seigneur par le feu en totale oblation et sacrifice parfait, sous une pluie de grâces à présent tu combles d’allégresse nos cœurs; car, à ton âme épargnant le feu de l’au-delà, tu supportas comme brise la combustion; sans cesse garde-nous, illustre martyr Émilien.
Kondakion du saint martyr Émilien, ton 3 :
Enflammé-de zèle pour Dieu, tu n’as pas craint le feu qui le servait comme toi, mais, impavide y pénétrant, dans l’ardente flamme tu fus entièrement consumé et comme sacrifice t’offris au Seigneur; illustre martyr Emilien, prie le Christ notre Dieu de nous accorder la grande miséricorde.
ÉPÎTRE DU JOUR
1 Cor. II, 9-III, 8
Frères, Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment « des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme ». Dieu nous les a révélées par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu. Lequel des hommes, en effet, connaît les choses de l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. Et nous en parlons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles. Mais l’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. L’homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n’est lui-même jugé par personne. Car Qui a connu la pensée du Seigneur, Pour l’instruire ? Or nous, nous avons la pensée de Christ. Pour moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ. Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter ; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels. En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l’homme ? Quand l’un dit : Moi, je suis de Paul ! et un autre : Moi, d’Apollos ! N’êtes-vous pas des hommes ? Qu’est-ce donc qu’Apollos, et qu’est-ce que Paul ? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l’a donné à chacun. J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître, en sorte que ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. XIII, 31-36
Il leur proposa une autre parabole, et il dit: Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé qu’un homme a pris et semé dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences ; mais, quand il a poussé, il est plus grand que les légumes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches. Il leur dit cette autre parabole: Le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que la pâte soit toute levée. Jésus dit à la foule toutes ces choses en paraboles, et il ne lui parlait point sans parabole, afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète: J’ouvrirai ma bouche en paraboles, Je publierai des choses cachées depuis la création du monde. Alors il renvoya la foule, et entra dans la maison. Ses disciples s’approchèrent de lui, et dirent: Explique-nous la parabole de l’ivraie du champ.