Carême de la Nativité
Sainte Julienne et ses compagnons, 500 hommes et 130 femmes, martyrs à Nicomédie (304) ; saint Thémistocle de Myre en Lycie, martyr (251) ; saint Honorat, évêque de Toulouse (IIIème s.) ; saint Pierre, métropolite de Moscou (1326) ; sainte Julienne, princesse de Viazma (1406) ; saint Procope, fol en Christ de Viatka (1628) ; saint Philarète de Kiev (1857)
SAINTE JULIENNE

Sainte Julienne était fille d’un couple de nobles et illustres païens de Nicomédie, sous le règne du cruel Dioclétien (286-305). Ses parents l’avaient fiancée à un certain Éleusios, de rang sénatorial, qui s’en était épris d’un amour ardent et désirait ne pas retarder davantage leur mariage. Mais le cœur de Julienne avait été saisi par l’amour de notre Seigneur Jésus-Christ, et elle désirait se garder tout entière pure et sans partage pour son Époux céleste, aussi tentait-elle de repousser autant qu’elle le pouvait les avances de son prétendant. Elle déclara d’abord, comme s’il s’agissait d’un caprice de jeune fille mondaine, qu’elle accepterait d’épouser Éleusios seulement s’il devenait préfet de la capitale de la Bithynie. Malgré les difficultés, celui-ci se mit immédiatement en œuvre : il dépensa l’or sans compter, fit jouer ses amis et ses relations à la cour et, quelque temps plus tard, devenu effectivement préfet de Nicomédie, il renouvela sa demande en mariage. Contrainte de se dévoiler, la fiancée du Christ lui dit : « Si tu n’abandonnes pas le culte des idoles et si tu n’adhères pas à la foi des chrétiens, qui procure la vie éternelle, jamais je n’accepterai de m’unir à toi. » Inflexible dans sa résolution, malgré les supplications de ses parents, Julienne fut alors livrée aux autorités, comme disciple de la religion interdite, et traduite devant le tribunal du préfet. Son amant, devenu son juge et son tortionnaire, la fit dévêtir pour la soumettre à de cruels tourments. Flagellée sur tout le corps, elle fut ensuite pendue par les cheveux et eut le cuir chevelu arraché. Le diable lui apparut dans sa prison, sous l’aspect d’un ange de Dieu, pour lui proposer de se soumettre et de sacrifier aux idoles, mais la sainte martyre, armée de la prière, déjoua la ruse du démon, en le frappant et en crachant sur lui avec mépris, et elle trouva ainsi des forces renouvelées pour la suite de ses combats.
Tirée de son cachot pour un nouvel interrogatoire, elle fut menée vers un grand brasier, sur lequel on avait préparé un chaudron plein de plomb bouillonnant pour l’y plonger. Mais la résolution de la jeune fille était inflexible, sa foi inébranlable, son amour du Christ plus ardent que tout feu terrestre, si bien que son âme avait communiqué à son corps une part de l’incorruptibilité promise aux élus dans la vie éternelle. Non seulement elle ne souffrit aucun dommage lorsqu’on la plongea dans le chaudron, mais dès qu’elle le toucha, il se fendit et le plomb se répandit sur les gardes. Devant de tels prodiges, un grand nombre de païens présents, cinq cents hommes et cent trente femmes, glorifièrent la puissance accordée par Dieu aux saints martyrs et confessèrent le Nom du Christ. Par ordre du préfet, ils furent décapités sur-le-champ. La dernière, Julienne eut également la tête tranchée, et son âme partit avec allégresse vers les demeures des saints. Elle était âgée de dix-huit ans, lorsqu’elle célébra ainsi ses noces avec le Christ.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de l’avant-fête, ton 4
Prépare-toi, Bethléem : * pour tout homme s’ouvre l’Eden ; * pare-toi, Ephratha : * en la grotte la Vierge fait fleurir l’arbre de vie; * son propre sein devient le Paradis mystique * où pousse l’arbre divin * dont ceux qui en mangent vivront * au lieu d’en mourir comme Adam: * le Christ vient au monde pour relever son image déchue.
Tropaire de la sainte martyre Julienne, ton 4
Ta brebis, ô Jésus, * s’écrie de toute la force de sa voix : * C’est toi que j’aime, divin Epoux, * c’est toi que je cherche en luttant ; * avec toi crucifiée, * je suis ensevelie en ton baptême ; * je souffre pour toi, afin de régner avec toi ; * je meurs pour toi, afin de vivre aussi en toi ; * reçois comme victime sans défaut * celle qui par amour s’immole pour toi. * Par ses prières, Dieu de miséricorde, sauve nos âmes.
Tropaire de saint Pierre de Moscou, ton 4
Terre naguère stérile, réjouis-toi maintenant ; car le Christ a montré en toi un luminaire, brillant fortement dans le monde et guérissant nos infirmités et maladies. Aussi, exulte et réjouis-toi avec confiance ; car l’hiérarque du Très-haut accomplit tout cela.
Kondakion de saint Pierre de Moscou, ton 8
Accourons en ce jour avec amour auprès du glorieux et merveilleux thaumaturge de notre terre, te composant, ô théophore, un hyme, car tu as de la hardiesse envers le Seigneur ; délivre-nous des diverses tribulations, afin que nous te chantions : réjouis-toi affermissement de notre cité !
Kondakion de l’avant-fête, ton 2
Voyant dans ses langes à Bethléem * celui qui tient la terre entière ; dans ses mains, * offrons pour l’avant-fête à sa Mère nos chants, * car elle éprouve une joie maternelle à tenir * entre ses bras l’éternel Fils de Dieu.
ÉPITRE DU JOUR
Hébr. III, 5-11, 17-19
Pour Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur, pour rendre témoignage de ce qui devait être annoncé ;mais Christ l’est comme Fils sur sa maison ; et sa maison, c’est nous, pourvu que nous retenions jusqu’à la fin la ferme confiance et l’espérance dont nous nous glorifions.C’est pourquoi, selon ce que dit le Saint Esprit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos coeurs, comme lors de la révolte, Le jour de la tentation dans le désert, Où vos pères me tentèrent, Pour m’éprouver, et ils virent mes oeuvres Pendant quarante ans. Aussi je fus irrité contre cette génération, et je dis : Ils ont toujours un coeur qui s’égare. Ils n’ont pas connu mes voies. Je jurai donc dans ma colère : Ils n’entreront pas dans mon repos ! Et contre qui Dieu fut-il irrité pendant quarante ans, sinon contre ceux qui péchaient, et dont les cadavres tombèrent dans le désert ? Et à qui jura-t-il qu’ils n’entreraient pas dans son repos, sinon à ceux qui avaient désobéi? Aussi voyons-nous qu’ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité.
ÉVANGILE DU JOUR
Mc IX, 42 – X, 1
Mais, si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui mît au cou une grosse meule de moulin, et qu’on le jetât dans la mer. Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie, que d’avoir les deux mains et d’aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point. Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le; mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie, que d’avoir les deux pieds et d’être jeté dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point. Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n’ayant qu’un œil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans la géhenne, où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point. Car tout homme sera salé de feu. Le sel est une bonne chose; mais si le sel devient sans saveur, avec quoi l’assaisonnerez-vous? Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres. Jésus, étant parti de là, se rendit dans le territoire de la Judée au delà du Jourdain. La foule s’assembla de nouveau près de lui, et selon sa coutume, il se mit encore à l’enseigner.