5 mai

Jour de jeûne

Sainte Irène, grande-martyre en Perse (Ier-IIème s.) ; saint Jovinien, lecteur, martyr à Auxerre (260); saint Hilaire, évêque d’Arles (449) ; saint Nizier, évêque de Vienne (vers 450) ; saint Arey, évêque de Gap (604) ; sainte Waldrade, vierge, abbesse à Metz (VIIème s.) ; saint Mauront, abbé à Breuil-sur-Lys près de Douai (702) ; saint Barlaam de Serpoukhov (1377) ; saint Éphrem le nouvel apparu (1426).

SAINTE IRÈNE

Au temps de saint Constantin le Grand, le roi de la province de Magédon , Licinius, avait une fille d’une grande beauté, nommée Pénélope. Pour la protéger de toute corruption du monde extérieur, il l’avait enfermée depuis l’âge de six ans dans une haute et inaccessible tour, dans laquelle on trouvait tout le luxe et le confort imaginables. Servie par treize suivantes, elle était instruite par un vieillard plein de sagesse, nommé Apellien. Un jour, la jeune fille vit une colombe entrer dans la tour, tenant dans son bec un rameau d’olivier, qu’elle alla poser sur une table en or. Ensuite un aigle vint y déposer une couronne de fleurs qu’il tenait dans ses serres, et enfin un corbeau noir et répugnant y apporta un serpent. Comme Pénélope demandait à son maître la signification de ces signes, celui-ci lui expliqua qu’elle devait recevoir le baptême, symbolisé par le rameau d’olivier, et qu’après avoir affronté épreuves et afflictions, elle remporterait la couronne royale du martyre.

Peu après cette vision, un ange vint l’instruire dans la foi chrétienne et lui donna le nom d’Irène (“paix”). Après avoir été baptisée, Irène renversa les idoles de son père et affronta avec une mâle résolution les menaces de ce dernier. Furieux, Licinius fit jeter sa fille sous les pattes de chevaux sauvages, mais l’un d’eux se retourna contre le roi et le piétina. Revenu à la vie par la prière de sa fille, Licinius se convertit, avec un grand nombre de ses sujets, et, après avoir abdiqué, il se retira dans la tour où il passa le reste de son existence dans les larmes du repentir. Sédécias, son successeur sur le trône, essaya de faire revenir la princesse au culte des idoles et, devant son refus obstiné, il la fit jeter dans une fosse remplie de reptiles. Mais, par la puissance de Dieu, Irène échappa à cette épreuve, comme aux autres tortures qu’on lui infligea, et elle convertit de nombreux païens à la vraie foi.

Sédécias ayant été détrôné par ses ennemis, son fils Sapor partit en guerre pour le venger. Mais, frappés d’aveuglement, lui et son armée se trouvèrent immobilisés. Rencontrant Irène à l’extérieur de la ville, ils furent guéris par la sainte, mais persistèrent dans la cécité de leurs âmes et la livrèrent à de nouveaux tourments : obligeant la jeune vierge à marcher sur une distance de trois milles, chargée d’un sac de sable et les pieds percés de clous. Indignée par cette injure faite aux saints, la terre s’ouvrit alors et engloutit un grand nombre d’infidèles. Parmi les survivants, plus de trente mille se convertirent ; seul le roi resta inflexible, aussi fut-il châtié par un ange.

Désormais libre, Irène parcourut la ville de Magédon en proclamant la Bonne Nouvelle, et elle gagna au Christ le plus grand nombre des habitants. Elle se rendit ensuite dans la ville de Callinikon, où, ayant triomphé des tortures auxquelles on l’avait soumise, elle amena la population à la foi, y compris le préfet qui avait été chargé par le roi de la torturer. La réputation de la sainte parvint ainsi jusqu’au roi de Perse Sapor, qui la convoqua et la fit décapiter. Mais un ange la ramena à la vie, pour qu’elle puisse achever sa mission. Elle se dirigea alors vers la ville de Mésembrie, tenant en main un rameau d’olivier, comme signe de victoire de la foi contre toutes les puissances de la mort. Après avoir baptisé le roi de cette région et ses sujets, elle retourna dans sa patrie, puis passa à Éphèse, où elle accomplit des miracles dignes des apôtres pour appuyer sa prédication. Une fois achevée cette œuvre missionnaire, sainte Irène prit avec elle son maître Apellien et six disciples et, entrant dans un tombeau nouvellement creusé, elle leur donna l’ordre de refermer derrière elle la pierre tombale et de ne pas revenir avant quatre jours. Deux jours plus tard, Apellien vint sur les lieux, et trouva la pierre roulée et le tombeau vide, c’est pourquoi on suppose que la sainte fut emportée au ciel, tout comme saint Jean le Théologien.

(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire de la fête, ton 2

Le noble Joseph, ayant descendu de la Croix Ton Corps immaculé, L’enveloppa d’un linceul blanc avec des aromates et Le coucha avec soin dans un tombeau neuf ; mais Tu es ressuscité le troisième jour, Seigneur, faisant au monde Grande Miséricorde.

Tropaire de la Résurrection du 2ème ton

Lorsque Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « ô Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »

Tropaire des Myrrhophores, ton 2

Près du tombeau l’ange apparut aux saintes femmes myrrhophores et clama : La myrrhe convient aux mortels, mais le Christ est étranger à la corruption. Aussi annoncez : Le Seigneur est ressuscité et Il accorde au monde la grande miséricorde.

Kondakion de sainte Pélagie, ton 2 

Renonçant à l’éphémère fiancé, tu as épousé l’Immortel sagement et comme dot lui offris ta pureté ainsi que les peines de ton combat; c’est pourquoi, Pélagie, nous glorifions ton souvenir.

Tropaire de la sainte grande-martyre Irène, ton 4

Ta brebis, ô Jésus, * s’écrie de toute la force de sa voix: * C’est toi que j’aime, divin Époux, * c’est toi que je cherche en luttant; * avec toi crucifiée, * en ton baptême je suis ensevelie; * pour toi je souffre, afin de régner avec toi; * pour toi je meurs, afin de vivre aussi en toi; * reçois comme victime sans défaut * celle qui s’immole par amour pour toi. * Par ses prières, Dieu de miséricorde, sauve nos âmes.

Kondakion de la sainte grande-martyre Irène, ton 3

Resplendissante sous les ors de ta splendeur virginale, * Irène, tu devins encore plus belle au combat; * car, empourprée par les flots de ton sang, * tu renversas l’erreur des sans-Dieu; * et c’est pourquoi de ton divin Créateur * tu as reçu la récompense des vainqueurs.

Kondakion de saint Éphrem le nouvel apparu, ton 3

Sur la Colline des Irréprochables, tu t’es exercé à l’ascèse, ô esprit rempli de sagesse divine, et c’est là que tu as rejoint le chemin du martyre ; c’est pourquoi le donateur de la vie t’a doublement couronné, ô hiéromartyr Éphrem, et tu es digne qu’en tout lieu on t’adresse des supplications ; aie pitié de ceux qui t’honorent.

Kondakion des femmes myrophores, ton 2

Tu as dit aux myrophores : « Réjouissez-vous ! » et par Ta Résurrection, ô Christ Dieu, Tu as mis fin aux lamentations d’Ève, notre première mère. A Tes Apôtres, Tu as ordonné de proclamer : le Sauveur est ressuscité du Tombeau.

ÉPITRE DU JOUR

Actes VI, 8-VII, 5, 47-60

En ces jours-là, Étienne, plein de grâce et de puissance, faisait des prodiges et de grands miracles parmi le peuple. Quelques membres de la synagogue dite des Affranchis, de celle des Cyrénéens et de celle des Alexandrins, avec des Juifs de Cilicie et d’Asie, se mirent à discuter avec lui ; mais ils ne pouvaient résister à sa sagesse et à l’Esprit par lequel il parlait. Alors ils soudoyèrent des hommes qui dirent : « Nous l’avons entendu proférer des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu ». Ils émurent le peuple, les anciens et les scribes, et, se jetant sur lui, ils le saisirent, et l’emmenèrent au sanhédrin. Ils produisirent de faux témoins, qui dirent : « Cet homme ne cesse de proférer des paroles contre le lieu saint et contre la loi ; car nous l’avons entendu dire que Jésus, ce Nazaréen, détruira ce lieu, et changera les coutumes que Moïse nous a données ». Tous ceux qui siégeaient au sanhédrin ayant fixé les regards sur Étienne, son visage leur parut comme celui d’un ange. Le souverain sacrificateur dit : « Les choses sont-elles ainsi ? » Étienne répondit : « Hommes frères et pères, écoutez ! Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham, lorsqu’il était en Mésopotamie, avant qu’il s’établît à Charran ; et il lui dit : “Quitte ton pays et ta famille, et va dans le pays que je te montrerai”. Il sortit alors du pays des Chaldéens, et s’établit à Charran. De là, après la mort de son père, Dieu le fit passer dans ce pays que vous habitez maintenant ; il ne lui donna aucune propriété en ce pays, pas même de quoi poser le pied, mais il promit de lui en donner la possession, et à sa postérité après lui, quoiqu’il n’eût point d’enfant. Ce fut Salomon qui édifia pour Dieu une maison. Mais le Très Haut n’habite pas dans ce qui est fait de main d’homme, comme dit le prophète : “Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied. Quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur, Ou quel sera le lieu de mon repos ? N’est-ce pas ma main qui a fait toutes ces choses ?…” Hommes au cou raide, incirconcis de cœur et d’oreilles ! Vous vous opposez toujours au Saint Esprit. Ce que vos pères ont été, vous l’êtes aussi. Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté ? Ils ont tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste, que vous avez livré maintenant, et dont vous avez été les meurtriers, vous qui avez reçu la loi d’après des commandements d’anges, et qui ne l’avez point gardée ! » En entendant ces paroles, ils étaient furieux dans leur cœur, et ils grinçaient des dents contre lui. Mais Étienne, rempli du Saint Esprit, et fixant les regards vers le ciel, vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. Et il dit : « Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » Ils poussèrent alors de grands cris, en se bouchant les oreilles, et ils se précipitèrent tous ensemble sur lui, le traînèrent hors de la ville, et le lapidèrent. Les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme nommé Saul. Et ils lapidaient Étienne, qui priait et disait : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit ! » Puis, s’étant mis à genoux, il s’écria d’une voix forte : « Seigneur, ne leur impute pas ce péché ! » Et, après ces paroles, il s’endormit.

ÉVANGILE DU JOUR

Jn IV, 46-54

Jésus retourna donc à Cana en Galilée, où il avait changé l’eau en vin. Il y avait à Capernaüm un officier du roi, dont le fils était malade. Ayant appris que Jésus était venu de Judée en Galilée, il alla vers lui, et le pria de descendre et de guérir son fils, qui était près de mourir. Jésus lui dit: Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croyez point. L’officier du roi lui dit: Seigneur, descends avant que mon enfant meure. Va, lui dit Jésus, ton fils vit. Et cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite, et il s’en alla. Comme déjà il descendait, ses serviteurs venant à sa rencontre, lui apportèrent cette nouvelle: Ton enfant vit. Il leur demanda à quelle heure il s’était trouvé mieux; et ils lui dirent: Hier, à la septième heure, la fièvre l’a quitté. Le père reconnut que c’était à cette heure-là que Jésus lui avait dit: Ton fils vit. Et il crut, lui et toute sa maison. Jésus fit encore ce second miracle lorsqu’il fut venu de Judée en Galilée.

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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