Grand Carême
Liturgie des Présanctifiés
Saint Conon d’Isaurie, thaumaturge, martyr (Ier s.) ; saint Conon le jardinier, martyr en Palestine (IIIème s.) ; saint Euloge de Palestine, martyr (Vème s.) ; saint Eulampe, martyr en Palestine ; saint Marc l’ascète (Ve) ; saint Marc d’Athènes (Vème s.) ; saint Virgile, évêque d’Arles (610) ; saint Drausin, évêque de Soissons (674) ; saint Adrien de Pochekhon, moine, martyr (1550) ; saint Jean le bulgare (1784) et saint Georges de Rapsanée (1818), néomartyrs grecs ; saints néo-martyrs de Russie : Nicolas (Pokrovsky), prêtre (1919), Jean (Mirotvortsev), prêtre, Mardare (Isaïev) et Théophane (Grafov) (1938); invention des reliques de saint Luc, confesseur, archevêque de Simferopol (1996).
SAINT CONON D’ISAURIE
Saint Conon vivait au temps des Apôtres dans la cité de Bidane, située à quelques stades de Séleucie Trachéotis (auj. Silifke), la métropole de l’Isaurie. Il fut initié à la foi par l’Archange Michel qui lui apparut revêtu d’un costume resplendissant, le baptisa au nom de la Sainte Trinité et le fit communier aux saints Mystères. Pendant tout le reste de sa vie, le saint Archange ne cessa de l’assister et lui donna le pouvoir d’accomplir des miracles. Ce fut sous son inspiration que, contraint par ses parents de prendre épouse, Conon réussit à convaincre sa compagne, Anne, de vivre comme frère et sœur, afin de cultiver ensemble la fleur incorruptible de la virginité. Par l’exemple de cette vie sainte et de ses paroles, il réussit à convertir ses parents, et il semble que son père, Nestor, remporta la couronne du martyre après avoir confessé le Christ.
À la veille de célébrer une de leurs fêtes impies dans une caverne située assez loin de la ville, des idolâtres s’en prirent au saint. Afin de faire trêve de vaines disputes, ils s’entendirent pour rivaliser de vitesse vers la grotte, le premier arrivé démontrant la supériorité de son dieu. Saint Conon partit à pied ; mais, assisté par l’Archange Michel, il y parvint le premier, frais et dispos, bien avant les païens qui, montés sur leurs chevaux, n’arrivèrent que bien plus tard, essoufflés et en sueur. Stupéfaits devant ce miracle, ils n’en demeurèrent pas moins endurcis dans leur impiété, et voulurent apprendre de leur idole, elle-même, quel dieu était le plus grand. Sur l’ordre du saint, le démon qui se cachait dans l’idole vint se prosterner à ses pieds en confessant : « Un est le vrai Dieu, le Christ que tu proclames ! » Les païens s’écrièrent alors à haute voix : « Oui, Un est le vrai Dieu, le Dieu de Conon. C’est le Dieu de Conon qui a vaincu ! » Dans la suite des temps, c’était par cette acclamation que les habitants d’Isaurie célébraient chaque année la mémoire de leur saint patron.
On raconte que saint Conon avait acquis, grâce à sa virginité et à l’assistance de l’Archange Michel, une telle puissance sur les démons qu’il commandait aux uns d’aller cultiver la terre comme des esclaves et qu’il en avait enfermé d’autres dans des cruches en terre cuite, qu’il avait enfouies dans les fondements de sa demeure. Lorsque le gouverneur Magnos arriva en Isaurie ayant pour mission d’exécuter les édits impériaux contre les chrétiens, saint Conon fut arrêté et conduit devant lui. Il fut cruellement flagellé, mais ne cessa pas de proclamer sa foi. En apprenant cela, le peuple, qui dans sa majorité avait embrassé la foi grâce à la prédication de Conon, se précipita dans un grand tumulte sur les lieux du supplice, en vue de délivrer le saint. Le gouverneur, craignant pour sa vie, prit la fuite, et l’on put transporter le saint tout ensanglanté dans sa maison, où il rendit paisiblement son âme au Seigneur deux années plus tard.
Peu de temps après le repos de saint Conon, les chrétiens du lieu conçurent le projet de transformer sa maison en église. Au cours des travaux, l’un d’eux trouva dans les fondations un des récipients qui contenait les esprits impurs. Voyant que la cruche était scellée et bien lourde et croyant qu’elle contenait de l’or, il l’ouvrit. Les démons en sortirent alors sous la forme d’un feu qui renversa à terre les constructeurs, fit s’effondrer l’église et réduisit en cendres tous les matériaux combustibles. Ils s’établirent ensuite dans ces ruines, dont nul ne pouvait s’approcher après le coucher du soleil. Les chrétiens proclamèrent alors un jeûne et élevèrent d’ardentes supplications pour demander l’assistance du saint. Ce dernier ne tarda pas à intervenir et purifia le lieu de ce fléau.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de saint Conon, ton 4
Ton Martyr, Seigneur, pour le combat qu’il a mené / a reçu de toi, notre Dieu, la couronne d’immortalité; / animé de ta force, il a terrassé les tyrans / et réduit à l’impuissance l’audace des démons; / par ses prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.
Kondakion de saint Conon, ton 3
Purement comme un ange sur terre tu vécus, / aussi tu méritas la compagnie des Anges dans le ciel; / tu portas tes parents à la connaissance du Christ; / puis, ayant confessé le Dieu unique en la Trinité, / jusqu’au sang tu as lutté, saint Martyr: / sans cesse pour nous tous intercède auprès de Dieu.
Lectures de l’Ancien Testament
Isaïe II, 3-11
La loi sortira de Sion, et la parole du Seigneur, de Jérusalem. Et Il jugera entre les nations, et Il réprimandera nombre de peuples. Et de leurs glaives ils forgeront des charrues, et des faux de leurs javelots; et l’on ne tirera plus l’épée nation contre nation, et l’on n’apprendra plus à se faire la guerre. Et maintenant, venez, maison de Jacob, et marchons à la lumière du Seigneur. Car il avait abandonné Son peuple, la maison d’Israël ; parce qu’au commencement leur terre était remplie de devins et d’augures, comme celle des Philistins, et que beaucoup d’enfants leur étaient nés de femmes étrangères. Leur terre regorgeait d’argent et d’or, et leurs trésors étaient sans nombre. Et leur pays était couvert de chevaux, et l’on ne pouvait compter leurs chars. Et la terre était remplie de leurs œuvres d’abomination, faites de leurs mains, et ils adoraient des dieux façonnés de leurs doigts. Et l’homme se courbait, et le guerrier s’humiliait ; non, Je ne leur pardonnerai point. Et maintenant entrez parmi les rochers, et cachez-vous dans la terre devant la crainte du Seigneur, devant Sa gloire et Sa puissance, lorsqu’Il se lèvera pour frapper la terre. Car les yeux du Seigneur sont en haut, et l’homme est en bas. Et la hauteur des hommes sera abattue, et en ce jour le Seigneur seul sera élevé en gloire.
Genèse I, 24 – 2,3
Dieu dit ensuite : Que la terre produise des âmes vivantes, selon les espèces : quadrupèdes, reptiles, bêtes fauves de la terre, par espèces. Et il en fut ainsi : Dieu créa les bêtes fauves de la terre, par espèces, les bestiaux selon leurs espèces, et tous les reptiles de la terre par espèces. Et Dieu vit que cela était bien. Alors Dieu dit : Créons l’homme à notre image et ressemblance, qu’il ait tout pouvoir sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur les bestiaux, et sur toute la terre, et sur les reptiles se traînant à terre. Et Dieu créa l’homme ; il le créa à l’image de Dieu; il les créa mâle et femelle. Et Dieu les bénit, disant : Croissez et multipliez, remplissez la terre, et dominez sur elle ; soyez maîtres des poissons de la mer, et des oiseaux du ciel, et de tous les bestiaux, et de toute la terre, et de tous les reptiles qui se traînent à terre. Voyez, dit Dieu, Je vous donne toutes les plantes à semence qui germent à la surface de la terre ; que tous les arbres qui portent des fruits à semence soient à vous, pour être votre nourriture. Que toutes les bêtes fauves de la terre, tous les oiseaux du ciel, tous les reptiles qui se traînent à terre, et ont en eux une âme vivante, aient pour nourriture toute herbe verdoyante. Et il en fut ainsi. Et Dieu regarda toutes les choses qu’Il avait créées ; et les trouva excellemment bonnes. Et il y eut un soir, et il y eut un matin, et ce fut un sixième jour. Le ciel et la terre furent ainsi achevés, avec toute leur parure. Dieu acheva, le sixième jour, ses œuvres, les œuvres qu’Il avait faites ; et Il se reposa le septième jour de ses travaux, de tous les travaux qu’Il avait accomplis. Et Dieu bénit le septième jour, et le sanctifia, parce que ce jour-là Il s’était reposé de tous ses travaux, des travaux qu’Il avait entrepris de faire.
Proverbes II, 1-22
Mon fils, si tu reçois la parole de mon commandement, si tu la tiens cachée en toi-même, ton oreille écoutera la Sagesse, et tu inclineras ton cœur à la prudence, et tu l’appliqueras à l’enseignement de ton fils. Car si tu invoques la Sagesse, et si tu appelles à haute voix la prudence, et si tu demandes à grands cris la doctrine, et si tu la recherches comme de l’argent, et si tu la creuses comme un trésor, alors tu comprendras la crainte du Seigneur, et tu trouveras la connaissance de Dieu. Car c’est le Seigneur qui donne la sagesse, et de Sa face viennent l’intelligence et le savoir. Et Il thésaurise le salut pour ceux qui font le bien ; Il protège leurs voies, pour qu’ils marchent dans la justice, et Lui-même veille sur la voie de ceux qui Le révèrent. Alors tu comprendras la justice et le jugement, et tu garderas droits tes sentiers. Car si la sagesse entre dans ta pensée, et si la doctrine semble bonne à ton âme, le bon conseil te gardera, et l’intelligence sainte te conservera ; pour te délivrer de la voie mauvaise et de l’homme dont la parole est infidèle. Ô vous qui avez abandonné le droit chemin pour marcher dans la voie des ténèbres, qui vous complaisez dans le mal, et vous réjouissez de la perversité, dont les sentiers sont obliques, et les ornières tortueuses, vous chercherez à éloigner mon fils du droit chemin, et à le rendre étranger à la justice. Ô mon fils, ne te laisse pas surprendre par leur mauvais conseil ! Celle qui délaisse le compagnon de sa virginité, et qui oublie l’alliance divine, a mis sa maison près de la mort, et ses voies près de l’enfer avec les fils de la terre. Aucun de ceux qui vont avec elle ne reviendra, et ils ne reprendront pas les droits sentiers ; car ils ne se maintiendront pas dans les longues années de la vie. Et s’ils avaient marché dans les bons sentiers, ils auraient sûrement trouvé faciles les sentiers de la justice. Les débonnaires auront leur demeure sur la terre et les innocents y seront laissés. Les cœurs droits habiteront la terre, et les saints y seront établis. Les voies des impies seront effacées sur la terre, et les pervers en seront expulsés.