Grand Carême
Saint Basile, prêtre à Ancyre, martyr (362-363) ; sainte Drosis fille du roi Trajan, martyre (Ier-IIème s.) ; Saint Paul-Serge, évêque de Narbonne (IIIème s.) ; saint Isaac de Dalmatie (IVème s.) ; saint Diogène, évêque d’Arras (390) ; saint Avit, ermite en Périgord (518) ; saint Euthyme l’Athonite, néo-martyr grec (1814).
SAINT BASILE D’ANCYRE
Saint Basile était prêtre de l’Église d’Ancyre, en Galatie, sous l’épiscopat de Marcel, lequel s’était tellement opposé à l’arianisme qu’il en était tombé dans l’hérésie contraire, faisant des trois Personnes divines trois aspects ou modalités de la divinité. Toutefois Basile ne partageait pas ces opinions, et il enseignait avec zèle la vraie foi, conduisant de nombreuses âmes dans la voie droite qui mène à Dieu. Livré à l’empereur Constance, il confessa l’orthodoxie avec une inébranlable fermeté, et fut relâché.
Lorsque Julien l’Apostat prit le pouvoir (360) et commença sa tentative de restauration du paganisme, le vaillant confesseur redoubla d’énergie pour dénoncer la vanité des faux dieux. Accusé d’avoir porté atteinte à l’honneur dû à l’empereur, il répondit qu’il n’entendait obéir qu’au seul Roi du ciel et de la terre. Le proconsul Saturnin le fit alors étendre sur le chevalet, et, pendant qu’on le torturait, le saint adressait à Dieu cette prière : « Seigneur, Dieu de tous les siècles, je te rends grâces de m’avoir jugé digne de marcher dans le chemin des souffrances. En le suivant, je suis sûr d’arriver à la vie et de me trouver en compagnie de ceux que Tu as fait héritiers de tes promesses et qui en jouissent déjà. » L’empereur, en route pour son expédition contre les Perses (362), s’arrêta alors à Ancyre. On lui présenta Basile qui, après s’être déclaré chrétien, lui prédit que Dieu, dont il avait renversé les autels, allait bientôt le renverser de son trône, et que son corps, resté sans sépulture, allait être foulé aux pieds. Julien offusqué ordonna qu’on lui découpât chaque jour une lanière de peau. Après avoir supporté pendant plusieurs jours ces cruelles incisions, Basile demanda à voir l’empereur. Croyant qu’il était prêt à apostasier, Julien se rendit alors au temple d’Asclépios et fit préparer un sacrifice. Mais, dès qu’il arriva devant lui, Basile, arrachant une languette de chair qu’on venait de lui couper et qui pendait encore à son corps, la jeta au visage de Julien et lui dit : « Tiens, mange ce morceau puisque tu aimes la viande. Et sache que pour moi la mort est un gain : c’est pour Jésus-Christ que je souffre, c’est Lui mon refuge, mon appui et ma vie ! » L’empereur furieux ordonna de lui entailler le corps jusqu’à la profondeur des entrailles. Sous les tourments, le saint priait pour que Dieu lui accordât d’achever sa course en gardant la foi, afin d’être reçu dans son Royaume.
Une fois jeté en prison, le Christ lui rendit visite de nuit et lorsque, le lendemain, le comte Frumentin le fit comparaître à nouveau, en espérant le fléchir avant le départ de l’empereur pour Antioche, il constata avec stupeur que le saint était resté indemne. Mais, craignant l’irritation du tyran plus que la colère de Dieu, le gouverneur ordonna à grands cris de percer son corps de pointes de fer brûlantes. Au sein de la fumée et de l’âcre odeur des chairs brûlées, saint Basile prononça ces paroles : « Jésus, ma lumière, Jésus, mon espérance, je te rends grâces, Dieu de mes pères, de ce que Tu as enfin retiré mon âme de ce séjour de mort. Ne permets pas que je profane le nom sacré que je porte : c’est le tien, Seigneur, conserve-le en moi pur et sans tache. Reçois l’esprit de ton serviteur, il meurt en confessant que Tu es le seul et véritable Dieu. » Et il expira.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
Tropaires et Kondakions
Tropaire du saint hiéromartyr, ton 4
Ton Martyr, Seigneur, pour le combat qu’il a mené / a reçu de toi, notre Dieu, la couronne d’immortalité; / animé de ta force, il a terrassé ; les tyrans / et réduit à l’impuissance l’audace des démons; / par ses prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.
Kondakion du saint hiéromartyr, ton 8
Selon les règles, tu menas ta course à bonne fin, / hiéromartyr Basile, et tu as gardé la foi; / aussi tu méritas la couronne des martyrs / et devins pour l’Église un ferme pilier, / prêchant le Fils consubstantiel au Père et à l’Esprit / et confessant l’indivisible Trinité; / prie-la de nous sauver de tout malheur, / nous tes fidèles, afin que nous puissions te chanter: / Réjouis-toi, Basile, sage-en-Dieu.
Lectures de l’Ancien Testament
Isaïe XI, 10 – XII, 2
Et en ce jour apparaîtra la racine de Jessé et Celui qui s’élèvera pour régner sur les nations, et les nations espéreront en Lui, et son repos fera sa gloire. Et en ce jour le Seigneur montrera encore sa main, et il montrera son zèle pour les restes de son peuple, échappés aux Assyriens, à l’Égypte, à Babylone, aux Éthiopiens, aux Élamites, aux peuples du Levant et aux Arabes. Et il élèvera son étendard sur les nations, et il rassemblera les égarés d’Israël, les dispersés de Juda, et il les réunira des quatre ailes de la terre. Et la jalousie d’Éphraïm sera détruite, et les ennemis de Juda périront; Éphraïm ne portera plus envie à Juda, et Juda n’affligera plus Éphraïm. Ils voleront sur les eaux dans les barques des Philistins ; ils se feront une proie des peuples de la mer, de ceux de l’Orient et de l’Idumée, et d’abord ils mettront la main sur Moab; mais les fils d’Ammon seront les premiers soumis. Et le Seigneur désolera la mer d’Égypte, et au milieu d’une violente tempête Il fera tomber son bras sur le fleuve, et Il en frappera les sept bouches, de sorte qu’on les traversera avec des sandales. Et ce sera un passage pour mon peuple resté en Égypte y et il arrivera à Israël comme au temps où il sortit de la terre d’Égypte. En ce jour-là, Israël, tu diras: je Te bénis Seigneur parce que Tu as été irrité contre moi; puis Tu as détourné Ta colère et Tu as eu pitié de moi. Voici mon Dieu et mon Sauveur; je mettrai en lui ma confiance et je serai sans crainte; parce que le Seigneur est ma gloire, Il est ma louange, Il est mon salut.
Genèse VII, 11 – VIII, 3
L’an six cent de la vie de Noé, le vingt-septième jour de la seconde lune, toutes les sources de l’abîme jaillirent et les cataractes du ciel furent rompues. La pluie tomba sur la terre quarante jours et quarante nuits. En ces jours-là, Noé, Sem, Cham, Japhet, fils de Noé, la femme de Noé et les trois femmes de ses fils, étaient entrés dans l’arche. Et toutes les bêtes fauves, par espèces ; tous les bestiaux, par espèces ; tous les reptiles se traînant à terre, par espèces ; tous les oiseaux ailés, par espèces ; Étaient entrés auprès de Noé, dans l’arche, par deux couples, mâles et femelles, de toute chair en laquelle était souffle de vie. Tous les mâles et femelles de toute chair étaient donc entrés dans l’arche, selon ce que le Seigneur avait prescrit à Noé, et le Seigneur Dieu avait fermé l’arche en dehors. Et le déluge fut sur toute la terre quarante jours et quarante nuits ; l’eau se gonfla, et emporta l’arche qui s’éleva bien au-dessus de la terre. Et l’eau dominait ; elle montait, montait toujours sur la terre, et l’arche était portée sur la surface de l’eau. Et l’eau dominait beaucoup, beaucoup sur la terre ; et elle couvrait toutes les hautes montagnes qui étaient sous le ciel. L’eau s’éleva à quinze coudées au-dessus de leur sommet. Alors mourut toute chair se mouvant sur la terre, oiseaux et bestiaux, bêtes fauves et reptiles se traînant à terre, et tout homme. Tout ce qui avait souffle de vie, et tout ce qui vivait sur la terre ferme mourut. L’eau effaça tout ce qui se mouvait sur la face de la terre, depuis l’homme jusqu’aux bestiaux, tous les reptiles, et les oiseaux du ciel. Ils furent tous effacés de la terre. Noé seul resta, et ceux qui étaient dans l’arche avec lui. L’eau se maintint au-dessus de la terre cent cinquante jours. Puis, Dieu se souvint de Noé, et de toutes les bêtes fauves, et de tous les bestiaux, et de tous les oiseaux, et de tous les reptiles qui étaient avec lui dans l’arche. Il fit souffler un vent sur la terre, et l’eau céda. Les sources de l’abîme furent fermées, ainsi que les cataractes du ciel, et la pluie du ciel cessa. L’eau qui fuyait sur la terre s’affaissa, et diminua après cent cinquante jours.
Proverbes X, 1-22
Le fils sage réjouit son père ; le fils insensé est le chagrin de sa mère. Les trésors ne serviront de rien aux pervers ; mais l’équité délivrera de la mort. Le Seigneur ne laissera pas mourir de faim l’âme du juste ; mais Il détruira la vie des impies. L’indigence abaisse l’homme ; mais des mains fortes enrichissent. Le fils bien enseigné sera sage, et il se fera servir par l’insensé. Le fils prudent n’a point à souffrir de la grande chaleur ; mais le fils pervers est un épi consumé par le vent pendant la moisson. La bénédiction du Seigneur est sur la tête du juste ; mais des deuils imprévus couvrent la tête des impies. La mémoire des justes a la louange pour elle ; mais le nom des impies s’éteint. Le sage recueille les commandements en son cœur ; mais l’homme aux lèvres indiscrètes prend des détours et trébuche. Celui qui marche en sa simplicité, marche avec confiance ; celui qui se détourne dans ses voies sera découvert. Celui qui approuve d’un regard rusé prépare toute sorte de chagrins aux hommes ; mais celui qui réprimande avec franchise est un pacificateur. Il y a une source de vie dans la main du juste ; mais la perdition est cachée dans la bouche des impies. La haine suscite la discorde ; l’amitié protège tous ceux qui n’aiment point les querelles. Celui dont les lèvres professent la sagesse frappe d’une verge l’homme privé de sens. Les sages cachent leur science ; mais la bouche du téméraire le conduit à la confusion. La fortune des riches est leur forteresse, et la pauvreté est pour les impies le brisement du cœur. Les œuvres des justes donnent la vie ; mais les fruits des impies sont autant de péchés. L’instruction garde droites les voies de la vie ; mais l’instruction superficielle égare. Les lèvres justes couvrent la haine ; mais ceux qui se répandent en injures sont des plus insensés. Par la multitude des paroles, tu n’éviteras pas le péché ; par la discrétion des lèvres, tu seras sage. La langue du juste est de l’argent pur ; mais le cœur de l’impie est sans valeur. Les lèvres des justes savent des vérités sublimes ; les insensés meurent dans l’indigence. La bénédiction du Seigneur est sur la tête du juste ; elle l’enrichit, et il ne s’y joindra aucune tristesse de cœur.