Jour de jeûne
Avant-fête de la Rencontre du Seigneur ; saint martyr Tryphon (250), saints martyrs Saturus, Saturnin, Secondus, Revocat, Perpétue et Félicité (202-203), saint Eubert évêque de Tournai (294); saint Pierre de Galatie (429), saint Paul, évêque de Trois-Châteaux (IVème s.) ; saint Torquat, évêque de Viviers (IVème s.) ; saint Bendimien, ermite en Bithynie (vers 512) ; sainte Brigitte de Kildare (524), illuminatrice de l’Irlande ; saint Chartier, prêtre du Berry (VIIème s.); saint Agrève, évêque du Puy en Auvergne (VIème s.) ; sainte Galle, vierge à Valence (VIème s.) ; saint Ours, prêtre à Aoste (VIème s.) ; saint Précord ermite à Vailly-sur-Aisne (VIème s.) saint Séver, évêque d’Avranches (VIIème s.) ; saint néomartyr Nicolas Mezentsev, prêtre (1938).
VIE DU SAINT MARTYR TRYPHON
Ce glorieux martyr du Christ était originaire de la ville de Lampsaque, en Hellespont. Ses parents, modestes mais pieux, lui inspirèrent dès son plus jeune âge l’amour des saintes vertus évangéliques, de sorte qu’il obtint très tôt de Dieu la grâce de guérir les hommes et les animaux de leurs maladies, et de chasser les esprits impurs, tout en restant dans l’humble condition de gardien d’oies.
Au temps du règne de l’empereur Gordien (238-244), un démon furieux prit possession de la fille du souverain, sans que ni les médecins ni les mages ne puissent rien faire pour elle. Le démon s’écria un jour : « Seul Tryphon a la force de me déloger ! » Gordien envoya aussitôt des émissaires dans tout l’Empire à la recherche de ce guérisseur. L’ayant trouvé en train de garder paisiblement ses oies, ils emmenèrent à Rome le jeune garçon de dix-sept ans. Dès son arrivée, Tryphon expulsa le démon par la puissance de sa prière, et le fit apparaître aux habitants de la ville sous la forme d’un chien noir et répugnant, afin qu’il confesse qu’instrument de Satan, le père de tout mal, il n’avait, lui et les siens, aucun pouvoir contre les chrétiens. L’empereur reconnaissant couvrit Tryphon de présents que le saint distribua aux pauvres sur le chemin du retour vers sa patrie. Il reprit en paix ses activités, répandant autour de lui miracles et bénédictions divines, jusqu’au temps de la persécution de Dèce (250).
Le saint fut alors dénoncé au préfet de l’Orient, Akylin, comme un dangereux promoteur du christianisme. Il se livra de lui-même aux soldats qui avaient été envoyés pour l’arrêter, et se présenta radieux à Nicée, devant le tribunal, méprisant avec assurance les flatteries du préfet comme ses menaces. Il fut d’abord attaché au poteau de torture et frappé pendant trois heures à coups d’épées de bois, qui servaient à l’exercice des soldats. Comme il semblait rester étranger à la souffrance, le tyran le fit ensuite attacher derrière son cheval et l’obligea à courir pieds nus sur les chemins rocailleux et verglacés. Puis, de retour à Nicée, comme il refusait d’adorer l’image de l’empereur, on lui planta des clous dans les pieds et on le traîna ainsi au milieu de la ville. Mais l’amour du Christ transformait les souffrances du jeune martyr en de divines délices, et le spectacle de ces tortures n’avait pour tout résultat que de provoquer l’admiration de la foule. Les soldats s’acharnaient à lui déboîter les membres, à le frapper de verges et à lui brûler tout le corps avec des torches, mais le saint endurait tout avec joie, en priant pour ses bourreaux. Soudain, une couronne de fleurs, ornée de pierres précieuses, descendit du ciel pour se poser sur sa tête. Akylin, impuissant et ridicule, ordonna alors de le décapiter en-dehors de la ville. Mais, avant même que le bourreau n’abatte son glaive meurtrier, le saint martyr rendit son âme à Dieu. Les chrétiens de Nicée se précipitèrent pour honorer sa précieuse dépouille, mais le saint leur apparut pour leur révéler que sa place était dans sa patrie. C’est donc à Lampsaque qu’il fut enseveli et qu’il accomplit de nombreux miracles au cours des siècles. Il est invoqué pour la protection des jardins et des cultures contre les sauterelles, les reptiles et toutes sortes d’autres bestioles nuisibles.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petra)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de l’avant-fête, ton 1
Du haut du ciel se penchant vers la terre, le chœur céleste voit porter au temple comme un enfant nouveau-né par une Mère virginale le premier-né de toute la création et dans l’allégresse les Anges chantent l’hymne d’avant-fête avec nous.
Tropaire du saint martyr, ton 4
Ton Martyr Tryphon, Seigneur, pour le combat qu’il a mené a reçu de toi, notre Dieu, la couronne d’immortalité; animé de ta force, il a terrassé les tyrans et réduit à l’impuissance l’audace des démons; par ses prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.
Kondakion du saint martyr, ton 8
Fortifié par la Trinité, tu fis disparaître le culte des dieux multiples, glorieux Tryphon, vénérable dans le Seigneur; ayant vaincu les tyrans grâce au Christ Sauveur, tu as reçu la couronne des Témoins et le pouvoir des guérisons, comme invincible martyr.
Kondakion de l’avant-fête, ton 6
Le Verbe étant invisiblement avec le Père, est maintenant visible dans la chair ; Né ineffablement de la Vierge, il est remis dans les bras du vieillard Syméon. Prosternons-nous devant Lui, notre vrai Dieu.
ÉPÎTRE DU JOUR
1 Pi IV, 1-11
Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée. Car celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché, afin de vivre, non plus selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu, pendant le temps qui lui reste à vivre dans la chair. C’est assez, en effet, d’avoir dans le temps passé accompli la volonté des païens, en marchant dans la dissolution, les convoitises, l’ivrognerie, les excès du manger et du boire, et les idolâtries criminelles. Aussi trouvent-ils étrange que vous ne vous précipitiez pas avec eux dans le même débordement de débauche, et ils vous calomnient. Ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. Car l’Évangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, après avoir été jugés comme les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l’Esprit. La fin de toutes choses est proche. Soyez donc sages et sobres, pour vaquer à la prière. Avant tout, ayez les uns pour les autres une ardente charité, car La charité couvre une multitude de péchés. Exercez l’hospitalité les uns envers les autres, sans murmures. Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu, Si quelqu’un parle, que ce soit comme annonçant les oracles de Dieu ; si quelqu’un remplit un ministère, qu’il le remplisse selon la force que Dieu communique, afin qu’en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus Christ, à qui appartiennent la gloire et la puissance, aux siècles des siècles. Amen !
1 Pi IV, 12 – V, 5 (jour suivant, anticipation)
Ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous. Que nul de vous, en effet, ne souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s’ingérant dans les affaires d’autrui. Mais si quelqu’un souffre comme chrétien, qu’il n’en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom. Car c’est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu. Or, si c’est par nous qu’il commence, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de Dieu ? Et si le juste se sauve avec peine, que deviendront l’impie et le pécheur ? Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien. Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée : Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement ; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. Et lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire. De mêmes, vous qui êtes jeunes, soyez soumis aux anciens. Et tous, dans vos rapports mutuels, revêtez-vous d’humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, Mais il fait grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable ;
ÉVANGILE DU JOUR
Mc XII, 28-37
Un des scribes, qui les avait entendus discuter, sachant que Jésus avait bien répondu aux sadducéens, s’approcha, et lui demanda: Quel est le premier de tous les commandements? Jésus répondit: Voici le premier: Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur; et: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. Le scribe lui dit: Bien, maître; tu as dit avec vérité que Dieu est unique, et qu’il n’y en a point d’autre que lui, et que l’aimer de tout son cœur, de toute sa pensée, de toute son âme et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, c’est plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices. Jésus, voyant qu’il avait répondu avec intelligence, lui dit: Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n’osa plus lui proposer des questions. Jésus, continuant à enseigner dans le temple, dit: Comment les scribes disent-ils que le Christ est fils de David? David lui-même, animé par l’Esprit Saint, a dit: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, Jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. David lui-même l’appelle Seigneur; comment donc est-il son fils? Et une grande foule l’écoutait avec plaisir.
Mc XII, 38-44 (jour suivant, anticipation)
Il leur disait dans son enseignement: Gardez-vous des scribes, qui aiment à se promener en robes longues, et à être salués dans les places publiques; qui recherchent les premiers sièges dans les synagogues, et les premières places dans les festins; qui dévorent les maisons des veuves, et qui font pour l’apparence de longues prières. Ils seront jugés plus sévèrement. Jésus, s’étant assis vis-à-vis du tronc, regardait comment la foule y mettait de l’argent. Plusieurs riches mettaient beaucoup. Il vint aussi une pauvre veuve, elle y mit deux petites pièces, faisant un quart de sou. Alors Jésus, ayant appelé ses disciples, leur dit: Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a donné plus qu’aucun de ceux qui ont mis dans le tronc; car tous ont mis de leur superflu, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre.