Saint apôtre Timon, des 70 ; Sainte Anysie, martyre à Thessalonique (304) ; saint Philétère, martyr à Nicomédie (311) ; saint Zotique le nourricier des orphelins, prêtre (IVème s.) ; saint Perpet, évêque de Tours (494) ; sainte Théodora de Césarée (VIIIème s.), sainte Théodora de Constantinople (940) ; saint Macaire, métropolite de Moscou (1563) ; saint néo-martyr Gédéon (Grèce, 1818) ; sainte Marie (Danilov), martyre (1946).
SAINTE ANYSIE DE THESSALONIQUE
Sainte Anysie était la fille d’illustres et très riches notables de Thessalonique convertis à la foi chrétienne, qui lui inspirèrent dès son enfance l’amour des vertus et de la sagesse. Devenue orpheline de père et de mère lorsqu’elle parvint au seuil de l’adolescence, loin de se laisser attirer par l’attrait des plaisirs, son âme brûlant d’amour sous l’action du feu que le Christ est venu jeter sur la terre (Lc 12, 49), elle s’élança à la rencontre de son Époux céleste en se débarrassant de tout ce qui pouvait la rattacher à la terre. Elle affranchit ses nombreux esclaves en leur cédant de fortes sommes d’argent pour s’établir, et distribua propriétés, champs, troupeaux et tout son héritage, comme un négociant avisé qui vend tous ses biens pour acquérir la perle de grand prix, le Royaume des cieux (cf. Mt 13, 46). Elle se dépouilla de ses parures et de ses riches vêtements pour revêtir des effets communs et grossiers et parcourait ainsi la ville, visitant les malades, portant secours aux veuves et aux orphelins, procurant nourriture et vêtements aux pauvres. Mais sa prédilection allait aux victimes des persécutions. Au mépris du danger, elle visitait dans leurs prisons ceux qui souffraient faim, soif, blessures et mauvais traitements de toutes sortes par amour du Christ. Elle baisait leurs plaies, comme si elles étaient les marques mêmes de la Passion salutaire de notre Sauveur, et leur procurait soins et consolation.
Ayant ainsi tout abandonné, et n’ayant plus que son corps mortel qui la rattachait à la terre, Anysie n’avait dès lors pour désir que de parvenir elle aussi à la perfection en mourant pour le Christ. Une telle décision ne devant venir que de Dieu, elle ne s’exposa pas témérairement au danger, mais alla plutôt se retirer dans une étroite cellule pour consacrer ses jours et ses nuits au jeûne, aux larmes, à la prière continuelle et s’élever au-dessus de la condition mortelle, en plaçant la pratique des saintes vertus comme support de sa contemplation.
À la vue de tels combats, le diable, grinçant des dents, essaya d’effrayer la sainte par toutes sortes de stratagèmes pour la persuader d’abandonner sa cellule, mais il se heurta à sa résolution plus ferme que celle des plus valeureux guerriers. Il lança alors contre elle les flèches de l’ennui, de la torpeur, du relâchement du corps et de la maladie ; mais la jeune fille, s’armant du signe de la Croix, le mit en déroute par le fouet de la prière.
Lorsque la persécution de Dioclétien faisait rage (305), sainte Anysie, ayant atteint la plénitude des vertus et étant fermement établie dans la contemplation, trouva l’assurance d’adresser au Christ une prière instante pour devenir à son tour participante de sa mort vivifiante. Cette supplique fut entendue. Un jour, comme elle se rendait à l’église, elle fut abordée par un écuyer du tyran et interrogée avec rudesse. Sans aucune hésitation, elle se déclara alors servante de Jésus-Christ. Saisie par le rustre et traînée à terre jusqu’au temple des idoles pour sacrifier, pour toute réponse, elle lui cracha avec mépris au visage. Au comble de la fureur, l’homme dégaina son épée et transperça le flanc de la sainte qui rendit avec joie son âme au Seigneur pour trouver les délices éternelles dans la chambre nuptiale du Ciel. De pieux chrétiens purent récupérer son corps et l’ensevelirent un peu en dehors de la ville, dans un endroit où l’on construisit une église en son honneur, une fois la persécution terminée.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de la Nativité, ton 4
Ta Nativité, Christ notre Dieu, a fait luire dans le monde la lumière de la connaissance ; en elle, en effet, les adorateurs des astres ont appris d’une étoile à T’adorer, Soleil de justice, et à reconnaître en Toi l’Orient descendu du ciel, Seigneur gloire à Toi !
Tropaire de ste Anysie, ton 4
Ayant dominé les charnelles passions, c’est par ta vivifiante passion que tu obtins la royauté, en teignant dans la pourpre de ton sang ton incorruptible vêtement; c’est pourquoi, sainte martyre Anysie, tu devins la pure épouse de notre Roi; de tout danger délivre-nous qui célébrons ta mémoire dans la foi.
Tropaire de ste Mélanie (à cause de la clôture de la fête le 31), ton 4
L’âme éclairée par les rayons de celui que pour nous la Vierge fit briller, tu rayonnas par tes vertus, car sur terre ayant distribué ton périssable trésor, tu amassas les richesses des cieux et dans l’ascèse resplendis brillamment; c’est pourquoi, Mélanie, nous t’honorons de tout cœur.
Tropaire de saint Macaire, métropolite de Moscou et de toute la Russie, ton 4
Ayant partagé le genre de vie des grands pasteurs et les pensées des docteurs universels, en serviteur choisi de la Sagesse de Dieu, toi I’éponyme de la béatitude, en ce jour nous, tes fidèles, te chantons: hiérarque Macaire, prie le Christ notre Dieu de pacifier le monde et sauver nos âmes.
Kondakion de saint Macaire, ton 3
Par ton sage enseignement et les livres que tu as écrits, pontife Macaire, tu t’efforças d’illuminer le
peuple de Russie et de glorifier les saints de ton pays; c’est pourquoi d’Admirable tu reçus déjà le nom, toi le compagnon des suprêmes hiérarques de Russie. Puissions-nous, par tes prières, nous maintenir dans la piété et dans la foi!
Kondakion de la Nativité, ton 3
La Vierge, en ce jour, met au monde Celui qui surpasse toute essence créée et la terre offre une grotte à l’Inaccessible ; les anges chantent Sa gloire avec les pasteurs, et les mages cheminent avec l’étoile ; car pour nous est né petit enfant, le Dieu d’avant les siècles.
ÉPITRE DU JOUR
II Tim. II, 20-26
Dans une grande maison, il n’y a pas seulement des vases d’or et d’argent, mais il y en a aussi de bois et de terre ; les uns sont des vases d’honneur, et les autres sont d’un usage vil. Si donc quelqu’un se conserve pur, en s’abstenant de ces choses, il sera un vase d’honneur, sanctifié, utile à son maître, propre à toute bonne œuvre. Fuis les passions de la jeunesse, et recherche la justice, la foi, la charité, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur. Repousse les discussions folles et inutiles, sachant qu’elles font naître des querelles. Or, il ne faut pas qu’un serviteur du Seigneur ait des querelles ; il doit, au contraire, avoir de la condescendance pour tous, être propre à enseigner, doué de patience ; il doit redresser avec douceur les adversaires, dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront des pièges du diable, qui s’est emparé d’eux pour les soumettre à sa volonté.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc XIX, 37-44
Et lorsque déjà il approchait de Jérusalem, vers la descente de la montagne des Oliviers, toute la multitude des disciples, saisie de joie, se mit à louer Dieu à haute voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus. Ils disaient: Béni soit le roi qui vient au nom du Seigneur! Paix dans le ciel, et gloire dans les lieux très hauts! Quelques pharisiens, du milieu de la foule, dirent à Jésus: Maître, reprends tes disciples. Et il répondit: Je vous le dis, s’ils se taisent, les pierres crieront! Comme il approchait de la ville, Jésus, en la voyant, pleura sur elle, et dit: Si toi aussi, au moins en ce jour qui t’est donné, tu connaissais les choses qui appartiennent à ta paix! Mais maintenant elles sont cachées à tes yeux. Il viendra sur toi des jours où tes ennemis t’environneront de tranchées, t’enfermeront, et te serreront de toutes parts; ils te détruiront, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas connu le temps où tu as été visitée.