Sainte Euphrosyne d’Alexandrie (V) ; saint Firmien, évêque d’Amien (IV) ; saint Serge, higoumène de Radonège, thaumaturge et protecteur de la Russie (1392) ; saint Paphnuce l’Égyptien et avec lui 546 martyrs (III) ; sainte Euphrosyne de Souzdal (1250) ; sainte Dosithée, recluse de Kiev (1776) ; saints néomartyrs de Russie : Nicolas (Rozov), confesseur, prêtre (1941).
VIE DE SAINTE EUPHROSYNE D’ALEXANDRIE
Sainte Euphrosyne vécut à Alexandrie sous le règne de Théodose le Jeune (408-450). Elle était la fille de Paphnuce, Égyptien d’une immense fortune, à qui il ne restait plus que cette enfant après la mort de son épouse. Lorsqu’elle parvint à l’âge de dix-huit ans, son père la fiança malgré elle à un jeune homme riche. Mais, peu avant le mariage, la servante de Dieu profita de l’absence de son père pour se couper les cheveux et, revêtant des effets masculins, elle se présenta à la porte d’un monastère de moines de la région, en se faisant passer pour un eunuque du nom de Smaragde. Le Supérieur l’accepta parmi ses moines et la plaça sous la direction d’un Ancien sage et expérimenté, Agapios, auquel elle se livra à l’obéissance avec empressement et humilité.
Brûlante du désir de s’unir au Christ, Euphrosyne se livra avec ardeur à tous les combats de l’ascèse, si bien qu’après peu de temps il eût été difficile de soupçonner que derrière ce visage émacié et ce corps desséché, se cachait une délicate jeune fille. Elle brillait ainsi, telle une pierre précieuse, au milieu de cette image de la Jérusalem céleste qu’était le monastère. Mais le diable, furieux de voir une jouvencelle résister non seulement à toutes ses attaques, mais encore vaincre la faiblesse de sa nature, poussa alors certains moines à jalouser sa vertu et tenta d’en scandaliser d’autres par sa beauté et le charme de sa personne, que les travaux de l’ascèse ne parvenaient pas à dissimuler. Sur la recommandation de l’higoumène, la sainte se retira dans une cellule isolée, sans jamais en sortir, visitée seulement de temps à autre par son père spirituel. Tout entière tendue vers Dieu, par le jeûne, les veilles et la prière continuelle, elle plaçait chaque jour de spirituelles ascensions dans son cœur.
Au bout de trente-huit ans, elle tomba malade. Nombreux furent ceux qui vinrent à son chevet, attirés par sa réputation de sainteté. Parmi eux se trouvait Paphnuce, que rien n’avait pu consoler de la perte de sa fille. Assurée par Dieu que le moment était venu pour elle de s’en aller vers les demeures éternelles, et voulant apporter à son père une consolation au déclin de ses jours, Euphrosyne lui révéla sa véritable identité, lui recommandant de laisser au monastère l’héritage qu’il lui avait réservé et de se charger de ses funérailles. Puis elle remit son âme à Dieu dans une grande paix. Frappé de stupeur, Paphnuce tomba à terre comme mort. Quand il revint à lui, comprenant que c’est un péché de pleurer ceux qui sont partis de cette vie de douleurs pour gagner la vie éternelle, ses larmes se changèrent en joie. Il abandonna tout ce qui le retenait au monde et revêtit l’Habit monastique, afin de suivre les traces de sa fille et de la rejoindre dans la joie des élus. Il se retira dans la cellule même où Euphrosyne avait vécu, et après dix années de vie vertueuse et agréable à Dieu, il s’endormit à son tour dans la paix.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de saint Serge de Radonège, ton 4
Champion des vertus, comme un vrai soldat du Christ notre Dieu, * contre les passions tu menas en cette vie le grand combat; * dans les jeûnes, les veilles, les cantiques divins, * tu fus pour tes disciples un modèle, Bienheureux; * aussi fit sa demeure en toi l’Esprit saint * et tu fus orné brillamment par son action; * grâce au crédit que tu possèdes auprès de la sainte Trinité, * rappelle-lui le troupeau que tu as rassemblé * et n’oublie pas de visiter, * comme toi-même tu l’as promis, * vénérable Père Serge, tes enfants.
Kondakion de saint Serge de Radonège, ton 8
Vénérable Serge, percé de flèches par l’amour du Christ * et l’ayant suivi, dans ton irréversible désir, * tu méprisas toute charnelle volupté * et comme un soleil tu brillas sur ta patrie; * aussi le Christ t’enrichit du don des miracles, Père saint; * souviens-toi de nous qui célébrons ta mémoire sacrée, * afin que nous puissions te crier: vénérable Serge, réjouis-toi.
ÉPITRE DU JOUR
Gal. V, 11-21
Pour moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté? Le scandale de la croix a donc disparu! Puissent-ils être retranchés, ceux qui mettent le trouble parmi vous! Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair; mais rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres. Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres. Je dis donc: Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez. Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes point sous la loi. Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu.
Gal. V, 22 – VI,2 (S. Serge)
Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance ; la loi n’est pas contre ces choses. Ceux qui sont à Jésus Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit. Ne cherchons pas une vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres. Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc V, 12-16
Jésus était dans une des villes ; et voici, un homme couvert de lèpre, l’ayant vu, tomba sur sa face, et lui fit cette prière : Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur. Jésus étendit la main, le toucha, et dit : Je le veux, sois pur. Aussitôt la lèpre le quitta. Puis il lui ordonna de n’en parler à personne. Mais, dit-il, va te montrer au sacrificateur, et offre pour ta purification ce que Moïse a prescrit, afin que cela leur serve de témoignage. Sa renommée se répandait de plus en plus, et les gens venaient en foule pour l’entendre et pour être guéris de leurs maladies. Et lui, il se retirait dans les déserts, et priait.
Lc VI, 17-23 (S. Serge)
Jésus descendit avec eux, et s’arrêta sur un plateau, où se trouvaient une foule de ses disciples et une multitude de peuple de toute la Judée, de Jérusalem, et de la contrée maritime de Tyr et de Sidon. Ils étaient venus pour l’entendre, et pour être guéris de leurs maladies. Ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs étaient guéris. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous. Alors Jésus, levant les yeux sur ses disciples, dit: Heureux vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous! Heureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés ! Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous serez dans la joie ! Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu’on vous chassera, vous outragera, et qu’on rejettera votre nom comme infâme, à cause du Fils de l’homme! Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez d’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans le ciel; car c’est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.