Sainte martyre Charitine d’Amasée (304), saint hiéromartyr Denis, évêque d’Alexandrie (264), sainte martyre Malmecta de Perse (344), saints Firma et Flavienne, martyrs à Auxerre (Vème s.), sainte Tulle, vierge à Manosque (530), saint martyr Placide (541), saint Apolinaire, évêque de Valence (v. 520), saint Hymetière, moine dans le Jura (VIème s.), saint Grégoire de Khandzta en Géorgie (861), saint Damien, prêtre, médecin (1071), saint Jérémie (1070) et Matthieu (1085) les clairvoyants, de la Laure des Grottes de Kiev, sainte Charitine, princesse de Lituanie (1281), sainte Méthodie de Kimolos (1908), saint Gabriel (Igrochkine), confesseur (1959), Synaxe des saints hiérarques de Moscou : Pierre, Alexis, Jonas, Macaire, Philippe, Job, Tikhon, Pierre, Philarète, Innocent et Macaire.
SAINTE CHARITINE
Sainte Charitine vivait en Cilicie, sous le règne de l’empereur Dioclétien (vers 303), et était servante d’un certain Claudios. Ayant entendu dire qu’elle était chrétienne, le comte Dométios écrivit à son maître de la lui envoyer pour l’interroger. Claudios ne pouvait douter de l’issue de cet examen et, tout affligé à la pensée de perdre Charitine, il se revêtit d’un sac et pleura amèrement. Mais Charitine, pleine de la joyeuse assurance des disciples du Seigneur, le consola en lui disant : « Mon maître, réjouis-toi au lieu de t’affliger, car je vais être offerte en sacrifice agréable à Dieu pour mes péchés et pour les tiens. » Il lui répondit : « Servante de Dieu, souviens-toi de moi dans le Royaume céleste ». Puis il l’envoya auprès du comte. Conduite devant le tribunal consulaire, la jeune fille n’en fut nullement impressionnée, et elle confessa audacieusement le Christ. Pour lui faire honte, on lui rasa les cheveux ; mais, par l’effet d’une puissance divine, il lui repoussa aussitôt une abondante chevelure. Après lui avoir arraché la peau du crâne, sur lequel ils appliquèrent des charbons ardents, les bourreaux lui enfoncèrent des broches incandescentes dans la poitrine, lui brûlèrent les côtes avec des torches, puis ils la jetèrent à la mer avec une lourde pierre attachée au cou. Mais, de nouveau délivrée miraculeusement, Charitine réapparut devant le comte pour lui montrer combien la foi des chrétiens est plus forte que toutes les tortures qu’il pouvait inventer. Après lui avoir fait arracher les dents et subir de nouveaux tourments, le tyran décida de l’outrager en la livrant à une maison de prostitution. Mais la sainte pria le Seigneur de lui épargner cette épreuve et, à l’instant même, elle rendit son âme à Dieu. Ses saints restes, jetés à la mer, échouèrent par miracle sur le rivage où Claudios, son maître, les récupéra et les ensevelit pieusement.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
LES SAINTS HIÉRARQUES DE MOSCOU
La célébration le même jour des saints hiérarques Pierre, Alexis et Jonas fut instaurée par le patriarche Job en 1596. S. Philippe a été ajouté en 1875 et S. Hermogène, en 1913. Les autres hiérarques ont été ajoutés au XXè siècle lors de leur glorification.
Saint Pierre de Moscou entra au monastère à l’âge de douze ans. Plus tard, après avoir été ordonné prêtre, il reçut la bénédiction de son higoumène pour vivre dans la solitude, et ses hauts faits ascétiques le firent connaître dans toute la Volhynie. En 1308, le patriarche de Constantinople Athanase l’éleva au rang de métropolite de Russie. Le saint dut faire face à nombre de difficultés en raison du joug tartare, affirmant la vraie foi et s’efforçant de réconcilier les princes russes. En 1325, S. Pierre transféra le siège métropolitain de Vladimir à Moscou. Le saint prédit la libération de la Russie du joug tartare et s’endormit dans le Christ en 1326.
Saint Alexis de Moscou naquit en 1292 ou 1304, selon les sources. Dans son jeune âge, il reçut une vision. Alors qu’il avait déployé des filets pour capturer des oiseaux, il somnola et entendit une voix lui dire : « Alexis ! Pourquoi travailles-tu en vain ? Tu prendras au filet les hommes ! » Cela renforça sa piété et, à l’âge de quinze ans, il décida de devenir moine. En 1320, il entra au monastère de la Théophanie à Moscou, où il passa douze ans dans une ascèse stricte. Le métropolite Théognoste l’appela ensuite auprès de lui, pour être son vicaire épiscopal, tâche qu’il assuma durant douze ans. En 1350, il fut consacré évêque de Vladimir et, en 1354, il succéda au métropolite Théognoste, qui venait de décéder. Malgré l’époque troublée, S. Alexis s’occupait de son troupeau, consacrant des évêques et fondant des monastères. A maintes reprises, le saint dut se rendre à la horde d’or. Le khan lui demanda de guérir son épouse qui était aveugle, ce que le saint accomplit par la grâce Divine. S. Alexis vécut jusqu’à l’âge de septante-huit ans. Cinquante ans après son trépas, on découvrit que ses reliques étaient incorrompues.
Saint Jonas, natif de Kostroma, il devint moine à l’âge de douze ans, et vécut longtemps au monastère de S. Simon à Moscou. D’abord évêque de Riazan, il fut ensuite élu métropolite de Moscou et envoyé à Constantinople pour être confirmé dans sa nouvelle dignité. Mais un certain Isidore parvint plus vite que lui à Constantinople et réussit à se faire investir métropolite de Moscou à sa place. Jonas revint donc à Riazan. Quant à Isidore, il se rendit au Concile de Florence (1439), où il accepta l’union avec Rome et, de retour en Russie, le peuple fidèle à l’Orthodoxie le chassa. C’est alors que Jonas devint métropolite de Moscou, où il fut un pasteur bon et sage, doué du don des miracles et de clairvoyance. Lorsque les Agaréniens assiégèrent Moscou, Jonas les fit fuir par sa prière. Dans sa vieillesse, il pria pour être frappé par la maladie, afin de se présenter dans l’autre monde avec l’âme purifiée. C’est ainsi que le saint souffrit d’une plaie sur la jambe, en raison de laquelle il mourut le 31 mars 1461. De nombreux miracles se produisirent sur ses reliques.
Saint Philippe de Moscou naquit en 1507. Dans sa jeunesse, alors qu’il se trouvait à l’église, il entendit le prêtre lire ces paroles de l’Évangile : « Nul ne peut servir deux maîtres », et fut touché par ces versets, qu’il ressentait comme lui étant particulièrement adressés. Aussitôt, il partit au monastère de Solovki, où il devint moine après un noviciat long et difficile. Devenu par la suite higoumène, sa renommée s’étendit à toute la Russie. C’est pourquoi le tsar Ivan le Terrible le fit nommer métropolite de Moscou en 1566. Mais le saint ne pouvait rester indifférent aux méfaits du tsar, lui conseillant d’y mettre fin. Ses appels restant sans résultat, le saint fustigea publiquement le tsar qui, à l’aide de faux témoins chassa Philippe de son siège métropolitain, lui fit revêtir une simple soutane monastique, puis l’enferma à Tver. Le 23 décembre 1569, un confident du tsar vint dans la cellule de Philippe et l’étouffa avec un oreiller. Quelques années après, les reliques du saint furent trouvées incorrompues, dégageant un suave parfum, et elles furent transférées au monastère de Solovki.
Saint Hermogène fut d’abord prêtre à Kazan. Peu après, il prononça ses vœux monastiques et fut nommé archimandrite du monastère de la Transfiguration à Kazan. En 1589, il fut consacré évêque et devint le premier métropolite de Kazan où, durant son épiscopat, apparut l’icône miraculeuse de N.D. de Kazan. Le saint montra un grand zèle missionnaire, baptisant les Tartares. En raison de ses œuvres pastorales, le saint fut nommé patriarche de Moscou en 1606. Le saint exerça son ministère patriarcal au « temps des troubles », durant lequel le faux-Dimitri et le roi de Pologne Sigismond III cherchaient à convertir le peuple russe au catholicisme romain. S’adressant aux rebelles qui soutenaient l’imposteur, le patriarche les implora de rester fidèles à la foi orthodoxe et à l’État moscovite, et à se détourner du faux-Dimitri. Les lettres du patriarche, qui étaient distribuées dans les villes et les villages incitèrent le peuple russe à libérer Moscou de ses ennemis polonais et de leurs alliés. Ceux-ci, cependant, incendièrent la ville et incarcérèrent le patriarche qui vécut neuf mois en captivité, au terme desquels il mourut de faim le 17 février 1612.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de sainte Charitine, ton 4
Ta brebis, Ô Jésus, * s’écrie de toute la force de sa voix: * C’est toi que j’aime, divin Epoux, * c’est toi que je cherche en luttant; * avec toi crucifiée, * en ton baptême je suis ensevelie; * pour toi je souffre, afin de régner avec toi, * pour toi je meurs, afin de vivre aussi en toi; * reçois comme victime sans défaut * celle qui par amour s’immole pour toi. * Par ses prières, Dieu de miséricorde, sauve nos âmes.
Tropaire des saints hiérarques de Moscou, ton 4
Primats de Russie, véritables gardiens des traditions apostoliques, colonnes inébranlables, maîtres de l’Orthodoxie, Pierre, Alexis, Jonas, Philippe, Hermogène, Philarète et Tykhon, priez le Maître de tous d’accorder la paix à l’univers et la grande miséricorde pour nos âmes.
Kondakion de sainte Charitine, ton 4
Empourprée par le sang du martyre, tu resplendis * de beautés célestes, Charitine, en t’écriant: * Tu es, Seigneur, l’allégresse des Martyrs.
Kondakion des hiérarques de Moscou, ton 3
Ô hiérarques, vous qui avez vécu dans la piété, vous avez guidé les hommes à la connaissance de Dieu, et vous fûtes fort agréables à Dieu ; aussi vous avez reçu de Lui l’incorruptibilité et avez été glorifiés par les miracles, comme disciples de la grâce Divine.
É
ÉPITRE DU JOUR
Gal. V, 11-21
Pour moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté ? Le scandale de la croix a donc disparu ! Puissent-ils être retranchés, ceux qui mettent le trouble parmi vous! Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair; mais rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres. Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres. Je dis donc: Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez. Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes point sous la loi. Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu.
ÉVANGILE DU JOUR
Mc VII, 5-16
Les pharisiens et les scribes lui demandèrent : Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens, mais prennent-ils leurs repas avec des mains impures? Jésus leur répondit: Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, ainsi qu’il est écrit: Ce peuple m’honore des lèvres, Mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, En donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes. Il leur dit encore: Vous anéantissez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition. Car Moïse a dit: Honore ton père et ta mère; et: Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort. Mais vous, vous dites: Si un homme dit à son père ou à sa mère: Ce dont j’aurais pu t’assister est corban, c’est-à-dire, une offrande à Dieu, vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère, annulant ainsi la parole de Dieu par votre tradition, que vous avez établie. Et vous faites beaucoup d’autres choses semblables. Ensuite, ayant de nouveau appelé la foule à lui, il lui dit: Écoutez-moi tous, et comprenez. Il n’est hors de l’homme rien qui, entrant en lui, puisse le souiller; mais ce qui sort de l’homme, c’est ce qui le souille. Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende.