Après-fête de l’Ascension
Saint apôtre Jude (anticipé), Léonce, Hypatios et Théodule, martyrs en Phénicie (70-79) ; saint Amand, évêque de Bordeaux (431) ; sainte Aline, vierge, martyre en Brabant (640) ; saint Léonce, canonarque à la Laure des Grottes de Kiev (XIVème s.) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Basile Smirnov, Alexandre Kroutitsy, Basile Krylov et Serge Krotkov, prêtres, Nicanor Morozkine, moine martyr (1938).
SAINTS LÉONCE, HYPATIOS ET THÉODULE
Saint Léonce servait dans l’armée romaine, sous le règne de Vespasien (vers 69-79), et s’était distingué par sa vaillance. En garnison à Tripoli (Phénicie), il distribuait aux pauvres les provisions de l’armée, ne cachant pas sa piété pour le Christ et condamnant le culte des idoles. Sa réputation parvint jusqu’au gouverneur de Phénicie, nommé Adrien, qui était un fervent adepte de l’idolâtrie et avait obtenu de l’empereur licence de mettre à mort les disciples du Christ. Il envoya à Tripoli un détachement, dirigé par le tribun Hypatos (ou Hypatios), avec pour mission d’arrêter Léonce et de le garder jusqu’à sa venue. En arrivant à proximité de la ville, Hypatos fut saisi d’une forte fièvre, et cette nuit-là un ange lui apparut et lui dit : « Si tu veux être guéri, invoque trois fois le Dieu de Léonce », puis le personnage lumineux disparut. Hypatos s’exécuta et fut aussitôt soulagé. Le lendemain, Hypatos se rendit en ville en compagnie d’un autre soldat, Théodule. Ils rencontrèrent Léonce, qui les salua jovialement et qui, se présentant comme un ami de l’homme qu’ils cherchaient, les invita chez lui. Après leur avoir offert la meilleure hospitalité, il leur révéla qu’il était Léonce, le soldat du Christ. Hypatos et Théodule tombèrent alors à ses pieds et le supplièrent de les délivrer de l’impureté de l’idolâtrie en les unissant au Christ. Léonce pria pour eux, et un nuage apparut dans le ciel, versant sur eux l’eau nécessaire à leur baptême. Après avoir été ainsi illuminés, ils marchèrent, en pleine ville, vêtus de blanc et tenant un cierge en main. Les païens s’agitèrent fort devant un tel spectacle et, deux jours plus tard, lorsqu’Adrien arriva à Tripoli, il les fit aussitôt arrêter et emprisonner. Pendant le jour, Léonce exhortait ses compagnons à endurer avec joie les épreuves qui allaient leur procurer la vie éternelle, et pendant la nuit, ils priaient ensemble et chantaient des psaumes. Au matin, ils comparurent devant Adrien, au tribunal. Léonce déclara qu’il était fils de la vraie lumière, à laquelle rien ne peut s’opposer, et soldat du Christ. Exaspéré, le magistrat ordonna de lui briser les os avec des verges ; mais le saint restant inébranlable, on le ramena en prison. Adrien fit alors avancer Hypatos et Théodule et leur demanda pourquoi ils avaient ainsi soudain trahi leur empereur. Ils lui répondirent que désormais ils étaient enrôlés dans l’armée du Roi du ciel, et que pour rien au monde ils ne retourneraient au vain culte des idoles. Hypatos fut alors attaché au chevalet pour être écorché vif, tandis que Théodule était frappé du plat d’épées. Sous la torture, les deux saints ne laissaient échapper aucun autre cri que le : Seigneur aie pitié ! aussi Adrien ordonna-t-il de les décapiter.
Lors d’un nouvel interrogatoire, on menaça saint Léonce de subir les mêmes tortures que ses compagnons, ce à quoi il répondit que ces souffrances avaient été leur couronne et la garantie de leur victoire éternelle. Il fut étendu à terre et frappé de verges par quatre soldats. Pendant qu’un héraut criait : « Voici comment sont châtiés ceux qui se rebellent contre l’empereur et contre nos dieux ! » le saint clamait : « Tu peux bien épuiser mon corps, mais tu ne parviendras pas à vaincre mon âme ». Il fut écorché vif, mais resta silencieux, les yeux tournés vers le ciel, en prière. Le tyran prescrivit alors de le suspendre la tête en bas et de le fustiger, après lui avoir attaché une lourde pierre au cou. À l’issue de cette torture, on le renvoya en prison et, alors qu’il rendait grâce à Dieu pendant la nuit, un ange vint le réconforter et l’encourager à endurer le combat jusqu’à son terme. Le lendemain, le saint montra la même résolution, malgré les supplices. Adrien ordonna alors de l’étendre entre quatre poteaux et de le frapper jusqu’à ce que mort s’en suive. Et c’est en rendant grâce sous les coups que saint Léonce remit glorieusement son âme à Dieu. Des fidèles déposèrent son corps près du port de Tripoli, où par la suite une magnifique basilique fut érigée en son honneur, et dans laquelle des foules venaient, de toutes parts, vénérer son tombeau, car saint Léonce était devenu le martyr le plus honoré de Phénicie et l’un des plus célèbres de tout l’Orient chrétien.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de la fête, ton 4
Tu t’es élevé dans la gloire, ô Christ notre Dieu, réjouissant Tes disciples par la promesse de l’Esprit Saint, et les affermissant par Ta bénédiction, car Tu es le Fils de Dieu, le Rédempteur du monde.
Tropaire du saint martyr, ton 4
Ton martyr Léonce, Seigneur, par son combat, a reçu de Toi, notre Dieu, la couronne incorruptible. Avec Ta force, il a terrassé les tyrans et brisé même l’audace impuissante des démons. Par ses supplications, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.
Kondakion du saint martyr, ton 3
Tu mis en échec les desseins pervers des tyrans et confondis l’erreur impie des païens; tu as fait brillé la connaissance de Dieu pour tous les hommes, martyr sage en Dieu; c’est pourquoi nous vénérons avec amour ta mémoire, sage Léonce.
Kondakion de la fête, ton 6
Ayant accompli Ton dessein de Salut pour nous, et uni ce qui est sur terre à ce qui est aux cieux, Tu T’es élevé dans la gloire, ô Christ notre Dieu, sans nullement T’éloigner, mais en demeurant inséparable et clamant à ceux qui T’aiment : Je suis avec vous et personne ne prévaudra contre vous.
ÉPITRE DU JOUR
Actes XXI, 26-32
Alors Paul prit ces hommes, se purifia, et entra le lendemain dans le temple avec eux, pour annoncer à quel jour la purification serait accomplie et l’offrande présentée pour chacun d’eux. Sur la fin des sept jours, les Juifs d’Asie, ayant vu Paul dans le temple, soulevèrent toute la foule, et mirent la main sur lui, en criant : Hommes Israélites, au secours ! Voici l’homme qui prêche partout et à tout le monde contre le peuple, contre la loi et contre ce lieu ; il a même introduit des Grecs dans le temple, et a profané ce saint lieu. Car ils avaient vu auparavant Trophime d’Éphèse avec lui dans la ville, et ils croyaient que Paul l’avait fait entrer dans le temple. Toute la ville fut émue, et le peuple accourut de toutes parts. Ils se saisirent de Paul, et le traînèrent hors du temple, dont les portes furent aussitôt fermées. Comme ils cherchaient à le tuer, le bruit vint au tribun de la cohorte que tout Jérusalem était en confusion. À l’instant il prit des soldats et des centeniers, et courut à eux. Voyant le tribun et les soldats, ils cessèrent de frapper Paul.
ÉVANGILE DU JOUR
Jn XVI, 2-13
Je vous ai dit ces choses, afin qu’elles ne soient pas pour vous une occasion de chute. Ils vous excluront des synagogues; et même l’heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu. Et ils agiront ainsi, parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi. Je vous ai dit ces choses, afin que, lorsque l’heure sera venue, vous vous souveniez que je vous les ai dites. Je ne vous en ai pas parlé dès le commencement, parce que j’étais avec vous. Maintenant je m’en vais vers celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande: Où vas-tu? Mais, parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre cœur. Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement: en ce qui concerne le péché, parce qu’ils ne croient pas en moi; la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus; le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir.